Norway

avatar 10/02/2006 @ 10:53:08
Bonjour,

Après avoir arrêté sa lecture pendant un moment, je me remets à lire Le Dieu des petits riens. J'essaye de m'accrocher...

En revanche, les trouvailles littéraires de l'auteure me plaisent bien et me font rire. Ce sont des mots vus à travers l'esprit d'un enfant qui voit les choses sans trop de recul. C'est très émouvant.

Mais la question que je me pose toujours est : où veut nous mener l'auteure, je ne comprends pas bien... ?
La lecture du livre est loin d'être linéaire. C'est donc pas évident pour un esprit occidental de suivre.

Qu'en pensez-vous ?

Nomade 10/02/2006 @ 13:44:11
Bonjour Norway,

Je n'ai pas encore lu cet ouvrage mais d'après les différentes critiques postées sur C.L., la lecture peut être déconcertante au début.
Les lecteurs le reconnaissent et conseillent de ne pas s'arrêter et d'aller outre car cela vaut le coup. C'est en achevant leur lecture qu'ils ont compris les détours empruntés par l'auteure.
Une personne a suggéré de tenir une liste des différents personnages. Cela pourrait t'aider.

En tout cas, tiens bon et bonne lecture. C'est avec joie qu'on lira ta critique.
à bientôt

Norway

avatar 10/02/2006 @ 14:22:28
Merci Nomade pour tes encouragements. je vais tenir car j'apprécie le style littéraire qui est assez nouveau pour moi. j'en suis a la page 250 environ, plus proche d ela fin que du debut...!

Lapinou07 12/02/2006 @ 11:47:02
je voudrais savoir quelque chose si c'est moi ou si c'est tous les jeunes qui ont ce probleme:j'ai 13 ans et demi et j'ai essayé de lire "le seigneur des anneaux" mais je n'y arrive pas.et vous c'est la meme chose ou non ??

Don_Quichotte
avatar 12/02/2006 @ 12:00:30
Disons que le début est plutot rébarbatif pour un profane, car il traite de la vie des hobbits et la plupart des jeunes sont forcément hermétiques aux références qui prendront tout leur sens aprés une lecture totale de l'oeuvre, néanmois passé ce stade il doit être lisible par un jeune de 13 ans même si il y a profusion de nom en tout genre (ce n'est pas Pasternak, mais il faut s'accrocher quand même pour les plus jeunes)

Enfin je me souviens l'avoir lu vers 15 ans avec passion, bien que la traduction française soit vraiment decevante. Faut s'accrocher, ou réessayer dans 2-3 ans.

Norway

avatar 13/02/2006 @ 21:41:43
au sujet du livre : Le dieu des petits riens
je dois vous avouer que j'ai abandonné (momentanément ?)sa lecture à la page 250 environ après une 2eme tentative...
je trouve qu'il n'y a pas assez de régularité dans l'histoire.
Peut-être que je réessayerai plus tard !

Sinon j'ai dévoré Et après de G. Musso et maintenant je suis en train de lire avec beaucoup d'intérêt et de plaisir Orgueil et préjugés de J. Austen.

Arundhati
avatar 11/03/2006 @ 11:37:27
Mon pseudo me trahit, vous devinerez que je suis pour ma part un admirateur inconditionnel de ce... chef d'œuvre.
C'est vrai que l'histoire n'est pas linéaire, qu'elle demande beaucoup de mémoire, presque d'engagement, ne serait-ce que parce que les personnages ont des prénoms qui ne nous évoquent rien, ne serait-ce que parce que les prénoms masculins sonnent "féminins" et inversement.
Il n'est pas du tout construit comme un thriller bien sûr et peut dérouter ceux qui cherchent l'action dramatique dans un bouquin, mais n'est quand même pas aussi difficile à lire que d'autres piliers de la littérature indienne, plus foisonnants, ou que par exemple Salman Rushddie avec "Les versets sataniques".
Je pense que c'est un roman qui vaut vraiment la peine de s'accrocher, même si on en sort pas indemme tant il peut paraître violent, il élargit nos horizons d'occidentaux et ce n'est déjà pas si mal. Et c'est si bien écrit !

Tistou 20/10/2006 @ 18:48:32
Perseverare Norway. Et en l'occurrence, pas diabolicum !
C'est vrai qu'il faut s'accrocher sérieux, accepter de se faire trimballer apparemment sans trop de logique mais je comparerais "Le Dieu des petits riens" à une réaction nucléaire qui s'amorce, progresse, et s'emballe pour exploser sans rémission. Un véritable orgasme !
J'ai failli comme toi, renoncer, peut être pas, mais ... Maintenant que je suis arrivé au bout je suis prêt à crier au génie avec les autres. Je n'ose pas te dire "réessaie", mais, ... pourtant !
Enfin, tu fais comme tu veux !

Jules
25/10/2006 @ 15:53:18
Beaucoup de "grands livres" sont assez difficiles. A mon sens, c'est ce qui fait la différence d'avec beaucoup d'écrivains américains: ils cherchent l'efficacité, même pour les grands livres. On est plus vite dedans, passionné par le sujet, aussi intelligent soit-il.

Par contre Faulkner peut passer pour une exception, surtout dans "Le bruit et la fureur".

Des auteurs comme Proust (je n'y suis jamais arrivé), Céline (j'adore!) Yourcenar (j'adore) semblent aussi souvent ardus alors que quand on s'y est fait on devient véritablement fana !

Saule

avatar 25/10/2006 @ 16:03:42
J'ai mis ce livre sur ma liste de lecture, suite à toute ces bonnes critiques.

D'une manière générale je préfère les livres "difficiles". De plus en plus avec des livres légers j'ai l'impression de perdre mon temps. Mais ceci dit, et je l'ai déjà dit à Jules, la Yourcenar je la trouve drôlement embêtante à lire. Je ne suis pas parvenu au bout de l'oeuvre au noir par exemple.

Jules
25/10/2006 @ 17:17:01
Parmi les auteurs difficiles, mais géniaux, j'ai oublié de citer Dostoïevski qui, à mes yeux, reste "le plus Grands"

Tout d'abord, Saule, ce qui est difficle pour l'un ne l'est pas nécessairement pour l'autre et vice versa.

D'autre part, tu disais ne pas vouloir adhérer à Onfray (ce qui est tout à fait ton droit) et j'ose croire que c'est, en partie, pour ses positions en matière religieuse (ce qui est aussi tout à fait ton droit) J'ose en parler car dans le domaine tu ne caches rien (et c'est à ton honneur et à celui de tes convictions)

Je peux croire de ce fait que Yourcenar, surtout dans "L'oeuvre au noir", puisse te heurter. Dans la première partie elle décrit la révolte hussiste et dans la seconde elle pousse loin les réflexions anti-chrétiennes même au travers de la parole de l'évèque de Bruges qui doute, tout comme Zénon. Les moines s'y comportent de façon plus que conrraire à leur état et l'église y est dépeinte comme une dictature aveugle conformément à ce qu'elle était à l'époque de l'inquisition espagnole. Par Zénon interposé, elle défend la position du suicide.

Enfin, elle nous présente un monde arabe del'époque comme bien plus évolué et tolérant que l'univers chrétien (ce qui était bien le cas).

Dans les "Mémoires d'Hadrien" elle fait dire à l'empereur que la pire religion, pour lui et aux yeux de la société en général, est la religion chrétienne qui prétend tous les hommes égaux.

Selon lui, une telle religion, appliquée réellement, ne pouvait aboutir qu'à un nivellement par le bas et donc une régression globale de la société.

Cela dit, pour donner à chacun son compte, elle lui fait aussi dire qu'il imagine facilement un esclavage bien plus dur pour beaucoup d'hommes que celui existant dans l'empire à son époque.

Il ressort clairement de ses paroles qu'il pense à un monde où les hommes seraient soit disant libres mais asservis en réalité de mille autres façon (dont l'excès de travail par exemple et nous pouvons y mettre l'envie excessive d'argent et de consommation)

J'espère que me réponse ne va pas te heurter car tel n'est vraiment pas mon propos !

Saule

avatar 25/10/2006 @ 18:09:40
Il me semble d'après ce que tu dis que Yourcenar, du moins dans Les mémoires d'Hadrien, a une vision un peu Nitzschéenne du christianisme. Je ne la partage mais ça ne m'empêcherait pas du tout d'apprécier sa prose. C'est vrai que j'ai des convictions (enfin c'est beaucoup dire) mais je suis toujours prêt à les remettre en question.

Mais ce n'est pas du tout pour cette raison que je n'accroche pas à Yourcenar : je trouve son style froid et trop "érudit". Bref je m'embête royalement en la lisant. Mais Décidement il faut que je m'accroche et que je termine "l'oeuvre au noir". Surtout que je connais très bien ton attachement à son oeuvre, on en a suffisement parlé, et ça m'énerve de ne pas parvenir au bout d'un de ses livres !!

Pour Onfray c'est différent, il n'écrit pas de prose, donc on le lit uniquement pour les idées. Et je crois que son livre sur l'athéisme est un pamphlet contre les religions, ce qui ne m'intéresse pas vraiment. Je suis prêt à penser qu'il est d'un certain niveau comme philosophe mais dans cet exercice particulier je crois qu'il s'engage trop hardiment dans un domaine qui lui échappe largement.

Jlc 25/10/2006 @ 19:01:16
Je ne lirai pas Onfray parce que ça ne m'intéresse pas aujourd'hui mais je considère Marguerite Yourcenar comme un des tout premiers écrivains de langue française du vingtième siècle et ceci n'a rien à voir avec une question de conviction (n'ayant pas les siennes, si je puis me permettre!). Le bonhomme Céline ne me plait pas du tout, même si l'ostracisme à la fin de sa vie le rend moins déplaisant mais "Voyage au bout de la nuit" est un chef d'oeuvre. Proust n'est pas facile comme on dit et pourtant lorsqu'on est "rentré" dans l'oeuvre, c'est fascinant. Et fascinant tant par le style, qui en l'occurence est inimitable, que par la description de ce monde qui meurt. Et sur un plan personnel je n'aurais certainement pas eu envie de connaitre Proust alors que j'aurais adoré passer un moment avec Yourcenar.
D'accord avec Jules, ce qui ne l'étonnera pas, sur "l'efficacité" américaine et la très grande facilité de lecture de très grands romanciers anglo-saxons en général.

Je crois qu'un livre n'est pas difficile quand le sujet et la façon de l'aborder, le raconter ou le traiter vous saisissent. Bien sûr parfois le début est "pénible", on n'accroche pas mais il m'est souvent arrivé passé un certain cap de ne pas regretter d'avoir persévérer et de lire un livre qui me marque. Il en fut ainsi de mon premier Salman Rushdie. En revanche je n'ai lu qu'un seul De Lillo, je suis allé jusqu'au bout mais je ne suis pas prêt en en ouvrir un second malgré tout le bien que beaucoup d'entre vous en disent. Il y a aussi des moments pour lire un livre une certaine adéquation entre sa situation personnelle et le livre que l'on ouvre.

Enfin je me reconnais dans ce que dit Saule sur le désir de ne lire que les grands (avec quand même quelques escapades). Peut-être parce que je suis à un age où je sens que le temps m'est compté et que je n'ai pas trop envie de le gaspiller. Ce qui ne veut pas dire que je ne me sens pas attiré par les nouveautés ( je lis en ce moment "Les bienveillantes") mais j'essaye de ne pas tomber dans l'effet de mode (ce qui, à mon avis, n'est pas le cas des Bienveillantes).

PS: en me relisant, je m'aperçois que le vérificateur d'orthographe ou bien ne sert à rien, ou bien est d'une indulgence coupable.

Saint Jean-Baptiste 25/10/2006 @ 22:31:30
Puisque c'est le moment des confidences, je dirai que j'ai lu L'œuvre au Noir jusqu'au bout, mais je m'y suis obligé parce que c'était Yourcenar.
J'ai trouvé que c'était trop érudit, trop touffu, sans véritable fil conducteur, et pour tout dire, un peu barbant !
Mais j'avais lu avant les Mémoires d'Hadrien que j'avais trouvé superbe. Je l'ai même racheté dans une édition de grand luxe avec illustrations.

Proust, on aime ou on n'aime pas, personnellement je le trouve sublime.
Quant au Voyage de Céline, je l'ai lu très jeune et je l'aurais abandonné après 60 pages, mais parce qu'un copain m'avait dit que c'était génial, j'ai été jusqu'au bout et je l'ai trouvé en effet génial.

Voilà, c'est amusant de se raconter, même si au fond, ça ne doit pas passionner les foules !
;-))

Jules
27/10/2006 @ 00:09:30
Saule, je te dirais que tu es très loin d'être le seul à trouver Yourcenar "froide". Quant à moi, je suis ébahis par la beauté de son écriture et le niveau de son intelligence.

d'Ormesson a également cette vaste culture que tu évoques à propos de Yourcenar, mais il y a une énorme différence entre les deux. Lui aussi écrit bien, mais je trouve qu'il fait souvent un véritable étalage de culture et de façon parfois très inutile.

Chez Yourcenar elle est au service de son intelligence, chez lui elle ne reste que ce qu'elle est, tout simplement de la culture. Et celle-ci s'aquiert comme n'importe quoi, il suffit de le vouloir ou de s'y consacrer. Il n'en va pas de même pour l'intelligence !

A propos d'Onfray, je voudrais attirer ton attention sur un petit livre très touchant du nom de "Esthétique du Pôle Nord"

Il est consacré à l'unique voyage hors de Caen de son père. Ils l'ont fait ensemble et c'était son rêve (à son père) de voir un jour cela.


Jamais je ne m'étais imaginé qu'il y avait autant à dire sur ces terres arides et ces paysages dénudés. Son écriture est véritablement fabuleuse !

Virgile

avatar 30/10/2006 @ 02:18:03
Aaaaaaaaah les "grands" auteurs! hihihi
:o)

L'intelligence contrairement à la culture si on ne naît pas avec c'est foutu alors ça ne peut pas se développer?

C'est marrant comme vision des choses! :o)

Aria
avatar 03/09/2011 @ 02:19:34
"Le Dieu des Petits Riens" fait partie de mes livres préférés.

L'ambiance de cette famille, de l'Inde, en général, est tout de suite envoûtante.
Pour moi c'est le livre qui m'a complètement fait me sentir en Inde : les parfums des fleurs, la cuisine.
Vraiment une merveille !

Emmarmelade 18/02/2013 @ 19:39:13
Mon pseudo me trahit, vous devinerez que je suis pour ma part un admirateur inconditionnel de ce... chef d'œuvre.
C'est vrai que l'histoire n'est pas linéaire, qu'elle demande beaucoup de mémoire, presque d'engagement, ne serait-ce que parce que les personnages ont des prénoms qui ne nous évoquent rien, ne serait-ce que parce que les prénoms masculins sonnent "féminins" et inversement.
Il n'est pas du tout construit comme un thriller bien sûr et peut dérouter ceux qui cherchent l'action dramatique dans un bouquin, mais n'est quand même pas aussi difficile à lire que d'autres piliers de la littérature indienne, plus foisonnants, ou que par exemple Salman Rushddie avec "Les versets sataniques".
Je pense que c'est un roman qui vaut vraiment la peine de s'accrocher, même si on en sort pas indemme tant il peut paraître violent, il élargit nos horizons d'occidentaux et ce n'est déjà pas si mal. Et c'est si bien écrit !



L'histoire est au contraire assez universelle, je trouve (j'ai reconnu certains membres de ma famille ;-) ) Par contre si vous n'accrochez pas, je vous donne un truc: je lis parfois en diagonale jusqu'à retrouver un personnage qui me plait, en l'occurrence Rahel, Estha et Ammu... pour les autres j'avoue avoir lu leur histoire un peu à la va vite, je reprendrai peut-être la lecture des autres personnages un jour. Peut-être faut-il aussi le lire rapidement , pour ma part je l'ai lu sur 2 jours, ce qui m'a permis de ne pas m'emmêler les pinceaux avec les personnages !

Buck

avatar 21/02/2013 @ 01:43:01
Aaaah, (ceci est un soupir de satisfaction

Buck

avatar 21/02/2013 @ 12:02:08
J'avais écris tout un paragraphe hier soir. Pas que ça !!
Où est passé le reste ???

Bref..........

Voilà en résume ce que je voulais dire hier soir:
Je connaissais l'expression "dieu des petits riens" grâce à Tryo et à sa musique :Mrs Roy dont voili-voilou le lien:

http://paroles-musique.com/paroles-Tryo-Mrs_Roy-ly…

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