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Ettore Majorana a, au cours de sa courte vie, élucidé une partie du mystère de la matière noire avant même qu’on ait la certitude de son existence.
Les astrophysiciens s’interrogent depuis des années sur ce qu’ils appellent la matière noire, une matière invisible, dix fois plus abondante dans l’univers que la matière ordinaire et dont on mesure l’intensité à son pouvoir de dévier la lumière.
Maintenant qu’on a la confirmation que cette matière noire existe on se demande de quoi elle est constituée et on en revient aux théories de Majorana qui avait prévu qu’il existait des particules radicalement nouvelles qui étaient à charge nulle identique à sa propre antiparticule. On les appelle les « particules de Majorana ». Majorana aurait donc donné une explication de la matière noire trente ans avant qu’on ait la confirmation de son existence.
Les astrophysiciens s’interrogent depuis des années sur ce qu’ils appellent la matière noire, une matière invisible, dix fois plus abondante dans l’univers que la matière ordinaire et dont on mesure l’intensité à son pouvoir de dévier la lumière.
Maintenant qu’on a la confirmation que cette matière noire existe on se demande de quoi elle est constituée et on en revient aux théories de Majorana qui avait prévu qu’il existait des particules radicalement nouvelles qui étaient à charge nulle identique à sa propre antiparticule. On les appelle les « particules de Majorana ». Majorana aurait donc donné une explication de la matière noire trente ans avant qu’on ait la confirmation de son existence.
Si la preuve de l’existence des particules de Majorana était un jour établie, son annonce provoquerait un big-bang, non pas dans l’univers, mais dans la physique elle-même ; ces particules ouvriraient la voie à une « nouvelle physique » qui, entr’autres, permettrait de résoudre ce lancinant problème de la prédominance de la matière sur l’antimatière.
En gros, au départ de l’univers, chaque élément de la matière aurait eu son élément d’antimatière ; chaque particule aurait eu son antiparticule symétrique et de même force ; or aujourd’hui on constate que l’antimatière n’existe pratiquement plus dans l’univers. En fait, elle n’existe que dans certains laboratoires où elle est fabriquée par des physiciens à des fins scientifiques. La création de la matière, que nous connaissons et dont nous sommes constitués, aurait été un infime déséquilibre, de l’ordre de un pour un milliards, qui aurait favorisé cet excédent de matière par rapport à son antimatière.
En gros, au départ de l’univers, chaque élément de la matière aurait eu son élément d’antimatière ; chaque particule aurait eu son antiparticule symétrique et de même force ; or aujourd’hui on constate que l’antimatière n’existe pratiquement plus dans l’univers. En fait, elle n’existe que dans certains laboratoires où elle est fabriquée par des physiciens à des fins scientifiques. La création de la matière, que nous connaissons et dont nous sommes constitués, aurait été un infime déséquilibre, de l’ordre de un pour un milliards, qui aurait favorisé cet excédent de matière par rapport à son antimatière.
(...) Majorana qui avait prévu qu’il existait des particules radicalement nouvelles qui étaient à charge nulle identique à sa propre antiparticule. On les appelle les particules de Majorana. Majorana aurait donc donné une explication de la matière noire trente ans avant qu’on ait la confirmation de son existence.
SJB : les particules de charge nulle identique à leur propre antiparticule sont connues et courantes...puisque c'est le cas du photon ! Et ca ne donne aucune indication sur ce qu'est la matière noire !
Leonardo Sciascia s'est aussi intéressé au personnage :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28139
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28139
Leonardo Sciascia s'est aussi intéressé au personnage :Çà alors, Radetsky, j’avais oublié ta critique sur Majorana et la critique éclair de Debezed qui a suivi.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28139
Il faut dire que ça remonte à dix ans ! Je suppose qu’il raconte à peu près la même chose qu’Étienne Klein.
(@Eric
SJB : les particules de charge nulle identique à leur propre antiparticule sont connues et courantes...puisque c'est le cas du photon !
La particule de Majorana n’est pas le photon.
On a pas encore prouvé à l’heure actuelle la réalité de son existence.
Mais on pense que si elle existait elle pourrait donner une explication plausible de la matière noire. (« on » ce n’est pa moi, hein ! c’est les savants…)
La thèse sur la disparition de l’antimatière avait été proposée en 1967 par le Russe Andrei Sakharov, célèbre prix Nobel de la Paix de 1975. Selon lui, il y aurait eu à l’origine de l’univers une annihilation de l’antimatière par la matière au cours de laquelle pratiquement toute la matière aurait aussi disparu. N’aurait subsisté que cet infime excédent de matière, de l’ordre d’un pour un milliard, qui serait la matière existante aujourd’hui.
Cette théorie n’a jamais été démontrée mais si on arrivait à prouver l’existence des particules de Majorana, on aurait, un demi-siècle plus tard, une explication absolument plausible de la théorie de Sakharov et une explication du big-bang – qui, rappelons-le en passant, est une découverte de l’immense savant et chanoine belge, Georges Lemaître (1894-1966), professeur d’université et « Tournesol » pour ses étudiants.
Cette théorie n’a jamais été démontrée mais si on arrivait à prouver l’existence des particules de Majorana, on aurait, un demi-siècle plus tard, une explication absolument plausible de la théorie de Sakharov et une explication du big-bang – qui, rappelons-le en passant, est une découverte de l’immense savant et chanoine belge, Georges Lemaître (1894-1966), professeur d’université et « Tournesol » pour ses étudiants.
La disparition de Ettore Majorana en 1938 n’a jamais été élucidée. A l’époque on a évidemment parlé d’un suicide mais, la dernière fois qu’on a vu Majorana il était à bord d’un bateau au large de Naples et l’auteur du livre a établi qu’il était pratiquement impossible qu’il se soit jeté à l’eau sans qu’on ne le voit. Pour ajouter à la confusion, quelques semaines plus tard un de ses amis écrivait : « les nouvelles au sujet de Ettore m’ont fait grand plaisir. On peut s’estimer heureux, son sort est moins tragique que ce que nous avions pensé ».
D’après des documents découverts dans sa famille, il aimait trop la vie et la science pour se décider à quitter ce monde. Il avait envisagé, à une certaine période de sa vie, d’entrer chez les Jésuites mais, pour toutes sortes de raisons, ça n’avait pas marché. Encore aujourd’hui, ses descendants sont persuadés qu’il s’était retiré dans la solitude d’un monastère pour y terminer sa vie en méditation et en prière. C’est très possible et on voudrait le croire, parce que, comme beaucoup de scientifiques, Majorana était un solitaire et un mystique.
D’après des documents découverts dans sa famille, il aimait trop la vie et la science pour se décider à quitter ce monde. Il avait envisagé, à une certaine période de sa vie, d’entrer chez les Jésuites mais, pour toutes sortes de raisons, ça n’avait pas marché. Encore aujourd’hui, ses descendants sont persuadés qu’il s’était retiré dans la solitude d’un monastère pour y terminer sa vie en méditation et en prière. C’est très possible et on voudrait le croire, parce que, comme beaucoup de scientifiques, Majorana était un solitaire et un mystique.
Au cours de sa brève existence Majorana ne s’était pas fait que des amis. Déjà tout jeune il irritait ses professeurs parce qu’il trouvait les réponses aux questions avant même qu’elles ne soient entièrement posées. Souvent il soufflait à son voisin : le prof se goure, la bonne réponse c’est ça. Mais ses condisciples l’aimaient bien parce à l’examen on pouvait lui demander : Ettore, tu peux me dire le logarithme de 1802 ? et le produit de la racine carrée de 1958 par le cube de 137, ça fait combien ? l’exponentielle de 2,36 c’est quoi ? Ettore donnait la réponse en quelques secondes.
Il s’est dégoûté des études universitaires parce qu’il estimait qu’on n’y enseignait que des fadaises. Quand les Curie ont fait connaître leurs découvertes, ils en avaient tiré des conclusions et quand Majorana les a entendues il s’est écrié : les crétins, ils n’ont rien compris. Il avait raison avant tout le monde, les conclusions tirées des expériences des Curie étaient fausses.
Parfois, à la demande de ses amis, il acceptait de publier quelque chose et, le plus souvent, c’était des corrections à des articles publiés par les grands maîtres de l’époque dans de prestigieuses revues scientifiques, ce qui lui valait, évidemment, des inimitiés féroces. Ses théories étaient tellement révolutionnaires qu’elles irritaient la plupart des scientifiques de l’époque parce qu’ils ne les comprenaient pas. On a seulement commencé à les comprendre dans les années soixante, trente ans après leurs énoncés ; et encore aujourd’hui, certaines de ses découvertes sont considérées comme des énigmes qu’on n’arrive pas à démontrer.
Il s’est dégoûté des études universitaires parce qu’il estimait qu’on n’y enseignait que des fadaises. Quand les Curie ont fait connaître leurs découvertes, ils en avaient tiré des conclusions et quand Majorana les a entendues il s’est écrié : les crétins, ils n’ont rien compris. Il avait raison avant tout le monde, les conclusions tirées des expériences des Curie étaient fausses.
Parfois, à la demande de ses amis, il acceptait de publier quelque chose et, le plus souvent, c’était des corrections à des articles publiés par les grands maîtres de l’époque dans de prestigieuses revues scientifiques, ce qui lui valait, évidemment, des inimitiés féroces. Ses théories étaient tellement révolutionnaires qu’elles irritaient la plupart des scientifiques de l’époque parce qu’ils ne les comprenaient pas. On a seulement commencé à les comprendre dans les années soixante, trente ans après leurs énoncés ; et encore aujourd’hui, certaines de ses découvertes sont considérées comme des énigmes qu’on n’arrive pas à démontrer.
Ce grand savant était d’une modestie excessive et d’une timidité maladive. Sa modestie l’empêchait de publier ses théories et sa timidité l’empêchait de parler en public. Il n’y avait que quelques initiés qui avaient le droit de participer à ses recherches. Plus tard, il a quand-même accepté d’enseigner dans une université à Naples mais ses cours étaient si compliqués que seulement cinq étudiants les ont suivis jusqu’au bout.
Parmi ces cinq étudiants il y avait une jeune fille ravissante – la chronique nous dit qu’elle ressemblait à Rita Hayworth – et elle nourrissait pour le maître de très vifs sentiments. Ettore Majorana était bel homme et aurait fait un beau parti mais sa passion pour les secrets du monde accaparait toute son attention. Comme le raconte Victor Hugo dans son poème « je ne songeais pas à Rose », Majorana a disparu avant de s’apercevoir que la fille était belle.
Mais avant de disparaître Dieu sait où, il avait, malgré sa timidité, osé surprendre la jolie fille à la bibliothèque et lui avait offert un coffret rempli de l’entièreté de ses recherches et découvertes. Il y avait aussi une étude sur l’électro-dynamique quantique qu’il avait préparée en vue d’un congrès qui devait se tenir en Russie. Peut-être avait-il demandé à la jeune-fille d’y présenter son étude à sa place ? Peut-être aussi qu’il l’avait mise au courant de sa prochaine disparition ? Elle a emporté son secret dans la tombe, et on ne le saura jamais.
Parmi ces cinq étudiants il y avait une jeune fille ravissante – la chronique nous dit qu’elle ressemblait à Rita Hayworth – et elle nourrissait pour le maître de très vifs sentiments. Ettore Majorana était bel homme et aurait fait un beau parti mais sa passion pour les secrets du monde accaparait toute son attention. Comme le raconte Victor Hugo dans son poème « je ne songeais pas à Rose », Majorana a disparu avant de s’apercevoir que la fille était belle.
Mais avant de disparaître Dieu sait où, il avait, malgré sa timidité, osé surprendre la jolie fille à la bibliothèque et lui avait offert un coffret rempli de l’entièreté de ses recherches et découvertes. Il y avait aussi une étude sur l’électro-dynamique quantique qu’il avait préparée en vue d’un congrès qui devait se tenir en Russie. Peut-être avait-il demandé à la jeune-fille d’y présenter son étude à sa place ? Peut-être aussi qu’il l’avait mise au courant de sa prochaine disparition ? Elle a emporté son secret dans la tombe, et on ne le saura jamais.
Merci de ce partage. Ce personnage m'a l'air passionnant. J'avais déjà croisé son nom, jadis, au milieu d'autres, tout aussi illustres. Si j'avais plus de temps j'approfondirai avec joie ma compréhension de la physique quantique.
Vraiment super intéressant et ça fait plaisir de constater l'enthousiasme qu'il a suscité !:-)
C'est bien de cette façon que je conçois et apprécie les liens liés aux critiques . Merci
Et en mettant de côté toutes les idées qui nous séparent permets moi de te montrer mon admiration pour ton intérêt et ta passion pour tout ce qui traite de la connaissance des choses...:-)
C'est bien de cette façon que je conçois et apprécie les liens liés aux critiques . Merci
Et en mettant de côté toutes les idées qui nous séparent permets moi de te montrer mon admiration pour ton intérêt et ta passion pour tout ce qui traite de la connaissance des choses...:-)
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