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Thomasdesmond
avatar 10/03/2005 @ 12:30:37
Bon, je remets tout là, avec la suite bien sûr !!!

LE NOUVEL ORDRE


– Tu te calmes et tu montes dans ta chambre !
C'est sur ces mots de son père que Noé décida de quitter le domicile familial pour toujours. Ces deux nuls qui lui servaient de parents n'avaient plus rien à lui apporter. Mieux valait tracer sa route et se laisser porter par le vent de l'aventure.
Il avala sa bouchée de pain et jeta sa serviette dans son assiette pleine de sauce. Son père ouvrit de grands yeux et cracha son vin.
– Tu veux une calotte, en plus ? cria-t-il en bondissant de sa chaise comme un bouchon de champagne, la main levée au dessus de sa tête, prêt à smasher.
Noé lui échappa et courut dans le couloir. Il connaissait cette maison par cœur, de nuit comme de jour. Des fois, il s'imaginait aveugle comme le Chevalier du Zodiaque Shiryu, et il partait en mission dans les couloirs, les yeux bandés, prêt à combattre n'importe quel ennemi.
Il grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier, souple comme un serpent. Des centaines de fois sa mère lui avait prédit une mauvaise chute, avec hôpital et le plâtre qui gratte en-dessous à la clé. Elle avait eu tort. Jamais il n'était tombé, pas même les fois où il avait dévalé l'étage un slip sur les yeux.
Il montait cet escalier si familier pour la dernière fois, il le savait. Sa main effleura la main-courante de bois une dernière fois et il se précipita dans sa chambre, où il s'enferma.
Il s'arrêta quelques secondes pour réfléchir à un plan. Déjà, ses parents arrivaient, lourdement, ne montant les marches qu'une à une, comme des petits vieux qu'ils étaient déjà. De vrais nullards !
– Noé, ouvre cette porte, bon Dieu ! gueulait son père.
– Tu ne seras pas puni ! proposa sa mère, toujours prête à marchander.
Il réuni ce dont il avait le plus besoin : un pull en laine Mickey qui le sauverait en cas de blizzard, son blouson en jean acheté par correspondance et qui lui allait un peu trop grand, quoi qu'en dise sa mère, ses baskets pump à coussin d'air, seul bénéfice tiré de sa première année d'ennui au catéchisme, sa paire de lunette à rayons X, miraculeusement trouvée dans un Pif Gadget, et enfin : ses économies. Il vida son cochon et glissa le kilo de pièces d'or dans la poche avant de son sac, qu'il glissa sur son dos, avant de sortir par la fenêtre.
Un coup puissant résonna contre le battant.
– Noé, si tu n'ouvres pas cette foutue porte, tu seras privé de jeux vidéo jusqu'aux vacances, et je ne rigole pas ! rugit son père.
Il eut une seconde d'hésitation... Trois semaines sans console, c'était quand même fort de café. Oh ! et puis zut ! Il partait pour ne jamais revenir, alors au diable la console ! Il en aurait d'autres, et des bien mieux, avec quatre manettes et un pistolet laser à infra rouge, comme son cousin Michael, le bourge.
Il enjamba la fenêtre et s'accrocha à la gouttière. Il s'en était plusieurs fois servi pour jouer au pompier américain ou pour aller fuguer les dimanche matin afin d'échapper à la messe.
Il jeta un dernier regard à sa chambre, son univers, qu'il laissait derrière lui. Ses posters Panini, son affiche Ghostbusters, sa collection de Transformers et son mange disque bleu. Ça lui faisait mal au cœur quand même d'abandonner tout ça.
Allez, ouste ! Il rachèterait les mêmes ! Un aventurier se doit d'être toujours prêt à lever le camp en quelques minutes et tout laisser derrière, femmes et enfants, terres et bêtes, souvenirs et espérances. Il avait entendu ça dans Davy Crockett. C'était pas de la connerie.
La clé de sa porte tomba sur le parquet. Quelle erreur de sa part ! Il aurait dû la retirer. Un gars comme Mc Gyver ne faisait pas ce genre de bourdes ! Evidemment, son père avait glissé une feuille de papier sous la porte, qu'il ramena à lui, avec la clé dessus. Il y avait juste assez de jour sous la porte pour la laisser passer.
Il descendit la gouttière à toute vitesse et se jeta sur la pelouse. Il franchit le jardin comme une fusée, sautant au-dessus du bac à sable de sa petite sœur comme Jordan dans le film, et il fut enfin dehors, dans le monde, seul.
Il entendit ses parents crier dans la chambre mais il était déjà loin.
Il regarda sa montre : 20h58... Tant pis pour Manimal. Ce soir, il allait découvrir la ville, de nuit, sans voiture, sans phares, sans papa maman. Tout seul, comme un grand. Un grand aventurier.
Il repéra un bout de ficelle sur le trottoir et le fourra dans son sac. Un rien pouvait servir. McGyver parvenait à se tirer des pires situations avec des petits riens comme ça. Les types de l'Agence Tout Risques aussi.
Il sprinta sur quelques centaines de mètres pour s'éloigner rapidement de ses parents, qui n'allaient pas tarder à prévenir toute la ville de sa fugue.
Il s'engouffra dans les petits ruelles qui séparaient les zones pavillonnaires. Il les connaissait par cœur à force de les arpenter en bicross avec ses copains. C'était leur territoire, et certains chemins leur appartenaient : ils y établissaient des QG où ils décidaient des opérations à effectuer dans le quartier : traques de chats sauvages, de filles ou de gangsters impliqués dans la drogue ; recherches de trésors ; sonnettes chez les vieux qui faisaient leur sieste devant les Chiffres et les Lettres ; espionnage chez les voisins dont l'aînée se faisait bronzer en bikini... Des fois, ils embêtaient les couillons de la classe : Yoann le gros, Joël la biglouche, Vincent tête de gland et bien d'autres... Mais Noé n'aimait pas leur faire de la peine. Il avait déjà compris que c'était très dur à vivre, quand tout le monde se moquait de soi. Aussi, il restait toujours à l'arrière lors des missions punitives, et se contentait d'alimenter ses adjoints en sable et autres crottes de chien séchées.
Tout cela était terminé. Il n'aurait plus le temps pour ces jeux de bébé. Il aurait bien été chercher Julien, son meilleur copain, mais il devait déjà être couché. Tant pis pour lui. Il reviendrait le chercher dans vingt ans, quand il aurait fait le tour du monde.
Il déambula dans le dédale qui s'assombrissait à vue d'œil. L'espace d'une seconde, il eut un peu peur d'être là, tout seul, alors qu'il aurait dû être dans son lit, un bon Pif Poche dans les mains. Mais cela passa : il bomba le torse et remonta son sac sur ses épaules. Il bifurqua au niveau de la rue principale et descendit vers le collège. Là, il pourrait tracer à travers champs sans se faire repérer par les hélicos du FBI. Il faudrait surtout qu'il trouve un bâton. Ça sert toujours un bon bâton, surtout quand on est aventurier...

Il contourna le collège désert et s'enfonça dans le champs en friche qui en longeait l'enceinte. Il lorgna les tristes bâtiments scolaires avec dédain. Jamais plus il n'irait à l'école, encore moins au collège. Il avait appris les bases en primaire, et ses maîtres n'avaient plus rien à lui enseigner ! Que connaissaient-ils des explosifs chimiques, des armes d'espionnage, des dragons, des monstres, de la mafia roumaine ou des extraterrestres déguisés en conducteurs de bus ? Rien !
Mais il serait reconnaissant. Il reviendrait, plus tard, auréolé de ses exploits, et ses anciens professeurs l'acclameraient, fiers de l'avoir eu un jour comme élève... Pour son enterrement, ils chanteraient tous ses louanges, en pleurant comme des madeleines bretonnes !
La nuit tombait de plus en plus vite mais la chance était avec lui : la grosse lune presque pleine qui trônait dans le ciel lui servirait de lampe torche. Pourvu qu'il n'y ait pas de loups-garou dans le coin !
Il frissonna et mit son blouson en jean. De toute manière, les loups-garous n'existaient qu'en Amérique. On n'avait jamais entendu parler de ce genre d'affreux jojo dans le coin ! Il tenta de se rassurer mais des visions effrayantes le tourmentèrent : grands-mères vampires, têtes sans corps, insectes mortels qui se cachaient dans les orties, chauve-souris enragées qui hantaient les immeubles, chiens fantômes à la recherche d'os frais... Son imagination fertile était bien décidée à le terroriser.
Il se mit à chantonner un générique de dessin animé et continua sa marche, droit vers la forêt. Il en longerait la lisière afin de descendre vers la nationale, quatre kilomètres plus bas. Là, il pensait faire du stop pour partir vers le Grand Canyon, où paraît-il existaient encore quelques cow-boys. Des vrais, pas des tapettes avec des pistolets en plastique ! Il s'imaginait déjà avec un ceinturon en argent, deux colts lourds et étincelants sur ses hanches, prêt à défendre un village entier, tuant tous les bandits d'une seule balle bien ajustée. Il pensa à Clint Eastwood dans le film, agile comme un lynx. Il plissa les yeux pour l'imiter. Il faudrait qu'il s'achète des cigarettes, qu'il lécherait soigneusement avant de les allumer, à l'aide bien sûr d'une allumette grattée sur la manche de son blouson. Après il dégainerait à la vitesse de la lumière...
Pan, pan ! Dans le cul du loup-garou !
Il repéra un grand bâton. La chance lui souriait déjà ! Il arracha les petites branches et brisa le bout, pour le rendre plus tranchant. Avec une telle arme, il ne craignait plus personne, pas même un ours !
Un cri aigu résonna ! Il se figea, le bâton dressé. Ça venait de la forêt.
A l'aide !
On appelait à l'aide, il avait bien entendu ! Une voix de fille, en plus ! Le devoir l'appelait déjà.
Peu rassuré, il trottina et atteignit les premiers arbres. Il faisait presque nuit noire. Heureusement qu'il avait apporté ses lunettes à rayons X !
Il les sortit de son sac et les posa sur son nez. Il ne vit rien. Quelle andouille ! réalisa-t-il, elles ne fonctionnent que de jour !
Un nouveau cri, plus fort, plus désespéré.
Que faire ? Soudain, il se sentit moins courageux, et l'idée d'aller prévenir les adultes l'effleura. Mais cela signifierait la fin de son épopée...
Le courage l'emporta ! Il n'était pas une chiffe molle ! L'aventure commençait : il devait aller voir lui-même. Il sauverait la jeune fille du pétrin dans lequel elle s'était fourrée. Il voyait déjà les gros titres, le lendemain, dans les journaux et à la télé : une fillette sauvée des griffes d'un méchant extraterrestre qui hantait la forêt ! Son sauveur s'est volatilisé dans la campagne, ne laissant derrière lui que ces quelques mots, gravés dans le tronc d'un chêne : je reviendrai ! Un nouvel héros est né...
Il prit son courage à deux mains et s'enfonça dans la forêt, le cœur transi de courage et de peur...

Des branches pourries craquèrent sous ses pieds. Il fallait être discret, ne pas se faire repérer. Il se dirigea dans la direction d'où lui était parvenu le cri, lentement mais sûrement, se cachant derrière les troncs d'arbre, aux aguets. Il ramassa quelques caillasses pointues, qu'il fit glisser dans les poches intérieures de son blouson. Un fusil aurait été plus rassurant mais le bruit de la détonation aurait signalé sa position.
Au secours !
Tétanisé, il prit conscience de la gravité de la situation. La fille était peut-être aux prises avec un grand. La légende locale disait que de méchants clochards habitaient les grottes de la forêt. Ils y laissaient des bouteilles de vin vides et des seringues d'infirmière. Et si les clochards se révélaient être des monstres ? Si la fille avait été enlevé par un loup-garou américain ? Que ferait-il ? Allait-il le combattre avec son bâton et ses cailloux ? C'était ridicule. Les loups-garou ont de longues griffes sales, de longues dents pointues et sont très agressifs, surtout avec les petits enfants.
A l'aide !
Plus le temps de tergiverser. Il devait agir, et sauver la fille.
Il avança dans le bois, dont le plafond de branches cachait presque entièrement la lune. Difficile de se repérer dans ses conditions.
Soudain, il repéra un mouvement, à une dizaine de mètres. Il se blottit derrière le large tronc d'un chêne et observa, la peur au ventre.
Il aperçut la silhouette d'une petite fille, debout au milieu d'une clairière. Elle se mit à pleurnicher, ses mains cachant son visage.
Il observa minutieusement les alentours, en essayant de percer les ténèbres. L'homme qui valait trois milliards aurait tout contrôlé en moins de deux, mais il faut dire qu'il avait des yeux bioniques qui coûtaient vachement cher.
Il ne vit rien de particulier. Pas de monstre, pas d'extraterrestre à tentacule. Juste des arbres.
Que faisait donc cette gamine en pleine forêt à cette heure-ci, toute seule ? S'était-elle échappée de chez elle, comme lui ? Pourquoi appelait-elle à l'aide si elle était seule ? Peut-être y avait-il dans le coin un homme invisible ? Tout cela était bien curieux. Il décida de lui signaler sa présence.
– Hé ! Ho !
La fillette releva brusquement la tête, la bouche déformée d'un rictus de terreur.
– N'aie pas peur ! dit-il en sortant de derrière le tronc d'arbre. Je suis un gentil.
Elle le regarda arriver, apeurée et tremblante.
– Qu'est-ce que tu fais dans la forêt ? demanda-t-il d'une voix douce.
Elle ravala un sanglot et inspira.
– Je sais pas ! Je veux ma maman ! geignit-elle avant de se remettre à pleurer.
Noé s'arrêta à deux mètres d'elle. Il put la détailler : un vrai bébé ! Pas plus de six ans, de longs cheveux blonds coiffés en une longue natte, et un pyjama de couleur claire.
– Tu es partie de ta maison ?
Elle secoua la tête.
– Beh non, je me suis réveillé dans la forêt, avec plein d'épines sous les pieds.
Noé découvrit qu'elle était pieds nus. La pauvre !
– Tu t'es réveillé dans la forêt ?
– Oui, maman dis que je fais des crises de sommambuliste.
– C'est pas comme ça qu'on dit, la corrigea-t-il. C'est somnambulisme.
– Nan c'est pas ça ! c'est sommambuliste !
– Non c'est pas ça.
– J'te dis que si !
– Et bah non ! coupa-t-il de sa voix la plus grave.
Elle se remit à pleurer. Noé soupira. Quelle plaie d'être tomber sur un bébé pareil ! Il allait sûrement devoir la ramener chez elle, ce qui signifierait à coup sûr la fin de son périple. Et si ses parents lui donnaient une récompense ? Il demanderait des dollars américain ! Peut-être pourrait-il juste la laisser devant la porte de chez elle ? Il aviserait.
– Bon. Pourquoi tu criais comme ça ?
– Parce que y avait des bêtes.
Noé sursauta. Du danger, enfin. Il assura sa prise sur son bâton.
– Des bêtes ? Quoi comme bêtes ?
– Je sais pas. Des méchantes.
– Des méchantes ? Et tu les as vues ?
– Non...
– Alors comment tu sais que c'étaient des méchantes ?
– Bah... elles grognaient, comme des gros chiens avec des griffes.
– Hum, sûrement des renards... T'as pas vu un loup-garou quand même ?
– Des quoi ?
– Oh, laisse tomber, tu connais pas, c'est américain !
Noé fouilla dans ses poches et sortit un vieux mouchoir en papier tout sec.
– Tiens, essuie-toi le pif !
Elle rit.
– J'ai pas un pif ! dit-elle en attrapant le mouchoir qu'il lui tendait.
– Si, un gros pif bien rouge !
– Même pas vrai !
– Mouche-toi donc ! dit-il en se retenant de rire à son tour.
Elle se moucha bruyamment et lui rendit son tire-jus. Elle souriait de toutes ses dents. Il lui en manquait d'ailleurs quelques unes, sûrement réquisitionnées par la petite souris.
– Beurk ! Tu crois que je vais m'en resservir ! C'est plein de jus ! s'écria-t-il, la faisant pouffer de son joli rire de petite fille.
– Comment tu t'appelles ? demanda-t-elle avec l'aplomb propre aux enfants.
– Euh... Noé, avoua-t-il non sans gêne.
Il avait un peu honte de son prénom. Noé, c'est bon pour les culs bénits qui pensent qu'à Jésus ! Ses copains avaient des noms normaux : Nicolas, Vincent, Stéphane, Pierre. Il avait déjà réfléchi à un nouveau nom pour sa nouvelle vie. Un nom de grand, qui lui permettrait de passer incognito un peu partout, dans les bars comme dans les ambassades. Michel. Ça, c'était un vrai prénom. Il faudrait qu'il pense à le corriger sur sa carte d'identité. (et sur son abonnement Pif Gadget par la même occasion)
– Noé ? s'étonna la petite en gloussant. Comme le Père Noël ?
– Bah non, bourrique ! Noé, n-o-é ! mais t'es trop bête pour savoir écrire de toute manière ! souffla-t-il avec dédain.
– Si, je sais écrire, s'écria-t-elle.
– Et bah, j'm'en fous de toute façon.
Il se tourna et donna des grands coups de bâton dans les fourrés.
– Moi je m'appelle Lily.
Il se retourna.
– Lily ! Pouah ! C'est un nom de poupon ça, ahahah ! s'exclama-t-il avec emphase. Et ton papa, il s'appelle kiki la praline ?
– Mon papa il s'appelle Jean-Jacques, et c'est mille fois mieux que Noé.
– Et bah mon père, il s'appelle Jacky, et il est plus fort que le tien !
– Nan !
– Si !...
Noé se rendit compte qu'il perdait du temps avec ce bébé de fille. Elle lui faisait même dire des trucs de mioche, comme quoi c'était contagieux. Mieux valait se dépêcher.
– Bon, tu habites où ? demanda-t-il.
– Dans ma maison.
Il soupira.
– Et elle est où ta maison, grosse bétasse ?
– Bah...
Elle leva la main et fit un tour complet sur elle-même.
– ... euh... je sais plus, je faisais dodo quand je me suis réveillée ici...
– Oui, je sais, tu fais du somnambulisme. Bon, écoute Lily, on va sortir de la forêt et on ira chercher ta maison, d'accord ?
– Mmh-mmh, dit-elle en hochant la tête.
Noé scruta les ténèbres environnantes en essayant de se rappeler par où il était arrivé. A gauche ? A droite ? Tout droit ? Derrière ? Le noir avait presque envahi la totalité de la forêt et la lune avait disparu derrière la cime des plus hauts arbres. Aucun moyen de se repérer ou de voir à plus de trois mètres. Quel imbécile, pourquoi n'avait-il pas pris une lampe torche ? Ils étaient bel et bien perdus, en pleine forêt.
L'aventure commençait, et ça fichait pas mal les pétoches !
– Bon, donne-moi la main, et tu me suis d'accord ?
– Oui, mais j'ai mal à mes pieds, j'ai pas de chaussures, moi ! se plaigna-t-elle.
– Je vais pas te porter quand même ?
Elle le fixa tristement en faisant la moue.
Il eut une idée. Il enleva ses chaussures et retira ses chaussettes, qu'il lui tendit.
– Tiens, enfile ça, t'auras moins mal ! Je peux pas te donner mes grôles, elles sont pas à ta taille.
Elle enfila les chaussettes. Ses pieds tout petits nageaient dedans, ce qui donnait un effet très comique à l'ensemble. Ils rirent de concert.
– C'est bon ? On peut y aller ? demanda-t-il.
– Oui c'est bon !
Ils firent deux pas quand un grognement résonna à leur oreilles. Ils hurlèrent d'effroi et se serrèrent l'un contre l'autre, secoués de tremblements de terreur. Lily se remit à pleurer.
Un lourd grondement résonna plus fort, plus près. Ils se serrèrent plus fort.
Un gigantesque coup de tonnerre explosa dans le ciel, et l'espace d'une seconde, une foudre blanche inonda la forêt de lumière.
Le halo électrique faiblit et les ténèbres récupérèrent leurs droits sur les lieux. Tout redevint calme pendant quelques instants, et une puissante averse se mit à tomber.
De nos deux enfants, il ne restait aucune trace.


à suivre

Tistou 10/03/2005 @ 13:46:36
3ème épisode, et je te souhaite plus de critiques que pour les 2 premiers. Je pense, cela dit, que si tu te manifestais vis à vis des textes des autres présents sur le site ça pourrait aider.
Le suspense perdure, la verdure suspend (non, ça ça ne veut rien dire!). Moyen garçon + petite fille, perdus dans une forêt ténébreuse au coeur des ténèbres avec des grognements et des choses bizarres, vous autres, je sais pas, mais moi ça me replonge dans l'atmosphère du MM1?
Bien écrit ThomasDesmond. Et j'attends la suite.

Thomasdesmond
avatar 10/03/2005 @ 13:52:02
Ouais désolé, toujours le manque de temps... J'ai bossé sur le conte ala Perrine, mais je suis bloqué, çane m'inspire pas trop... Ce qu'il y a c'est que j'écris le soir chez moi, et que chez moi je n'ai pas le web. Dans la journée j'ai le web (au taf), ce qui me permet de balancer mes textes mais pas de rester plusieurs minutes à lire des textes... faudrait que je les imprime pour les lire chez moi en fait...

Tistou 12/03/2005 @ 09:41:42
Je pense que ThomasDesmond aimerait un commentaire!

Mentor 12/03/2005 @ 11:45:43
De retour après un petit voyage je tombe sur ce texte qui mérite, oui, d'être lu et commenté. C'est écrit avec humour et ça coule bien. Evidemment on pense tous que cette escapade n'aura qu'un temps et que le héros qui se prend pour un héros va finir par rentrer contraint ou forcé ou auréolé d'une gloire innattendue. N'empêche, en attendant je me régale à suivre ses aventures, ses peurs, ses réflexions, ses espoirs. L'auteur est parvenu à me le rendre attachant ce gamin, bravo. Moi je redemande aussi une suite, et + vite que ça svp!! j'adore les feuilletons.

Toundra 12/03/2005 @ 19:59:43
Et ensuite???? Il se passe quoi ???
Cela vire fantastique, c'est à mon goût !!! ;-)
C'est bien écrit, cela se lit facilement et avec entrain. Il y a une petite faiblesse au niveau des dialogues ; la petite fille passe trop vite de la peur au rire, et j'ai l'impression que les paroles des personnages (et les réflexions de Noé) ne sont pas adaptées à leur âge : c'est un peu ambigu...
Mais c'est vraiment bien : il y a de l'humour et les pensées du personnage principale sont amusantes !!!
Et puis, ça se fait pas de terminer l'extrait en queue de poisson, comme ça !! :-)))
Je ne demande qu'une chose ; la SUITE !!!

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