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Toundra 01/03/2005 @ 21:32:29
Voici un poème que j'ai réalisé il y a peu de temps... J'aimerais savoir quels sont vos critiques et commentaires, visant à améliorer à la fois mon texte, et si possible ma qualité d'écriture et mon style.
Merci d'avance....!




Sur une plage de sable blanc d’écume
De longs navires recouverts d’écailles
Les voiles noires vêtues de plumes
A l’arrière des effigies d’émail.

Des hommes en descendirent
Les cheveux tressés de menthe
La peau nappée d’encre et de cire
Semblables à des statues ondulantes.

A leur ceinture pendaient des armes de lumière
Aux lourds pommeaux d’os incrustés
Dans leurs mains des lames comme des serres
Brillant de feu et de topazes mêlés.

Des casques dessinaient des arêtes de sang
Éclat des cuirasses saupoudrées de poussières
Sur leurs boucliers, une louve allaitant
Deux enfants peint sur le fer.

Autour d’eux des chiens-loups rôdaient
Lueurs jaunes dans la brume sombre
Leurs crocs à la lune chatoyaient
Et dans les pins poursuivaient les ombres.

Ils marchèrent six ronds de soleil
Martelant une route de cendre noircies
Dans leur sillage des traînés vermeilles
Devant eux des pleurs et des cris.

Dans une plaine chassée par le vent
Ils édifièrent une forteresse de ruines
Sur le ciel, des citadelles dessinant
De noirs contours sur les collines.

La peur se répandit
Semblable à une longue lame
Submergea la terre et la nuit
Brilla en chacun en une petite flamme.

Le vent de la steppe fut fuit
On se réfugia dans les montagnes
Si loin qu’aucunes ouïes
N’entendirent les batailles

Des tempêtes et des hivers passèrent
Longs et douloureux
Les famines et les roches laissèrent
Des corps maigres et creux.

Puis un enfant naquit
Et d’autres le suivirent
On oublia le vent maudit
De nouveau fleurissait le rire

De loin en loin, les chasseurs guettèrent
Poussant jusqu’aux forêts enneigées
Mais le silence avait envahi les airs
La terreur avait désertée les pensées.

Ils découvrirent la cité
Recouverte de cendres grises
Que le vent avait volé
Et soufflé tout à sa guise

Seules, au milieu des pierres
De blanches statues figées
Leurs mains cassées comme des serres
Ternies de sang et de mort mêlés

Sur les boucliers, seuls encore vivants
Dans l’étendue de poussières
Une louve allaitant
Deux enfants peints sur le fer.

L.B 1 mars 2005




PS: Et surtout ne vous privez pas de remarques...

Tistou 01/03/2005 @ 21:53:29
Moi, je dirais très poétique. De belles images créées par des associations de mots inusitées, du style :
"Les cheveux tressés de menthe
La peau nappée d’encre et de cire
Semblables à des statues ondulantes."

Mais certainement un problème au niveau rythme, je veux dire pieds au sein des vers. Mais des spécialistes de la chose poétique interviendront de manière plus pertinente que moi.

Lyra will 01/03/2005 @ 22:38:16
Oui, il y'a de jolies images, et l'ambiance est chaude, le décor décrit de manière visuel.

Mais c'est vrai qu'au niveau du rythme ça bloque, certains vers sont trop longs comparés aux autres, on s'arrête quelques fois avant la fin, en voulant déjà passer au vers suivant.
C'est surtout le rythme qu'il faudrait améliorer je pense, mais après ce n'est que mon tout petit avis, puisque loin d'être calée matière Poèsie, juste deux trois noms en tête, et encore, alors tu vois... ;0)

Lyra will 01/03/2005 @ 22:40:30
Ah oui aussi, je suis épatée par le large vocabulaire utilisé...

Balamento 01/03/2005 @ 22:43:25
Je dirais simplement, qu'essayer d'abuser un peu du vocabulaire ajouterait du peps à ce poeme ;-)

Toundra 02/03/2005 @ 20:21:39
Oui, je suis toute à fait consciente qu'il manque du rythme... Je voulais surtout travailler les images. Mais, en fait, c'est que je ne sais pas compter les syllabes...! ;-)
Disons que c'est une poésie que j'ai commençée il y a un bout de temps, et que j'ai finie hier; cela explique que les vers de la fin soient plus courts.
Et puis, je vous l'accorde, voire douze strophes d'un coup, c'est un peu indigest ... !! ;-))

Merci pour ces commentaires qui vont me permettre deretravailler... ça me donne plus confiance pour remettre un texte en ligne un de ces jours.

Fee carabine 04/03/2005 @ 01:14:40
Tout d'abord, je te souhaite la bienvenue Toundra :-).

Et pour en venir à ton poème, j'ai ressenti comme Lyra et Tistou un problème de rythme.
Et puis, il me semble que ton texte est un peu trop long. Je veux dire par là qu'on voit bien que tu nous racontes une histoire en fait dans ce poème, mais tu la dilues un peu trop et on perd un peu le fil. C'est un peu comme si tu te laissais aller à nous donner de belles images et puis on perd de vue ce que ses images signifient... Enfin, tu dis que dans ce poème, tu as surtout voulu travailler sur les images, donc quelque part c'est logique. Et il y a vraiment de très très belles images - Les cheveux tressés de menthe, la louve allaitant qui revient à la fin du poème, les six ronds de soleil... De ce point de vue, ton texte est une vraie réussite, et d'ailleurs il se lit avec plaisir. Alors j'espère bien que tu nous en proposeras d'autres!

Thierry 03/04/2005 @ 17:34:35
Maman

Mère n'est plus ; l'enfance est morte
Et moi, je suis toujours vivant ;
Un fleuve arrêté qui n'emporte
Que de la poussière et du vent.

Ses yeux nacrés, son teint magique,
Ses longs doigts souples et rêveurs
Jouaient une même musique
Aux plus délectables saveurs.

Il flottait je ne sais quel trouble
Dans son beau rire flamboyant,
Tout à la fois sincère et double
Comme un grand soleil ondoyant.

Lorsqu'elle allait, le ciel aux lèvres,
A mon petit bras jalousé,
J'étais saisi de douces fièvres
Au seul prodige d'un baiser.

Sa haute chevelure altière
En boucles brunes voletant,
Semblait pour moi la grâce entière
Sous l'ample houle de l'autan.

L'orguei enflammait son pied tendre,
Le jour s'étoilait de stupeur
Et je voyais l'amour s'étendre
Si loin, si loin qu'il faisait peur...

Mon idole unique, ma mère,
Reconnais-tu cet orphelin ?
Toi qui fuyais tant l'éphémère,
O toi, mon éternel câlin !

Quand ton image se dérobe,
Je crois entendre maintes fois
Le bruissement nu de ta robe,
Le cher miracle de ta voix.

De mes mains vides et souffrantes,
Je crois encore un peu toucher
Toutes les douceurs fulgurantes
Dont rien n'a pu me détacher.

Maman, c'est trop ; je hais le monde,
Je hais la vie où tu n'es pas.
Vite ! qu'enfin mon pas se fonde
Dans la lumière de ton pas.

Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots ".

Thierry 03/04/2005 @ 17:50:02
La nuit maudite

De longs pleurs, cette nuit, m'étouffent d'impuissance,
Une si longue nuit maléfique et hurlant
Qui remplit de stupeur mon esprit chancelant
Et le fait délirer dans le vide et l'absence.

Chaque jour mutilé tombe en déliquescence,
Le jour dont reste à peine un voeu sanguinolent,
Telle une plaie amère au fétide relent,
Où l'échec me foudroie avec magnificence.

L'oeil hideux, en sueur, brisé comme un fétu,
Je contemple, ébahi, mon destin abattu
Et vois tous les faux biens rouler à la renverse ;

Jusqu'à l'heure où, levant ses deux poings furieux,
Une nouvelle nuit plus ignoble et perverse
Se jettera sur moi pour me fermer les yeux.

Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots ".

Thierry 03/04/2005 @ 19:28:02
Ailleurs

Comme de grands oiseaux dans la brise envolés,
Sous l'écho lancinant de ma vieille mémoire,
Il me vient des ailleurs ingénus à tout croire
Et d'infinis matins savoureux et troublés.

Délicieusement, l'azur avec panache
D'un feu toujours égal, viendra baiser mon front ;
Les étoiles en choeur toutes resplendiront
Sans que l'espoir jamais ne s'étonne ou se fâche.

Elancés, flamboyants, de longs rêves émus
Enivrés à la fois par la même opulence,
Mettront des éclats d'or aux lèvres du silence
Et verront, somptueux, tous mes désirs promus.

Le temps, d'une main douce, égrènera ses fêtes ;
Je ferai, malgré moi, rire les anciens maux.
Parmi la soie étrange et suave des mots,
La vie aura les yeux qui défont les défaites.

O sortilèges nus ! ô mystères fervents !
Mêlés à la couleur d'invisibles étreintes !
Sur mes doigts glisseront des beautés presque saintes
Dont je caresserai les prodiges mouvants.

O souffles orgueilleux ! ô plénitudes reines !
O chemins constellés de frissons rajeunis !
Déjà pourquoi faut-il que brisés puis bannis,
Vos suprêmes élans abandonnent les rênes ?

Adieu... restera seul quelque ultime verset
En de pauvres lieux morts que nul astre ne guide,
Laissant fuir d'une haleine au ciel demeuré vide,
Le soleil introuvable où la foi se blessait.

Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots ".

Fee carabine 03/04/2005 @ 19:46:32
Bonjour Thierry et bienvenue,

Et un petit tuyau :-)...
Si tu souhaites que l'on réagisse à tes textes, tu as intérêt à les poster comme "Nouveau sujet" (clique sur le lien en haut de la table des matière, à droite).
Si tu continues à poster tes textes dans des fuseaux existants, et consacrés en fait à d'autres textes, les tiens risquent de passer inaperçus.

Et ce serait mieux aussi que tu postes un texte par sujet, juste histoire que ce soit plus facile de s'y retrouver.

Thierry 03/04/2005 @ 21:08:44
Je ne suis ni familiarisé avec Internet ni doué pour les manipulations informatiques.
Merci pour tes conseils.
Bien amicalement.

Thierry
Bonjour Thierry et bienvenue,

Et un petit tuyau :-)...
Si tu souhaites que l'on réagisse à tes textes, tu as intérêt à les poster comme "Nouveau sujet" (clique sur le lien en haut de la table des matière, à droite).
Si tu continues à poster tes textes dans des fuseaux existants, et consacrés en fait à d'autres textes, les tiens risquent de passer inaperçus.

Et ce serait mieux aussi que tu postes un texte par sujet, juste histoire que ce soit plus facile de s'y retrouver.

Sahkti
avatar 03/04/2005 @ 21:15:03
Je ne suis ni familiarisé avec Internet ni doué pour les manipulations informatiques.


Suffisamment pour faire remonter un vieux fuseau de Toundra, ce qui risque en effet de te faire passer entre les mailles, donc Fée a raison, crée ton propre fuseau poétique et puis, dis-nous d'où viennent ces textes. D'un recueil que tu as publié? Merci de répondre dans l'autre fuseau que tu as créé.

Thierry 03/04/2005 @ 21:49:20
Je ne sais pas du tout ce que signifie l'expression " fuseau poétique ".
J'ai, en effet, publié un livre et il m'a semblé intéressant d'en faire connaître quelques extraits à des personnes fréquentant ce forum.
Veuillez me pardonner mes manipulations hasardeuses.
Bien amicalement.

Thierry

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