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J’ai choisi le premier train du matin. Toute ma vie dans un sac, j’ai choisi de tout effacer, de repartir à zéro. Ma nouvelle vie débute, une vie sans enfance, une vie qui commence à trente ans. Ca n’existe pas les deuxièmes chances. J’ai perdu trente ans, il m’en reste une cinquantaine au maximum pour espérer mieux, même si quoi qu’il arrive, les anciennes douleurs seront toujours là pour gâcher les utopiques bonheurs à venir.
La brume automnale pour seule compagne, j’ai attendu longtemps sur ce quai de banlieue. Quelques voyageurs encore endormis étaient adossées aux murs grisâtres, espérant échapper à l’humidité et à la fraîcheur du jour naissant. Ils semblaient tous avoir la bouche tombante des figures tristes dessinées par les enfants. Depuis quand n’étaient ils plus heureux, peut être depuis plus longtemps que moi ! Je ne me souviens plus quand cela avait commencé. Une progression lente, insidieuse, la morosité des jours identiques, l’érosion des pleurs, l’usure morale, la perte de l’innocence et surtout la lassitude, la fatigue et son ami, le stress qui s’installe et qu’on accepte peu à peu comme un parasite indissociable.
Un haut parleur fatigué a soudain crachoté quelques mots inaudibles, nous prévenant de l’arrivée de mon passeur vers une vie nouvelle. Le train entra en gare à sept heures, soulevant papiers et pages de journaux, emballages et mégots. Je m’assis au hasard dans un wagon à compartiment usé par le poids des âmes errantes.
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La brume automnale pour seule compagne, j’ai attendu longtemps sur ce quai de banlieue. Quelques voyageurs encore endormis étaient adossées aux murs grisâtres, espérant échapper à l’humidité et à la fraîcheur du jour naissant. Ils semblaient tous avoir la bouche tombante des figures tristes dessinées par les enfants. Depuis quand n’étaient ils plus heureux, peut être depuis plus longtemps que moi ! Je ne me souviens plus quand cela avait commencé. Une progression lente, insidieuse, la morosité des jours identiques, l’érosion des pleurs, l’usure morale, la perte de l’innocence et surtout la lassitude, la fatigue et son ami, le stress qui s’installe et qu’on accepte peu à peu comme un parasite indissociable.
Un haut parleur fatigué a soudain crachoté quelques mots inaudibles, nous prévenant de l’arrivée de mon passeur vers une vie nouvelle. Le train entra en gare à sept heures, soulevant papiers et pages de journaux, emballages et mégots. Je m’assis au hasard dans un wagon à compartiment usé par le poids des âmes errantes.
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Un texte qui change du premier... Le soufflé retombe ? Non, une deuxième vie. Tant mieux !
Et puis, si ! une deuxième chance ça existe.
Moi j'attends la suite, même si c'est par tous petits bouts comme ça.
C'est joliment écrit, ça coule. A bientôt.
Et puis, si ! une deuxième chance ça existe.
Moi j'attends la suite, même si c'est par tous petits bouts comme ça.
C'est joliment écrit, ça coule. A bientôt.
J'ai bien aimé l'ambiance qui règne dans ce texte. Bon début. Ah! le fantasme de l'évasion!
On attend la suite.
"Prends garde, ô voyageur, la route aussi marche."
Je ne résiste pas à reprendre cette phrase de Rilke citée par Jim Harrison en introduction de son merveilleux récit autobigraphique "En marge"
On attend la suite.
"Prends garde, ô voyageur, la route aussi marche."
Je ne résiste pas à reprendre cette phrase de Rilke citée par Jim Harrison en introduction de son merveilleux récit autobigraphique "En marge"
J'oubliais: Bienvenue Charles!
bon début, je n'ai rien à lui reprocher donc j'attend la suite :-)
J'attends également, vu que c'est bien parti !
Il est vrai, tout roule tout seul, dans ce texte. Ca fait une bonne accroche! Le lecteur a envie de dévorer la suite mais pour le moment, nous ne nous contenterons que de ça... Sniff...
Un bon départ pour Charles ; je lui souhaite d'avoir pris le bon train, celui des jours meilleurs.
Une seul chose m'inquiète dans ce bref récit, c'est le "stress". Ce mot a pris naissance dans les années septante. Comment faisait-on avant ? On avait le cafard, ou on était fatigué, lassé, angoissé, navré, démoralisé, démotivé, énervé, fâché, etc, etc.
Aujourd'hui, personne n'éprouve plus rien de tout ça, tant mieux. Mais par contre on a le "stress". Et c'est pas mieux !
Enfin, avec ou sans "stress", bonne continuation, Charles.
Une seul chose m'inquiète dans ce bref récit, c'est le "stress". Ce mot a pris naissance dans les années septante. Comment faisait-on avant ? On avait le cafard, ou on était fatigué, lassé, angoissé, navré, démoralisé, démotivé, énervé, fâché, etc, etc.
Aujourd'hui, personne n'éprouve plus rien de tout ça, tant mieux. Mais par contre on a le "stress". Et c'est pas mieux !
Enfin, avec ou sans "stress", bonne continuation, Charles.
J'ai lu, j'ai aimé ! J'attends la suite, ça s'engage bien.
Je trouve que SJB a raison, le mot stress n'a pas de place dans ton récit.
La brièveté du texte a entraîné la brièveté des réactions. Réactions brèves mais favorables. La mienne aussi. Qui n'a pas envie de jouer une farce au temps, et comme sur les jeux vidéo, de "play again"? Hélas dans la vraie vie des vrais gens pas de "play again", mais peut être un "play better"?
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