Kinbote
avatar 24/08/2005 @ 12:33:49
Considérations judicieuses sur l'édition aujourd'hui

Voici la "Lettre d'un éditeur de poésie à un poète en quête d'éditeur" de Louis Dubost

"CHAILLE-SOUS-LES-ORMEAUX,
un soir d'été 2001
Cher poète,
Je réponds enfin à l'envoi de votre manus-crit intitulé Gisèle ou le vit du sujet, et je vous prie d'excuser le retard de cette réponse. Le cumul du métier d'éditeur et de celui d'enseignant me laisse trop peu de loisir pour lire les manuscrits que je reçois quotidiennement (et les vacances du prof sont fort utiles à l'éditeur pour faire le ménage dans les " urgences " - lire les manuscrits n'en est qu'une parmi mille, et pas la plus essentielle dans la gestion d'une maison d'édition - accumulées durant l'année !). Cette situation qui perdure depuis vingt-sept ans ne me satisfait guère, vous vous en doutez bien. Sachez cependant que je privilégie, dans mes relations avec les auteurs, ceux qui, manifestement, n'ont pas envoyé leurs manuscrits " à l'aveuglette ", et qui ont effectué cette démarche en toute connaissance de cause, c'est-à-dire après avoir longuement fréquenté, en qualité de lecteurs attentifs et réguliers, les auteurs de mon catalogue. Ce qui n'est pas, semble-t-il à première vue, votre cas. Et c'est bien regrettable ! Chaque éditeur, avec un tempérament et une sensibilité qui lui appartiennent en propre, entre-tient, dans l'ensemble des publications auxquelles il donne sa marque, un climat (et non une " ligne ", comme certains le prétendent indûment sans rien en connaître : le temps des " écoles " est révolu, et je n'ai ni le goût ni la vocation à me réfugier frileusement dans un cénacle de sourde autocomplaisance ni à jouer les gourous dogmatiques d'une secte, fût-elle littéraire) que le lecteur peut taster, comme l'on fait d'un vin, et convenir ou non s'il s'y sent à l'aise, si son écriture pourrait y respirer librement. Le climat Dé bleu diffère du climat Brémond, les deux se distinguent des climats Cadex, Cheyne, la Bartavelle, Gallimard, Flammarion, Castor astral, POL, Tarabuste, l'Estocade, Obsidiane, etc., même si parfois quelques auteurs se -retrouvent dans plusieurs catalogues : -chacun peut aimer l'océan, mais aussi la montagne, les escargots et la choucroute, le chiroubles et le saint-émilion, le polar et la poésie, Spielberg et Truffaut, le -métro et le dodo, Bouvard et Pécuchet… Vous savez aussi bien que moi que les goûts ne relèvent pas d'une hérédité, mais résultent d'une patiente fréquentation sensitive qui initie à une pratique sûre et à un plaisir vivifié.
Je reçois quelque cinq cents manuscrits chaque année. Hélas ! trop peu d'auteurs s'inquiètent de mon mode de fonctionnement éditorial. Et ne veulent rien en connaître : pas dix achètent au moins un livre, ne -serait-ce que pour s'informer de l'aspect matériel (l'objet-livre) de mes productions. Ce manque d'intérêt n'est pas très dynamisant pour moi (on réclame mon attention, alors que l'on n'en accorde aucune au travail que j'ai déjà accompli !), ni bien raisonnable de la part d'un auteur : quand j'ai besoin des services d'un artisan, quand je fais des achats chez un commerçant, j'aime bien d'abord me rendre compte par moi-même des compétences du premier et vérifier la qualité de la marchandise du second ; ça m'évite des surprises désagréables ! Vous savez, le " principe de précaution " ou la " traçabilité ", ça vaut aussi pour les poètes : bouffer de " la vache enragée " est une chose, se faire refiler de " la vache folle " par un boucher peu scrupuleux en est une autre. Et à l'égard d'une attitude aussi ignorante des choses de la vie éditoriale, je ne me sens pas vraiment enclin - ni n'ai la disponibilité de temps et d'esprit nécessaire - à accorder ma sollicitude à ces auteurs et à leurs manuscrits.
Il est vrai que les poètes, contrairement à un préjugé qui fait long feu, ne lisent pas les poètes ; le slogan soixante-huitard qui psalmodiait " cinquante mille poètes, cinq cents lecteurs, cinq éditeurs " est toujours d'actualité, à ceci près que le nombre des poètes a quadruplé, celui des lecteurs diminué de moitié et que les éditeurs mettent la clé sous le paillasson (fortement épaulés, il est vrai, par des distributeurs régulièrement en liquidation judiciaire). Et, pourtant, les auteurs ne cessent d'exiger de l'éditeur qu'ils sollicitent un professionnalisme - ce qui est légitime ! - qu'eux-mêmes ne montrent guère en tant qu'écrivains. Écrire est une chose, éditer en est une autre : la démarche vers l'édition s'inscrit dans une autre logique que celle de l'écriture, les paramètres n'étant pas tout à fait les mêmes.
Chez les grands éditeurs (industriels), le dernier mot revient presque toujours au directeur commercial : ils lancent un produit sur le marché et le marché obéit à des lois économiques, les mêmes pour n'importe quel produit, retiré de la vente lorsqu'il est périmé c'est-à-dire lorsqu'il n'y a plus de demande (en général, pour le livre, de trois à six mois, pas plus) et les invendus sont détruits, " pilonnés " comme on dit dans la profession. Chez les petits de mon acabit, si l'aspect commercial n'est pas négligé (il faut quand même vendre un livre pour espérer investir dans le suivant…), le livre est d'abord le support du poème, et le poème n'est pas une denrée périssable : nous lisons aujourd'hui les poètes des siècles passés, je peux -encore livrer la commande d'un ouvrage paru il y a vingt ans (j'ignore, pour l'instant, le pilon) ; c'est donc toujours le texte qui guide mes choix. Encore faut-il que le texte existe ! En effet, m'intéresse une écriture qui dérange mes routines de lecture, dont l'auteur se soit approprié de manière toute particulière les mots et le langage de tout le monde, " les mots de la tribu " (Stéphane Mallarmé), pour les inscrire dans une parole authentique, autrement dit un style reconnaissable entre tous. Ce n'est hélas ! pas le cas de 95 % des manuscrits qui me parviennent, où l'imitation indigente voire le plagiat redondant s'exhibent parfois de façon quasi obscène. Votre manuscrit n'en est pas exempt. Si on peut lui reconnaître une volonté et un parti pris au demeurant sympathiques (érotisme un tantinet torride, éloge des blasons du corps féminin…) mais pas très nouveaux et guère inédits, en revanche l'écriture est décevante, n'entraîne pas le jouir attendu du propos annoncé. Très franchement, et trivialement parlant, on s'emmerde - le vit en berne - sur le -motif. Voyez-vous, faire " reluire " Gisèle sur votre canapé est une chose, mais amener toutes les " gisèles-lectrices " (et leurs -copains) à la jouissance poétique en est une autre : c'est pourtant là que l'édition d'un texte trouve une éventuelle justification. La sensualité vécue doit être transformée en sensualité écrite (je songe à -Gaston Bachelard) et vous disant cela je n'invente rien, les poètes et les amateurs de poésie l'ont dit bien avant moi, et bien mieux, tel, pour ne citer qu'un grand -contemporain, Julien Gracq : certes, dit-il , un livre se nourrit " des matériaux que lui fournit la vie (et c'est le cas de votre manuscrit), mais aussi et peut-être surtout de l'épais terreau de la littérature qui l'a précédé. Tout livre pousse sur d'autres livres, et peut-être que le génie n'est pas autre chose qu'un apport de bactéries particulières, une chimie individuelle délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe, transforme, et finalement restitue sous une forme inédite non pas le monde brut, mais plutôt l'énorme matière littéraire qui préexiste à lui ". Notez bien : tout livre pousse sur d'autres livres… Lisez-les ! Et alors, seulement, vous pourrez espérer faire du neuf. Et puis, une démarche éditoriale me -paraît un acte trop grave pour l'entreprendre à la légère. Même si le mot peut vous surprendre, voire vous choquer, je crois qu'il faut parler de stratégie éditoriale, avec une logique et une cohérence propres. Donc commencer par le commencement. En clair, publier vos poèmes dans des revues - il n'en manque pas d'excellentes, les plus modestes n'étant pas les moins créatives. J'en reçois pour ma part une soixantaine (à quatre numéros par an, ça fait de quoi s'occuper) que je lis très attentivement, pour y dénicher les nouveaux auteurs à qui je demanderai un manuscrit complet pour l'une ou l'autre des collections que j'édite : en effet, depuis plus de vingt ans (ça commence à se savoir !), je préfère solliciter moi-même un manuscrit auprès d'un auteur ; cela explique peut-être la qualité de mon catalogue que l'on se plaît, de-ci de-là, à trouver pas trop inintéressant ; d'ailleurs, c'est sans doute pour cette raison que vous avez su dénicher mon adresse sur un journal, chez un -libraire ou dans une bibliothèque.
C'est seulement après de régulières collaborations à des revues que vous pourrez songer à la publication d'un livre. Et pourquoi pas tenter alors une candidature à l'un ou l'autre des quelques prix de poésie sérieux, dont le lauréat voit son œuvre accueillie par un éditeur qui donnera à l'ouvrage une diffusion réelle -(encore qu'il ne faille pas en attendre monts et merveilles : l'édition de la poésie - cumulée avec celle du théâtre - -représente, selon les statistiques publiées récemment, quelque 0,2 % du " marché " de l'édition en France). Bref ! si un auteur honore toujours un éditeur, un éditeur pour un auteur, ça se mérite. Enfin, prenez garde aux officines de publication à compte d'auteur. Elles pullulent, font leurs choux gras de la naïveté complice des gogos prêts à tout sacrifier pour inscrire leur nom sur la couverture d'un livre. Ici, on vous trouvera génial, forcément génial, vous serez le nouveau Rimbaud, votre poésie sera saluée comme vraiment révolutionnaire, votre ego lustré à la brosse à reluire, et cela vous coûtera… le versement d'un chèque substantiel destiné, bien entendu, à couvrir les frais d'impression… et à payer le séjour du flagorneur sur une île des Caraïbes ! Un éditeur véritable ne vous demandera jamais d'argent (libre à vous, une fois le livre -publié, d'acheter un certain nombre d'exemplaires pour -votre usage personnel : il s'agit là d'un acte commercial entre un consommateur et un producteur) ; ceux qui font du chèque un préalable à toute publication sont de faux éditeurs et de vrais escrocs (si vous voulez avoir une petite idée de la filouterie de ces gens-là, lisez donc le Pendule de Foucault d'Umberto Eco qui, en quelques pages, dresse le portrait époustouflant et cocasse d'une de ces crapules !). Et si vous désespérez de trouver un éditeur, publiez vous-même votre livre : d'une part, parce que la liberté de publication est en France une liberté constitutionnelle et tout citoyen peut en user, il suffit d'aller chez un imprimeur ou -encore de fabriquer le livre avec un traitement de textes, un photocopieur, une agrafeuse et pas mal d'huile de coude ; d'autre part, parce que l'autoédition est souvent une excellente propédeutique à l'édition, dans la mesure où un auteur est amené à prendre en compte la réalité des problèmes d'un éditeur. Bon nombre d'auteurs gagneraient à entreprendre cette démarche salutaire : ils écriraient et publie-raient beaucoup moins, mais tellement mieux !

Voilà ce que je voulais vous dire. Ne prenez pas ombrage de ma franchise un peu brutale : c'est que je vous considère comme un individu majeur, un adulte -capable, s'il est vraiment habité par la démangeaison de l'écriture, de se donner les moyens de produire une œuvre personnelle. À condition, bien entendu, que vous laissiez l'auteur en coulisse et que vous hissiez l'écrivain sur le devant de la scène : les auteurs grouillent de partout qui -médiatisent un " moi " boursouflé, impudent, graphopathe (le cher Pivot a su habilement les utiliser, en grand professionnel du spectacle qu'il est, pour bâtir ses shows à la télévision) et qui, du même coup, soufflent, à s'essouffler ainsi dans les à-côtés de l'écriture, l'étincelle ténue d'universel que chacun porte en soi ; les écrivains sont rares, trop rares, qui savent oublier leur ego (" Le moi est haïssable " disait, il y a déjà quelques siècles, un certain Pascal) pour aviver et faire flamber cette étincelle de sorte qu'elle embrase les autres hommes car, vous ne l'ignorez pas, une œuvre forte transforme le monde, même si personne ne s'en avise sur le moment. Aussi, aurez-vous sans doute bien saisi que d'un auteur je n'ai vraiment rien à cirer (la com', les médias et l'industrie de l'imprimé sont faits pour ça), que seul m'intéresse l'écrivain. Que, par conséquent, j'édite peu (douze à quinze titres par an), avec pour seule liberté hautement revendiquée de pouvoir me tromper dans mes choix ; et pour droit inaliénable, consubstantiel au métier d'éditeur, de refu-ser un manuscrit, a fortiori lorsque je ne l'ai pas sollicité, et ce sans avoir à justifier les raisons de mon refus : au bistrot de mon village, il m'arrive de refuser un verre de vin sans avoir pour autant à faire état de mon foie surchargé ou de la -piètre qualité de la bibine si avantageusement offerte. Pour moi, c'est non. Pour d'autres, ce peut être oui : à vous de jouer ! Je vous laisse donc le champ libre. Je vous serais néanmoins très reconnaissant de transmettre à votre muse Gisèle mes hommages empressés et de bien vouloir agréer l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Louis Dubost

Post-scriptum
1. Merci de me faire parvenir des timbres si vous souhaitez que je vous retourne votre manuscrit (que je conserve, comme le veut l'usage, à votre disposition pendant trois mois) ; imaginez ce que représente, pour moi, le coût annuel de cette banale opération postale multipliée par… cinq cents envois ! Je préfère consacrer davantage d'argent à la publication des livres.
2. J'ajoute, pour votre information, un bulletin de commande pour les " Guides " publiés par le Calcre (BP 17, 94404 Vitry-sur-Seine Cedex) : je vous recommande la lecture de l'annuaire Audace (dont la dernière édition présente plus de mille éditeurs à l'aide de fiches très efficaces, qui aident à cibler au plus juste les éditeurs susceptibles de lire votre manuscrit) et l'annuaire Arlit (qui recense quelque cinq cents revues, dont un grand nombre est ouvert à la poésie). Ce sont des instruments de travail pas moins utiles que la machine à écrire ou le traitement de textes pour un auteur en quête d'éditeur ; ils permettent d'économiser de l'argent (en n'envoyant pas les manuscrits là où ils n'ont aucune chance d'être lus) et de l'énergie, qu'il faut consacrer à un tenace travail d'écriture.
3. Voici quelques prix de poésie (prix Colportage, prix Max Pol Fouchet, prix Ilarie Voronca, prix de la Ville d'Angers, prix des Rencontres de Molsheim, prix de la Vocation…) qui ne sont pas des attrape-couillons avec médailles en chocolat et diplômes de pacotille. Fuyez les " Jeux floraux " qui n'ont d'autre but que de flatter la vanité des organisateurs - souvent de très médiocres lecteurs et faiseurs de poésie -, et à bercer d'illusions les auteurs sur des qualités d'écriture qu'ils n'ont guère. De plus, il faut payer, souvent très cher, pour concourir ! Pigeon plumé, vous serez Plume d'or des Poésiades de Trifouillis-les-Oies : ça habille le croupion et enlumine la carte de visite !

Voir le site des éditions L'idée bleue


Piqué sur le blog - à découvrir - de Raymond Alcovère: http://raymondalcovere.hautetfort.com/

Kinbote
avatar 24/08/2005 @ 12:45:24
Pour les amateurs, on trouve aussi, entre autres choses intéressantes, des inédits de Brautigan (trad. Éric Dejaeger).

Mentor 24/08/2005 @ 18:02:53
Le pov'pouète qui a écrit "Gisèle ou le vit du sujet" va être content s'il tombe sur ce post... ;-)
Cela dit cette réponse d'éditeur est passionnante et bien tournée. M'étonnerait qu'il écrive la même chose à chaque auteur de manuscrit s'il est vraiment si occupé qu'il le dit!
Je vois que le monde de l'édition est une jungle et qu'il faut vraiment être soit bon soit déjà connu d'une manière ou d'une autre pour trouver à se faire éditer! La galère...
:-(
Merci Kinbote, c'est instructif bien qu'un peu décourageant pour les écrivains débutants.

Saint Jean-Baptiste 24/08/2005 @ 22:22:22
Mentor,
un peu décourageant ? Mais non, pas plus qu'ailleurs ! Ici au moins, une chose est sûre : celui qui est bon sera vite repéré, édité, courtisé ; son problème sera plutôt de résister au succès et à la gloriole.
Evidemment, comme dans les autres arts où on peut se lancer sans apprentissage, la peinture, le dessin, la littérature, la poésie, il y a beaucoup, beaucoup d'appelés et très, très peu d'élus !

Ceci dit, j'approuve à cent pour cent le contenu de cette lettre et son destinataire devrait être flatté d'être traité avec tant de professionnalisme.
Ce Monsieur Louis Dubost parle d'or !
On ne peut que conseiller à tous les candidats écrivains de lire attentivement ce texte c'est un recueil de bons conseils :
- collaborer à des revues avant de vouloir publier.
- éviter comme la peste "les officines de publication à compte d'auteur (.) un éditeur véritable ne vous demande jamais d'argent".. ..
- se lancer plutôt dans l'auto-édition : c'est faire usage d'une liberté constitutionnelle (qui n'existe que dans quelques pays privilégiés).. ..
Etc, etc.. ces conseils valent de l'or !
Et puis écoutez ce qu'il dit au sujet du livre : un livre restitue sous une forme inédite l'énorme matière littéraire qui préexiste avant lui.
Et puis quelle lucidité quand il parle de l'auteur et de l'écrivain : l'auteur au "moi boursouflé" qui s'essouffle dans les à-côté de l'écriture, comme ces parades que Pivot organisait si bien !
Toute cette lettre est à lire et à relire.
J'approuve sans restriction ce droit de l'éditeur de refuser un ouvrage sans avoir à justifier ses raisons, comme on peut refuser un verre de vin sans expliquer qu'il est mauvais !

Merci, Kinbotte, ce texte a bien sa place sur CL et il faut souhaiter aux Cliens candidats à la publication de tomber sur des éditeurs aussi compétents et consciencieux que Monsieur Louis Dubost.

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