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Une heure de route ensommeillée et nous y sommes. Val de verdure sans dormeur, petits troupeaux aux cous sonneurs, herbes vertes et humides, ruisseaux de fraîcheur limpide. Doucement, lentement, chacun s’équipe. Sac à dos, bâtons, chaussures puis quelques pas, lourds forcément.
L’un cherche son rythme, l’autre parle, moins habitué ou trop sûr de sa forme. Le sentier s’égare dans une minuscule forêt de conifères, l’air chargé d’odeurs naissantes nous emplit d’un frisson, le pas se hâte pour retrouver à découvert les doux rayons matinaux du printemps.
Derrière un petit chalet d’alpage, la piste s’élève en lacet pour rejoindre le haut de la combe. Quelques centaines de mètres plus haut, un surplomb semble indiqué la présence du lac de montagne, première étape. L’un, avisé, se dévêtit quelque peu, vieille casquette, huile solaire, l’autre se tait, peu à peu.
Les bâtons s’enfoncent et stabilisent dans la terre humide. Les herbes hautes chatouillent les chevilles. Les premiers mètres de l’ascension testent le souffle, réveillent les cœurs. Un second surplomb succède au premier puis un troisième, le lac s’échappe toujours plus haut, légende ou réalité. Quelques efforts supplémentaires et celui-ci s’expose. Léger souffle de vent, scintillements éclatants de l’eau pure, silence des solitudes, vol de rapace.
Quelques minutes de repos. Fruits secs, eau fraîche, peut être un œuf et du sel. La marche reprend. De l’autre côté du val, derrière les sommets, se dessinent d’autres pics entourant d’autres vallées aux villes noyées de nuages. Plus d’arbre, herbe rase, quelques fleurs ça et là, campanule, gentiane, ancolie… Le minéral remplace le végétal. Pierrier instable, sifflement de marmottes. L’un écoute, absorbe, concentré, évadé, l’autre comprend, s’émerveille, ému, fourbu. Quelques mètres au milieu des dernières neiges de l’hiver et la crête est atteinte.
Dans un souffle de vent cinglant, l’altitude nous saisit. Face à nous, frissons, les cimes blanches de la chaîne du Mont Blanc. Devant nous, vertige fugace, le vide. Derrière nous, d’autres cimes, plus modestes, au loin, le Léman.
Quelques mètres plus bas, un recoin au soleil, à l’abri, nous attend … repos, oubli, plus de soucis, la vie …
Le printemps arrive, vous êtes devant un écran d’ordinateur. Franchement, vous seriez mieux dehors !
L’un cherche son rythme, l’autre parle, moins habitué ou trop sûr de sa forme. Le sentier s’égare dans une minuscule forêt de conifères, l’air chargé d’odeurs naissantes nous emplit d’un frisson, le pas se hâte pour retrouver à découvert les doux rayons matinaux du printemps.
Derrière un petit chalet d’alpage, la piste s’élève en lacet pour rejoindre le haut de la combe. Quelques centaines de mètres plus haut, un surplomb semble indiqué la présence du lac de montagne, première étape. L’un, avisé, se dévêtit quelque peu, vieille casquette, huile solaire, l’autre se tait, peu à peu.
Les bâtons s’enfoncent et stabilisent dans la terre humide. Les herbes hautes chatouillent les chevilles. Les premiers mètres de l’ascension testent le souffle, réveillent les cœurs. Un second surplomb succède au premier puis un troisième, le lac s’échappe toujours plus haut, légende ou réalité. Quelques efforts supplémentaires et celui-ci s’expose. Léger souffle de vent, scintillements éclatants de l’eau pure, silence des solitudes, vol de rapace.
Quelques minutes de repos. Fruits secs, eau fraîche, peut être un œuf et du sel. La marche reprend. De l’autre côté du val, derrière les sommets, se dessinent d’autres pics entourant d’autres vallées aux villes noyées de nuages. Plus d’arbre, herbe rase, quelques fleurs ça et là, campanule, gentiane, ancolie… Le minéral remplace le végétal. Pierrier instable, sifflement de marmottes. L’un écoute, absorbe, concentré, évadé, l’autre comprend, s’émerveille, ému, fourbu. Quelques mètres au milieu des dernières neiges de l’hiver et la crête est atteinte.
Dans un souffle de vent cinglant, l’altitude nous saisit. Face à nous, frissons, les cimes blanches de la chaîne du Mont Blanc. Devant nous, vertige fugace, le vide. Derrière nous, d’autres cimes, plus modestes, au loin, le Léman.
Quelques mètres plus bas, un recoin au soleil, à l’abri, nous attend … repos, oubli, plus de soucis, la vie …
Le printemps arrive, vous êtes devant un écran d’ordinateur. Franchement, vous seriez mieux dehors !
Je ne suis pas très fan du style "descriptif" mais je dois bien admettre que ce texte est très poètique. La dernière phrase m'a un tantinet agacé, va savoir pourquoi! ;o)
Charles! Comment tu veux que ça ne me parle pas ce texte? :) C'est un peu de chez moi là que tu causes :)
J'aime bien. Tu y ajoutes une petite pointe de drame et tu as du Ramuz, indiscutable, l'effet est là.
Le style est simple et fluide, ça se lit agréablement, l'ambiance se dégage petit à petit des lignes et on s'y croirait, en fermant les yeux. Enfin moi j'y suis presque, c'est à portée de doigt (le Léman, trois minutes de marche et je le touche depuis mon chez moi), ça aide sans doute :)
J'aime bien. Tu y ajoutes une petite pointe de drame et tu as du Ramuz, indiscutable, l'effet est là.
Le style est simple et fluide, ça se lit agréablement, l'ambiance se dégage petit à petit des lignes et on s'y croirait, en fermant les yeux. Enfin moi j'y suis presque, c'est à portée de doigt (le Léman, trois minutes de marche et je le touche depuis mon chez moi), ça aide sans doute :)
le Léman, trois minutes de marche et je le touche depuis mon chez moi)
Je vois le jet d'eau depuis ma fenêtre au boulot, bloqué derrière un bureau ... grrr.... bon tant pis, c'est décidé, ce soir, je pars plus tôt....
Ha mince, voir le Jet d'eau derrière une fenêtre, ça c'est frustrant!
je suis assez jaloux des "petits troupeaux aux cous sonneurs"...
... et en ce qui me concerne, j'ai pris l'habitude de monter en silence.... Trop douloureux sinon !
Voici qui me donne envie d'aller chercher mon sac !
... et en ce qui me concerne, j'ai pris l'habitude de monter en silence.... Trop douloureux sinon !
Voici qui me donne envie d'aller chercher mon sac !
j'adore ce genre de texte où l'on a l'impression d'y être, de voir, de sentir le parfum et l'air dans les cheveux... C'est sur qu'on rêve d'y être! Vivement les vacances!
C'est un très bon texte, bien cadencé au pas des marcheurs. Avec de belles (mais trop brèves) descriptions.
J'aurais voulu en savoir plus sur "nous" (ceux qui marchent !), n'empêche c'est très bon !
J'aurais voulu en savoir plus sur "nous" (ceux qui marchent !), n'empêche c'est très bon !
L'un parle et l'autre se tait. Mais on ne saura jamais - et tant mieux - ce que le bavard raconte, car l'autre, sans doute, n'écoute pas vraiment. Ce que le lecteur entend, par contre, c'est le silence des bruits de nature.
C'est vrai, comme le dit SJB, qu'on pourrait en savoir plus sur les marcheurs. Mais c'est vrai aussi que, restés anonymes, ils permettent à chacun de faire la route avec eux.
Nous y sommes aussi donc.
Et en tous les cas, l'un d'eux est à coup sûr un certain Henri-Frederic. Il va plonger sur ses cahiers dès son retour en ville.
C'est vrai, comme le dit SJB, qu'on pourrait en savoir plus sur les marcheurs. Mais c'est vrai aussi que, restés anonymes, ils permettent à chacun de faire la route avec eux.
Nous y sommes aussi donc.
Et en tous les cas, l'un d'eux est à coup sûr un certain Henri-Frederic. Il va plonger sur ses cahiers dès son retour en ville.
Je suis plutôt un adepte de l'écran que de la marche, mais ce petit air frais fait du bien.
Merci à tous pour vos réactions.
Henri-Frederic ?? A qui penses tu, Bolcho ?
Henri-Frederic ?? A qui penses tu, Bolcho ?
Joli moment de lecture. Rafraichissant. Comme le petit sentier qui s'égare dans les conifères.
J'ai envie de dire que je crois avoir compris qui tu es Charles! Mais là n'est pas le propos.
Dans la série "témoignages sportifs et de loisirs". Tu aurais pu préciser que ce n'était pas une sortie de la veille. Parce qu'avec la neige qu'il y a encore!
Moi j'apprécie ce genre de lecture, même si ça a ses limites. Je l'apprécie d'autant plus que je pratique. Alors à bientôt sur les pentes?
Dans la série "témoignages sportifs et de loisirs". Tu aurais pu préciser que ce n'était pas une sortie de la veille. Parce qu'avec la neige qu'il y a encore!
Moi j'apprécie ce genre de lecture, même si ça a ses limites. Je l'apprécie d'autant plus que je pratique. Alors à bientôt sur les pentes?
Merci à tous pour vos réactions.
Henri-Frederic ?? A qui penses tu, Bolcho ?
Je pensais à Amiel, ton voisin. Il a beaucoup marché, beaucoup écrit et s'est infiniment reproché de tourner en rond, ce qui n'est pas le cas de tes marcheurs à toi puisqu'ils montent, eux.
Un très joli moment de lecture, comme une bouffée d'air pur... et qui me donne une envie pressante de retrouver les alpages du Vorarlberg, et les troupeaux aux cous sonneurs au pied de la Madrisa (ben oui, quoi, chacun a les souvenirs qu'il peut, remplacez le Lac Léman par le Lac de Constance, et vous y êtes...).
Quant à Henri-Frédéric, ne s'agit-il pas de http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=4182 ?
Quant à Henri-Frédéric, ne s'agit-il pas de http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=4182 ?
Oups, Bolcho m'a pris de vitesse... contente tout de même de voir que j'avais deviné juste :-).
moi j'aime bien qu'on sache pas grand chose des personnages parce que je crois qu'ils représentent plus des types de personnalité que des personnages en soi, je me trompe?
Je crois que derrière le paysage tu t'attaches surtout à décrire l'attitude et le regard que l'on y porte
une véritable pause kitkat!
j'ai toujours du mal avec les descriptions mais là, c'est plus des sensations qu'une peinture, alors j'aime!
Je crois que derrière le paysage tu t'attaches surtout à décrire l'attitude et le regard que l'on y porte
une véritable pause kitkat!
j'ai toujours du mal avec les descriptions mais là, c'est plus des sensations qu'une peinture, alors j'aime!
moi j'aime bien qu'on sache pas grand chose des personnages parce que je crois qu'ils représentent plus des types de personnalité que des personnages en soi, je me trompe?
Non, non tu ne te trompes pas, mais de là à dire qu'on comprend quelque chose, ça ? ! ;-))
Pour Tistou : malheureusement, ce n'est pas une sortie de la veille. En écrivant le texte, je pensais au lac et à la pointe de Tardevant, dans les Aravis, pour ceux qui connaissent. L'ensemble de la ballade doit être sous la neige à cette époque.
quelques images : http://www.balade3d.com/galerie/p4.htm
http://clubalpin-idf.com/album/Album1/…
http://clubalpin-idf.com/album/Album1/…
en mars, ça doit plutôt ressembler à ça :
http://skipass.com/forums/enmontagne/…
Pour ce qui est de la pratique, tu as de quoi faire vers chez toi, en Isère (si je ne me trompe). Tout près de chez Mingarelli que nous aimons bien tous deux. Il y a deux ans, j'ai fait quelques randos du côté du massif des grandes rousses et de Vaujany. Super souvenir.
Pour Bolcho : je ne connaissais pas Amiel. Honte à moi, j'avais laissé passer ta critique, à l'époque. Pourtant, j'étais déjà sur le site !
quelques images : http://www.balade3d.com/galerie/p4.htm
http://clubalpin-idf.com/album/Album1/…
http://clubalpin-idf.com/album/Album1/…
en mars, ça doit plutôt ressembler à ça :
http://skipass.com/forums/enmontagne/…
Pour ce qui est de la pratique, tu as de quoi faire vers chez toi, en Isère (si je ne me trompe). Tout près de chez Mingarelli que nous aimons bien tous deux. Il y a deux ans, j'ai fait quelques randos du côté du massif des grandes rousses et de Vaujany. Super souvenir.
Pour Bolcho : je ne connaissais pas Amiel. Honte à moi, j'avais laissé passer ta critique, à l'époque. Pourtant, j'étais déjà sur le site !
Yes.
Pour Isère, de quoi faire et Mingarelli.
Pour Isère, de quoi faire et Mingarelli.
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