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LisaSmnt
avatar 20/06/2023 @ 14:22:50
Mardi 28 Mars

Cela va faire un an que je ne suis pas revenue ici, derrière ce clavier.
J’avais le bonheur et tout le monde sait que le bonheur m’empêche d’écrire.
Je n’ai de mots doux que pour mes douleurs.

Un an plus tard, j’ai la tristesse amer d’admettre que j’en suis toujours au même stade, que j’ai de nouveau tout perdu.
J’avais l’autre bout de mon âme, les projets, l’amour, l’avenir, même ces enfants que je pensais ne pas vouloir.

J’ai encore heurté mon âme et la sienne. Cette fois-ci, l’ai-je perdue ou juste momentanément égarée ?

J’ai conscience d’être un gros bazar.
Je suis distante, colérique, impulsive, jalouse, bancale, anxieuse, fracassée, peureuse.
J’aime sûrement de travers avec ma tête encombrée et de drôles de manies mais j’ai la capacité d’aimer sans limite..
Capacité qui m’a déjà trop abîmé, mais qui ne disparaîtra jamais.

C’est peut-être pour ça que je me retrouve à reconstruire un bracelet de perles à 2 heures du matin avec l’espoir insensé qu’il reconstruira mon coeur une fois noué au poignet.

Aujourd’hui, je me retrouve à lutter contre le courant sous codéine.
Encore une vague de larmes trop salées.
À lutter pour récupérer la moitié de mon âme et la vie que je me suis volée.

Tout le monde me répète de prendre du recul, de me calmer. Alors que je me suis déjà trop reculée. Chaque bout de mon coeur cassé se transforme en pensée meurtrière. Chacune d’elle me répète que j’ai perdu ce droit de récupérer mon histoire.
Me reculer d’encore un pas m’éloignera définitivement de lui.
Avant un saut en parachute, nous avons ce réflexe de respirer jusqu’à trouver le courage de sauter dans le vide. En vérité, chaque seconde perdue à chercher des bouffées de courage réduit les chances de sauter. En ce qui me concerne, chaque seconde d’éloignement et de respiration m’éloigne des lèvres de celui que j’aime.

Et il m’aime comme je l’aime. Je le sais. On ne reste en colère que contre les gens qu’on aime. Sinon, l’indifférence prend le pas.

En ce moment je procède à de grands changements à l’intérieur de mon propre Être.
Changements qui devraient me faire renaître comme un putain de phénix et qui assainiront chacune de mes relations.

J’ai si souvent entendu « vous êtes toxiques, vous vous blesserez, ce sera encore une séparation ». Non. J’ai vu des aspects de lui que personne d’autre au monde ne connaît. Et je suis responsable de la vision d’autrui. J’ai trop peu souvent su rendre justice à ce qu’il est.
On retient plus facilement les déviances que les accomplissements, n’est-ce pas ?

Il m’a souvent fait remarquer que je demandais pardon sans savoir si j’aurais moi même été capable de pardonner si il avait agi comme moi.
J’ai tourné cette question dans tous les sens, redéfini chaque mot, créé un tas de scénarios.
Je connais la faiblesse de mon coeur. Je sais que, par peur qu’il reparte, j’aurais foncé tête baissée pour recommencer sans prendre le temps de guérir.
Il est plus intelligent que moi. D’abord, il faut se guérir pour savoir s’aimer.
Seul le temps a la capacité de guérir, même les plaies les plus profondes.

Il m’a fait comprendre qu’il méritait que moi. C’est pourquoi je dois être meilleure pour lui. Je le serais. Il le faut.

Quand j’aurais récupéré l’entièreté de mon âme, j’irais me tatouer l’amour comme Gaara.
J’en fais le serment.

J’ai longtemps souhaité avoir cette capacité de faire taire mes sentiments, de glisser mon coeur sous le tapis.
Je n’ai jamais réussi. Je dois faire vivre ce qui me traverse.
Tout ce qui traverse mon âme prouve que je suis encore vivante, que je sens encore les choses. On ne peut pas regretter d’avoir aimé. D’avoir vécu.

En réalité, si je veux être honnête, j’ai toujours eu peur que mon bonheur dépende de celui de quelqu’un d’autre. Trop persuadée que c’est accorder trop de pouvoir à autrui, trop dangereux.
Mais je dois admettre que ça fait déjà longtemps que j’ai laissé un autre être source de bonheur.

J’ai toujours été terrorisée par le désamour. Rien ne me semble plus terrible que de lire « je ne t’aime plus ». Où vont les sentiments quand nous n’en voulons plus ?
Je pense que lorsqu’on aime un jour, une part de nous aime pour toujours. Les mauvais sentiments finissent juste par prendre le dessus comme une mauvaise herbe. Éclipsant les bons sentiments, mais sans jamais les supprimer.

En attendant, je vais écrire.
Jusqu’à en avoir des crampes.
Jusqu’à ce que les larmes cessent de couler.
Jusqu’à ce que les pleurs de mon coeur se taisent.
J’écrirais que ce sera lui.
Parce que personne d’autre n’a de sens.
Parce que je dois dire merci pour cette capacité à aimer même les parts de moi qui ne brillent pas.
Parce que j’aime entendre ses blagues et écouter ce qu’il a à dire.
Parce que chacun de ses sourires éloignent les démons qui rampent à mes pieds.
Parce que j’aime ses yeux bleus, surtout quand ils brillent.
Parce qu’ils me font perdre tous mes mots.
Parce que ma descendance aura les mêmes.
Parce que j’aime ses cheveux roux arrangés au hasard et chacune de ses tâches de rousseur.
Parce que j’aime savoir où trouver sa tâche d’encre bleue.
Parce que j’aime soigner ses cicatrices, savoir d’où elles viennent, qu’il se tourne vers moi quand il a mal, qu’il m’appelle en panique quand il ne trouve plus ses clés.
Malgré ce qu’il peut penser, j’aime que les gens l’aiment car il sait être bon avec tout le monde.

Un jour j’écrirais sur un amour heureux, je vous le jure.

Je sens mon espérance de vie diminuer de jour en jour. L’envie de ne plus être là grossit de manière constante.
20h58. Premières larmes de la journée. J’ai réussi à éviter chaque crise potentielle jusqu’ici.
C’est un record si l’on part du principe que la veille j’ai pleuré au minimum 6 à 7 fois.
Et ce juste en croisant des regards, en entendant quelqu’un prononcer mon prénom et en me disant les deux mots fatidiques « ça va ? ».

Je ne mange plus, mes nuits sont hantées par des cauchemars de toutes sortes. Que ce soit Ghostface ou son souvenir.
Il y a peu, je me suis réveillée le coeur serré avec une douleur physique atroce. Comme si on essayait d’arracher mon coeur. Comme si ma cage thoracique se fermait sur elle-même.

Je ne sors que lorsque qu’ils s’agit de mes amis. Pour d’autres je n’en trouve plus la force. Je parle au maximum à qui veut bien l’entendre. Comme pour exorciser mes pensées aussi noires et terrifiantes soient-elles.
Je ne serais pas étonnée qu’elles fassent peur à mes proches. Au moins mes amis reconnaissent la profondeur de mon déclin. Je pense que ce sont les seuls.
Les autres ne font que me regarder étrangement.

Beaucoup ne comprennent pas ce qui me détruit. Je peine à mettre des mots dessus. Un jour j’y arriverais. Je l’espère.
Les journées sont de plus en plus longues et de plus en plus dures. Je redoute chaque lendemain où je devrais mettre un pied dehors.
Je fuis l’extérieur. Trop fragile pour l’affronter seule.

La réincarnation de Narcisse que j’étais n’existe même plus. Je ne trouve plus rien d’attirant chez moi parmi mes plaques, mes cernes, mes os apparents. Seul le maquillage me permet de sortir sans trop de honte.

Les erreurs rendent moches. C’est une certitude. Chaque mauvais choix que j’ai pu faire me fait me sentir plus vilaine chaque jour. L’intérieur reflète réellement à l’extérieur.
J’ai le cerveau embrumé alors ma peau rougit, craque, saigne. Je n’ai plus assez d’espace pour tout contenir. Les effets se font ressentir physiquement.
Mon corps pourrit au même rythme que l’intérieur.

Tistou 23/06/2023 @ 16:23:10
Haut les coeurs ! Bon, on n'est pas loin d'une thérapie là. J'ai cru lire quelque part que ce n'était pas vraiment de la fiction ? Alors on ne va pas dire n'importe quoi. Néanmoins je répèterai ici ce qu'on m'a conseillé les premières fois où j'ai mis des textes sur C.L., qui étaient tout ce qu'il y a de plus personnel, on m'a dit "Gaffe" ! Prendre du recul, ne pas s'exposer totalement ... Je serais bien tenté de te le dire aussi (d'ailleurs ...
En réalité, si je veux être honnête, j’ai toujours eu peur que mon bonheur dépende de celui de quelqu’un d’autre. Trop persuadée que c’est accorder trop de pouvoir à autrui, trop dangereux.
Ca, ça m'a interpellé. J'ai connu quelqu'un comme ça. Et ce n'est pas simple ...

Bon, il vaut mieux être bien équilibré pour te lire. Ca me fait un peu penser, l'ambiance que tu installes chez ton lecteur, à ce que je ressens quand je lis Thomas Bernhard, un grand spécialiste de la lecture dépressive, pour le coup.

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