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1793 : 2ème trimestre et la suite.
"T’as de beaux yeux tu sais"
C’est avec ses mots que le vieux général s’adressa à cette jeune demoiselle qui n’y comprit pas un seul mot car ce n’était pas la langue qu’elle avait l’habitude d’entendre ni de parler.
Sa chère ville venait de tomber aux mains des Français . La révolution française venait de tout bousculer dans sa tête . Elle fut prise de panique . Qu’allait il se passer ? Elle avait vécu paisiblement dans sa petite ville, dans une principauté indépendante avec son saint abbé du Saint Empire . Et voilà que patatras son petit monde s’écroulait, sa petite ville était pourtant prospère : tannerie, draperie, fabrique de coton, de pains d’épice et surtout sa papeterie . Tout était rose et subitement tout était en train de changer .
Elle n’avait pas l’habitude de se laisser faire . Mais que pouvait elle faire face aux déprédations qui l’attendait ? Avec nostalgie elle ferma les yeux et sombra dans un profond sommeil, recroquevillée dans ce qui plus tard serait nommé hamac mais qui était un des fleurons de la production de sa ville, très en avance sur le reste du monde.
Tous ces militaires défilaient, impertinents, dans sa ville comme s’ils étaient les maîtres du monde . Combien elle les détestait !! Ils hurlaient à tue tête des ordres incohérents .. Fini le calme du passé . Elle avait juste envie de tout arrêter, de ne plus rien voir, de retrouver ses envies d’avant , de se promener , de rêver mais subitement tout s’arrêtait net . C’était insupportable. Elle ouvrit un paquet de pain d’épices et se servit une eau de vie . Ah ces rustres, combien elle les détestait ! Que s’imaginaient ils donc ? Sa région était bien plus dynamique , bien plus avancée que ces troufions qui martelaient la terre au son de chants débiles et qui défilaient en conquérants ..
Elle avait sa petite idée en tête pour leur tendre un piège à ces idiots. C’est sûr qu’elle n’allait pas toute seule les éliminer mais sa vengeance était en train de prendre racine .
Fin des années quarante.
La guerre était finie . Une de plus . Les hommes n’avaient ils donc que cela en tête ? Se faire la guerre ? Comme si leur cerveau était si étroit qu’il les empêchait de penser .. ou alors ils s’embêtaient comme des rats morts ? Et cherchaient un moyen de tuer le temps ?
Voilà .. encore une fois elle allait devoir changer de langue . En plus, voilà que les Amerloques s’en mêlaient et massacraient la population qui n’avait rien demandé . Hier on parlait allemand et voilà qu’on devait à nouveau parler français . Les familles se regardaient en chiens de faïence . À t’il fait le guerre avec l’Allemagne ce voisin ? Comment s’est il comporté? À t’il collaboré ou non ? Plus personne ne s’y retrouvait. Et celui-là il avait disparu et tout à coup il réapparaît .. où donc se cachait il ? Dans la grange ? Si c’était vrai comment est ce possible que les Allemands ne l’aient pas trouvé ? Car ils sillonnaient la ville à la recherche des déserteurs .. non cela doit être un traître ..
elle se taira car elle seule savait . Toute parole est devenue dangereuse . Les traîtres sont partout et ils ont des oreilles .Leur bourreau était devant eux et leur secret avait été éventé
Ils se regardèrent tendrement puis ils baissèrent les yeux
"T’as de beaux yeux tu sais"
C’est avec ses mots que le vieux général s’adressa à cette jeune demoiselle qui n’y comprit pas un seul mot car ce n’était pas la langue qu’elle avait l’habitude d’entendre ni de parler.
Sa chère ville venait de tomber aux mains des Français . La révolution française venait de tout bousculer dans sa tête . Elle fut prise de panique . Qu’allait il se passer ? Elle avait vécu paisiblement dans sa petite ville, dans une principauté indépendante avec son saint abbé du Saint Empire . Et voilà que patatras son petit monde s’écroulait, sa petite ville était pourtant prospère : tannerie, draperie, fabrique de coton, de pains d’épice et surtout sa papeterie . Tout était rose et subitement tout était en train de changer .
Elle n’avait pas l’habitude de se laisser faire . Mais que pouvait elle faire face aux déprédations qui l’attendait ? Avec nostalgie elle ferma les yeux et sombra dans un profond sommeil, recroquevillée dans ce qui plus tard serait nommé hamac mais qui était un des fleurons de la production de sa ville, très en avance sur le reste du monde.
Tous ces militaires défilaient, impertinents, dans sa ville comme s’ils étaient les maîtres du monde . Combien elle les détestait !! Ils hurlaient à tue tête des ordres incohérents .. Fini le calme du passé . Elle avait juste envie de tout arrêter, de ne plus rien voir, de retrouver ses envies d’avant , de se promener , de rêver mais subitement tout s’arrêtait net . C’était insupportable. Elle ouvrit un paquet de pain d’épices et se servit une eau de vie . Ah ces rustres, combien elle les détestait ! Que s’imaginaient ils donc ? Sa région était bien plus dynamique , bien plus avancée que ces troufions qui martelaient la terre au son de chants débiles et qui défilaient en conquérants ..
Elle avait sa petite idée en tête pour leur tendre un piège à ces idiots. C’est sûr qu’elle n’allait pas toute seule les éliminer mais sa vengeance était en train de prendre racine .
Fin des années quarante.
La guerre était finie . Une de plus . Les hommes n’avaient ils donc que cela en tête ? Se faire la guerre ? Comme si leur cerveau était si étroit qu’il les empêchait de penser .. ou alors ils s’embêtaient comme des rats morts ? Et cherchaient un moyen de tuer le temps ?
Voilà .. encore une fois elle allait devoir changer de langue . En plus, voilà que les Amerloques s’en mêlaient et massacraient la population qui n’avait rien demandé . Hier on parlait allemand et voilà qu’on devait à nouveau parler français . Les familles se regardaient en chiens de faïence . À t’il fait le guerre avec l’Allemagne ce voisin ? Comment s’est il comporté? À t’il collaboré ou non ? Plus personne ne s’y retrouvait. Et celui-là il avait disparu et tout à coup il réapparaît .. où donc se cachait il ? Dans la grange ? Si c’était vrai comment est ce possible que les Allemands ne l’aient pas trouvé ? Car ils sillonnaient la ville à la recherche des déserteurs .. non cela doit être un traître ..
elle se taira car elle seule savait . Toute parole est devenue dangereuse . Les traîtres sont partout et ils ont des oreilles .Leur bourreau était devant eux et leur secret avait été éventé
Ils se regardèrent tendrement puis ils baissèrent les yeux
Ah si j'ai bien compris nous sommes en Belgique ! Envahie par les francais, debut des guerres napoléoniennes ? J'ai bien aimé l'utilisation de la première phrase (pas évidente à placer à cette epoque") et son incompréhension par la jeune fille à cause de la langue. Le ressentiment envers les envahisseurs est bien decrit. Problème de langue qu'on retrouve plus tard dans la deuxième période où le climat d'après guerre avec les suspicions est très bien vu...peut-on savoir de quelle ville il s'agit ? ceci pour la fabrication du hamac :-)
Un univers particulier bien décrit dans les deux périodes...
J'ai bien aimé Darius !
Un univers particulier bien décrit dans les deux périodes...
J'ai bien aimé Darius !
L'histoire qui se répete et les mêmes personnes qui en patissent, les petits, tu a bien utilisé les contraintes et elles passent bien danns le texte. J'aime bien cette histoire de guerres, ce "poison" qui se mort la queue.
Merci les amis je vais bientôt vous lire car je suis en randonnée dans la campagne flamande
Oui ma ville natale est Malmedy et l’histoire de la ville est un peu comme l’Alsace . J’ai entendu beaucoup d’échos par ma famille qui changeait de langue au gré des envahisseurs
Merci encore de m’avoir lu
À bientôt
Oui ma ville natale est Malmedy et l’histoire de la ville est un peu comme l’Alsace . J’ai entendu beaucoup d’échos par ma famille qui changeait de langue au gré des envahisseurs
Merci encore de m’avoir lu
À bientôt
Effectivement, j'ai pensé à l'Alsace, avant de découvrir que cela se passait en Belgique. J'ai vraiment manqué de perspicacité.
Beau et original texte sur les drames vécus dans ces régions envahies !
Beau et original texte sur les drames vécus dans ces régions envahies !
La cohésion entre les deux parties est subtile. Pas du tout explicite puisqu'elle repose sur le même genre de ... problèmes auxquels sont confrontées deux femmes de ces deux époques différentes suite à un même malheur : la guerre et l'arrivée d'envahisseurs. Un peu le même procédé que celui employé par Lobe que je viens de lire juste avant.
Tu as respecté l'horaire, la première à poster je crois et tu ne donnes pas l'impression d'avoir peiné pour trouver le biais pour t'en sortir. Bravo !
Tu as respecté l'horaire, la première à poster je crois et tu ne donnes pas l'impression d'avoir peiné pour trouver le biais pour t'en sortir. Bravo !
Point de vue intéressant, simple sur le scepticisme de certaines régions germanophones devant les parades des militaires français à cette époque, et d'une certaine façon (et ce n'est pas pour me déplaire), on y trouve aussi l'orgueil (justifié!) des petites cités belges qui par leur ruse ont su bien des fois parvenir à leurs fins. C'est très authentique je pense
Car on n'y pense pas forcément, nous autres Français mais 1793 c'est effectivement l'invasion française de la Belgique et la Hollande.
Merci
Car on n'y pense pas forcément, nous autres Français mais 1793 c'est effectivement l'invasion française de la Belgique et la Hollande.
Merci
Merci les amis . Qu’est ce que vous me comblez d’aise avec vos commentaires car vous avez tout compris .. merci Tistou d’avoir remarqué que j’avais été la première à poster sans vraiment relire ni fignoler . J’aurais pu étoffer la deuxième partie car j’en connaissais un rayon sur le sujet de notre rattachement à la Belgique après la deuxième guerre mondiale mais bon .. j’étais fatiguée
Par contre je suis un peu désarçonnée par vos textes et cela va me prendre du temps pour m’en imprégner.. mais on va y arriver
En tout cas merci d’avoir proposé ce thème qui à première vue n’était pas évident
À la prochaine !!
Par contre je suis un peu désarçonnée par vos textes et cela va me prendre du temps pour m’en imprégner.. mais on va y arriver
En tout cas merci d’avoir proposé ce thème qui à première vue n’était pas évident
À la prochaine !!
Autre angle que tu nous offres, Darius, la nostalgie est bien présente et la révolte bien sentie !
Un beau texte que tu nous offres, basé sur la réalité des événements. Bravo !
Donc en Belgique, on soigne les coups du sort / la nostalgie à coup de pain d'épice et d'eau de vie ?! (et ça pourrait bien être le cas en Alsace aussi)
Belle idée bien exploitée, que le lien entre paragraphe 1 et 2 ne soit pas le fait de personnages,, mais d'une déclinaison de situation.
Belle idée bien exploitée, que le lien entre paragraphe 1 et 2 ne soit pas le fait de personnages,, mais d'une déclinaison de situation.
Donc en Belgique, on soigne les coups du sort / la nostalgie à coup de pain d'épice et d'eau de vie ?! (et ça pourrait bien être le cas en Alsace aussi)
Belle idée bien exploitée, que le lien entre paragraphe 1 et 2 ne soit pas le fait de personnages,, mais d'une déclinaison de situation.
Ah tu m’as bien fait rire car inconsciemment j’ai dévoilé nos secrets : oui nous avons nos pâtisseries appelées les baisers de Malmedy et notre eau de vie appelée soit schnaps soit pêkêt ..
Merci Lobe je vais me pencher sur ton texte bien plus élaboré que le mien
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