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« Le petit avion lutte contre la tempête. Le petit avion lutte contre la tempête … »
Et puis quoi encore, il se crashe dans le désert, il a des visions d’une chouette qui vient l’examiner de près et lui chuchote des mots de réconfort, et un dromadaire Uber arrive pour l’emmener au poste de secours le plus proche à trois jours de marche, et tiens c’est un cerf-volant haut dans le ciel qui indique la direction …
- 5 – 7
- 5 – 7 (plus fort). Service à droite.
Ouille, je me secoue. J’avais perdu le fil du match et je viens de perdre deux points sur le service de mon adversaire. La faute au coach aussi ! Il m’avait dit :
- Si tu te sens en difficulté, pense à une phrase, comme un mantra. Répète là dans ta tête. Ne pense plus à l’adversaire. La phrase, juste la phrase …
Tu parles ! Deux points de perdus, et je ne sais même plus comment !
A moi de servir. J’observe le placement de mon adversaire de l’autre côté de la table. Il est courbé vers l’avant, concentré, souple sur ses jambes. Manifestement il ne pense pas au petit avion qui lutte contre la tempête, moi je vous le dis ! Il faut absolument que ces deux services à suivre soient une source de joie, qu’ils me permettent de recoller au score. Le premier set a été perdu. Perdre celui-ci me mettrait au bord du gouffre.
Allez, je vote pour un service court coupé dans son revers pour espérer une remise haut dans mon propre revers pour un top spin foudroyant ; mon « spécial ».
Une petite suspension du temps la balle en équilibre dans ma main gauche. Concentration maximale. Et c’est parti.
La balle dans le filet ! Non !
- 5 – 8
Je fais rebondir la balle sur le parquet, un coup d’œil rapide en face, il s’est repositionné à l’identique, calé sur le côté gauche de la table, son coup droit dégagé.
Allez mon bonhomme, je vais t’expédier un « service bombe » au ventre. Tu ne sauras pas s’il faut renvoyer en coup droit ou en revers.
La petite suspension, la concentration, et je lâche le coup, en bombe, fort et vite.
Il la renvoie à la desperado mais … non … carotte ! La balle est montée (chouette !) mais elle est retombée sur le bord de la table en prenant une trajectoire des plus improbables ! Il lève la main pour s’excuser. Je souris. (faiblement)
- 9 – 5
C’est à nouveau à lui de servir. Il est à deux points du gain du set. C’est quoi la phrase déjà ?
« Le petit avion lutte contre la tempête. » Ah oui.
Instantanément je le revisualise, le petit avion à la « Petit Prince » à la trajectoire sinueuse, qui pique du nez vers les dunes, le dromadaire pas loin … Non !
Avant que l’adversaire ait eu le temps de servir je lève le bras et crie « Temps mort ».
L’arbitre valide le temps mort. J’ai une minute pour me reconcentrer, échafauder une nouvelle stratégie. S’il avait été là j’aurais pris les conseils du coach mais là, tout de suite pas là le coach, je n’ai que le petit avion qui lutte contre la tempête comme conseil ! Foutu zinc !
Boire un coup. S’éponger. Là-haut, par les grands vasistas ouverts on distingue un ciel bleu d’enfer, tendance printemps raphaëlite. Je plaquerais bien tout pour aller gambader entre les arbres. Ces arbres qui voient leurs feuilles peu à peu se déployer. Miracle éternel qu’on apprécie toujours davantage en vieillissant. Les arbres et notamment les frênes. Et près des frênes … ? Au printemps ? Qu’est-ce qui est susceptible de pousser ?
Bon sang je n’en ai pas encore trouvé des morilles cette année. Une envie folle de remonter là-haut, à la lisière du pré, sous les frênes, sous le merisier aussi où deux années de suite …
- Reprise !
Hébété, je vois l’arbitre qui nous désigne les deux extrémités de la table.
- Reprise ! 9 – 5 dans le deuxième set, service à gauche !
J’oublie cet imbécile d’avion et me concentre. S’il marque ses deux services le deuxième set est plié et je suis mené deux sets à zéro.
Ca a été rapide. Un service gagnant et une mauvaise remise sur le deuxième. La messe est dite pour ce second set.
- 11 – 9. Deux sets à zéro pour Machin (oui je n’ai pas envie de chercher un nom !)
Nous changeons de côté autour de la table et c’est là que j’ai une inspiration géniale. Je vais changer la phrase. Exit le petit avion à la c… Voyons ? Un truc plus compliqué pour bien me relaxer …
Tiens, ça ! Pourquoi pas : « C’est bien ce que font les pères et leurs fils, non ? Aller voir le foot ensemble ? » …
Et puis quoi encore, il se crashe dans le désert, il a des visions d’une chouette qui vient l’examiner de près et lui chuchote des mots de réconfort, et un dromadaire Uber arrive pour l’emmener au poste de secours le plus proche à trois jours de marche, et tiens c’est un cerf-volant haut dans le ciel qui indique la direction …
- 5 – 7
- 5 – 7 (plus fort). Service à droite.
Ouille, je me secoue. J’avais perdu le fil du match et je viens de perdre deux points sur le service de mon adversaire. La faute au coach aussi ! Il m’avait dit :
- Si tu te sens en difficulté, pense à une phrase, comme un mantra. Répète là dans ta tête. Ne pense plus à l’adversaire. La phrase, juste la phrase …
Tu parles ! Deux points de perdus, et je ne sais même plus comment !
A moi de servir. J’observe le placement de mon adversaire de l’autre côté de la table. Il est courbé vers l’avant, concentré, souple sur ses jambes. Manifestement il ne pense pas au petit avion qui lutte contre la tempête, moi je vous le dis ! Il faut absolument que ces deux services à suivre soient une source de joie, qu’ils me permettent de recoller au score. Le premier set a été perdu. Perdre celui-ci me mettrait au bord du gouffre.
Allez, je vote pour un service court coupé dans son revers pour espérer une remise haut dans mon propre revers pour un top spin foudroyant ; mon « spécial ».
Une petite suspension du temps la balle en équilibre dans ma main gauche. Concentration maximale. Et c’est parti.
La balle dans le filet ! Non !
- 5 – 8
Je fais rebondir la balle sur le parquet, un coup d’œil rapide en face, il s’est repositionné à l’identique, calé sur le côté gauche de la table, son coup droit dégagé.
Allez mon bonhomme, je vais t’expédier un « service bombe » au ventre. Tu ne sauras pas s’il faut renvoyer en coup droit ou en revers.
La petite suspension, la concentration, et je lâche le coup, en bombe, fort et vite.
Il la renvoie à la desperado mais … non … carotte ! La balle est montée (chouette !) mais elle est retombée sur le bord de la table en prenant une trajectoire des plus improbables ! Il lève la main pour s’excuser. Je souris. (faiblement)
- 9 – 5
C’est à nouveau à lui de servir. Il est à deux points du gain du set. C’est quoi la phrase déjà ?
« Le petit avion lutte contre la tempête. » Ah oui.
Instantanément je le revisualise, le petit avion à la « Petit Prince » à la trajectoire sinueuse, qui pique du nez vers les dunes, le dromadaire pas loin … Non !
Avant que l’adversaire ait eu le temps de servir je lève le bras et crie « Temps mort ».
L’arbitre valide le temps mort. J’ai une minute pour me reconcentrer, échafauder une nouvelle stratégie. S’il avait été là j’aurais pris les conseils du coach mais là, tout de suite pas là le coach, je n’ai que le petit avion qui lutte contre la tempête comme conseil ! Foutu zinc !
Boire un coup. S’éponger. Là-haut, par les grands vasistas ouverts on distingue un ciel bleu d’enfer, tendance printemps raphaëlite. Je plaquerais bien tout pour aller gambader entre les arbres. Ces arbres qui voient leurs feuilles peu à peu se déployer. Miracle éternel qu’on apprécie toujours davantage en vieillissant. Les arbres et notamment les frênes. Et près des frênes … ? Au printemps ? Qu’est-ce qui est susceptible de pousser ?
Bon sang je n’en ai pas encore trouvé des morilles cette année. Une envie folle de remonter là-haut, à la lisière du pré, sous les frênes, sous le merisier aussi où deux années de suite …
- Reprise !
Hébété, je vois l’arbitre qui nous désigne les deux extrémités de la table.
- Reprise ! 9 – 5 dans le deuxième set, service à gauche !
J’oublie cet imbécile d’avion et me concentre. S’il marque ses deux services le deuxième set est plié et je suis mené deux sets à zéro.
Ca a été rapide. Un service gagnant et une mauvaise remise sur le deuxième. La messe est dite pour ce second set.
- 11 – 9. Deux sets à zéro pour Machin (oui je n’ai pas envie de chercher un nom !)
Nous changeons de côté autour de la table et c’est là que j’ai une inspiration géniale. Je vais changer la phrase. Exit le petit avion à la c… Voyons ? Un truc plus compliqué pour bien me relaxer …
Tiens, ça ! Pourquoi pas : « C’est bien ce que font les pères et leurs fils, non ? Aller voir le foot ensemble ? » …
De l'humour et de l'humeur, c'est bien de nous faire plonger dans le "ping". Tu te dires bien des contraintes. C'est bien d'entrainer son lecteur dans un autre monde.
Vivement qu'ils instaurent la balle en forme ovale.
Vivement qu'ils instaurent la balle en forme ovale.
Dissipé, ce tennis-de-tableman qui peine à trouver un mantra opérant ! Dissipé, pour notre plus grand bonheur, et pour le tissage en toute simplicité des contraintes. Jolie longueur de texte, tu as été comme ton joueur Machin : concentré, souple sur tes jambes, pas du tout desperado. C'est un vrai conseil de coach, la phrase-mantra ?
Pas trop pingpong, la balle m'a un peu étourdi, mais l'humour a su me remettre en phase. Cette narration au 'je' qui par moment rappelle le flux de consience est très persuasive. A croire qu'il y a du Tistou derrière la table...
Outre le fait que je n'aurais jamais imaginé qu'une petite balle de ping pong pouvait avoir des comportements aussi bizarres , celui du joueur Machin à la concentration encore plus hors du commun mériterait un brevet pour imagination débridée !! Ils doivent pas être tristes tes matchs Tistou ! Et tu es vraiment sûr pour le foot ? Toi ? :-)
J'aime comme tu joue avec les contraintes, astucieusement. Pour moi ça marche bien ce mantra. Puis le ping-pong j'y ai joué pas mal en internat où il y avait que ça à faire après les cours. Tu arrive à nous rendre la rapidité des échanges, c'est agréable parce que je ne peut plus y jouer(sans vision stéréo un peu dur de toucher une balle). Moins convaincu par le changement de mantra à la fin qui semble un peu long quand même mais c'est pas grave on sait bien que le foot n'est pas ton truc, moins non plus d'ailleurs.
Très malin ce texte, avec des pensées intérieures qui évoluent au fil du match, tu sembles avoir eu une certaine facilité à englober les consignes qui n'étaient pas évidentes !
J'espère que tous tes matches ne se passent pas ainsi, à la fin tu dois être épuisé !!! Tu nous offres un beau rendu de ce qu'est le ping pong.
J'espère que tous tes matches ne se passent pas ainsi, à la fin tu dois être épuisé !!! Tu nous offres un beau rendu de ce qu'est le ping pong.
De l'humour et de l'humeur, c'est bien de nous faire plonger dans le "ping". Tu te dires bien des contraintes. C'est bien d'entrainer son lecteur dans un autre monde.
Vivement qu'ils instaurent la balle en forme ovale.
Là pour le coup je ne suis pas pressé !
Dissipé, ce tennis-de-tableman qui peine à trouver un mantra opérant ! Dissipé, pour notre plus grand bonheur, et pour le tissage en toute simplicité des contraintes. Jolie longueur de texte, tu as été comme ton joueur Machin : concentré, souple sur tes jambes, pas du tout desperado. C'est un vrai conseil de coach, la phrase-mantra ?
Non, c'est la seule chose qui soit hors-réalité. Les conseils du coach sont beaucoup plus prosaïques !
Pas trop pingpong, la balle m'a un peu étourdi, mais l'humour a su me remettre en phase. Cette narration au 'je' qui par moment rappelle le flux de consience est très persuasive. A croire qu'il y a du Tistou derrière la table...
A croire ...
Outre le fait que je n'aurais jamais imaginé qu'une petite balle de ping pong pouvait avoir des comportements aussi bizarres , celui du joueur Machin à la concentration encore plus hors du commun mériterait un brevet pour imagination débridée !! Ils doivent pas être tristes tes matchs Tistou ! Et tu es vraiment sûr pour le foot ? Toi ? :-)
Ben non tiens. Ca c'est un élément purement fictionnel (et c'est de la faute de Peter May et de son "Ile des chasseurs d'oiseaux" que chaudement je vous recommande !
Outre le fait que je n'aurais jamais imaginé qu'une petite balle de ping pong pouvait avoir des comportements aussi bizarres , celui du joueur Machin à la concentration encore plus hors du commun mériterait un brevet pour imagination débridée !! Ils doivent pas être tristes tes matchs Tistou ! Et tu es vraiment sûr pour le foot ? Toi ? :-)
Ben non tiens. Ca c'est un élément purement fictionnel (et c'est de la faute de Peter May et de son "Ile des chasseurs d'oiseaux" que chaudement je vous recommande !
Cela dit, j'ai des souvenirs de matchs de foot où vers 17 - 18 ans je suis allé emmener par mon père. Et ça c'est un bon souvenir ! Mais à l'époque il n'y avait pas de cars de CRS garés devant les stades !
Outre le fait que je n'aurais jamais imaginé qu'une petite balle de ping pong pouvait avoir des comportements aussi bizarres , celui du joueur Machin à la concentration encore plus hors du commun mériterait un brevet pour imagination débridée !! Ils doivent pas être tristes tes matchs Tistou ! Et tu es vraiment sûr pour le foot ? Toi ? :-)
Ben non tiens. Ca c'est un élément purement fictionnel (et c'est de la faute de Peter May et de son "Ile des chasseurs d'oiseaux" que chaudement je vous recommande !
Je l'ai lu et j'ai adoré! Comme la trilogie de Peter May !
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