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Pelagia marche. Lentement, pour s'imprégner de cette foule, pour ressentir ce que cette masse ressent. Elle se laisse guider par le flux des passants, et son esprit commence à rentrer en action. Que faire, et surtout comment faire. Il est peut-être vieux, mais il reste fûté. Réussir ce sortilège fulgurant sans qu'elle puisse le contrer, voilà de quoi être inquiète. Il faut qu'elle trouve, tout repose, pour la troisième fois, sur ces épaules.
Oh! Toi le Tout-Puissant, soutiens moi, guide moi!
Mais personne, aucune réponse. Elle s'obstine à prier, mais elle sait depuis longtemps qu'elle est seule. Seule contre une puissance infiniment plus grande que la sienne, qu'elle ne sait ni où ni comment combattre. Et pourtant, elle réussira, comme les fois précédentes, elle ne peut échouer.
Soudain un éclair dans son esprit. Quelque chose lui signifie qu'elle sait qui il est, sous quelle forme elle peut le trouver. Mais son inconscient se referme, si vite, trop vite. Elle n'a pas eu le temps de fouiller plus loin, elle n'a pas eu accés à cette information cruciale. Toutefois, pas d'inquiétude: elle sait qu'elle l'a déjà vu, qu'elle saura le trouver, et que les censures inconscientes tomberont. Reste à savoir quand...
*****
Andrea se souvient du jour où la photo qu'il tient a été prise. Un jour d'été, quelques années auparavant. Il était jeune, beau -il l'est toujours du reste d'après Pelagia-, et venait d'achever ce que déjà il considérait comme l'oeuvre de sa vie. Cet aprés-midi là, il était sorti de son atelier, la première fois depuis de longs mois, pour profiter du soleil, de la vie. Sur le parvis de l'église San Maria della Vittoria, il avait rencontré un mariage. La jeune épouse était resplendissante, et le marié, le voyant observer avec grand interêt la préparation à la photo, l'avait invité à se joindre à eux.
Malgré sa gène, il avait accepté, et avait reçu quelques semaines plus tard une carte de remerciement, et cette photo.
Maintenant qu'il l'observe, l'étonnement succéde au plaisir du souvenir. Sur le bord droit, un pull rayé bleu. Connu. Mais où avait-il bien pu le voir auparavant? Un pull rayé, un pull marin, était-ce à Rome? Le visage de l'homme ne l'avait pas marqué, il ne le reconnaît pas. Mais ce pull lui laisse une impression étrange.
Il attrape la deuxième photo, et d'autres souvenirs l'assaillent. Des odeurs cette fois, celles des épices, des fromages, des légumes qui peuplaient la cuisine du restaurant de sa grand-mère. Il se rappele comme si c'était hier des circonstances de ce cliché. Il avait sept ans, et sa grand-mère avait décidé de racheter ce petit restaurant de quartier. Le jour de l'inauguration, le photographe était venu, avec tout son matériel. Il avait mis bien du temps à tout disposer, à cadrer, puis il avait demandé à la famille de se rassembler dans la salle principale. Andrea reconnaît sa mère, à ses côtés, toute souriante, malgré son vêtement noir en l'honneur de son mari parti trop tôt. De l'autre côté, une main sur sa jeune épaule, sa grand-mère, les yeux brillants, le sourire lumineux.
Et tout autour d'eux, les clients attablés, regardant l'objectif, mimant le contentement d'un bon repas.
Andrea ferme les yeux pour faire revivre cette scène, pour qu'il puisse s'imprégner des odeurs et des bruits qui résonnent encore dans sa tête Toutefois, une image persiste sur sa rétine. Il ne peut s'empêcher de se pencher à nouveau sur la photographie. Il scrupte le cliché, et enfin repère ce qui l'a intrigué. A la table trois, la dernière, non loin de la porte, le pull marin. Une fois de plus.
Andrea est surpris, jamais il n'avait fait attention à la présence de cet homme. Serait-il de la famille?
Il remet à plus tard ces réflexions, et préfère replonger dans le passé grâce à la dernière photo.
*****
Ses pas l'ont mené devant l'église San Maria della Vittoria. Pelagia hésite un moment...
Oh! Toi le Tout-Puissant, soutiens moi, guide moi!
Mais personne, aucune réponse. Elle s'obstine à prier, mais elle sait depuis longtemps qu'elle est seule. Seule contre une puissance infiniment plus grande que la sienne, qu'elle ne sait ni où ni comment combattre. Et pourtant, elle réussira, comme les fois précédentes, elle ne peut échouer.
Soudain un éclair dans son esprit. Quelque chose lui signifie qu'elle sait qui il est, sous quelle forme elle peut le trouver. Mais son inconscient se referme, si vite, trop vite. Elle n'a pas eu le temps de fouiller plus loin, elle n'a pas eu accés à cette information cruciale. Toutefois, pas d'inquiétude: elle sait qu'elle l'a déjà vu, qu'elle saura le trouver, et que les censures inconscientes tomberont. Reste à savoir quand...
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Andrea se souvient du jour où la photo qu'il tient a été prise. Un jour d'été, quelques années auparavant. Il était jeune, beau -il l'est toujours du reste d'après Pelagia-, et venait d'achever ce que déjà il considérait comme l'oeuvre de sa vie. Cet aprés-midi là, il était sorti de son atelier, la première fois depuis de longs mois, pour profiter du soleil, de la vie. Sur le parvis de l'église San Maria della Vittoria, il avait rencontré un mariage. La jeune épouse était resplendissante, et le marié, le voyant observer avec grand interêt la préparation à la photo, l'avait invité à se joindre à eux.
Malgré sa gène, il avait accepté, et avait reçu quelques semaines plus tard une carte de remerciement, et cette photo.
Maintenant qu'il l'observe, l'étonnement succéde au plaisir du souvenir. Sur le bord droit, un pull rayé bleu. Connu. Mais où avait-il bien pu le voir auparavant? Un pull rayé, un pull marin, était-ce à Rome? Le visage de l'homme ne l'avait pas marqué, il ne le reconnaît pas. Mais ce pull lui laisse une impression étrange.
Il attrape la deuxième photo, et d'autres souvenirs l'assaillent. Des odeurs cette fois, celles des épices, des fromages, des légumes qui peuplaient la cuisine du restaurant de sa grand-mère. Il se rappele comme si c'était hier des circonstances de ce cliché. Il avait sept ans, et sa grand-mère avait décidé de racheter ce petit restaurant de quartier. Le jour de l'inauguration, le photographe était venu, avec tout son matériel. Il avait mis bien du temps à tout disposer, à cadrer, puis il avait demandé à la famille de se rassembler dans la salle principale. Andrea reconnaît sa mère, à ses côtés, toute souriante, malgré son vêtement noir en l'honneur de son mari parti trop tôt. De l'autre côté, une main sur sa jeune épaule, sa grand-mère, les yeux brillants, le sourire lumineux.
Et tout autour d'eux, les clients attablés, regardant l'objectif, mimant le contentement d'un bon repas.
Andrea ferme les yeux pour faire revivre cette scène, pour qu'il puisse s'imprégner des odeurs et des bruits qui résonnent encore dans sa tête Toutefois, une image persiste sur sa rétine. Il ne peut s'empêcher de se pencher à nouveau sur la photographie. Il scrupte le cliché, et enfin repère ce qui l'a intrigué. A la table trois, la dernière, non loin de la porte, le pull marin. Une fois de plus.
Andrea est surpris, jamais il n'avait fait attention à la présence de cet homme. Serait-il de la famille?
Il remet à plus tard ces réflexions, et préfère replonger dans le passé grâce à la dernière photo.
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Ses pas l'ont mené devant l'église San Maria della Vittoria. Pelagia hésite un moment...
dans le MM épisode 5, Pélagia était prête à affronter "sa rivale", tu recentres ses préoccupations sur l'Autre; j'aime bien.
Par rapport à l'épisode 2, j'avais plutôt l'impression que pull rayé venait juste de rencontrer le couple... Mais bon! peut-être pas.
La préméditation donne une dimension différente à toute cette affaire.
Sinon tu fais un effort notable pour évoquer les épisodes précédents, le rythme est respecté... Les photos nous entraînent dans un nouveau nouvel univers...
Le mm suit son cours et s'élargit... fontaines, rus, rivières... bientôt la mer?
Tistou, ya quoi sur la troisième photo??
Par rapport à l'épisode 2, j'avais plutôt l'impression que pull rayé venait juste de rencontrer le couple... Mais bon! peut-être pas.
La préméditation donne une dimension différente à toute cette affaire.
Sinon tu fais un effort notable pour évoquer les épisodes précédents, le rythme est respecté... Les photos nous entraînent dans un nouveau nouvel univers...
Le mm suit son cours et s'élargit... fontaines, rus, rivières... bientôt la mer?
Tistou, ya quoi sur la troisième photo??
Une bonne idée que ces photos, ça cole très bien à l'ambiance je trouve. J'aime le passage sur la cuisine de la grand-mère même si j'ai du mal à comprendre pourquoi soudain Andréa sort cette photo, justement. Alors comme ça "pull marin" le connait depuis longtemps... Pourquoi pas!
J'avoue moins aimer le passage où Pélagia fait le point, je ne sais pas, je n'ai pas accroché à ce moment mais la suite est très jolie.
Tu traces un chemin précis pour le suivant! Va falloir se renseigner sur l'église San Maria Della Vittoria!
J'avoue moins aimer le passage où Pélagia fait le point, je ne sais pas, je n'ai pas accroché à ce moment mais la suite est très jolie.
Tu traces un chemin précis pour le suivant! Va falloir se renseigner sur l'église San Maria Della Vittoria!
j'avais plutôt l'impression que pull rayé venait juste de rencontrer le couple... Mais bon! peut-être pas.
j'avais la même impression. Mais peut être que ce pull rayé passe beaucoup de son temps à Rome et que sa présence sur les photos. il sabote les mariages et peut être a t'il un don d'ubiquité. Bref, peut être ne suivait il pas Andréa ?! on verra ce qu'en dira le suivant ....
A part ça, comme Kicilou, je préfère la 2ème partie avec Andréa et les photos. La 1ère sur Pelagia m'a semblé un peu plus laborieuse. Le style de l'épisode n'est pas radicalement différent par rapport au reste du MM3. Un bon épisode qui fait avancer l'histoire sans la compliquer.
et on va bientôt avoir besoin d'une carte de rome avec tous les lieux dans le MM3. qui se lance dans une visite de la capitale avec le mm3 comme feuille de route ?
Le chapitre avec Pelagia me semble bien solennel par moments, un drôle de style pour les pensées d'une femme qui avait quitté l'appartement juste avant dans un état d'esprit abattu et triste, même si l'envie d'en découdre avec sa rivale était bien présente. Je ressens un décalage par rapport à cela, un manque de vivacité, j'aurais préféré qu'elle soit plus présente, plus dynamique, qu'elle entre en action en quelque sorte.
Comme dans l'épisode précédent, Andrea occupe le devant de la scène, ça aide à construire le personnage et puis tu exploites cette idée de photos que j'avais lancée en conclusion de mon texte, la surprise est au rendez-vous avec la présence du petit bonhomme au pull marin. Je voyais d'autres pistes quand j'ai écrit mon texte mais c'est le jeu, chacun poursuit comme il veut et c'est là que c'est chouette, ça peut prendre mille chemins différents.
Comme dans l'épisode précédent, Andrea occupe le devant de la scène, ça aide à construire le personnage et puis tu exploites cette idée de photos que j'avais lancée en conclusion de mon texte, la surprise est au rendez-vous avec la présence du petit bonhomme au pull marin. Je voyais d'autres pistes quand j'ai écrit mon texte mais c'est le jeu, chacun poursuit comme il veut et c'est là que c'est chouette, ça peut prendre mille chemins différents.
Je trouve que c'est un très bon épisode, Tessanie, et franchement bien écrit. Bravo!
Ben Tistou, au boulot. L'impression de devoir ouvrir sa calotte cranienne et racler le cerveau de ses ongles pour en payer la matière première. Je devais aller à Rome, je n'y suis pas allé. Je n'y suis pas allé et je dois faire comme si. Vais-je pouvoir?
Merci Tessanie de ton épisode. On peut admirer ton travail parce que 5 épisodes à se taper d'un coup, à intégrer et à prolonger, ben, je ne suis pas sûr que ce soit simple!
Peut être qu'effectivement la première partie n'est pas tout à fait en concordance psychologique avec l'état où on avait laissé l'héroïne? Peut être. C'est un bon épisode qui laisse la bride au suivant (eh, c'est moi!) et qui précise des choses.
Allez je vais me racler le cerveau!
Merci Tessanie de ton épisode. On peut admirer ton travail parce que 5 épisodes à se taper d'un coup, à intégrer et à prolonger, ben, je ne suis pas sûr que ce soit simple!
Peut être qu'effectivement la première partie n'est pas tout à fait en concordance psychologique avec l'état où on avait laissé l'héroïne? Peut être. C'est un bon épisode qui laisse la bride au suivant (eh, c'est moi!) et qui précise des choses.
Allez je vais me racler le cerveau!
Mais oui, n'essayez pas d'influencer les suivants! Comme dit Charles, peut-être que le pull rayé a le don d'ubiquité,peut-être qu'il connaît Andréa depuis toujours, peut-être qu'il ne le connaît pas mais qu'il est partout, peut-être...C'est terrible, cette façon de tenter d'imposer une voie unique :-) Si vous continuez, je ferai tout exploser quand ce sera mon tour. D'ailleurs je trouve qu'un petit rebondissement surprise ne serait pas mauvais.
J'en vois qui flippent.
A part cela, Tessanie, ton épisode est bon. Rien à redire. On était tous un peu tendus, comme on ne te connait pas beaucoup, on se demandait ce que ça allait donner... et, aucun problème. Pour la première partie de ton texte, ce n'est pas que je l'aie moins aimée, c'est tout bêtement que je l'ai moins comprise. En particulier, je n'ai pas très bien saisi le sens du 3ème §. Cette incompréhension me permettra peut-être de faire vraiment tout exploser, involontairement... On verra. Vive le suspens :-))
J'en vois qui flippent.
A part cela, Tessanie, ton épisode est bon. Rien à redire. On était tous un peu tendus, comme on ne te connait pas beaucoup, on se demandait ce que ça allait donner... et, aucun problème. Pour la première partie de ton texte, ce n'est pas que je l'aie moins aimée, c'est tout bêtement que je l'ai moins comprise. En particulier, je n'ai pas très bien saisi le sens du 3ème §. Cette incompréhension me permettra peut-être de faire vraiment tout exploser, involontairement... On verra. Vive le suspens :-))
Un épisode clair, limpide, bien écrit. Plutôt sage! ;o)) mais sinon, il respecte les épisodes suivants, offre une belle continuité. Comme dit Sib, n'influençons pas les suivants, ce serait un peu malhonnête. Tistou, vas-y, déménage!
Et bienvenue dans ce MM, Tessanie.
Et bienvenue dans ce MM, Tessanie.
Bel épisode Tessanie, je trouve aussi qu'il ne présente pas vraiment de rupture avec les précédents épisodes, c'est aussi une bonne idée d'avoir mis l'homme au pull marin sur la photo ! ça offre de nombreuses pistes ça !
Ben, c'est bien, et il fallait que ça bouge un peu ! Et l'idée de la préméditation, de la grande machination organisée par un marin, me plait bien à moi. Belle entrée Tessanie, et pas évidente. Le premier paragraphe, bon, mais le trac.
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