Mieke Maaike
avatar 05/12/2005 @ 14:58:12
Jules, tu écris qu’une bonne partie de la saveur du « Chagrin des Belges » ne peut être appréciée que par des Flamands. C’est probablement vrai. Mais c’est le cas pour bon nombre de grands écrivains qui situent leur action et leurs personnages à un lieu et à une époque qui ne sont pas les nôtres. Ca n’empêche pas qu’on puisse se projeter dans certains de ces personnages et y puiser certaines choses universelles, ou alors se laisser totalement dépayser. Je pense qu’il en est de même avec un livre dont l’histoire se situe en Flandre au milieu du 20ème siècle.

Moi, je suis d’origine Bruxelloise et je vis à Gand depuis pas très longtemps (et j’y fais mon pèlerinage tous les jours parce que je n’arrive toujours pas à m’habituer à la beauté de cette ville. Qu’est-ce que ce sera quand je serai vieille ! :-) ). Je suis flamande d’après ma carte d’identité, mais je suis francophone « à l’intérieur ». Pourtant j’ai trouvé certains personnages du livre très attachants. A l’inverse, certains Flamands n’apprécient pas beaucoup Claus parce qu’il donne une touche trop « flamande » à ses livres et préfèrent la littérature étrangère pour pouvoir plus s’évader (même si par ailleurs ils reconnaissent le talent d’écrivain de Claus). Donc tout ça reste très subjectif. Et d’ailleurs, une constante chez les Belges (tant chez les flamands que chez les francophones...), c’est de dénigrer ses propres artistes qui doivent d’abord être reconnus à l’étranger pour être appréciés par leurs compatriotes. ;-)

Patman
avatar 05/12/2005 @ 15:03:43
Bruxellois, mais pur wallon de souche, je n'en ai pas moins apprécié énormément le Chagrin des Belges ! Je crois que ce livre fait partie des tout grands ouvrages du XXème siècle et peut être lu, compris et hautement apprécié partout et par tous... ! Ce n'est pas pour rien que Hugo Claus est considéré comme un futur Nobel !!!

Jules
05/12/2005 @ 15:10:28
Je suis tout à fait d'accord avec toi quant au fait que l'on peut apprécier sans connaître. Mais je disais justement que c'est une certaine saveur qui doit échapper et, bien sûr, cette saveur réside dans des détails.

C'est comme pour le Canadien Michel Tremblay avec son livre "La grosse femme d'à côté est enceinte"... Si nous apprécions, ce qui est le cas, j'estime ne pas être capable d'en tirer tout parce que je ne connais pas.

Mais, comme tu le dis très jutement c'est presque toujours comme cela et l'art de l'écrivain est de tenter de donner vie à son décor pour le lecteur. Comme le bon traducteur qui doit rendre le style et la pensée de l'écrivain qu'il traduit

Jules
05/12/2005 @ 15:12:00
A propos, dans la rubrique sur le changement de corps, je t'ai donné mon mail perso. Si cela te dit...

Patman
avatar 05/12/2005 @ 15:28:13
’ Et d’ailleurs, une constante chez les Belges (tant chez les flamands que chez les francophones...), c’est de dénigrer ses propres artistes qui doivent d’abord être reconnus à l’étranger pour être appréciés par leurs compatriotes. ;-)


Je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce point ! Les Belges nourrissent une sorte de complexe d'infériorité par rapport à leurs voisins...complexe bien stupide ! Les "grands" belges ne manquent pas ! Mais pour être reconnu ici il faut avoir d'abord connu le succès à Paris (ou ailleurs)... C'est triste.

Mieke Maaike
avatar 05/12/2005 @ 15:51:59
A propos, dans la rubrique sur le changement de corps, je t'ai donné mon mail perso. Si cela te dit...


J'ai vu, je m'empresse de t'envoyer un mail :-)

Saule

avatar 05/12/2005 @ 17:51:04
Ca me fait penser à un film flamand très connu en flandre, "Blueberry Hill". Probablement pour la raison qu'invoque Jules, ce film est méconnu en Wallonie. Pourtant c'est vraiment un film formidable.

C'est vrai qu'en Wallonie on lit très peu d'auteur flamand, mais je vais lire celui-ci.

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier