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Spirit
avatar 05/06/2023 @ 18:14:27
C'est le premier coup qui fut le plus difficile, non pas qu'il y manqua de l'enthousiasme ou de l'énergie, non ! Pas plus qu'il n'y manqua de quoi que ce soit qui aurait pu permettre de passer au deuxième coup, simplement la terre était dure, comme du béton et il n'avait pas apporté de pioche. Cette pioche sur laquelle il avait posé les yeux avant de partir et qu'il avait renoncé à prendre, présumant ainsi de sa force. Pourtant son cerveau avait établi la connexion entre l'outil et le travail à accomplir mais était-ce le brouillard du sommeil ou la simple flemme de s'encombrer d'un poids supplémentaire ? Toujours est-il qu'il se trouvait maintenant à creuser un trou dans cette terre de plomb avec un temps imparti et son patron qui attendait au chaud à l'intérieur de la voiture.
Pendant qu'il pelletait, son cerveau partait souvent dans des circonvolutions, cela l'aidait à oublier la tache ingrate qui était la sienne et parfois même à résoudre des problèmes qui se posaient à lui. En ces heures blêmes, propices aux travaux de ce genre, ses pérégrinations intellectuelles le menaient a son statut actuel : poursuivre le creusement de trous pour un salaire acceptable ou changer pour un métier, un vrai, l'un de ceux dont on peut se prévaloir en société sans passer pour une nullité crasse.
Les pensées allant leurs cours le trou gagna en profondeur si bien qu'il terminât sa tache sans vraiment en souffrir et dans les temps impartis. Lorsqu'il s’arrêtât pour souffler il s’aperçut avec grand plaisir que la première partie de son labeur était achevé. Il planta la pelle dans le tas de terre et se dirigea vers la voiture dont il ouvrit le coffre. Il ne put s’empêcher de pousser un sifflement comme s'il découvrait ce que le dit coffre contenait. Bien sur qu'il n'avait pas oublié le corps et même s'il lui paraissait plus volumineux que la veille il savait que ce n'était pas le cas et que le trou et le corps étaient fait l'un pour l'autre comme l'alliance au doigts de la mariée, mais n’empêche ce corps allait poser des problèmes pour se rendre vers sa destination.
Il prit le cadavre sous les bras et le souleva pour le sortir du coffre. Avec un grognement d''effort il le tira vers le trou sans aucunes pauses pour souffler et en même temps qu'un cri à peine étouffé il jetât le colis de chair froide dans le trou ; sans plus d'état d'âme il entreprit d'ensevelir le mort. Son corps et ses muscles maintenant chauds il termina rapidement sa tache et pris le temps de se poser devant le monticule les deux mains posées sur le manche de la pelle. A travers la portière à la vitre baissée son patron le ramena à la réalité d'un ton brusque : «  He ! T'attend qu'il se relève pour ramener ton cul ? » Sortie de sa torpeur sans ménagements il parti remettre la pelle dans le coffre puis alla s'asseoir au volant.
Il emprunta le chemin de sous-bois jusqu'à la route goudronnée et prit à gauche. Maintenant la clarté était plus intense que tout à l'heure. L'heure avançait, il se voyait déjà dans sa petite maison jouxtant celle,plus grande, de son patron. Il prendrait un café bien chaud et s'installerait dans son fauteuil, un roman à la main. Leur voiture ne croisât personne ce qui sans être primordiale tombait tout de même bien. Il roulât pendant une petite heure sans échanger un mot avec son patron qui semblait perdu dans des abîmes de pensées existentielles, pour le moins.Il prit à droite sur une petite route boueuse et huit cent mètres plus loin se garât devant une maison avec un certain cachet. Il regarda son boss dans le rétroviseur et lui dit : «  on est arrivé patron » et l'interpelle de lui répondre tout de go : «  sans blagues ! Avec le temps que tu a mis je nous croyez en ville ! » ceci dit ils sortirent tout deux de la voiture et gagnèrent leurs domicile respectif. Avant de mettre la clef dans la porte d'entrée le patron lançât : «  tiens toi prés pour ce soir 23 heures, ont a du taf, n'oublie pas » ce à quoi il répondit :  «  je ne pense qu'a ça, je prévois le matos ne vous inquiétez pas ».
Il ouvrit lui aussi la porte de sa maison et une fois à l'intérieur il s'adossa et laissa échapper un long soupir. Non décidément ce n'était plus un bouleau pour lui même si ça rapportait bien il en avait plein le dos de fracasser des crânes, de tirer des balles dans la tête de gens qu'ils ne connaissaient pas et parfois il devait allait plus loin dans les sévices, non ce n'était plus un travail pour lui en plus du services après vente qui constitué à faire disparaître les corps de milles et une manières. Il s'allongea directement sur son canapé tout rappé et s’endormit presque aussitôt.
Son sommeil fut profond et agité, signe chez lui d'une intense cogitation suivi d'une idée lumineuse au réveil. Le dit réveil s'effectua deux heures plus tard soit une heure avant le rendez vous avec son boss. Il se leva, la bouche pâteuse et un marteau piqueur dans la tête et prépara le kit du parfais tueur à gages comme la mallette du magicien ou du petit chimiste de son enfance. Il fourra le tout dans le coffre de la voiture et se mit au volant, cinq minutes après son patron sortait de chez lui et s'installait a l’arrière.
Le pauvre quidam qui servait de menu ne fut pas bien difficile à occire, un coup de marteau derrière la tête et le tour était joué, ne restait plus qu'à se rendre dans la forêt, souhaiter qu'il y est encore de la place et prendre la pelle, l'ordinaire en quelque sorte.
Les cogitations de sa sieste lui permirent de creuser sinon avec allégresse en tout cas avec moins de peine, il fit même le trou un peu plus profond qu'à l'habitude. Au moment de prendre le corps du défunt il laissât échapper un petit sourire et demanda à son chef un coup de main, prétextatnt que le bonhomme était un peu lourd et qu'il se faisait tard. Le boss mis donc la main à la pâte ou plutôt aux pattes puisqu'il tenait les jambes et accompagna le corps jusqu'à sa dernière demeure, l'effort semblait conséquend tant et si bien qu'il dû reprendre son souffle les deux mains sur les genoux. A l'instant ou le patron se relevai Il lui assena un coup de pelle en plein visage envoyant le pauvre homme à terre. Pour faire bonne mesure et s'assurer de l'issu du plan il redonna une bonne dizaine de coups ce qui acheva de rectifier le portrait et de laisser libre court à une vengeance méritée. Arborant un sourire devant le travail bien fait il poussa le corps dans le trou et reboucha celui-ci rapidement. Sans perde plus de temps après avoir récupéré les effets de son ex patron il se mit au volant et tout guillerè il s'en retourna vers sa maison.
Quand il sortit de l’habitacle la force de l'habitude le fit se diriger vers sa petite demeure, il se frappa le front et après avoir sortis les clefs de la grande maison il en ouvrit la porte et en chantonnant « merci patron » il entrât. Il avait du mal à cacher sa joie tel l’écolier au soir des grandes vacances, néanmoins il prit vite ses marques et se versa en premier lieu une bonne dose de whisky avant de s’assoie au bureau ou il consulat la messagerie de l'ordinateur pour s'apercevoir qu'il y avait un message, qu'il lu aussitôt : agneau de lait à amener à l'abattoir au plus tard demain à la nuit. Identité et coordonnées en pièce jointe. Aie ! Voilà qui n'était pas prévu au programme aussi tôt, ce job était vraiment un travail à la chaîne. Il réfléchis deux minutes et prit le télèphonne. Quand quelqu'un décrocha au bout de la ligne il prit une voix assurée et dit d'une traite : «  bonsoir mon ami ! Dis moi t'es toujours au chaumdu ?...Bien ! Bien ! Et t'aime toujours autant le jardinage ? Et bien t'es un gars verni, soit demain en fin d’après midi à l'adresse que je t'envoie, j'ai un boulot pour toi qui mettra toutes tes qualités à l'honneur !...allez passe une bonne nuit et à demain..ha ! Avant que j'oublie je fournie le petit matériel, t’inquiète de rien...

Martin1

avatar 19/06/2023 @ 18:18:42
Ecriture fluide, amusante. On se met très bien à la place du protagoniste, qui commence à avoir assez d'enterrer des victimes, et qui prend la décision qui changera tout.
Tu dévoiles avec parcimonie le terrible métier de ce "creuseur"

A la fin, il demande juste à un autre de faire le sale travail pour lui, c'est ça ? Ce qui aurait pu être une fin heureuse s'avère être simplement un geste complètement égoïste !

Bravo, j'aime les détails qui rendent le récit réaliste (les deux mains sur le manche, le langage du patron, etc)

Spirit
avatar 19/06/2023 @ 19:58:03
Merci Martin1 d'avoir lu et critiqué. Pour une fois j'ai essayé l'humour noir plutôt que le noir complet

Tistou 03/09/2023 @ 16:32:36
Je suis persuadé, Spirit, que ce texte a été relu et corrigé (pas totalement) ?
Humour noir ou Noir humoristique ? Non, noir d'abord et pas qu'un peu.
Drôle de job quand même, qui va se perpétuer manifestement, voilà un métier d'avenir ! Pas sûr qu'il ait déjà une codification dans les méandres de Pôle Emploi mais ...
J'ai pris du plaisir à le lire, Spirit, et je persiste sa finition est plus soignée que d'ordinaire ...

Spirit
avatar 03/09/2023 @ 16:49:32
Je suis persuadé, Spirit, que ce texte a été relu et corrigé (pas totalement) ?
Humour noir ou Noir humoristique ? Non, noir d'abord et pas qu'un peu.
Drôle de job quand même, qui va se perpétuer manifestement, voilà un métier d'avenir ! Pas sûr qu'il ait déjà une codification dans les méandres de Pôle Emploi mais ...
J'ai pris du plaisir à le lire, Spirit, et je persiste sa finition est plus soignée que d'ordinaire ...


Bein Tistou pas de corrections extérieurs, preuve qu'il y à un dieu ( beurk ! )

Tistou 03/09/2023 @ 17:06:53
Je suis persuadé, Spirit, que ce texte a été relu et corrigé (pas totalement) ?
Humour noir ou Noir humoristique ? Non, noir d'abord et pas qu'un peu.
Drôle de job quand même, qui va se perpétuer manifestement, voilà un métier d'avenir ! Pas sûr qu'il ait déjà une codification dans les méandres de Pôle Emploi mais ...
J'ai pris du plaisir à le lire, Spirit, et je persiste sa finition est plus soignée que d'ordinaire ...



Bein Tistou pas de corrections extérieurs, preuve qu'il y à un dieu ( beurk ! )

Waouh ! Tu vois, quand tu veux ...

Spirit
avatar 03/09/2023 @ 19:22:48
Je suis persuadé, Spirit, que ce texte a été relu et corrigé (pas totalement) ?
Humour noir ou Noir humoristique ? Non, noir d'abord et pas qu'un peu.
Drôle de job quand même, qui va se perpétuer manifestement, voilà un métier d'avenir ! Pas sûr qu'il ait déjà une codification dans les méandres de Pôle Emploi mais ...
J'ai pris du plaisir à le lire, Spirit, et je persiste sa finition est plus soignée que d'ordinaire ...



Bein Tistou pas de corrections extérieurs, preuve qu'il y à un dieu ( beurk ! )


Waouh ! Tu vois, quand tu veux ...


Heu ! aprés reflexion je me souviens que mon épouse là corrigé. Je ne voudrais pas paraître ce que je ne suis pas. Désole de te decevoir.

Radetsky 03/09/2023 @ 21:15:31
Spirit.... gast ! Tu m'en bouches un coin. Te voilà auteur de romans noirs, maintenant.
C'est fort bien amené, félicitations :-))

Spirit
avatar 04/09/2023 @ 15:47:30
Rad ! comme je l'ai entendu souvent dans ma jeunesse : " gast à putain nom de dieu "

En fait je n'écris pas du polar noir ou d'autres genre mais j'aime bien le coté noir, là ou tu glisse et te retrouves dans la mauvaise ligne. En ce moment je suis trés policier/triller et pour me détendre j'ai entamé Blackwater. J'aime bien le genre populaire, il vas chercher des choses que les lecteurs ne sont pas partis pour voir et découvre.
Avant et toujours maintenant il y a la litterature IRLANDAISE, j'ai perdu de clavier ( et de vue ) eireann 33 ( des 33 contés IRLANDAIS dont une partie volé par l'angleterre ) Les irlandais écrivent comme le temps qui file au dessus d'eux, un coup de pluie et un rayon de soleil; une pinte et un solo de violon à vous crever le coeur enfin bref je pourrais en faire des tas sur ce sujet.
Pour te dire en définitif que j'écris noir ou peut être gris foncé. La nature humaine à pour moi un fond noir et par çi par là une fulgurance lumineuse.....Mais bon je m'emballes et l'on vas me le reprocher.....Un jour prochains peut être ,Rad? devant un wiskhy ont pourrais refaire le monde et plus si possible.
Je vais essayer de trouver dans les archives un texte que j'avais commis après une rencontres chez lui avec l'auteur dermot healy, ça a été le moment de me vie.

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