Shelton
avatar 24/07/2021 @ 08:59:46
Le Chien des Baskerville est déjà présenté sur le site :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3623
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/38960

Donc, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 25/07/2021 @ 11:09:46
Bien sûr, Arthur Conan Doyle est né en 1859 et non 1959...

Shelton
avatar 26/07/2021 @ 09:43:35
Samedi 24 juillet

L’été c’est fait pour lire et comme on vient d’apprendre que le phare de Cordouan venait d’être inscrit au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, il m’a semblé judicieux de parler de ce phare avec une petite lecture estivale… Un roman policier et son adaptation en bédé, le tout pour découvrir un phare pour le moins atypique…

Jean-Pierre Alaux est connu pour être le coauteur de la série romanesque « Le sang de la vigne » qui a été adaptée à la télévision avec Pierre Arditi dans le rôle phare. Le thème est simple, des meurtres dans des régions viticoles et un célèbre œnologue pour mener l’enquête. Bien sûr, il ne remplace pas la police, il l’éclaire en répondant à des questions de son domaine de compétence…Avec la série Séraphin Cantarel, le principe est proche.

Séraphin Cantarel est conservateur au ministère de la culture et il est impliqué dans des enquêtes policières et, là aussi, il reste dans ses savoirs et enrichit le regard des policiers… Une série policière qui nous fait visiter Reims et sa cathédrale, le Mont Saint Michel, Albi, la Côte basque, Bordeaux, Rocamadour et donc Cordouan avec Avis de tempête sur Cordouan !

J’ai adoré ce roman car il m’a offert comme une parenthèse en dehors du temps, à l’écart de la réalité, comme si la vie s’était arrêtée un instant… avant de reprendre de plus belle. Mais attention, tous les amateurs de romans policiers doivent bien entendre cet avertissement : ce roman policier est beaucoup plus un roman qu’un roman policier. Les amateurs de thrillers et romans d’aventures doivent encore plus se méfier, ils risquent sérieusement d’être déçus. Ici, l’enquête est quasi secondaire, le suspense inexistant, la vedette est presque extérieure à l’enquête et à la résolution… En fait, nous allons accompagner un responsable du patrimoine dans son inspection d’un phare bien réel, celui de Cordouan…

Tous à vos cartes, d’autant plus que l’ouvrage n’en contient pas. Le phare de Cordouan n’est pas au large de la Bretagne, il trône pour éclairer l’entrée dans l’estuaire de la Gironde et il a été mis en œuvre par des hommes qui y logeaient jusqu’en 2012. Plus vieux phare français en activité, dernier habité par des hommes, bref, tout ce qu’il faut pour faire de ce « Versailles des mers » un lieu patrimonial exceptionnel digne d’un roman, même policier…

L’histoire se déroule au moment de la mort de Georges Pompidou ce qui confère à ce texte un aspect historique indéniable et passionnant car c’est l’occasion d’évocations en filigrane sur Pompidou, Giscard d’Estaing, Chaban-Delmas et quelques autres de cette époque. Je trouve cela très agréable car cela me rappelle la fin de mon lycée… vous savez, le moment où on devient un grand pour de vrai…

Le responsable de l’inspection, Séraphin Cantarel s’est déplacé en compagnie de sa femme, Hélène, et ils se sont installés à Royan, histoire de faire un peu de tourisme en Charente Maritime, beau complément à l’histoire et à l’architecture déjà abordées… Mais reste alors le polar… Qu’en est-il ?

Figurez-vous que pendant cette inspection, le fils d’un des gardiens du phare va être retrouvé mort. Il s’est empalé sur un pieu à côté d’une cabane de pêcheur, au pied d’un carrelet comme on dit là-bas… Il allait justement se marier et on finit par retrouver sa future, morte aussi…

Une histoire simple, bien écrite, et une histoire humaine de qualité que l’on a vraiment envie de lire jusqu’au bout. L’enquête menée par Hervouette de la Police judiciaire n’est pas lumineuse mais agréable et sympathique et elle est accompagnée de repas gastronomiques qui eux sont exceptionnels et très bien décrits… J’avais la saveur des huitres en bouche !

Un bon texte surtout si vous voulez vous souvenir de vos passages en Charente Maritime, vos séjours à Royan, de vos promenades le long de la Gironde… Si en plus vous êtes passionnés de phares, comme moi, alors que du bonheur !!!

Cette bande dessinée a été adaptée en bande dessinée par Eric Corbeyran et Michel Suro et il semblerait bien que les auteurs de ce travail tentent de mettre toute la série policière sur ce support… Alors, comme l’été c’est fait pour lire, en roman ou en bédé… Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 27/07/2021 @ 08:24:25
Dimanche 25 juillet

L’été c’est fait pour lire mais lire ne signifie pas être sérieux, rester sérieux toujours… On pourrait se demander d’ailleurs « qu’est-ce que signifie rester sérieux » ou « qu’est-ce qu’être sérieux ? ». Finalement, est-ce sérieux de vivre sur cette terre ? De prendre des vacances ? De se poser à l’ombre pour lire ? Oui, le sérieux n’est pas toujours facile à circonscrire…

Parler de Sherlock Holmes est-il sérieux et raisonnable ? Je fais comme si ce personnage était une invention de Sir Arthur Conan Doyle… mais ne serait-ce pas le contraire, tout simplement ? Allez savoir ! Ce qui semble certain c’est que l’on peut associer rire et jeu ! D’ailleurs, la lecture est une activité qui sait être ludique…

Or, il y a quelques années, à l’occasion de ses premières reconstitutions en Playmobil, j’avais eu la chance de rencontrer Richard Unglik. J’avais été séduit par cet homme – cet éternel enfant – qui avait trouvé le moyen de prolonger ses jeux d’enfance en montrant à tous que Playmobil n’était pas seulement un bon jeu d’enfant mais bien un outil qui permettait de visualiser l’imagination, qui donnait corps aux rêves les plus fous… Ce que je ne savais pas encore, c’est que Richard, passionné des aventures de Sherlock Holmes, s’attaquerait à l’un des roman les mieux construits de Sir Arthur Conan Doyle, Le chien des Baskerville ! Dès lors, il quitterait la sphère du jeu pour celle du monde policier, pour l’univers holmésien et je ne pouvais que le suivre…

Attention, cet ouvrage est bien plus qu’une adaptation d’un bon roman, vous allez entrer dans un univers complet, riche en détails, exact et rigoureux où tous les fans vont être là à observer, contrôler, mesurer et réfléchir avant de constater que la copie est presque parfaite… Richard Unglik intègre même le « Elémentaire mon cher Watson » qui pourtant est ultérieur à la création de Doyle. Mais, en même temps, comment ne pas évoquer tous les aspects de Sherlock y compris ceux apparus dans les pastiches, dans les adaptations cinématographiques, dans les séries télévisées ou dans les mises en bandes dessinées ? Ici, les références sont complètes et visiblement cogitées, portées et construites par un amateur de qualité, par un professionnel et des aventures de Sherlock Holmes et de Playmobil !

Ce que j’ai le plus apprécié n’est pas tant les reconstitutions du 221 bis Baker Street avec Playmobil – ce qui en soit est déjà un exploit – mais l’ensemble des documents présentés au lecteur, synthèse de tout ce que l’on trouve dans les romans et nouvelles de Doyle : cartes d’identité, de visite et autres, fiches de sécurité de Scotland Yard, reconstitution de la presse, documents complémentaires en tous genres et passionnants, des reproductions de lettres… On n’est plus dans Playmobil, mais bien dans le monde holmésien !

Ce qui surprend le lecteur qui avait feuilleté un peu rapidement l’ouvrage avant de l’acheter, ce sont ces grandes reproductions avec pages dépliées qui montrent une rue entière de Londres ou la lande britannique obscurcie par la nuit… de toute beauté et, surtout, efficace pour se laisser pénétrer par l’ambiance du roman…

Pour nous raconter tout cela, Richard Unglik fait comme s’il s’agissait d’un drame à l’ancienne, d’une pièce de théâtre même si l’unité de lieu est un peu débordée, et il nous présente à la fin tous les acteurs qui ont joué. A nous d’applaudir !

L’ouvrage est constitué de photographies que Richard Unglik a réalisées lui-même démontrant ainsi qu’il est à la fois amateur de Playmobil – on l’avait bien compris depuis longtemps – mais aussi metteur en scène, scénographe, adaptateur, photographe, joueur, enquêteur, fan de Sherlock Holmes et j’en passe et des meilleurs…

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, puisque j’avais choisi ce roman de Sir Arthur Conan Doyle, Le chien des Baskerville, pour parler de Sherlock Holmes, vous pouvez aussi lire cet album de Richard Unglik qui est une excellente adaptation éponyme du roman du grand maître… Puis, très prochainement, nous nous pencherons sur le contenu de ce roman, histoire de vérifier que Sherlock ne se soit pas trompé…

Alors bonne lecture à tous !

Fanou03
avatar 27/07/2021 @ 12:07:36
il m'a l'air fort sympathique cet ouvrage sur Sherlok Holmes en playmobil, je le met dans ma liste d'idée !

Shelton
avatar 28/07/2021 @ 08:40:32
Lundi 26 juillet

L’été c’est fait pour lire et je vous invite aujourd’hui à garder Le chien des Baskerville dans une main, ce roman de Sir Arthur Conan Doyle que j’aime tant, et, dans l’autre, l’ouvrage de Pierre Bayard, L’affaire du chien des Baskerville. Notre chronique pourrait s’intituler, s’il fallait lui donner un nom, Sherlock Holmes versus Pierre Bayard… Mais avant d’en arriver là, je vais vous donner quelques éléments pour bien comprendre l’objet de cette chronique et cet ouvrage…

Pierre Bayard est au départ (peut-être l’est-il encore d’une certaine façon) un professeur de littérature et un psychanalyste qui a décidé depuis longtemps de prendre des libertés (et il nous invite à le faire à sa suite) avec les œuvres littéraires. Après tout, on a un texte, un auteur qui signe, mais c’est bien à nous de lire y compris entre les lignes… Certains de ses ouvrages sont tout simplement remarquables comme « Qui a tué Roger Ackroyd ? » ou « Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? »… Ici, dans « L’affaire du chien des Baskerville », l’auteur va passer au crible cette enquête de Sherlock Holmes pour expliquer pourquoi l’enquêteur privé est passé à côté de la vérité…

Pour suivre Pierre Bayard, une fiction devient bien réelle à partir du moment où il y a un narrateur et un lecteur. Si elle devient réelle, alors les personnages le sont aussi, s’ils le sont, ils vivent librement, n’obéissent pas à l’auteur et peuvent mener une existence spécifique qui fausse le jeu dans les romans policiers… Le phénomène peut être d’autant plus fort que l’auteur est lui-même agacé par son héros et ses tocs… Je sais que certains peuvent être très réticents face à de tels préalables, mais rappelez-vous que la grande Agatha Christie n’était pas loin de détester Poirot et que Sir Arthur Conan Doyle a voulu tuer Sherlock sauvé in extremis par ses lecteurs… Un héros de fiction sauvé par ses lecteurs, voilà bien tout le paradoxe de la réflexion de Pierre Bayard…

Ici, il est d’abord conseillé d’avoir lu « Le chien des Baskerville » quoique, comme le dit Pierre Bayard, on puisse toujours parler d’un livre sans l’avoir lu… Ce sera juste plus pratique pour suivre l’auteur dans sa réflexion. Remarquez, comme il est cohérent avec lui-même, il commence par synthétiser l’histoire de Doyle, mais la encore probablement en faussant les choses comme tout narrateur. Oui, je sais cela peut sembler complexe mais dès que l’on est dans le livre tout s’enchaine assez simplement…

Je dirais même plus, ce n’est pas qu’intéressant, c’est aussi surprenant, drôle, fin et passionnant… C’est aussi prenant que le roman d’origine avec des aspects que l’on ignorait comme une sorte de féminité qui entoure ce crime… Il faut dire que la femme n’est jamais le sujet de prédilection de Sherlock Holmes… Et pourquoi Sherlock se serait-il trompé, laissé abuser… Parce que Conan Doyle aurait voulu piéger son héros et pas seulement les lecteurs ? Quelle affaire !

Je l’avoue ce livre (j’ai failli dire « roman » alors qu’il s’agit d’un « essai » mais quand on lit Pierre Bayard le doute est total de la première ligne à la dernière !) est un petit bijou qui ne pouvait que trouver sa place dans cet hommage au « Chien des Baskerville ». Je ne veux pas vous en dire plus pour vous laisser le plaisir et la jubilation, sentiments qui vous habiteront très vite, dès les premières lignes, surtout si vous aimez l’œuvre de Conan Doyle…

Comme l’été c’est fait pour lire, ce peut être aussi l’occasion de vous plonger dans ces livres de Pierre Bayard dont je n’arrive même pas à me lasser et dont le dernier pourrait bien sembler d’actualité : « Comment parler des faits qui ne sont pas produits ? »… C’est fait, on est aux portes du complotisme !

Alors bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 29/07/2021 @ 08:20:15
Mardi 27 juillet

L’été c’est fait pour lire et comment ne pas évoquer en ces temps estivaux le créateur de Bob Morane qui vient de nous quitter à 102 ans ? Les aventures de Bob Morane ne sont pas qu’une citation dans une chanson d’Indochine, ce sont pour moi de merveilleux souvenirs d’adolescence. J’ai découvert cette collection Marabout avec un de mes cousins et depuis j’ai lu presque tous les titres, plusieurs fois même pour certains. Actuellement, j’ai gardé quelques romans d’Henri Vernes et une partie des adaptations en bédé en pensant à mes petits-enfants, en espérant arriver à transmettre ce goût pour l’aventure classique à au moins un d’entre eux. Attention, je dis un mais je ne suis pas sectaire et si c’est une fille qu’empare à son tour de Bob Morane, je serai très heureux !

Bob Morane est né en 1953 et il existe (selon le décompte officiel) 230 romans dans la collection Marabout, mais aussi plusieurs adaptations en bédé, en animation, en jeu vidéo et en feuilleton TV. Il s’agit d’une œuvre gigantesque même si l’erreur serait d’en faire une œuvre majeure de la littérature francophone. C’est bien écrit, bien construit et cela a fait les beaux jours de très nombreux lecteurs. Le style a un peu vieilli, les histoires semblent souvent sorties du passé et parfois les thèmes sont dépassés car marqués par un colonialisme occidental certain… Attention, ne brûlez pas trop vite ces romans quand même qui mettent à l’honneur l’amitié, la valeur de la parole donnée, la défense des plus faibles…

A titre personnel, j’aime beaucoup les romans du cycle « L’Ombre jaune » et celui dit « Le cycle du temps ». Dans « L’Ombre jaune », on voit Bob Morane et Bill Balantine affronter ce mystérieux Monsieur Ming, l’ennemi absolu, le grand méchant dont tout héros a besoin pour gagner en grandeur, en notoriété… Mais comme il faut aussi un affrontement dans la différence, il y aura aussi l’énigmatique et cruelle Miss Ylang-Ylang, celle qui dirige le Smog, grande organisation criminelle… Avec de tels ennemis, Bob Morane n’a même plus besoin d’être trahi par ses amis, il est doté pour toute sa vie…

Mais la science fiction a aussi une grande place dans la vie de Bob Morane, une série d’aventures marquée par les voyages dans le temps (la fameuse rencontre avec les dinosaures) et les collaborations avec la patrouille du temps…

Alors, reste à vous donner au moins deux ou trois romans à découvrir cet été pour ceux qui ne connaitraient pas du tout Bob Morane ou ceux qui seraient tentés par une petite lecture « bain de jouvence »… Oui, la lecture sert aussi à voyager dans le temps, mais dans notre temps…

Je dois vous préciser que certaines lectures peuvent avoir un effet surprenant : quoi ? J’ai aimé ces romans quand j’avais quinze ans… Mais c’est nul ! Je ne devais pas être trop fin à l’époque… Pourtant, il ne faut pas rougir de ses lectures de jeunesse ni porter un jugement trop dur ! Après tout, si ces romans nous ont donné le goût de la lecture, ce n’est déjà pas si mal… Non ? Nos enfants ont lu Tom-tom et Nana, Mort de trouille, Chair de poule et Harry Potter… Pourquoi faudrait-il rougir de Bob Morane ?

Donc, comme promis, quelques romans dont je garde de bons souvenirs : Les contrebandiers de l’atome, Les yeux de l’Ombre jaune, Les chasseurs de dinosaures ou L’Empereur de Macao… Mais il ne s’agit là que d’une proposition personnelle et subjective… alors, si le cœur vous en dit, relisez tout puisque l’été c’est fait pour lire !

Et dans tous les cas, bonne lecture à tous !

Saint Jean-Baptiste 29/07/2021 @ 10:34:02
... quelques romans dont je garde de bons souvenirs : Les contrebandiers de l’atome, Les yeux de l’Ombre jaune, Les chasseurs de dinosaures ou L’Empereur de Macao…

Merci pour ces titres, Shelton, ça facilitera les recherches pour des cadeaux d’anniversaire.
;-))

Septularisen

avatar 29/07/2021 @ 12:35:13
Samedi 24 juillet

L’été c’est fait pour lire et comme on vient d’apprendre que le phare de Cordouan venait d’être inscrit au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, il m’a semblé judicieux de parler de ce phare avec une petite lecture estivale…



La ville de Nice (y compris la fameuse "Promenade des anglais) aussi!
Alors peut-être aussi un livre sur cette ville (ou bien qui s'y déroule?) chère à mon cœur, et ou vivent d'ailleurs plusieurs milliers de mes compatriotes?

Shelton
avatar 29/07/2021 @ 18:34:13
Tu exagères Septularisen, tu oses demander une faveur au chroniqueur, un passe-droit... On est aux limites de la corruption active !!! Il va donc falloir que je trouve un horrible polar sur la mafia niçoise ;)

Je vais étudier la requête d'un peu plus près...

Une affaire à suivre :)

Shelton
avatar 30/07/2021 @ 08:43:57
Mercredi 28 juillet

L’été c’est fait pour lire et pour clore notre « petit » regard sur Sherlock Holmes, voyons ce que la bande dessinée en a fait quand elle s’en est emparé… Il ne s’agit ici que du regard enjoué d’un lecteur, d’un amateur de bédés et d’un passionné de l’œuvre de Conan Doyle…

Il y eut de très nombreuses adaptations mais une des premières à se retrouver devant moi fut celle de Duchâteau et Stibane. André-Paul Duchâteau est un véritable passionné du roman policier. Il fut d’abord lecteur et il eut la chance de rencontrer un des grands du genre, Stanislas-André Steeman, l’auteur génial du grand roman « L’assassin habite au 21 ». Duchâteau écrivit, en suite, son premier roman policier à l’âge de 15 ans. Il se mit alors au travail et n’arrêta qu’avec sa mort (26 août 2020) : nouvelles, romans, scenarii policiers… Il aimait toutes les formes ! On peut citer en particulier la fameuse série des Ric Hochet, le journaliste de la Rafale qui mène enquête sur enquête depuis 1955 (la série BD a été reprise par Zidrou et Simon Van Liemt en 2015).

Duchâteau livre un Sherlock Holmes respectueux de l’original et il n’hésite pas à faire du second degré ce qui augmente le plaisir des lecteurs amateurs des romans de Doyle, du moins ceux qui malgré leur passion restent ouverts à la parodie sympathique… Le dessin de Stibane (Luc Van Linthout) est, à mon avis, un peu trop rapide et pas assez réaliste, peut-être pas assez adapté à ce type d’histoire… Ils ont réalisé ensemble trois albums dont, bien sûr, « Le chien des Baskerville » !

André-Paul Duchâteau a aussi travaillé sur Sherlock Holmes avec le dessinateur Di Sano, beaucoup plus respectueux de la série d’origine, du moins à mon avis. Ensemble, ils vont explorer la partie la plus fantastique de l’œuvre de Conan Doyle.

Enfin, dans la même collection, n’oublions pas le dessinateur Guy Clair, toujours avec le même scénariste, qui produisit quelques albums sans trop marquer les esprits…

Mais le meilleur restait à venir à commencer par un duo qui allait voir le jour poussé et stimulé par le même André-Paul Duchâteau : le scénariste Jean-Pierre Croquet et le dessinateur Benoît Bonte. Cette série de cinq albums est pour moi un excellent travail, enquêtes apocryphes de Sherlock Holmes, plus vraies que natures… Fascinant ! « L’ombre de Menephta » est absolument à découvrir !

Et si Sherlock Holmes était un grand mystificateur, le plus grand de l’histoire policière ? Et si tout n’était que mensonge, si les Anglo-saxons nous avaient menti depuis la première histoire jusqu’à aujourd’hui ? Si deux auteurs courageux décidaient de nous révéler, enfin, la vérité avec leur adaptation en bande dessinée ? Le résultat est une des meilleures parodie du célèbre détective britannique et une telle œuvre ne se résume pas, elle se savoure à petite gorgées dans un pub non loin du 221 b, Backer street… Alors n’oubliez pas de découvrir cette série Backer street de Nicolas Barral et Pierre Veys !

Enfin, pour ceux qui préfèrent continuer de vénérer et comprendre Sherlock Holmes, il faut lire et même relire l’album extraordinaire « Dans la tête de Sherlock Holmes », l’ouvrage indispensable dans lequel le docteur Watson livre le fonctionnement cérébral du plus grand des enquêteurs de tous les temps… Cet ensemble de deux albums de Cyril Liéron et Benoît Dahan marquera la bédé holmésienne, c’est une certitude !!!

Alors, ne perdons pas plus de temps, vous avez assez de propositions de lecture et comme l’été c’est fait pour lire, très bonne lecture à tous !!!

Shelton
avatar 30/07/2021 @ 11:53:59
Septularisen, je crois avoir trouvé un bon livre pour parler de Nice...

Septularisen

avatar 30/07/2021 @ 15:44:05
Tu exagères Septularisen, tu oses demander une faveur au chroniqueur, un passe-droit... On est aux limites de la corruption active !!! Il va donc falloir que je trouve un horrible polar sur la mafia niçoise ;)

Je vais étudier la requête d'un peu plus près...

Une affaire à suivre :)


;-D))

Allez pour te corrompre, je te proposerais prochainement la critique éclair d'un de tes livres préférés, qui ne compte actuellement que ta critique sur CL et qui je dois le dire, mériterait d'être bien plus connu...

Je te laisse deviner lequel ?

Septularisen

avatar 30/07/2021 @ 15:44:50
Septularisen, je crois avoir trouvé un bon livre pour parler de Nice...


Des noms, des noms!...

Shelton
avatar 31/07/2021 @ 09:36:20
Jeudi 29 juillet

L’été c’est fait pour lire et pourquoi ne pas en profiter pour lire ou relire quelques lignes de la grande philosophe Simone Weil ? J’ai envisagé la relecture mais je sais bien que pour beaucoup ce serait plutôt une découverte et il n’y a pas à en rougir car l’être humain découvre tous les jours, c’est ainsi et c’est bien normal. Il est impossible de tout avoir lu, de tout vouloir lire… Par contre, découvrir un auteur, même en se limitant à quelques pages peut être un beau programme estival !

Alors, pourquoi vouloir découvrir Simone Weil ? Pour moi, c’est plus qu’une philosophe c’est une femme que je sens à mes côtés par ses textes qui m’aident à vivre. Tout a commencé par un petit ouvrage dans la bibliothèque de mon père, « La pesanteur et la grâce ». Ce fut probablement le premier ouvrage de philosophie à me tomber dans les mains alors que je ne connaissais pas du tout cette matière. C’était accessible, chaque pensée était exprimée en phrases courtes et il me semblait qu’elle me parlait…

Puis, rapidement, je découvrais « Attente de Dieu », un livre qui avait l’avantage d’être en livre de poche à partir de 1963… Car, même si certains d’entre vous ne la connaissent pas encore, elle fut connue, voire très connue à partir de 1945… Albert Camus, son éditeur posthume, la considérait comme une grande, une sœur, un guide… Le révolté rencontrait à travers ses écrits la vierge rouge en quête d’absolu. Il écrivait :

« Oui, il y a beaucoup d’hommes en France avec qui je sens une fraternité profonde. Je citerai simplement deux noms, car ils sont significatifs pour moi. L’un est une personne morte : je veux parler de Simone Weil. Et il arrive que l’on se sente aussi près d’un esprit disparu que d’un esprit vivant »

Le second nom de ce discours de 1957 lors de la remise du Nobel à Camus, c’était René Char… Une philosophe, un poète… tout un programme que ne renierait probablement pas Simone Weil…

C’est dans la collection espoir dirigée par Albert Camus que je découvrais mon troisième texte de Simone Weil, « Lettre à un religieux ». Dans cet ouvrage, Simone Weil tentait aussi de lister ce qui l’empêchait de rejoindre la religion catholique, ce qui lui posait problème voire même rendait impossible toute conversion. Rappelons que Simone Weil est née dans une famille juive non pratiquante…

Mais, il faut que je vous dise un petit quelque chose d’assez atypique chez cette philosophe : elle n’a presque rien publié de son vivant. D’une part, elle est morte jeune, 34 ans, en pleine guerre mondiale, d’autre part, elle était tellement en quête de l’absolu qu’elle aurait probablement souffert de devoir figer sa pensée avant d’avoir trouvé le tout, le grand, l’absolu…

Ce qui signifie que les ouvrages dont je vous parle, ces trois livres qui m’ont marqué ne se sont jamais retrouvés devant Simone Weil. Elle ne les a jamais construits et ils sont le fruit du travail éditorial de Thibon, Perrin et Camus…

C’est très important de le préciser car les « Œuvres complètes » de Simone Weil publiées chez Gallimard sous la direction d’André A Devaux et Florence Lussy ne tiennent absolument pas compte de ces trois livres qui semblent avoir disparu… Par contre, en 2009, Dominique Carliez écrit un livre sur Simone Weil, « Pensez la politique avec Simone Weil » et l’auteur s’appuie sur les trois livres clefs dont je viens de vous parler… Certains voudraient s’en passer et garder les textes bruts, d’autres considèrent ces trois livres essentiels pour découvrir Simone Weil !

Quant à moi j’estime que ces trois ouvrages sont une excellente entrée en matière pour découvrir Simone Weil, une grande penseuse du XX° siècle, et comme l’été c’est fait pour lire c’est le moment de vous lancer…

Alors, bonne lecture à tous !

Frunny
avatar 31/07/2021 @ 10:36:21
Dimanche 27 juillet 2021

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, voici une proposition d’initiation à la philosophie, d’ouverture à la recherche de la sagesse, mais si vous avec peur d’un « Petit déjeuner avec Socrate », n’ayez crainte, il y aura d’autres choix possibles de vulgarisation philosophique…

Très bonne lecture et à demain !


ça me tente bien...merci Shelton !

Shelton
avatar 01/08/2021 @ 09:07:46
Vendredi 30 juillet

L’été c’est fait pour lire et j’avoue que la collection des « Dictionnaires amoureux » me semble idéale pour une lecture estivale. Tout d’abord, il s’agit d’ouvrages qui revendiquent de toute évidence la subjectivité. En effet, l’auteur vagabonde dans son sujet sans se soucier de vérité, de raisonnement, de règles mathématiques. Il se laisse juste porter par l’amour de son sujet…

En 2011, sortait en librairie le « Dictionnaire amoureux » consacré à l’Histoire de France et il était signé Max Gallo, cet homme au parcours si surprenant. Il commence historien, devient romancier puis donne beaucoup de temps à la politique, il sera même porte parole du gouvernement sous Mauroy, et il se convertit alors au christianisme avant d’écrire plusieurs ouvrages sur l’Histoire de France… C’est ainsi qu’on le trouve sur tous les ponts, tous les sujets, toutes les époques : De Gaulle, Napoléon, Jeanne d’Arc, les Capétiens, la Seconde guerre mondiale… Mais s’il y a bien une certitude à garder concernant Max Gallo qui est décédé le 18 juillet 2017, c’est que nous sommes bien en présence d’un amoureux de la France et donc de son Histoire…

Attention, il n’est absolument pas question de prendre cet ouvrage pour une Histoire de France, résumée ou pas, avec argumentation rigoureuse et éléments factuels de réflexion. En fait, en jouant avec les entrées, l’auteur nous propose des regards, des clichés, des coups de cœur… A nous de transformer cela en envies d’aller plus loin, en besoins de lecture, en réflexions… Il joue aussi avec les ellipses se doutant bien que le lecteur averti ira chercher les manques ailleurs…

Certaines entrées sont on ne peut plus classiques et attendues comme « Amour de la France », « Gallo-Romains » ou « Panthéon »… D’autres sont évidentes quand on connait un peu la trajectoire de Max Gallo comme « Léon Blum », « Jean Jaurès » ou « Victor Hugo »… D’autres, enfin, sont plus surprenantes comme « Héloïse », « Louis Pergaud » ou « Simone Weil »… Dans tous les cas, on sent à chaque fois, avec tous les sujets, un écrivain qui parle avec passion, tendresse, amour… Oui, il s’agit bien d’un dictionnaire amoureux !

Après une telle lecture, on ne peut que s’interroger sur ce qu’est l’Histoire de France. En effet, il ne s’agit pas seulement que d’une série de dates, de personnages… On a tout au long de l’histoire construit l’Histoire en disant du bien ou du mal des uns ou des autres, en passant sous silence untel ou unetelle, bref on a terminé par un véritable roman national dont tout commençait avec « Nos ancêtres les gaulois… ». On mesure aussi avec cet ouvrage que notre regard sur l’Histoire de France est avant tout centré sur notre pays, si tant est qu’il existe bien une France, sur notre peuple, là encore en cherchant à comprendre ce qu’est un Français… Bref, il ne faut pas s’arrêter à l’Histoire de France mais s’en servir pour aller plus loin…

Voilà donc une belle lecture estivale qui en appellera beaucoup d’autres mais comme l’été c’est fait pour lire cela ne devrait pas vous poser trop de problèmes… Occasion aussi de redire encore que j’apprécie particulièrement ces dictionnaires amoureux même si les miens seraient à chaque fois différents de ceux proposés. Mais c’est aussi ainsi que l’on évolue, que l’on réfléchit, que l’on s’enrichit par les livres, par la lecture, par les rencontres…

Enfin, pour les passionnés d’Histoire, je rappelle le livre magistral « Histoire mondiale de la France » construit et réalisé sous la direction de Patrick Boucheron et qui est maintenant disponible en collection Point-Histoire au Seuil.

Shelton
avatar 02/08/2021 @ 06:04:54
Samedi 31 juillet

L’été c’est fait pour lire et vous ne serez pas surpris de voir de nouveau dans ma liste estivale un cosy mystery comme je les aime ! En clair, voici un bon roman policier, sans violence excessive quoique accompagné d’un meurtre, avec une enquête menée par des professionnels mais en marge de la police criminelle habituelle… Ne bougez pas, je m’explique !

Commençons par les enquêteurs, Trudy Loveday et Clément Ryder. Trudy est l’une des premières femmes à avoir rejoint la police. Elle est affectée au poste d’Oxford et son supérieur ne comprend absolument pas pourquoi une femme a été intégrée dans la police. Pour lui c’est une ineptie, une erreur, un scandale ! Il tente par tous les moyens de la cantonner aux tâches administratives… Mais il a aussi dans les pattes un certain Clément Ryder, le coroner. En fait, il s’agit d’un ancien chirurgien et médecin légiste qui, se voyant atteint par une maladie de Parkinson, décide un recyclage comme coroner. Après tout les morts ne sont pas aussi sensibles que les vivants aux petits mouvements non maitrisés… Seulement, voilà, ce coroner est très exigeant, voit tout, pousse la police au travail dès le moindre doute… Alors, pour le chef de Trudy tout est simple. Quand l’affaire lui semble sans intérêt, il « prête » Trudy à Clément et, ainsi, il ne les a plus dans les pieds… Seulement Trudy et Clément constituent un beau duo d’enquêteurs, précis, intelligents, efficaces… ce qui l’agace prodigieusement !

Venons-en, si vous voulez bien me suivre, au crime lui-même, celui qui est au cœur de ce roman « Le secret de Briar’s Hall ». En octobre 1961, à l’occasion des fêtes pascales, une chasse à l’œuf est organisée au manoir de Briar’s Hall. C’est organisé pour l’ensemble des enfants du village mais cette séquence festive se termine dans le drame. Un enfant, Eddie, 11 ans, disparait et on retrouve son corps au fond d’un puits. Un accident tragique allez-vous penser mais notre ami Clément a des doutes…

Pour être tranquille, le chef détache Trudy et notre duo part en chasse de renseignements et ce ne sera pas si simple de trouver les fils de la vérité… Pourquoi aurait-on tué un enfant, d’ailleurs ? A-t-il vu quelque chose, entendu quelque chose ? Son amie en sait-elle plus qu’elle ne veut bien le dire ? Secret de famille, mensonges, espionnage, affaire de mœurs… Beaucoup de possibilités et surtout beaucoup de travail pour arriver à la vérité…

Parallèlement à l’enquête, Trudy constate que son ami Clément lui cache quelque chose et elle n’arrive pas à savoir de quoi il s’agit… Le lecteur, lui, depuis le départ de la série, sait bien la nature de la maladie de Clément mais pas Trudy qui se fait des films…

J’ai oublié de préciser, pour ceux qui ne connaissent pas la série, que nos deux amis ne sont pas des « petits » amis, que la différence d’âge est telle que Clément joue plutôt le père protecteur de Trudy. D’ailleurs, Trudy a une sorte de fiancé officiel, du moins aux yeux de ses parents…

Enfin, pour être complet, ce roman est le quatrième de la série, chaque opus peut être lu indépendamment des autres même si l’évolution des personnages est beaucoup plus compréhensible en les lisant dans l’ordre.

Quatre romans de cette nature… de quoi passer du bon temps de lecture sur la plage ou à l’ombre de son vieux chêne… et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 03/08/2021 @ 06:51:12
Dimanche 1er août

L’été c’est fait pour lire et en lisant un article sur la conscience animale, sujet d’actualité, j’ai eu envie de ressortir de la poussière un ouvrage d’Eugen Drewermann, « De l’immortalité des animaux », datant de 1992, comme quoi certains sujets ne sont pas si « neufs » que cela…

Alors commençons par le début, qui est Eugen Drewermann ? Il a commencé son parcours par être prêtre de l’Eglise catholique, puis il a été psychanalyste et écrivain avant de se faire suspendre de son statut ecclésial par Rome. Il faut dire qu’il est très critique envers le catholicisme et que certains de ses livres (par exemple « Fonctionnaires de Dieu ») ont plutôt eu un effet destructeur au moment de leurs sorties. On peut aussi citer de nombreux ouvrages qui se donnent comme mission de donner une sorte d’explication humaine, profonde et très forte des grands contes, ceux des frères Grimm en particulier. Enfin, après avoir quitté définitivement la fréquentation de l’église, il s’est rapproché du Dalaï-lama et d’autres formes de spiritualité… Aujourd’hui, il vit paisiblement loin de tout conflit intellectuel et il a plus de 80 ans…

Quand il a écrit cet ouvrage sur les animaux, peu ont perçu qu’il soulevait là une question capitale. En effet, dans les monothéismes, on peut affirmer que chaque être humain a une valeur réelle et même infinie. Cette valeur repose sur l’existence d’une âme immortelle qui porte cet être vivant au-delà de son existence, de sa mort, de sa petite vie terrestre… Les monothéismes promettent de plus à cet être humain un Paradis infini en compagnie du créateur… Et c’est partant de là que l’être humain a construit une sorte de hiérarchie qui lui donne le droit de chasser, tuer, manger les animaux. En poursuivant le raisonnement, il s’arroge le droit de condamner ces animaux à la prison à vie (on dit élevage et abattage) et même de s’en servir pour expérimenter des médicaments, des vaccins, des produits cosmétiques…

En 1992, Eugen Drewermann ne combat pas au nom des vegan ou autres végétariens, il veut simplement lancer une véritable réflexion sur la vie des animaux. Dieu (vous lui sonnez le nom que vous voulez, cela ne change pas grand-chose) a créé le monde et ses habitants. Les chrétiens le disent plein et même débordant d’amour. A-t-il voulu que l’on maltraite les animaux ? Réfléchir sur le sort réservé aux animaux, c’est reconsidérer la place importante mais finalement très courte à l’échelle de l’existence du monde, de l’homme sur cette planète, de l’homme dans le la vie en général, de l’homme hôte de la nature… C’est aussi avoir une vision et conscience de notre environnement dans sa globalité (car la vie se prolonge avec le monde végétal)… Eugen Drewermann nous invite à revoir cela sans tabou pour percevoir le " souffle divin " éternel qui donne vie à tous les êtres !

Chacun, face à ce texte fort, va réagir. Certains n’entendront rien et continueront leur chemin… D’autres, prendront conscience des enjeux et décideront de ne pas aller au bout d’une société matérialiste sans respect pour les animaux. Ils réfléchiront à la place de la viande, de l’élevage, des expérimentations sur les animaux… Il y en aura qui vont changer leur mode d’éducation des enfants quand il s’agira des animaux car malheureusement on voit encore trop d’actes qui relèvent de la bêtise, de la cruauté et même pire… Enfin, les plus extrêmes iront très loin mais ce n’est pas certain que ce soit l’objectif de Drewermann. Pour l’avoir lu et rencontré plusieurs fois, je pense qu’il veut surtout que nous arrêtions de nous comporter sans jamais réfléchir plus loin que le bout de notre nez…

Depuis, il a prolongé sa réflexion sur l’écologie avec « Ecologie et spiritualité » en 2006. Je sais que les catholiques le rejettent car hérétique, que les « anti-religions » le trouvent trop chrétien… mais je dois avouer que j’aime beaucoup lire et réfléchir en sa compagnie… Il ose pousser les raisonnements au-delà des habitudes et c’est bon !

Alors, si vous avez envie de vous faire déstabiliser, c’est le moment et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 04/08/2021 @ 07:49:16
Lundi 2 août

L’été c’est fait pour lire et il est fascinant de constater qu’à côté des romans et des livres portés par l’actualité, la saisonnalité et les modes, il y a un lot d’ouvrages, généralement rangés bien sagement dans les contes, les livres patrimoniaux ou traditionnels, qui racontent des histoires qui sont connus à travers toute la planète, tous les peuples, toutes les cultures… C’est un de ces contes dont je voudrais vous parler aujourd’hui, « La Belle et la Bête ».

Vous connaissez tous l’histoire, au moins dans ces grandes lignes et donc je ne vais faire qu’un petit rappel… Tout commence avec un homme qui est condamné à mort pour une pacotille, avoir cueilli une rose sur le domaine d’un terrible propriétaire, un monstre inhumain rejeté de tous, la Bête. La fille de l’homme, Belle, se sacrifie pour sauver son père. Commence alors une étrange affaire sentimentale avec une Bête qui tolère Belle dans sa demeure… et vous connaissez la suite !

Ce conte a été l’objet d’une multitude d’adaptations au cinéma, en dessin animé, en bande dessinée, en roman… Et au top, on se souviendra du travail de Jean Cocteau pour le cinéma (1946 avec un extraordinaire Jean Marais). Les plus jeunes croiront peut-être que tout cela fut l’invention des studios Walt Disney (1991) alors que la première version connue de ce conte est du II° siècle après Jésus-Christ… Depuis, de très nombreux auteurs et artistes ont cherché à s’emparer du mythe (c’en est bien un) pour proposer ce qui devient leur histoire…

Il y a quelques années, à l’occasion d’un festival international de la bande dessinée à Angoulême, j’avais eu l’occasion de rencontrer Looky et Dem, deux des auteurs d’un album Blanche Neige que j’avais particulièrement apprécié. Pour ce conte, je connais deux adaptations en bande dessinée de qualité et je pense que l’on pourrait très bien en faire une lecture estivale… Et, si le temps se couvre, il sera toujours temps de regarder le film de Jean Cocteau !

Il y a, d’abord, la version d’un certain Patrick Sobral, dont le graphisme très manga donne l’illusion d’une bande dessinée pour enfant et ce n’est pas le cas. Sa version très noire est en fait une très belle appropriation et même si sa bédé n’a eu aucun succès, je persiste, c’était un très bel album !

Puis il y a cette version de Maxe L’Hermenier, Looky et Dem, un travail majestueux en deux albums. Ici, indiscutablement, on reconnait bien l’histoire. Il s’agit d’un travail équilibré et parfaitement réalisé, doté d’une narration graphique de grande qualité, je crois que nous avons là la preuve que les contes restent vivants tant qu’ils sont repris, adaptés, déformés, malaxés, détournés, modernisés… La vie c’est le mouvement et le changement, l’adaptation c’est l’appropriation, l’appropriation c’est obligatoirement « autre chose » et il ne faut pas s’en plaindre, bien au contraire, il faut pleinement en profiter !!!

Alors, qui a raison, quelle version est la meilleure, la plus véridique ? Non, les questions ne doivent pas être posées ainsi ! Il faut juste se demander quelle version vous a le plus touché, vous et seulement vous. Le reste n’a pas d’importance ! Il est normal que certains préfèrent la version la plus ancienne traduite du latin tandis que d’autres seront enchantés pour le graphisme de Looky et Dem ou bouleversés par la version terriblement inhumaine et cruelle de Patrick Sobral. C’est cette diversité de réception qui fait la richesse des grands mythes de l’humanité…

On ne peut donc que remercier Jean Cocteau, Patrick Sobral, L’Hermenier, Looky et Dem (et même Walt Disney si vous le souhaitez) d’avoir mis tout leur talent au service de cette histoire et il est peut-être temps, cet été, puisque l’été c’est fait pour lire, de lire ou relire « La Belle et la Bête », dans la version que vous voudrez…

Et donc, bonne lecture à toutes et tous !

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