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Forums  :  Vos écrits  :  GONTRAN PART EN VOYAGE

Gudel 17/03/2005 @ 15:40:48
Il était une fois un loup qui s'appelait Gontran Leglouton.
Gontran était très grand et très fort pour son âge. Il courait très vite, il sautait très haut, et il avait un flair très sûr. C'était un jeune loup magnifique et féroce, capable de manger sans se forcer au moins deux ou trois chaperons rouges par semaine.

Mais hélas, Gontran Leglouton ne s’entendait pas avec ses parents.
Il faut dire que Nicéphore son père et Annelouise sa mère, étaient viscéralement, incurablement, désespérément, terriblement, horriblement… gentils. Ne s'intéressant aux villageois égarés que pour de strictes raisons alimentaires, ils ne mangeaient les instituteurs et les gardes-champêtres que du bout des crocs, en s'excusant auprès d'eux d'une façon que Gontran jugeait obséquieuse, indigne de vrais loups. Il avait honte de ses parents. Et plus il en avait honte, plus il était malheureux.
Un jour qu’il rôdait dans la forêt en quête de quelqu'un à se mettre sous la dent, il eut l’oreille attirée par des cris de joie et des rires.
Alléché par un possible festin, il s’approcha sans bruit de la clairière d'où provenait le remue-ménage. Là, il eut le souffle coupé.
Assis autour d’une grande nappe blanche, une dizaine d’enfants dodus pique-niquaient en compagnie de la vielle Amélie Vistemboire, l'institutrice que Gontran ne s'était jamais résolu à manger parce qu'elle n'avait que la peau sur les os.
Et qui donc était là, jouant avec les enfants en leur adressant des grimaces navrantes ? Nicéphore et Annelouise !

Tandis qu'il s'éloignait de ce spectacle révoltant, une colère froide saisit Gontran. Stoïquement, il avait supporté l'inscription de sa mère au cours de danse du village. Vaillamment, il avait assisté, la semaine précédente, au vernissage de l’exposition d'aquarelles de son père. Mais là, c’était trop !
Il se résolut donc à la seule initiative que lui dictaient sa conscience et son amour-propre : partir. Quitter ces cabotins dénaturés pour rejoindre de vrais loups, féroces comme se doivent d'être les loups bien nés.

Il rentra à la tanière familiale, fit son balluchon, laissa un bref mot d'explication et partit avec la ferme intention de ne revenir jamais.
Le sac sur l'épaule, il marcha d’un pas rapide en direction du village et parvint bientôt à la gare. Une toute petite gare où peu de trains pensaient à s’arrêter, tant elle était modeste et mal placée.

Il n’y avait personne à part le chef de gare, sa belle casquette sur la tête, occupé à rater une réussite derrière son petit bureau. C’était encore un nouveau, et Gontran réprima difficilement l'envie de le croquer. Il avait mangé le précédent quinze jours auparavant, et aussi celui d’avant, et puis et puis et puis et puis aussi…
En fait il avait mangé presque tous les chefs de gare depuis qu’il était en âge de manger du chef de gare, parce qu’il raffolait des chefs de gare. Les boutons qui brillent … La casquette… Le drapeau rouge. Gontran ne connaissait rien de plus appétissant que les chefs de gare.

Mais cette fois, il se retint. Oh, pas par bonté d'âme ! Simplement parce que n'ayant jamais pris le train de sa vie, ne sachant ni où aller ni comment faire, il fallait bien que quelqu'un l'aidât.
Il s’approcha de l'homme à la casquette et lui demanda d'une voix si douce et polie qu'il en fut lui même étonné :
- Bonjour, Monsieur le chef de gare, je voudrais prendre le train.
Le préposé leva les yeux et le dévisagea.
- C’est une belle et bonne idée, mon garçon ! Les voyages forment la jeunesse ! Où aimerais-tu aller ?
- Euh… Je ne sais pas ! Je pourrais aller où ?
- Avec le train - répondit le chef de gare d'un ton docte - on peut aller partout ! Qu'est ce qui te plairait ? Samarkand ? Lyon-Perrache ? Oulam-Bator ? Laroche-Mijenne ? Pékin ? Latour-de-Carol ? Choisis !
Gontran était impressionné.
- C’est vrai ? Je pourrais aller partout où vous avez dit ?
- Affirmatif ! – répondit fièrement le chef de gare, en tirant de sa poche avec un peu de suffisance, un bel oignon d’argent - Mais ne nous emballons pas ! Chaque chose en son temps, et les trains arriveront à l'heure ! Voyons … Il est présentement quatorze heures et vingt trois minutes. Dans deux minutes à peine, nous aurons la joie - que dis-je, la joie ! Le privilège ! De voir passer le Six-mille-huit-cent-quarante-deux ! Conduit par le grand Philibert Bedon ! Un train de légende pour ainsi dire ! Enfin bref, éloignons-nous de la bordure du quai comme l’exige le règlement !
Il regarda à nouveau sa montre et leva son beau drapeau rouge.
- Ah ça y est ! Je l’entends ! Nous allons voir ce que nous allons voir !
Sans ralentir, le train passa dans un fracas, et lâcha deux brefs coups de sifflet suivis d'un long. Gontran qui n’avait jamais vu pareil spectacle, fut légèrement effrayé mais ne le montra pas, parce qu’il était courageux.

Une fois le train hors de vue, le chef de gare revint, enthousiasmé :
- Tu as vu ça ? Quel élan ! Quelle force ! Quelle maîtrise du sifflet ! Et le tempo ? Extraordinaire, ce tac…tacatatac…tac…tacatactac… en passant l’aiguillage ! C'est ça, le style Bedon ! Magistral ! Quel talent !
Il s'essuya le front avec un grand mouchoir rouge et se rassit.
- Bon, où en étions-nous ? Ah oui ! Tu veux partir, mais tu ne sais pas où aller. C'est bien ça ?
- Oui, c'est ça ! Je n’ai pas l’habitude vous savez…
- Tu voudrais aller loin ?
- Oui…Assez loin… Un petit peu loin… Mais pas trop loin… Normalement loin, quoi !
- Je vois, je vois …. Alors tu préfères peut-être une direction en particulier ? Nord ? Sud ?
- Heu…Entre les deux… C’est possible ?
- Avec le chemin de fer, tout est possible ! Bon ! L'est, ça t'irait ?
- Très bien, oui !
- Alors voyons ce que nous pouvons faire ! Viens avec moi !
Il passa derrière le guichet, chaussa ses petites lunettes rondes, compulsa des livres, des fiches et des tableaux en marmonnant.
- Ca y est! J'ai ce qu’il te faut ! Tu vas me prendre le 6543 qui s'arrête à 15h12. Tu vas jusqu’à Montfort-sur-Garet. Là, tu attrapes l'express 2323 à 16h17, qui te met à Paris-Gare-de-l'Est sur le coup de 21h15. Et là, tu as juste le temps d'attraper le Mourmansk-Express. Tu arrives quatre jours plus tard à huit heures quatre pétantes. Voilà ! Ca te fait quarante-deux pistoles aller-retour, deuxième classe non fumeurs.

Gontran n'avait absolument rien compris, mais ne voulant passer pour un imbécile auprès d'un ancien futur déjeuner, il paya sans discuter.
- Merci jeune homme et bon voyage !
- Euh… Qu'est ce que je fais maintenant ?
- Muni de votre titre de transport, vous vous rendez sur le quai B. Veuillez emprunter le passage souterrain s'il vous pl … Mais non ! je m'égare ! Sans jeu de mots, évidemment ! C'est vrai que nous ne disposons pas ici d'un tel aménagement. Je vous engage donc à la prudence en traversant les voies.
- Les voies ? Mais je n'en vois qu'une !
- Jeune homme, vous n'allez pas m'apprendre mon métier ! Le règlement de la Compagnie est formel ! Il dit bien "en traversant LES voies ". Le règlement, c'est le règlement. On ne discute pas !
Gontran n'insista pas et se rendit sur le quai encore désert et fit les cent pas pour passer le temps.
Petit à petit, les voyageurs arrivèrent. Le train n'allait plus tarder.
Le chef de gare son drapeau à la main, s'éclaircit la voix et dit :
- Mesdames et Messieurs, j'ai le plaisir de vous informer que le train 6543, conduit par Constantin Laberlue, à destination de Barfouillasse, Calamistron et Montfort-sur-Garet, va rentrer en gare dans les minutes qui viennent. Il sera reçu quai B avec l'éclat qui convient. Eclat toutefois emprunt de retenue, considérant qu'un simple omnibus ne saurait déclencher le même enthousiasme qu'un express ! Les voyageurs munis d'un titre de transport valide - j'insiste sur ce point - monteront alors dans l'une des voitures prévues à cet effet. Je les invite toutefois à la plus grande prudence, la Compagnie rejetant toute responsabilité en cas de chute consécutive à glissade, cavalcade, dégringolade ou empoignade. Voilà ! Eloignez-vous de la bordure du quai, et attendez l'arrêt complet du …
Ses paroles furent couvertes par l’arrivée lente et majestueuse du train, ponctuée de grincements de freins.
Non sans une certaine appréhension, Gontran monta dans un joli wagon rouge. C'était la première fois. Comme c'était la première fois qu'il quittait sa tanière, ses parents, sa forêt. En somme, ça faisait beaucoup de premières fois la même journée…
* * *
Il rentra dans un compartiment où se trouvaient deux voyageurs : dans un coin fenêtre, une jolie jeune fille blonde en robe blanche avec des lunettes rondes, lisait. Elle leva les yeux et lui sourit.
En face d'elle un petit homme à ventripot, l'air méchant, jeta un regard noir, à Gontran d'abord, puis à la jolie jeune fille.
Intimidé, Gontran s'assit sur le bi du bout du bord de la banquette, en conservant son balluchon sur les genoux. De temps à autres, la jeune fille levait les yeux, lui souriait et reprenait sa lecture.

Le train roulait si lentement sur une voie si droite, le paysage était si désespérément uniforme que le jeune loup fut gagné par la somnolence. Il aurait certainement sombré dans le sommeil si la jolie jeune fille ne l'avait tiré de sa léthargie :
- Si vous voulez, je peux vous prêter quelque chose à lire !
Gontran accepta timidement.
La jeune fille fouilla dans son bagage et lui tendit un livre.
Il regarda la couverture. C'était l'histoire d'un certain petit Poucet. Il bégaya des remerciements et commença à lire.
Il admira l'astucieux petit bonhomme, mais aussi ses parents : ceux-là aux moins, conscients de la dureté de la vie, n'avaient pas hésité à prendre des décisions réalistes en abandonnant leur progéniture ! Il eut du chagrin quant au sort des filles de l'Ogre, mais jugea qu'elles étaient fautives, car ne pouvant ignorer l'alcoolisme chronique et la brutalité de leur père, elles auraient pu et dû s’enfuir…
L'histoire étant courte, Gontran en eut bientôt achevé la lecture et il rendit l'ouvrage à sa propriétaire.
- Ca vous a plu ? - demanda-t-elle, toujours avec son joli sourire.
- Oui, oui, c'était très bien !
Il aurait voulu lui dire ce qu'il en avait réellement pensé, mais par timidité, il s'abstint.
- Dès que j'ai fini le mien, je vous le passe ! Ca devrait vous plaire : ça parle d'un loup ! Ca s’appelle "le petit Chaperon rouge" !
Mais Monsieur Ventripot qui écoutait la conversation et qui avait l'air en colère, dit d'une voix pincée :
- C'est scandaleux, Mademoiselle !
- Ha ? Et pourquoi ? - demanda la jeune fille en ouvrant de grands yeux surpris.
- Mais enfin réfléchissez un peu plus loin que le bout de vos lunettes ! On ne donne pas le petit Chaperon rouge à lire à un loup !
- Mais pourquoi ?
- Hé bien parce que ça ne se fait pas ! Ce n'est pas une lecture pour un loup ! Voilà tout ! Je ne vais pas vous faire un dessin, en plus !
La jeune fille avait l'air désorienté. Gontran aurait bien voulu l'aider à se sortir de ce mauvais pas dont il se sentait un peu responsable.
Et puis il ressentait à présent une curieuse impression en la regardant… Ce n'était pas de la faim, non… Peut être un peu de gourmandise, oui… Mais il y avait autre chose… Quelque chose d'inconnu… C'était étrange… Agréable, aussi…
- De toutes façons - dit la jeune fille - je n'ai pas fini de le lire…
- Quand vous aurez fini, vous comprendrez ! – dit Monsieur Ventripot en ricanant.
Le silence retomba. Gontran s'efforça de regarder le paysage. C'était toujours aussi monotone, si bien qu'il finit par s'endormir.
* * *
Il était en train de rêver à un vrai repas lorsqu'il se sentit violemment tiré par la manche. Il ouvrit les yeux et se retrouva nez à nez avec un personnage à sacoche, casquette, lunettes, et grosse moustache, qui n'avait pas l'air commode.
- Titre de transport, et plus vite que ça ! – demanda l'homme.
- Titre quoi ?
- Ton billet ! - dit Monsieur Ventripot qui se tenait à côté du contrôleur - Vous voyez bien ! – ajouta-t-il en s'adressant à ce dernier – Il voyage sans billet !
- Passager clandestin ?- demanda le contrôleur d'un ton menaçant - Ca va te coûter bonbon, mon gaillard… !
Gontran ne comprenait rien du tout. Ils sortit son billet et le lui tendit.
- C'est un faux ! C'est sûrement un faux, c'est forcément un faux ! - glapit Monsieur Ventripot.
Le contrôleur examina le bout de carton, et soupira :
- Non ! C'est un vrai billet ! Valide et tout et tout !
- Alors il l'a volé ! Vous avez vu son air sournois et cruel ? Il a dû dévorer un voyageur ! Allez ! Je tire le signal d'alarme !
- N'en faites rien ! - lui recommanda le contrôleur - Je serais obligé de vous dresser procès-verbal comme l'exige le règlement sévère mais juste de notre Compagnie… Et puis, n'est-ce pas, nous maîtrisons parfaitement la situation et le suspect par la même occasion !
- Avoue, salopiot ! - cria Monsieur Ventripot en serrant le bras du pauvre Gontran et en lui marchant sur la patte exprès pour lui faire mal.
Mais la jeune fille blonde se leva soudain. Ses lunettes brillaient de colère :
- Arrêtez à la fin ! – cria-t-elle - C'est injuste ! Il vous a montré son billet, non ?
- Peut-être, mais c'est un billet volé !
- C'est vous qui le dites !
D'une voix indécise, le contrôleur dit à Monsieur Ventripot :
- C'est vrai que vous n'avez aucune preuve ! Est-ce que vous l'avez vu de vos yeux, se livrer à des actes de violence sur un voyageur?
- Regardez son air chafouin ! Sadique ! Ses dents pointues ! C'est évident, je vous dis ! Je ne l'ai pas vu, c'est vrai, mais j'aurais pu le voir ! Alors c'est exactement comme si je l'avais vu, voilà tout !
- Non ! - dit le contrôleur - Ca ne suffit pas ! Il faut une preuve, sinon ça ne compte pas ! C'est le règlement ! C'est comme ça ! - Après un court silence, il ajouta : Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai encore des wagons à contrôler, moi !
Puis il disparut dans le couloir et monsieur Ventripot se rassit en grommelant.
- Et toc ! Bien fait ! – lui dit la jeune fille, avant de se lever pour sortir à son tour du compartiment. En passant devant Gontran elle lui dit, avec son si joli sourire :
- Faut pas vous laisser faire !
* * *
Ce fut si soudain que Gontran en fut lui même tout étonné.
A peine la portière refermée, il se leva, s'approcha de Monsieur Ventripot qu'il attrapa par le col de sa veste et il le mangea, sans même prendre le temps de l'éplucher, ni de le mâcher et de recracher les boutons. Il avait très faim et il voulait absolument avoir fini avant le retour de la belle jeune fille blonde.
Il eut d'ailleurs à peine le temps de terminer que déjà, elle revenait.
- Tiens ! Il est sorti, le vieux grincheux ! Je suis bien contente ! Et j'espère qu'il ne reviendra pas de si tôt !
- Mmffh ! - acquiesca Gontran qui avait encore la bouche pleine.
- Pardon ?
- Je dis : ça m'étonnerait !
- Ha ? Et pourquoi ? Vous l'avez mangé ? – demanda-t- elle en riant.
- Euh… Oui ! - répondit Gontran, un peu honteux - J'ai pas pu m'empêcher… J'avais un petit creux, vous comprenez…
- Ah ! Si vous me l'aviez dit ! J'ai une galette et un petit pot de beurre ! On aurait pu partager ! Mais vous avez bien fait ! Il était bête et méchant ! Est-ce que c'était bon au moins ?
- Non pas très… Mais vous savez, quand on a faim !
Le train ralentit en poussant un gros soupir de vapeur.
- On arrive ! – dit la belle jeune fille.
- Je dois changer de train. Je vais à …. à…. Zut ! Je ne me souviens plus ! C'est la première fois que je prends le train, alors forcément ….
- Forcément, oui… Allez ! Montrez-moi votre billet !
Il lui tendit le petit bout de carton.
- Mourmansk ? Mais qu'est ce que vous allez faire à Mourmansk ?
- Je ne sais pas ; c'est une idée du chef de gare …
- Empoté comme vous êtes, vous n'allez jamais y arriver tout seul ! Il vous faut quelqu'un pour vous accompagner… Vous aider ! Lire les panneaux, acheter des sandwiches… Quoi que ça, non ! Vous n'en avez pas tellement besoin ! Mais enfin, il faut changer de train, regarder l'heure, tout ça ! Il y a plein de choses à savoir quand on voyage ! Bon allez, hop ! C'est décidé, je vous accompagne !

Gontran prit la valise de la jeune fille en plus de son balluchon. Ils descendirent, empruntèrent le passage souterrain et arrivèrent sur le quai pour voir partir le train qu'ils auraient dû prendre.
- Raté ! Qu'est ce qu'on fait ? - demanda la jeune fille – Vous tenez vraiment à aller à Mourmansk ?
Gontran s'en fichait un peu. La seule chose qu'il redoutait était que la belle jeune fille s'en aille, n'ayant plus de raison de l'accompagner.
- Je sais ce qu'on va faire! – dit-elle, comme si elle comprenait son hésitation - on va retourner chez vous !
- Chez moi ? Mais qu'est ce qu'on fera chez moi ?
- Vous me montrerez où vous vivez, votre pays, tout ça !
Gontran qui avait complètement oublié pourquoi il était parti, trouva que c'était une bonne idée, puisque la jolie jeune fille restait avec lui.
* * *
Dans le train du retour, elle lui apprit à jouer à la crapette et lui lut entièrement l'histoire du petit Chaperon rouge.
- Est-ce que c'est une histoire vraie ? - demanda Gontran
- Bien sûr que non ! Même complètement myope, personne ne peut prendre un loup pour une grand-mère !
- Oui ! Surtout sa propre grand-mère ! - dit Gontran en se rapprochant d'elle sur la banquette.
- Et puis confondre les voix ! Tout de même !
- Oui, tout de même ! - dit Gontran en enlaçant la belle jeune fille.
- Et puis on n'a jamais vu un loup qui parle !
- Tiens, c'est vrai ! Je n'y avais pas pensé ! dit Gontran en se penchant sur elle pour l'embrasser.
- Comme vous avez de grandes dents ! dit la belle jeune fille en fermant les yeux.

Acie 17/03/2005 @ 19:15:27
j'aime les histoires qui se mordent la queue avec des fins originales
écriture un peu naïve et enfantine, respectant le style littéraire du conte, c'est mignon et ironique à la fois, y aurait-il une morale cachée?
LILOO

Tistou 17/03/2005 @ 19:17:33
J'ai adoré Gudel. Faut dire que j'aime les loups.
Ca ne se prend pas au sérieux et ça détourne gentiment "Le petit chaperon rouge". Petite oasis de fraîcheur dans ce monde de brutes.

Saint Jean-Baptiste 17/03/2005 @ 19:21:49
Ca va au petit train-train des omnibus et c'est sans surprise mais c'est pas mal dans son genre.
Un bon conte à raconter aux petits enfants, s'ils ont la patience d'écouter jusqu'au bout, parce que de nos jours.. .. !

Saint Jean-Baptiste 17/03/2005 @ 19:22:22
Ca va au petit train-train des omnibus et c'est sans surprise mais c'est pas mal dans son genre.
Un bon conte à raconter aux petits enfants, s'ils ont la patience d'écouter jusqu'au bout, parce que de nos jours.. .. !

Saint Jean-Baptiste 17/03/2005 @ 19:23:22
S'cusez pour le bis, c'est pas voulu !

Balamento 26/03/2005 @ 17:59:41
Ah mais il est vachement bien celui-ci aussi... ;-)

Bah, quoi que je ne suis peut-être pas objectif, je me sens devenir addict depuis quelques temps aux broderies, interprétations et parodies sur le conte du chaperon rouge et de son loup...

Une histoire si perverse, un matériau qu'il est difficile de gacher. Bref, j'ai beaucoup aimé. Il y a du Tati dans l'épisode de la gare, on s'y croirait. Et "Mourmansk" ! sacrée trouvaille aussi !!

Lyra will 27/03/2005 @ 10:51:04
J'aime beaucoup Gudel, ça se lit facilement, c'est bien écrit, très sympa, et drôle.
Et puis la fin est excellente !
Elle m'a fait remonter un peu l'histoire pour voir comment se comportait la jeune fille dans le train.
Et voilà le mangeur presque mangé :0)))

Sibylline 29/03/2005 @ 22:39:28
Je me suis régalée !!! Je l’ai lu en 3 fois tellement j’ai peu de temps en ce moment. Dans ces cas là, ordinairement, j’oublie, je ne reviens pas sur le texte et ne le lis jamais jusqu’au bout. Mais là si ! J’ai adoré ça. Est-ce que ce n’est pas toi qui aimes les Contes du Chat perché ? Il y a comme un ton commun. Et puis la crapette, etc. C’est super bien écrit pour tout arranger et j’adore l’histoire et plus encore l’ambiance. Pour l’instant je n’ai lu que 2 ou 3 de tes textes (je ne sais plus) mais je crois que j’ai tout aimé (sauf le couac d’Eve ;-)))

Sahkti
avatar 30/03/2005 @ 13:51:31
Quelle saleté de type ce Monsieur Ventripot! Bien fait qu'il a été bouffé, tiens! :)

Cela pourrait ressembler à un conte, c'est un peu plus féroce, c'est agréablement raconté malgré quelques petites tournures maladroites de ci de là qui alourdissent parfois un peu le récit.

J'ai été (un peu) étonnée que les gens n'aient pas davantage peur de ce loup alors que tu expliques au début du texte qu'il mange les gens qu'il croise et que ses parents le font aussi, même si pas comme il aimerait les voir faire.

Petite déception aussi avec la fin que je voyais venir à grands pas. Tu arrives très bien à faire revenir la tension qui était quelque peu retombée. En quelques phrases, tu rends l'atmosphère électrique avec cette petiote qui va se faire dévorer mais là encore, j'ai une petite coinçure. Comme tu la présentes, cette petite fille, qui n'a peur de rien et est même assez accrocheuse, me semblait être quelqu'un de plus sournois ou avec un rôle plus important. Pas uniquement une gentille gamine qui lit et défend le loup. Je crois que ça m'aurait bien plus que l'histoire prenne une autre tournure, connaisse une autre fin que celle, classique, du chaperon rouge revisité. Un truc bien plus pervers et machiavélique.

Sibylline 30/03/2005 @ 19:45:39
Oh Sahkti, mais le fille est tombée amoureuse du loup! Il lui a tout de suite plu avec son air maladroit. Elle a tout plaqué pour aller vivre chez lui, alors qu'elle était normalement en route pour aller on ne sait où. Ce n'est pas rien. Un coup de foudre réciproque, une histoire d'amour un peu pimentée par les rôles loup/petit chaperon rouge des protagonistes.

Sahkti
avatar 30/03/2005 @ 19:50:33
Ha tu crois Sib? Oui, peut-être, ça se tient. mais alors, de bleu, si elle est très amoureuse au point de tout plaquer, fallait qu'elle colle son poing dans la gu... (Lyra, pas dit non plus!) du Ventripot et puis au lieu de lire l'histoire du Chaperon au loup en roucoulant des yeux, fallait qu'elle se frotte, qu'elle le câline, qu'elle l'émoustille... faut leur apprendre à ces jeunettes :)

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