B1p
avatar 09/02/2004 @ 20:21:36
La critique de Addison De Witt 75 à propos de 99F m'inspire un truc à propos du matéralisme. N'y aurait-il pas matérialisme et matérialisme ?Au sens commun il me semble qu'il a bien raison de dire qu'on vit dans un monde matérialiste (comme synonyme de mercantile), pourtant j'ai cru lire entre les lignes d'un bouquin de Comte-Sponville que le matérialisme est d'abord une doctrine philosophique qui pose qu'il n'y a aucune transcendance au dessus de l'Homme et que la seule vérité se trouve dans les "choses", forcément exemptes de toute sporitualité. Vu comme ça, le matérialisme n'a plus rien à voir avec son sens commun (et avec la chanson de Madonna "Material Girl" par la même occasion !) et il me semble que je pourrais alors me considérer comme étant matérialiste.
Alors quoi ? Que faut-il penser du matérialisme ? Suis-je réellement matérialiste ?

Saule

avatar 10/02/2004 @ 17:07:58
En effet les matérialistes sont ceux qui refusent tout aspect transcendantal de l’existence et donc rejette la spiritualité.

Pourtant il me semble évident que l'homme est confronté à quelque chose qui le dépasse, qui est le mystère de son existence et du pourquoi de son passage sur terre. Bref je crois en une dimension transcendantale.

Il est en outre dangereux de nier complètement la dimension surnaturelle de nos vies, voir Jung : toute les réalités ne sont pas matérielles, il est aussi des réalités psychiques.

Un auteur que j'aime bien : Paul Diel (psychologue). Il explique que la production des mythes est une réponse de l'humanité confrontée à l'angoise suscitée par le mystère de la vie et de la mort. Les mythes sont une expression surconsciente de la réalité (un peu comme des rêves). Encore faut-il être capable de les comprendre, le risque étant de passer à coté de leur portée symbolique. Par exemple un matérialiste pourra tourner facilement en dérision le le mythe du péché originel (Adam et Eve chassés du paradis) si il n'en comprend pas la portée symbolique. Un spiritualiste qui, à l'inverse, prendrait les textes à la lettre serait, d'après Diel, tout autant dans l'erreur. Je reprend une citation que j'avais faite dans une critique de Diel : "Comprendre la pensée symbolique serait la solution pour tant d'esprits qui s'égarent, soit dans la croyance aux images, soit dans la dérision des images. La réconciliation entre les matérialistes, qui dénient toute signification au symbole mythique de la Divinité, et les spiritualistes qui le considèrent comme une réalité, ne pourra se faire qu'autour de la compréhension du symbolisme [...] L'homme de notre époque scientifique est, quand à sa vie intérieure, en grande partie sous l'emprise de croyances, autant dire de superstitions, qu'elles soient spiritualistes ou matérialiste [...] il risque de régresser jusqu'à une vision simpliste du monde, éliminant la dimension mystérieuse de la vie et son sens biologiquement immanent."

Leura 10/02/2004 @ 21:03:49
Pour moi, les deux formes de matérialisme sont liées. Si nous ne sommes que des assemblages sophistiqués de carbone, d'oxygène, d'hydrogène d'azote et de quelques autres atomes, notre valeur est nulle, un ou deux euros peut-être. Dans ce cas, effectivement, la vie a quelque chose de désespérant qu'on ne peut compenser que par un hédonisme forcené, une recherche de biens matériels. Mais la vie ne prend réellement son sens que lorsque nous comprenons qu'en réalité nous ne possédons rien.

B1p
avatar 11/02/2004 @ 07:36:19
1. Pour faire court, je crois que j'ai initié ce sujet parce que j'ai pensé avoir découvert au détour d'un bouquin de Comte-Sponville que je me retrouvais assez bien dans la description du matérialiste ("il n'y a que des choses sans valeur") et je voulais donc être sûr de ne pas me tromper sur la signification exacte du matérialisme (ce qui est fort possible vu ma connaissance très limitée de la philo, origine d'un autre message que j'ai posté).
2. Hédonisme ? Je ne sais pas. Dans le même bouquin (ma seule référence philo), C-S s'attaquait à la définition très limitée qu'on faisait à notre époque de l'hédonisme qui ne correspondait plus vraiment avec sa signification première. Quoi qu'il en soit, si je me considère (jusqu'à preuve du contraire) matérialiste, je ne suis pas un consommateur de choses (=> pas matérialiste au sens commercial) ni un consommateur de plaisirs immédiats (ce serait ça l'hédonisme ?). Dans son bouquin, C-S (un matérialiste de première si j'ai bien suivi) s'attachait à démontrer que la seule valeur possible où l'on pouvait se raccrocher était la "vérité" (mais là, je crois que je suis passé à côté du message autant que de la démonstration).
Pour moi, les deux formes de matérialisme sont liées. Si nous ne sommes que des assemblages sophistiqués de carbone, d'oxygène, d'hydrogène d'azote et de quelques autres atomes, notre valeur est nulle, un ou deux euros peut-être. Dans ce cas, effectivement, la vie a quelque chose de désespérant qu'on ne peut compenser que par un hédonisme forcené, une recherche de biens matériels. Mais la vie ne prend réellement son sens que lorsque nous comprenons qu'en réalité nous ne possédons rien.

B1p
avatar 11/02/2004 @ 07:44:09
La "douleur" du matérialiste ne serait-elle pas due au fait qu'il est tiraillé entre sa vision des choses (qui sont sans valeur) et son aspiration à trouver une signification à sa vie/ces choses ? (convictions versus aspirations) (je me retrouverais vachement bien dans cette opposition, moi !)
La définition du matérialiste que tu donnes semble sousentendre que le matérialiste par définition ne peut ressentir une telle douleur ?

En effet les matérialistes sont ceux qui refusent tout aspect transcendantal de l’existence et donc rejette la spiritualité.

Pourtant il me semble évident que l'homme est confronté à quelque chose qui le dépasse, qui est le mystère de son existence et du pourquoi de son passage sur terre. Bref je crois en une dimension transcendantale.

Il est en outre dangereux de nier complètement la dimension surnaturelle de nos vies, voir Jung : toute les réalités ne sont pas matérielles, il est aussi des réalités psychiques.

Un auteur que j'aime bien : Paul Diel (psychologue). Il explique que la production des mythes est une réponse de l'humanité confrontée à l'angoise suscitée par le mystère de la vie et de la mort. Les mythes sont une expression surconsciente de la réalité (un peu comme des rêves). Encore faut-il être capable de les comprendre, le risque étant de passer à coté de leur portée symbolique. Par exemple un matérialiste pourra tourner facilement en dérision le le mythe du péché originel (Adam et Eve chassés du paradis) si il n'en comprend pas la portée symbolique. Un spiritualiste qui, à l'inverse, prendrait les textes à la lettre serait, d'après Diel, tout autant dans l'erreur. Je reprend une citation que j'avais faite dans une critique de Diel : "Comprendre la pensée symbolique serait la solution pour tant d'esprits qui s'égarent, soit dans la croyance aux images, soit dans la dérision des images. La réconciliation entre les matérialistes, qui dénient toute signification au symbole mythique de la Divinité, et les spiritualistes qui le considèrent comme une réalité, ne pourra se faire qu'autour de la compréhension du symbolisme [...] L'homme de notre époque scientifique est, quand à sa vie intérieure, en grande partie sous l'emprise de croyances, autant dire de superstitions, qu'elles soient spiritualistes ou matérialiste [...] il risque de régresser jusqu'à une vision simpliste du monde, éliminant la dimension mystérieuse de la vie et son sens biologiquement immanent."

B1p
avatar 11/02/2004 @ 07:54:02
tout bien réfléchi, j'ai plutôt l'impression que matérialisme et matérialisme sont des concepts en totale opposition : si on est matérialiste et que les choses sont sans valeur, pourquoi s'acharnerait-on à les vendre à prix coûtant ?

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