Jules
02/02/2004 @ 12:46:51
"Devait-il être plus explicite" ? Certainement pas !... Il en avait dit bien assez pour quelque chose que l'on savait bien avant qu'il n'écrive !... "Une simple histoire de moutons" ?
J'avoue que l'avis est un peu dur mais on ne va quand-même pas prendre Le Coelho pour un philosope !... sans se casser vraiment la tête, lisez plutôt Comte-Sponville "Petit traité des grandes vertus" ou "L'amour la solitude"

Que le bonheur soit au fond de nous, il ne nous a pas fallu lire Le Coelho pour le savoir ! Il suffit de regarder autour de nous: certains sont toujours heureux et d'autres toujours malheureux. Tout dépend de la façon dont on prend les choses...

Tant mieux pour lui qu'il ait fait autant d'argent avec une telle évidence, mais que l'on ne nous oblige pas à le trouver génial !... Il a peut-être aussi le mérite d'avoir fait découvrir clairement à certains ce qu'ils avaient déjà pressentis. A voir les choses écrites on "imprime" parfois mieux.

Que Pauline, du haut de ses 15 ans apostrophe avec virulence ses aînés est tout à fait de son âge et on ne lui en voudra pas. Considérer qu'elle a découvert quelque chose que nous ne savions pas m'est un rien plus dérangeant... Je citais Brel il y a quelques jours qui disait qu'une vie réussie était celle dans la laquelle on était arrivé à réaliser ses rêves. Il avait tout à fait raison, mais la question à se poser est quand-même aussi de se demander si cela est possible pour tout le monde ! Et puis, pour beaucoup, le rêve n'est-il pas de fonder une famille et d'avoir de chouettes enfants, équilibrés, qui réussiront leur vie à leurs tours ? Très terre à terre, mais c'est ainsi.

Beaucoup de gens qui ont réalisés leurs rêves l'ont fait au détriment d'autres. Tant mieux qu'ils les ont réalisés, nous n'aurions jamais eu des Picasso ni bien d'autres génies dans des domaines divers. Mais étaient-ils disponibles pour leur entourage ?...

Pauline serait-elle aussi peu réaliste que de croire qu'il est plus facile pour certains de simplement tenter de réaliser leurs rêves que pour d'autres ?

Accuser est facile, faire mieux est bien moins évident. Mais ce qui est évident c'est que c'est en tout cas à son âge qu'il faut en être convaincu ! Si on ne l'est pas à 15 ans on ne le sera jamais !

Un simple avis...

Jules
02/02/2004 @ 15:13:18
Je me suis mal exprimé dans mon avant dernière phrase: je devais dire "qu'il est aussi facile pour les uns que pour les autres de réaliser leurs rêves"

A mettre à nouveau en accusation un certain déterminisme du milieu.

Leura 03/02/2004 @ 07:51:18
Je ne voulais plus intervenir sur ce livre, et voici que Jules me tend la perche. La preuve que je suis une tête de lard et que je suis incapable de me taire...

Peut-être que ce livre est comme l'a signalé Lucien inspiré d'un conte arabe, et pourquoi pas d'ailleurs?

Peut-être que les jeunes sont plus capables que leurs ainés de comprendre la richesse des symboles? Le trésor que recherche le jeune berger est de nature spirituelle, c'est une quête d'absolu. Il va chercher ce trésor partout, pour s'apercevoir en fin de compte qu'il est chez lui et en lui. Autrement dit, c'est la quête initiatique de quelqu'un qui dépasse la dualité pour découvrir l'unité.

Coelho nous rappelle que contrairement à ce que nous enseignent les religions, les prêtres et les profs, Dieu est à l'intérieur de nous.

La "légende personnelle" ne représente rien d'autre que ce qu'on appelait autrefois les vertus théologales, la foi, l'espérance et l'amour, et qui sont si importantes pour nous réaliser pleinement.

Et puis, la phrase " ce que nous craignons c'est de perdre ce que nous possédons, nos cultures ou même notre vie, mais cette angoisse disparaît le jour où nous comprenons que notre histoire et l'histoire du monde sont écrites par la même Main"... c'est une voie royale pour obtenir le détachement, qui est selon les bouddhistes le début du nirvana.

Je pense qu'avant de mépriser Coelho, il faudrait d'abord avoir réfléchi à tout cela. Et puis, Jules, je ne sais pas si je peux... Allez, oui, j'ose : Comte Sponville m'ennuie, je le considère comme un baratineur prétentieux et lourdingue. Désolé... Si, si vraiment, c'est sincère.

Jules
03/02/2004 @ 09:06:22
Je ne vois pas pourquoi tu n'aurais pas osé ?

Moi, c'est Le Coelho qui m'a toujours ennuyé et je crois que ce n'est pas une question d'âge et j'adore les contes et les bons conteurs !

J'aime Maupassant, j'aime Daudet, j'aime Giono (certains de ses textes sont de vrais contes)

Il y a des moments où je verrais très bien Le Coelho à la tête d'une secte...

Je ne voulais plus intervenir sur ce livre, et voici que Jules me tend la perche. La preuve que je suis une tête de lard et que je suis incapable de me taire...

Peut-être que ce livre est comme l'a signalé Lucien inspiré d'un conte arabe, et pourquoi pas d'ailleurs?

Peut-être que les jeunes sont plus capables que leurs ainés de comprendre la richesse des symboles? Le trésor que recherche le jeune berger est de nature spirituelle, c'est une quête d'absolu. Il va chercher ce trésor partout, pour s'apercevoir en fin de compte qu'il est chez lui et en lui. Autrement dit, c'est la quête initiatique de quelqu'un qui dépasse la dualité pour découvrir l'unité.

Coelho nous rappelle que contrairement à ce que nous enseignent les religions, les prêtres et les profs, Dieu est à l'intérieur de nous.

La "légende personnelle" ne représente rien d'autre que ce qu'on appelait autrefois les vertus théologales, la foi, l'espérance et l'amour, et qui sont si importantes pour nous réaliser pleinement.

Et puis, la phrase " ce que nous craignons c'est de perdre ce que nous possédons, nos cultures ou même notre vie, mais cette angoisse disparaît le jour où nous comprenons que notre histoire et l'histoire du monde sont écrites par la même Main"... c'est une voie royale pour obtenir le détachement, qui est selon les bouddhistes le début du nirvana.

Je pense qu'avant de mépriser Coelho, il faudrait d'abord avoir réfléchi à tout cela. Et puis, Jules, je ne sais pas si je peux... Allez, oui, j'ose : Comte Sponville m'ennuie, je le considère comme un baratineur prétentieux et lourdingue. Désolé... Si, si vraiment, c'est sincère.

Saule

avatar 03/02/2004 @ 22:34:54
Coelho nous rappelle que contrairement à ce que nous enseignent les religions, les prêtres et les profs, Dieu est à l'intérieur de nous.


Leura je te contredis juste sur un point : en fait si la religion chrétienne dit que Dieu est en nous et que c'est là qu'il faut le chercher. La voie pronée par Maître Eckaert, un mystique du moyen-âge qui revient à la mode (tiens !), est aussi celle du détachement. "Le Verbe qui s'est fait chair" du prologue de St Jean, c'est à l'intérieur de chacun de nous "qu'il a planté sa tente".

Mais le mystique chrétien part à la rencontre d'un Autre : le but du "voyage" est de rencontrer Dieu, qui est en nous, certe, mais qui est Autre. C'est d'ailleurs Dieu qui va se manifester à la créature. On parle de mysticisme surnaturel. Dans d'autres formes de spiritualité le mysticisme consiste a atteindre son Soi le plus profond, son "propre fond", mais il y a un rejet de l'altérité (je pense que c'est le cas des religions boudhistes que tu mentionnes, et new-age,.. mais je ne suis pas spécialiste).

Le staretz Zosime des frêres Karamazov, lui, voit Dieu en toutes choses, c'est un peu naif mais c'est beau : "Le Verbe est destiné à tous; toutes les créatures, jusqu'à la plus humble feuille, aspirent au Verbe, chantent la gloire de Dieu, gémissent inconsciemment vers le Christ; c'est le mystère de leur existence sans péché"

Tout ça pour dire que Coelho n'a rien inventé mais tant mieux si son livre peut apporter quelque chose à des gens qui découvrent la spiritualité. Qu'ils n'oublient pas d'approfondir avec les originaux !

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