Page 1 de 1
le soir de tes soixante ans
quelqu’un est rentré dans |feu| ta maison
et zyeute le canapé où est creusée ta place
vacante comme l’ombre du séquoia
ce n’est pas grave que tu n’y lèves plus le regard
jaugeant combien de fois il fait notre taille
ou si son apex tient la sécheresse
puisque tu es sorti de ta dernière chambre
en emportant tous les biscuits de noël
les klipferl les mannele ceux à l’anis qui se gobent
après avoir enfilé ta chemise de théâtre aux manches bouffantes
ces manches ballons gonflées d’hélium
tout plutôt que la morphine
mais tu ne t’es pas envolé non
tu as quitté ce bâtiment au nom plouc
qui plagie les loups-garous d’Underworld
tu as pris la potence de la perfusion en guise de bâton de marche
en route vers le sud-ouest pareil qu’à dix-huit ans
prêt à traverser l’hexagone pouce levé
embarqué dans ces voitures coques de noix
pilotées par des néerlandaises van goud
cette fois tes pouces sont dans les poches de ton sarouel
le bleu_blanc à rayures larges verticales
ma madeleine de Proust mon étoile à la cannelle
tu marches à chaque pas tu te remplumes tu te requinques
le stock de bredele s’amenuise si bien que
tu voles des poules sur ta route
pour leur faire la conversation
ta voix a le débit d’un fleuve indolent
les poules s’endorment sous ta chemise
tu les confies aux renards que tu croises
dans les bois juste avant le crépuscule
ce sont tes offrandes pour ne pas être mort
d’ailleurs tu ne peux pas être mort
tant |que| tu es facétieux
quelqu’un est rentré dans |feu| ta maison
et zyeute le canapé où est creusée ta place
vacante comme l’ombre du séquoia
ce n’est pas grave que tu n’y lèves plus le regard
jaugeant combien de fois il fait notre taille
ou si son apex tient la sécheresse
puisque tu es sorti de ta dernière chambre
en emportant tous les biscuits de noël
les klipferl les mannele ceux à l’anis qui se gobent
après avoir enfilé ta chemise de théâtre aux manches bouffantes
ces manches ballons gonflées d’hélium
tout plutôt que la morphine
mais tu ne t’es pas envolé non
tu as quitté ce bâtiment au nom plouc
qui plagie les loups-garous d’Underworld
tu as pris la potence de la perfusion en guise de bâton de marche
en route vers le sud-ouest pareil qu’à dix-huit ans
prêt à traverser l’hexagone pouce levé
embarqué dans ces voitures coques de noix
pilotées par des néerlandaises van goud
cette fois tes pouces sont dans les poches de ton sarouel
le bleu_blanc à rayures larges verticales
ma madeleine de Proust mon étoile à la cannelle
tu marches à chaque pas tu te remplumes tu te requinques
le stock de bredele s’amenuise si bien que
tu voles des poules sur ta route
pour leur faire la conversation
ta voix a le débit d’un fleuve indolent
les poules s’endorment sous ta chemise
tu les confies aux renards que tu croises
dans les bois juste avant le crépuscule
ce sont tes offrandes pour ne pas être mort
d’ailleurs tu ne peux pas être mort
tant |que| tu es facétieux
Lobe je suis désolé mais je n'ai pas compris ni les mots, ni le sens. Je pense que cela dois venir de moi mais je ne peux te dire si j'apprécie ou pas. Je suis vraiment assis sur ma honte, désolé je ne comprend pas.
@Spirit : il y a plein de clefs disséminés dans le texte qui indiquent qu'un vieil homme, reclus dans une chambre d'hôpital a décidé de prendre la tangente, de reprendre la route vers un lieu important de sa jeunesse, quelque part dans le sud-ouest, et il marche, dans son pyjama rayé d'hôpital et s'appuyant sur sa potence de perfusion comme un bâton de marche. Normalement, il n'irait pas très loin mais une vigueur nouvelle l'a porté jusque vers les bois...
@Lobe : j'ai aimé ton texte poétique, qui s'ouvre joliment sur la densité de présence d'une absence... et j'ai aussi aimé le ton narratif, qui ne décrit pas mais nous immerge dans cette odyssée au ralenti de vieillard retrouvant sa jeunesse dans une dernière errance.
@Lobe : j'ai aimé ton texte poétique, qui s'ouvre joliment sur la densité de présence d'une absence... et j'ai aussi aimé le ton narratif, qui ne décrit pas mais nous immerge dans cette odyssée au ralenti de vieillard retrouvant sa jeunesse dans une dernière errance.
Eric, merci de me donner ces clefs. Je dois soit être hermétique soit idiot. Ou peut être même les deux. L'une des choses les pires pour un auteur c'est d'avoir un imbécile en face de toi qui ne comprend pas ce que tu écrit.
Lobe, pardonne moi encore une fois, je suis un peu honteux.
Lobe, pardonne moi encore une fois, je suis un peu honteux.
Moi je pense que l’errance du vieillard est de celle dont on ne revient jamais. Et ce texte m’a vraiment ému, c’est un bel hommage : on ne meurt pas tant qu’on reste dans le souvenir des autres, dit-on.
Et comme toujours avec les textes de Lobe, la place est donnée à l’imagination et c’est englobé d’une belle poésie ; j’ai trouvé cette poésie très évocatrice et avec des trouvailles ( les Hollandaises van goud). En même temps ça décrit un beau personnage que, certainement, on a aimé.
Superbe texte !
Et comme toujours avec les textes de Lobe, la place est donnée à l’imagination et c’est englobé d’une belle poésie ; j’ai trouvé cette poésie très évocatrice et avec des trouvailles ( les Hollandaises van goud). En même temps ça décrit un beau personnage que, certainement, on a aimé.
Superbe texte !
Moi je pense que l’errance du vieillard est de celle dont on ne revient jamais. Et ce texte m’a vraiment ému, c’est un bel hommage : on ne meurt pas tant qu’on reste dans le souvenir des autres, dit-on.
@SJB, tout à fait d'accord et la fin est assez subtile, qui suggère à la fois l'imminence de la mort et en même temps sa mise à distance, comme si le vieillard était trop facétieux (comme le texte, qui semble fourmiller de clins d'oeil) pour succomber à quelque chose d'aussi sérieux que la mort...
J'ai trouvé ce texte très émouvant aussi. Pour le sequoia qui résiste (ou pas) à la sécheresse, et j'aime bien etre pris à contre-pied comme avant les Hollandaises van goud et le vieux qui donnent les poules aux renards en offrande, c'est juste intriguant et en meme temps tellement clair
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre