Magicite
avatar 19/09/2018 @ 22:11:01
Dom Juan de Quichotte-Bovary à la poursuite de Mobibique

CHAPITRE I

Les cités encombrées d’habitants dans des masures, immeubles de béton ternes et gris, recèlent parfois dans leurs multitude des gens d’espèces singulières. En bordure de Troie dans la cour entres les HLM vit la petite Hélène qui y zone avec ses 4 copines. Vestales de peu de foi elles sont parées d’habits printaniers, vêts à hâter l’été. Mal leur en prit, quoique que ce fut fréquent et qu’elles le sussent ce genre d’apprêts est leste à activer d’inopportuns importuns. Ce fut de ces étranges gens qui vinrent ce jour à croiser leur peu philosophique péripatétisme.
Deux hommes des plus curieux. Si l’un paraît fantasque l’autre n’en a l’air que plus saugrenu. Remarquable originaux, anormaux particuliers qui de tout temps à leur vue on les eut dit drôles. Leur noms presque autant excentriques que leurs apparences fait montre de tempéraments portés à la divagation.
Grand piquet flanqué de membres disproportionnés le maître de sa troupe de deux est le dénommé Don Juan de Quichotte-Bovary. Son visage mat et buriné trahit un âge mûr que son esprit dément démentit pourtant.
Plus courtaud, grassouillet et rondelet comme une oie gavée son acolyte s’appelle Sancho Sganarelle. Tour à tour page, écuyer, domestique, voire premier second. Il paraît quelques brins moins lunaire que l’autre. Brins le lucidité insignifiants dans des vastes prairies de chapeaux travaillant sans répits. Leur habits aussi impensables écrivent leurs caractères au feutre épais pour peu qu’une ardoise soit assez grande pour avoir la place d’accueillir une pointe démesurée recopiant l’intégralité des œuvres de la Pléiade en lettres géantes.


Je marche en plus petites enjambées, suis son maître et me tient souvent un peu en deçà des pas de mon bon seigneur. Je le connaît assez pour savoir qu’il ne peut rester de pierre en voyant quelques donzelles. Je devine même à force d’habitude ses rouages hétéroclites s’organiser en festin de chair dans la tête. Je passe mes pouces sous l’échancrure de mon pourpoint de cuir, prêt à regarder la parade à venir en loyal serviteur. Même si elles ont l’air de taspé je ne peut juger comme un gentilhomme le fait, et ce Don là à un don bien particulier pour juger. Déjà il s’ébroue comme un jeune étalon. Je tends les bras perpendiculairement machinalement tandis qu’il retire son demi-manteau et son chapeau pour me les y déposer. Une veste de skaï aux coloris altérés par plus d’années de soleil que de lavages. D’un orange de cuir plastique les teintes prises varies entre l’ocre orangé, le mauve et un rouge brun indéfinissable. Des lignes de franges autrefois droites sont nettement bouclées et repliées inégalement. Souvent j’ai pensé qu’un être de ma condition ne pourrait porter pareil habillement; à cela, telle noble prestance on reconnaît un grand seigneur, l’essence clinquante du chevalier.


Nous lissons la moustache, humant la légère odeur de camphre et de girofle de ma cire parfumée tandis que mon sourire impertinent s’étire comme un chat. Miaou ! Olé ! Ces belles capucines devant leur couvent nous allons leur montrer un autre amant que leur tout puissant, un plus aimant. Nous entrouvrons plus les lèvres en m’avançant suivit par mon fidèle Sganarelle, comme ça et elles peuvent admirer mes chicots patinés comme du vieil or !
Mon marcel en cuir laisse dépasser mes longs bras noueux et musclés, pour de si belles et innocentes oiselles il n’y a que l’amour courtois qui prévaut. Avant d’être à bout portant nous les sentons déjà glousser comme des poulettes de basse-cour à la ronde du coq. Ce sont maintenant mes bras que j’agite nonchalant en contractant les galbes de mes muscles. Elle s’agitent ne sachant cacher leur émois qu’à leur pieuses retraites elles ne peuvent imaginer.


Le clodo pouilleux s’approche d’elles «Kés-kil croit le clodo» dit l’une d’elle. «il veut faire la mancha dans les quartiers ?» termine-t-elle. Au début toutes lol, mdr. Mais là il fait presque flipper le pépé, à les tema en s’avançant.


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** dans les prochains chapitres:
* la rencontre avec Dulcinée, peut-être la description du chapeau, "Elles s'enfuirent 5 filles , par ce prompt renfort nous revîntes cessants." , Ésope affabulé, la baleine blanche intergalactique, policier son éréthisme par métapsychique et autres joyeusetés
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Magicite
avatar 20/09/2018 @ 16:58:43
argll fllbleuuh que de fôtes d'or to graphes... voilà la version corrigée 0.1 pas loin d'être un truc final... hé bon pour épistolaire non pas vraiment ... c'est épisodique bientôt qu'il fallait dire...


CHAPITRE I
QUI TRAITE DE LA QUALITÉ ET DES OCCUPATIONS DU FAMEUX HIDALGO DON JUAN QUICHOTTE - BOVARY

Les cités encombrées d’habitants dans des masures, barres d’immeubles de béton terne et gris, recèlent parfois dans leurs multitude des gens d’espèces singulières. En bordure de Troie dans la cour entres les HLM vit la petite Hélène qui y zone avec ses 4 copines. Vestales de peu de foi elles sont parées d’habits printaniers, vêts à hâter l’été. Mal leur en prit, quoique que ce fut fréquent et qu’elles le sussent ce genre d’apprêts est leste à activer d’inopportuns importuns. Ce fut de ces étranges gens qui vinrent ce jour à croiser leur peu philosophique péripatétisme.
Deux hommes des plus curieux. Si l’un paraît fantasque l’autre n’en a l’air que plus saugrenu. Remarquable originaux, anormaux particuliers qui de tout temps à leur vue on les eut dit drôles. Leur noms presque autant excentriques que leurs apparences fait montre de tempéraments portés à la divagation. Grand piquet flanqué de membres disproportionnés le maître de sa troupe de deux est le dénommé Don Juan de Quichotte-Bovary. Son visage mat et buriné trahit un âge mûr que son esprit dément démentit pourtant. Plus courtaud, grassouillet et rondelet comme une oie gavée son acolyte s’appelle Sancho Sganarelle. Tour à tour page, écuyer, domestique, voire premier second. Il paraît quelques brins moins lunaire que l’autre. Brins de lucidité insignifiants dans des vastes prairies de chapeaux travaillant sans répit. Leur habits aussi impensables écrivent leurs caractères au feutre épais où à la craie grasse pour peu qu’une ardoise soit assez grande pour avoir la place d’accueillir une pointe démesurée recopiant l’intégralité des œuvres de la Pléiade en lettres géantes.

Je marche en plus petites enjambées, suis mon maître et me tient souvent un peu en deçà des pas de mon bon seigneur. Je le connais assez pour savoir qu’il ne peut rester pierre en voyant quelques donzelles. Je devine même à force d’habitude ses rouages hétéroclites s’organiser en festin de chair dans la tête. Je passe mes pouces sous l’échancrure de mon pourpoint de cuir, prêt à regarder la parade à venir en loyal serviteur. Même si elles ont l’air de taspé je ne peut juger comme un gentilhomme le fait, et ce Don là à un don bien particulier pour juger. Déjà il s’ébroue comme un jeune étalon. Je tends les bras perpendiculairement machinalement tandis qu’il retire son demi-manteau et son chapeau pour me les y déposer. Une veste de skaï aux coloris altérés par plus d’années de soleil que de lavages. D’un orange de cuir plastique les teintes prises varient entre l’ocre orangé, le mauve et un rouge brun indéfinissable. Des lignes de franges autrefois droites sont nettement bouclées et repliées inégalement. Souvent j’ai pensé qu’un manant de ma condition ne pourrait porter pareil habillement; à cela, telle noble prestance on reconnaît un grand seigneur, l’essence plombé du chevalier adepte de libertinage.

Nous lissons la moustache, humant la légère odeur de camphre et de girofle de la cire à polir parfumée tandis qu’un sourire impertinent s’étire comme un chat. Miaou! Olé ! Ces belles capucines devant leur couvent nous allons leur montrer un autre amant que leur tout puissant, un plus aimant. Nous entrouvrons plus les lèvres en avançant suivi par mon fidèle Sganarelle, comme ça elles peuvent admirer mes chicots patinés comme du vieil or !
Mon marcel tanné en peau de buffle bordeaux laisse dépasser mes longs bras noueux et musclés, pour de si belles et innocentes oiselles il n’y a que l’amour courtois qui prévaut. Avant d’être à bout portant nous les sentons déjà glousser comme des poulettes de basse-cour à la ronde du coq. Ce sont maintenant mes bras que j’agite nonchalant en faisant saillir mes muscles galbés. Elles s’agitent ne sachant cacher leurs émois qu’à leur pieuses retraites elles ne peuvent imaginer.

Le boloss pouilleux s’approche d’elles «Kés-kil croit le clodo» dit l’une d’elle. «il veut faire la mancha dans les quartiers ?» termine-t-elle. Au début toutes lol, mdr. Mais là il fait presque flipper le pépé, à les tema en s’avançant dans leur direction.

Magicite
avatar 20/09/2018 @ 17:00:12
Prochainement:

ACTE II Scène 7
L’AMOUR COURTOIS AU THÉÂTRE DE RUE POUR LA SAINTE INFANTE DE NOTRE BON CHEVALIER ET CYRANO ANTONOMASE SOUFFLÉE AVEC DU MONDE AU BALCON

SpaceCadet
avatar 21/09/2018 @ 04:20:30
Bonjour Magicite. Ca fait plaisir de te lire et de voir que tu joue toujours de la 'plume' à tes heures. En général, je lis mais je ne commente pas les textes qui sont publiés dans 'Vos écrits', cela étant, comme il serait dommage que ce premier volet d'un récit qui me semble joliment tourné passe inaperçu... je viens donc te saluer... (En effet, la seconde version se lit mieux que la première). Bonne continuation!

Magicite
avatar 21/09/2018 @ 07:05:57
salut SpaceCadet,
merci de ton commentaire. Je n'écrivais plus grand chose depuis un moment à part des chansons pour des potes. En fait je me suis donné un ultimatum pour finir mon roman que j'ai commencé il y a bien longtemps et comme je bloquais ça m'a un peu blasé. Enfin il me reste un peu moins de 2 ans pour terminer et j'ai grosso modo tout le plan.
Je suis vraiment pas bon en conjugaison et j'écris parfois en écriture semi-automatique et semi-somnambulique, du coup ça me prends beaucoup de temps pour corriger et virer les coquilles. Genre avec site de conjugaison(plus rapide que Bescherelle) je m’arrête sur chaque verbe ou doit chercher dans quel cas utiliser certains temps. Je ne peut que m'améliorer(j'ai de la marge) à la longue.

Comme j'ai 3 autres chapitres préparés je poste le 2 qui devrait être assez épuré de fautes. J'espère qu'il plaise à ceux qui ont la sympathie d'y passer un peu de temps, aussi qu'il surprenne. Changement de style comme le titre laisse suggéré.

Magicite
avatar 21/09/2018 @ 07:11:20
ACTE II Scène 7
L’AMOUR COURTOIS AU THÉÂTRE DE RUE POUR LA SAINTE INFANTE DE NOTRE BON CHEVALIER ET CYRANO ANTONOMASE SOUFFLÉE AVEC DU MONDE AU BALCON

Sancho Sganarelle effacé en serviteur dévoué se tient en retrait, laissant libre champ à Don Juan Quichotte faire ses blandices. Après un langage corporel qui eut fait honneur à une armée de moulins géants un jour d’ouragan l’auto-proclamé chevalier picaresque se fend d’un entrechat destiné à botter au cœur. Toutes reculent sauf une des demoiselles.

_«T’est qui toi?»
_«Moi.»
In petto Sancho placé derrière le dos de son seigneur de séducteur bouge déjà les lèvres sachant en chorus le baratin du libertin qui reprend alors.
«El ingenioso hidalgo … qui veut vous parler au nom de la majesté dans les cieux du reflet de vos yeux...» ponctué d’une grimace à désarmer un piège à ours puis reprenant « ...Don Ruan de Quijotte qui mendie vôtre grâce.»
Elle serrant soudainement sa taille pourtant fine, au passage obturant un peu mieux la fenêtre de son balcon.
_ «Non tu jactes trop mal Nachave toi, va faire la cheum ailleurs !»
_ « Vous ne m’aimez pas … quand … j’aime jusqu’à l’ombre de vos pas!»
Trois pouffent, l’une cherche à relier le début à la fin de la phrase avant de baver un filet de salive dénué d’expression.
Des murmures suivent. Le Don est subjugué, incapable de faire autre chose que fixer le visage devant lui, même de penser. Sganarelle lui entend distinctement les mots ’’fou’’ , ’’taré’’ , ‘je savait que c’est un clodo’’ et d’autres qu’il ne sied point de répéter surtout venant de jeunes dames.
Elle rétorque, troublée moins que méprisante.
_«Voilà qu’il veut m’embrouil’ la teuté»
_ «Quel est le nom de la grandeur qui dispose de moi à son aise? »
L’une de ses copines la poussant des deux mains vers le galantin énonce égrillarde:
_« Satine, princesse des pipes du ciné» avant que la nominée lui lance un avant bras théâtralement, en simulacre de la griffer.
_« Royale Dulcinée quel beau nom, le monde va s’éblouir de nos antonomases, fera des récits, des films toujours admirés.»
Une autre se mettant au côté libre de l’élue princesse s’esclaffe en la poussant à son tour.
_« Comme c’est trop sale! »
_« Qui peut douter que des temps présents à l’avenir mes exploits ne fussent contés dans les infos télévisés et l’Internet à forfait illimité, qu’un sage éditorialiste ne chronique* la gloire de mes faits, que ma bravoure puisse faillir à vite jaillir...».
Esbaudies, gaies et riantes les 4 copines en se pressant dans le dos de la cible des mots de Don Juan Quichotte, l’empêchent aussi de reculer pendant la tirade.
«… et jamais je ne manque d’égards et des hommages virils les plus précipités à la Sainte infante d’Haypip Dulcinée la radieuse qui fait pâlir les blanches plumes des cygnes et l’aube couleur de la Castille par sa beauté. »
Faisant un pas en retrait, à la grande joie de toutes dont surtout l’intéressée ne l’étant pas vraiment, pour se tourner vers son laquais.
«Donne moi mes effets.», d’un geste rapide il reprends la veste que j’eus tenu.

Avec emphase il jette au travers le trottoir sur des nappes d’eau stagnantes du caniveau et les restes d’immondices traînantes à terre, au devant des pieds de Sainte Satine son court paletot.
« Très chère amie ainsi vous pouvez marcher tel l’ange que vous êtes sans jamais que vos pieds ne touche l’inférieure terre souillée qui ne mérite pas votre émouvante présence.»

Le maître a repris son veston si remarquable pour l’étaler dans la saleté par terre. Certes il faut être une grande âme pour ainsi vouloir impressionner une fille populacière. Il y voit à présent Dulcinée un rejeton de la haute.
Avant que je puisse me demander, ou bien quiconque assistant à cette scène insolite, ce qui peut suivre aux paroles de cet instant une grosse voiture de sport, précédée par le son des basses grondantes son volume à fond d’un hip-hop agressif, déboule d’un bout de la rue. Le moteur bruissant un tonnerre de décibels comparable au niveau de la sono installée dans l’habitacle.
Tournant vite talons elles s’éloignèrent négligemment bien que hâtivement. Partirent cinq filles, par ce prompt renfort nous revîntes cessants tout palabre surfait pour les typiques usages du Don au bitume de la rue dans toute sa non splendeur fabulé. Où en fait il s’est arc-bouté vers le véhicule en mouvement le fixe pétrifié. Tel un Médée face aux regards de Méduse aux trois têtes. Tendu et raide comme la corde d’une arbalète prête à harponner son trait encoché.


*pas moi je ne suis pas sage et encore moins éditorialiste, ndla.

Magicite
avatar 22/09/2018 @ 15:29:48
Je prévois de finir en 5 ou 6 chapitres, j'ai presque tout écrit. Il faut que je remanie+corrige un peu l’épisode 3 et il pourra être publié. Enfin pas de suite pour vous faire poireauter(et mettre un délai rendra le truc moins indigeste, déjà que pour la suite ça commence à l'être :s ). Je peut quand même donner le titre en guise de teaser:

CHAPITRE III
OÙ UN CAPITAINE S’AVÈRE PLUS APTE À POURSUIVRE UNE BALEINE INTERGALACTIQUE EN MOBYLETTE QU’UN CHEVALIER DILETTANTE

Magicite
avatar 25/09/2018 @ 06:08:38


CHAPITRE III
OÙ UN CAPITAINE S’AVÈRE PLUS APTE À POURSUIVRE UNE BALEINE INTERGALACTIQUE EN MOBYLETTE QU’UN CHEVALIER DILETTANTE

Les cinq jeunes personnes en jupes réduites et hauts top, bien mode et achats récents de chez les boutiques du centre vile, s’éloignent le long du trottoir sans demander aucun reste.
Notre presque bon héros et son servant sont restés dans la rue devant le trottoir en face d’un hall d’immeuble. Sancho ne prends aucune décision. Il se contente de soutenir et filer son curieux compagnon.

Non que Sancho pensa pas correctement, souvent il est même de meilleur avis que son seigneur et ami; bien que celui-ci ne puisse s’en douter. C’est dans sa nature d’être l’ombre de son comparse. Autant que l’autre est le verso de leur duo le recto présente parfois une face plus complète , tout comme l’ombre l’ombre dépends de la hauteur du soleil. Pour notre bon chevalier, Don Juan Quichotte-Bovary et ses péripéties c’est le Zénith jusqu’à insolation.
Ce qu’il fixe avec ses yeux constamment hallucinés c’est le large véhicule blanc, jantes chromé à rainures spiralées et aileron profilé. Il ne manque que des lumières fluo sous le bas de caisse mais cela ne se fait plus chez les grands appréciateurs de bon goût que sont les fans de tuning paraît-il. Les feux et phares par contre témoignent de ce goût assuré et cette recherche de finesse par leur taille et forme ainsi que la profusion de lignes d’ampoules LED supplémentaires au couleurs qu’un arbre de Noël ne désapprouverait pas.

Nous l’entendons rugir, couvrir le bruit du vent dans les mers interstellaires. Dieu créa les grandes baleines. Celle ci à des nageoires brillantes, brasse l’univers dans sa course cyclopéenne. Sa queue monumentale laisse un sillage de fumée noire, auguste présage qui loin de me décourager m’offre le destin de célébrer ma renommée, d’établir mon héroïsme pour les générations futures et au-delà dans l’éternité. Voilà sans doute possible leur tyrannique reine.

Je ne sais pas vraiment ce qu’il fait. La voiture ambitieuse passe très près de nous étant en bordure de la chaussée. Sur le capot un large autocollant aux dessin d’une tête de bouc cornue. Les filles on dirait qu’il les a oubliées, presque à faire mentir ses noms. Elles se sont aventurées de petit pas précipités loin de mon maître, certes je n’en suis pas étonné depuis le temps que je le connais et les aventures que nous avons parcourues ensemble. Si je pouvais lui penser un défaut je trouve qu’il est parfois trop dans la nostalgie du temps glorieux des chevaliers. Tant qu’il ne se fera pas de ceux qui se disent identitaire et n’en ont aucune - à part celle de rejeter leur frustration dans le rejet des autres - ce ne sera jamais un méchant homme et je n’en penserais aucun mal. Ainsi mieux vaut que je me taise, voyons et suivons le dans ses réactions comme il se doit d’un bon serviteur.

Nous la voyons passer devant nous, dans sa folle avancée manquant de peu de nous emporter la jambe, son jet noir est énorme, pareil à une meule de blé. Je ramasse ma veste, l’époussette et m’en recouvre à nouveau. Chacun de ses mouvements lance des éclairs éblouissants. Quel souffle, quel tonnerre dans le bruit de ses déplacements bat de la queue comme un foc déchiré dans la tempête. Et si son trajet coupe ma route c’est la destinée qui nous appelle pour nous réaliser, audacieux tel que moi à qui aucun défi, aucun challenge ne donne d’effroi. Mais quel péril menace mes saines pensées? Effroi pour la vertueuse Dulcinée de sa gueule dévoreuse, approche la mort comme elle respire grande baleine céleste maudite.
La bête redoutable elle ralentie et s’approche de la princesse et ses suivantes. Que Dieu qui en a fait une fleur parmi les simples grossières, Dieu à qui je veux l’enlever pour mon service, qu’il me prenne en pitié et la sauve des périls!
Mais déjà un de ses yeux immenses toise ma belle princesse.
Hé Ho. Et Ah!
La voilà aspirée dans la bouche de la bête.
L’Éternel fit venir un grand poisson qui engloutit Jonas. Seule l’une de ses chambrières en réchappe et fuit lentement, certainement blessée et choquée, vers une station de métro. Trop tard pour les autres.
Et ce Léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots s’en repart dans l’espace galactique. Je la poursuivrais, la chasserait d’un bout à l’autre de l’univers, parcourant les océans spatiaux dans sa traîne destructrice à cette créature tatouée de l’image de la bique, cette baleine intergalactique, maudite! Bisque rage. Crotte de bique… Mobi...bique.

Je vis certaines des filles monter dans la voiture après avoir échangées quelque mots sur fond de rap vocodé. En me tournant vers le Don je vis son corps ondoyer de bas en haut. La rage et la douleur peintes sur la face alors que claquent les portières puis s’éloigne le véhicule. Impérieux matamore il semble sortir de songeries trop nobles et profondes pour que je les compris, il brandit le poing et hurle soudain:
«Ce jour-là, Yahvé châtiera de son épée dure, grande et forte. Léviathan, serpent fuyard, Léviathan, serpent tortueux; Et il tuera le dragon cosmique.»
Puis finissant sans qu’on sache si c’était sanglot ou hurlement, les yeux livides braqués en l’air:
«Laisse moi être ton épée, mon destin ton courroux vengeur et protecteur. Quand bien même les statues de commandeurs se dresseraient pour m’affronter et soutirer leur filles à ma vue, tous les jours.»
Il vint vers moi sans un mot de plus, heureusement aucun passant n’avait fait trop attention à nous, il m’arracha derechef son couvre-chef. Les citadins vaquent à leur occupation sans prêter attention à un excité de plus. Peu de gens vont et viennent dans l’avenue et les allées, d’autres sont groupés dans les replis des rues.
«La voilà qui prend son essor et s’envole vers les étoiles.». En guise d’étoiles et d’essor je ne voyait qu’une entrée de voie rapide au bout d’une courte montée, voie d’insertion rejoignant la route rapide. un panneau de circulation indique le la direction du lieu-dit‘’Constellations’’ à sept kilomètres.
«Il est temps de ne plus rester dans le passé, vite un esquif qui tienne les vents en furie de l’espace.».
De l’autre côté de la rue entre une placette enclosant une fontaine délabrée et ses bancs à demi rongés par l’usure ainsi et la rouille et nous il y a un parc à deux roues. Il se dirigea à grand pas vers l’endroit où sont garés plusieurs scooters et petites motos, de celles qui peuvent se loger dans les arceaux prévus pour ça. Après avoir essayé de bouger quelques-unes d’entre elles et commençant à attirer plus l’attention autour que par ses cris il me dit encore:
«Ma mission impérieuse m’oblige à réquisitionner ce vaisseau spatial, ainsi nous pouvons venger la fin tragique de Dulcinée. Destin je le sens c’est vers ma Némésis que je m’avance. Me suivras tu mon ami fidèle? ».
Sans écouter ma réponse muette il dégage enfin un des deux-roues du parking.

Une antique mobylette bleue flanquée de sacoches au cuir tellement vieux et râpé qu’il font figure de trouvaille archéologique. Aucun antivol ne la retiens car son propriétaire doit juger que personne ne veut voler un engin ayant autant peu la classe. Cependant les choses étaient autres et ce ne fut pas sans conséquence.
Il fixa sa casquette sur son crâne et et me toise le regard remplit de fierté. Son chapeau est une casquette de marin en laine d’un bleu d’encre profond. Le tissu est brodé au fil doré d’une ancre surmontant une étoile en métal vert-de-gris. Suffisant à mon maître pour qu’il se sache capitaine de navire spatial au long cours. Un groupe de très jeunes ados l’air pas vraiment sympathique sont sortis du couvert d’une cour d’immeuble et se dirigent vers nous rapidement.
Je pense: ‘’Appelez moi Ismaël.’’.
Alors que Don Juan Quichotte a enfourché la selle, je pousse personne et véhicule par le porte-bagages. Espérant fortement qu’elle démarre et que les nouvelles aventures vers lesquelles nous allons n’incluent pas une réunion trop chaleureuse avec plusieurs inconnus. La mobylette devait être à l’un d’eux et comme il courent vers nous en nous houspillant cela ne m’évoque rien de bon. Hélas que n’ai-je une pensée optimiste comme mon maître, je suis si souvent pessimisme face aux situations alors que lui à l’énergie a rester candide, de volter pour toutes les Cunégonde, Dulcinée, Elvire qu’il peut croiser.

Magicite
avatar 25/09/2018 @ 06:13:08
Parution du chapitre 3(sur 6) Prochainement:
CHAPITRE IV
LES PÉRÉGRINATIONS CONTINUES OÙ NOTRE HÉROS AFFRONTE UN CHEVALIER NOIR ET NE SUIT PAS LE CONSEIL DE SON VALET

Magicite
avatar 27/09/2018 @ 16:41:50
Cornegidouille ! j'ai laissé passé une moche faute Chapitre III , avant dernier paragraphe, Sancho pense et regarde vers le parking à scooter:

De l’autre côté de la rue entre une placette enclosant une fontaine délabrée et ses bancs à demi rongés par l’usure et la rouille et nous il y a un parc à deux roues.

" sans le ainsi" entre autre fautes(oubli de pluriel..) qui rend la phrase assez incompréhensible déjà que ...
La suite vers ce w-e.

Magicite
avatar 29/09/2018 @ 14:13:57
CHAPITRE IV
LES PÉRÉGRINATIONS CONTINUES OÙ NOTRE HÉROS AFFRONTE UN CHEVALIER NOIR ET NE SUIT PAS LE CONSEIL DE SA SUITE

Nous démarrons, pas trop tôt nos poursuivants arrivent. La mobylette avec nous deux dessus va aussi vite que ceux qui accourent à nos trousses. En sondant la distance de nos poursuivants dans le rétroviseur je remarque l’intense regard de mon fiévreux ami. Il ne semble pas les avoir repérés, lui si paranoïaque le plus souvent est en pleine et intense réflexion; j’en jurerais. Quel homme habille qui peut piloter des deux mains le guidon tout en faisant des plans sur la comète. En fait de comète il m’informa plus tard, comme souvent monologuant à ma seule intention, entre autres qu’il blâme un cachalot se déplaçant dans l’espace(sic). Créature épouvantable qu’il rend responsable de la ‘disparition’ de sa ‘tendre mie’(re sic). Hélas je vis aussi dans le miroir les jeunes qui détachent les cadenas des antivols de scooters garés où nous venons de récupérer notre engin. Il est bien sûr hors de question de prendre la voie rapide emprunté par la voiture s’éloignant avec les jeunettes rencontrées tantôt. Celle ci est réservée à des véhicules qui peuvent aller plus vite que 40km/h et dûment homologués pour. Je pensa que mon maître le sut puisqu’il obliqua dans les rues quadrillant la cité de banlieue.
Là au moins bous pourrons nous cacher espérai-je, pour pas que les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte. Le fondement vissé sur le porte bagages avec nos poids additionné je me demande si nos n’irions pas plus vite en courant. Pourtant mon maître ralentit. Nous nous arrêtâmes complètement après avoir tourné près de l’abribus à l’angle d’une rue sans issue, étroite et jonchée de déchets; décharge sauvage. Il bondit à bas de sa monture, je range le véhicule contre le mur. Le sieur Don Juan Quichotte fouille dans les décombres amoncelés. Cette fois il arrache de la pile de détritus un balai au manche de métal.
Le brandissant il s’écrie: « Voici ma lance, celle de la destinée, qui me permettra de ferrer la cruelle Mobibique.».
_« Ce n’est pas une lance.» fais-je remarquer du balai à franges de coton, un de ceux qui ressemblent à une perruque grossière et qu’il faut tremper dans un seau avant de l’essorer et dont il s’est emparé tel un Arthur sortant l’épée ceinte dans la pierre.
Dans la rue principale plusieurs scooters passent en trombe. Par chance ils ne nous ont pas remarqués dans le couvert du fond de l’allée. Ils s’éparpillent à notre recherche.
_« Tu a raison dévoué Sancho Sganarelle! C’est une hallebarde, serais-tu aussi maître d’armes en plus de tes talents domestiques? Je suis adoubé pour l’affronter, je vais faire de savants calculs pour trouver la route prise par la baleine blanche, savoir quelles constellations elle a suivie et sur quelle planète aurons-nous le plus de chance de la capturer.».
Il s’éloigne vers l’arrêt de bus pour consulter le plan qui s’y trouve, marmonnant à propos de marées lunaires et rayons cosmiques.
Haussant une épaule puis l’autre je ne remarque que trop tard l’un de nos chasseurs sur un scooter. Il a vu mon maître, grand niais planté à l’arrêt de bus, tout à sa contemplation des cartes célestes du bus ligne 781.

Un chevalier noir, un heaume aussi sombre sur son destrier noir!
Il me cherche, il est là pour empêcher ma chasse à la baleine, un émissaire de la cruelle et sinistre Mobibique. Nous l’avons vu il crie une menace et commence à me charger. Nous levons notre arme, lourde hallebarde que je manie facilement en louant mon entraînement passé. Que n’ai je aussi Rossinante pour jouter épiquement et dans les règles savantes de la cour où les princesses me jetteraient leur mouchoirs à force de se moucher et s’ébrouer à ma glorieuse cavalcade. Alors je suis obligé d’un coup bas. De mon épieu à tête de hache je brise les pattes de son destrier. Projeté à terre il mord la poussière alors que mon arme se brise. Je jette les morceaux inutiles et rejoint mon laquais déjà en train de démarrer notre engin spatial.

Par une heureuse et inopinée fortune mon bon maître a passé son balai dans les roues du scooter du jeune qui nous poursuit. Je pédale pour remettre en route la vieille mob. Une fois démarrée je l’approche à sa hauteur et sans attendre notre belligérant qui se relève de terre trace la route sans destination autre qu’ailleurs, Don Juan Quichotte en croupe derrière moi. Je le sent las et terne. C’est vrai qu’il y a un moment que nous n’avons mangé et ma large panse ne demande aussi qu’à se remplir.
Apercevant une supérette ouverte quelques rues plus loin je lui demande de me donner quelques pièces d’or pour acheter des victuailles à l’auberge. Rusant ainsi pour consentir à sa tournure d’esprit si éblouissement romanesque.

Les deux hommes, Sancho Sganarelle pilotant en proie à la crainte de voir leurs poursuivants à chaque carrefour et Don Juan Quichotte-Bovary l’esprit tout à ses idées de vengeance fait d’impossibles calculs, tel le capitaine Achab, pour extrapoler la course de la baleine spatiale ou voiture blanche croisée tout à l’heure. Passant devant une palissade d’un terrain en construction en lisière de banlieue ils trouvèrent le moyen de se glisser derrière des planches démises, eux et leur véhicule ou navire spatial, selon le point de vue: qu’il fut lucide ou extravagant.
Ils se restaurèrent de boîtes de pâtés bon marché accompagné de pain. L’un d’eux, je ne sais plus lequel, ouvrit les sacoches pour dévoiler leur contenu. Emballé dans du film plastique transparent il trouvèrent des barrettes marrons et molles et d’autres emballant des herbes vertes.

Don Juan Quichotte examine les trouvailles et mord dans un des bouts marrons:
_ « Du cirage, mais il est trop sec.», il jette les sachets et crache le bout croqué« L’autre chose c’est du tabac, une couleur et variété que je ne connais pas. Donne moi ma pipe avant de préparer nôtre coucher. Cela fait longtemps que je n’aie fumé. »
Plus perspicace sur leur découverte Sancho répondit:
_« Maître ce tabac là je ne crois pas...il ne faudrait pas que vous en fumassiez...pour votre santé.».
_«Vil moralisateur te croirais-tu maintenant docteur dans ton délire ! Fais donc te dis-je, Don Juan Quichotte est aussi un cow-boy dur à cuire habitué des steppes arides! Un sage imageur qui aime se relaxer en fumant.» s’énerva le Don.
Haussant à nouveau les épaules son valet fit comme demandé.

Tistou 29/09/2018 @ 15:27:13
Bon, je vais y aller étape par étape. Chapitre 1 d'abors, et version corrigée qui, effectivement comme le signale SpaceCadet, se lit mieux. Moins de fautes et d'erreurs parasitant moins la lecture.

Tu as convoqué ban et arrière-ban de l'histoire de la littérature depuis nos ancêtres grecs jusqu'au premier des romanciers ? Vaste entreprise alors, mais c'est vrai que je peux constater que tu enfiles les chapitres les uns derrière les autres. Tu es parti pour du long cours j'imagine ?

Soit un Don Juan de Quichotte - Bovary plutôt pouilleux flanqué d'un servile Sancho Sgnanarelle. Il va aborder Hélène et ... non, pas les garçons ! plutôt les vestales de Troie, aux apparences de "tespa" (richesse du langage d'un déterminé à mixer manifestement tous les genres) et son look ne semble pas remplir toutes les garanties nécessaires pour avoir le maximum de chances. "Clodo", "boloss pouilleux", diable l'affaire se présente délicate ...

Je ne sais pas où tu veux nous emmener, Magicite, mais je vais y aller voir ... (en espérant comprendre tous les termes en grammaire "djeun" !)

Tistou 29/09/2018 @ 15:36:13
Acte II (scène 7 ?)
Pas déçu du télescopage références littéraires/positionnement populaire dans une nouvelle dimension même pas imaginée jusqu'alors par le noble Cervantès.
Les vestales caquettent, Don Juan de Quichotte fait du grand n'importe quoi, à l'instar de son illustre aîné, et le langage reste toujours plutôt fleuri.
Mais voilà qu'un véhicule toutes basses bourdonnantes vient disperser le troupeau ...

Magicite
avatar 30/09/2018 @ 10:07:10
Tistou : " pas remplir toutes les garanties nécessaires pour avoir le maximum de chances."
Un peu caricatural le personnage comme la faune banlieusarde. Je tiens à m'en excuser auprès des gens à la rue habillé de hardes et surtout des filles au look de "taspé" qui font "hâter l'été", sait-on jamais. Pour les chances du farfelu nous verrons bien, sait-on jamais les fées des contes peuvent avoir des projets pour lui.

Prochainement l'avant dernier chapitre de la série(5/6). C'est aussi le premier que j'ai écrit avant d'essayer de trouver ce qu'il pouvait bien y avoir autour. j'espère vous surprendre sans vous lasser:

CHAPITRE V
UNE HORDE DE UN EXTORQUE L’ÉTOURDI RÉVEILLÉ VIF , L’ACMÉ DE BRAVADE FAIT BOUILLIR LA CAFETIÈRE

SpaceCadet
avatar 30/09/2018 @ 10:12:02
M'est avis que le prochain chapitre sera 'coloré'!!!

Magicite
avatar 04/10/2018 @ 08:12:10
CHAPITRE V
UNE HORDE DE UN EXTORQUE L’ÉTOURDI RÉVEILLÉ VIF , L’ACMÉ DE BRAVADE FAIT BOUILLIR LA CAFETIÈRE

Et nous les laissons s’échapper dans la pampa, leur babines rouges et chaudes luisantes. Ces chiens jaune et ricaneurs, mangeurs de cadavres efflanqués. Cette fois-ci ils ont pillés les piles de pots. Poules, rôts, pâtés, myrtes et grenats chapardés. Ignobles créatures si nous n’étions si mal armés que j’eusse repoussées. La horde s’en est allée, repus des restes de nos vivres. Je soupçonne la bête funeste de nous avoir plongé dans la torpeur par son pouvoir métapsychique, puis d’avoir conjurée la meute pour m’affamer, entraver ma traque, policer mon éréthisme. Un capitaine de vaisseau inter-galactique connaît la nature de ces viles créatures en son questionnement mental, nous nous souvînmes que nous nous sussions une curieuse chose:

« Les hyènes, dit-on, changent de nature chaque année et deviennent alternativement mâles et femelles. Or un jour une hyène mâle prit à l'égard d'une hyène femelle une posture contre nature. Celle-ci répondit « Si tu fais cela, camarade, songe que tu subiras bientôt le même traitement. » C'est ce que pourrait dire au magistrat en charge celui qui doit lui succéder, s'il avait à souffrir de lui quelque indignité.’’*.

_«Repose ici.», nous dîmes à ce savoir dispensable. Libéré de la connaissance abstruse Sancho vint ronchon quand je lui fit signe en m’installant au poste de pilotage du vaisseau spatial. Nous remarquâmes qu’il avait la figure inhabituellement rouge et crispé, plus qu’à ses pires habitudes.

Mon maître eut bien tenté de courir après, de le fustiger de coups de pieds, il ne réussit qu’à retourner la poussière dans les ombres élancées de la nuit par le phare de la motocyclette laissé allumée. Des éclats d’un pot en verre brisé jonche la carrière abandonnée, épars et inutiles, s’ajoute à cela que la bête sauvage à même essayé de chiper nos boîtes de conserve. Il se tient raide un bras sur le torse l’autre portant sa main sur sa moustache. Immobile alors dans un rare mutisme de fâcheux augure, ses yeux perdus encore plus insensés que d’habitude. Quelques instants mon maître ne reste jamais stationnaire longtemps, il grommelle quelque chose comme jetant ses mots dans la boue au pied de ses bottes. Puis me fait signe en allant à notre meule. Je soupire de mon âme fulminant intérieurement comme vapeur de cocotte-minute, en moins sifflant, chaud et humide toutefois. Nous en allâmes à la mobylette volée. Moi le vague à l’âme dégoûté de ses frasques, lui paon faisant la roue; tout en grimace de chat de Cheshire.

Une fois leur casse-croûte consommé et avoir fumé ils s’endormirent rapidement.
Le réveil aussi fût soudain. Le plus âgé dans ses hardes effrangées bondit de sous le banc où il s’était majestueusement affalé. Un bocal renversé lui tomba sur la tête. Coup brutal sur le chef. Échaudé il bondit à l’éveil et chercha son morceau de balais et son râtelier. Vainement. L’arme d’hast n’est plus que souvenir après sa victoire lors de l’affrontement contre le chevalier. Il se dressa impérieux, quoique à moitié réveillé. La forme souple bondissait déjà de devant son regard hébété et hautain. Hurluberluesque.
Les remugles du repas ont attiré un chat errant au pelage roux sombre légèrement moucheté de tâches claires. Celui ci a fait razzia sur les boîtes de pâtés ouvertes, puis les autres victuailles abandonnées et ses babines déjà il pourlèche. Il en était à titiller la boîte de conserve fermée quand dans son orgie il fit chuter le bocal sur Don Juan Quichotte. Puis bondissant de-ci de-là il passait soit dans le dos, soit devant ou entre les jambes de l’homme alarmé. Celui ci glapit de rage de ce soudain outrage. Il vit l’animal multiple dans le choc de la mansuétude du sommeil perdu. Au passage qui joint à l’éveil. Quadrillant comme un diable bondissant quelques arpents devant lui il lança le pied comme un footballeur prêt à marquer. Se retourna esquissant une feinte cabriole il répéta une imaginaire reprise de volée. Encore et encore, bien que l’animal lassé et repus soit enfuit. Il répéta plusieurs virtuels tirs au but désorientés. Remuer la poussière encore et encore furent les seuls effets de ses ruades désordonnées.
Tournant à présent plus lent il se tint pensif. Réfléchissant soudainement à quelque absurde fable. Il maugréa. Puis fit signe muettement à son comparse, le dévoué Sancho Sganarelle au nom improbable. Sa quête chimérique reprenant au fur et à mesure que ses esprits reprirent ce qu’il pensait être sens mais n’était comme les autres chapitres l’ont déjà montré que déraison. Errements de direction et de compréhension.

*Ésope, fables: Les hyènes.

Magicite
avatar 08/10/2018 @ 11:36:34
Suite et conclusion, chapitre 6/6 Don Juan De Quichotte-Bovary:


CHAPITRE VI
LE VOILE SE DÉVOILE, PERTE ET RETROUVAILLE, MORT ET NAISSANCE DU HÉROS ET UNE FIN EN FORME DE DÉBUT

_« Accours Sancho Sganarelle, pédale pour démarrer notre fusée intersidérale!».
_ «Non».
_Que dis-tu, n’est tu pas mon fidèle serviteur, valet et servile compagnon? Et ne suis-je pas Don Juan Quichotte, el ingenioso hidalgo?
_Oui, oui, non et non.
_Non-sens.
Oui. Nous sommes non-sens, avec nos parures, nos langages et gestes anachroniques. Tu rêves en toi même le monde au lieu de le regarder tel qu’il est! Tu fuis la réalité à Vitesse grand V! Je n’en peut plus, je ne peut plus. Je m’en vais constamment.

L’homme chercha vainement la rémanence de l’image de son serviteur. Disparue dans le néant d’où elle est issue. Sa conscience lui revient avec un choc soudain. Il s’écroule dans l’aube blafarde. La tête alourdie impossible dès lors à tenir hautaine et haute.

Je ne suis qu’un bouffon. Pas de nous, ni d’écuyer. Rien que moi un fou qui costume même ses pensées.

Peines, peurs, frustrations lui reviennent en bloc. Monolithe de son désespoir dans le choc frontal du refoulé revenu d’un seul coup. Ce battoir le laisse tétanisé, sur le carreau.
Son regard voit à nouveau. Proche de lui des fers à béton entassés de diverses épaisseurs. Il se dit que quelques heures plus tôt il en aurait affabulé pour toute une forge d’épées, un rictus figé crispant les muscles de sa mâchoire à cette pensée. Se relevant lentement il fouille parmi les tisonniers, en agrippe un des plus épais. Il traverse la palissade, s’appuyant sur la tige de fer pesant comme un moribond. Inspire et frappe précipitamment le mur de la zone de chantier. Les doigts crispés sur la barre, ressentant chaque coup rebondissant à travers tout son corps et être. Halète alors que sa conscience n’est plus une ombre qui le suit mais revenue portant les remords de ses fautes, de sa fuite dans l’irréalité. Immobile suivant la brusque frénésie, une main paume ouverte, doigts en extensions pressés au mur, l’autre agrippée à son piquet la pointe à terre; le malheur de sa vie et ses tristesses l’étourdissent plus qu’aucune frénésie gestuelle ne le peut.

Une chose le détourne de la lumière froide et acérée du scalpel de sa conscience. Foudroyant, un cri. Suivent les pas précipités d’une poursuite. Le cri se répète dans un trémolo pantelant. Survient une jeune fille, les habits partiellement déchirés. C’est Hélène l’une des filles qu’il a rencontré la veille. Celle qui partie à la soirée en ville en métro. La beurette est présentement poursuivie par trois types revêtus de robes blanches amples, capuchons coniques troués aux yeux dans une imitation sordide du KKK...véritables psychopathes et assassins pervers.
Réagissant sans réfléchir, enfin avec raison depuis de longs temps, l’homme seul se dirige vers les silhouettes de fantômes déplaisantes et s’interpose entre eux et la jeune fille sanglotante. Les coups de barre de fer pleuvent avec autant de force qu’ils frappèrent la palissade tantôt. Les assaillants suprémacistes sont rapidement mis en déroute, pour ceux qui tiennent encore debout. L’homme sans plus de noms se détourne d’eux et rejoint la jeune fille affalée contre le mur, non loin de l’endroit où il était lui même quelques instants auparavant. Elle tourne son regard désemparé vers lui alors qu’il ôte sans un mot sa veste qu’il pose subséquemment sur les épaules de celle qui vient d’échapper de peu à beaucoup.

Après un moment à la laisser souffler, évacuer la panique il décide de la raccompagner avec la mobylette. L’effroi passé et sans mot inutile il la soutient chancelante jusqu’à son immeuble où elle lui fait signe de la suivre chez elle.
Il attend sur le balcon de l’appartement la jeune fille qui se toilette et se remet péniblement de son agression, ayant eu beaucoup plus de peur que de mal et miraculeusement réussie à réchapper à ses poursuivants qui voulaient la tuer dans une cave au retour d’une soirée arrosée. Le piège mortel est déjoué, par sa chance deux fois renouvelée: d’avoir échappée à leur sévices une première fois puis aux lueurs de l’aube par celle d’avoir croisé un chevalier servant. La petite Hélène Houlalalalalala!
Elle ne voulait pas rester seule et demanda à celui-ci de bien vouloir rester le temps que sa mère revinsses de son travail.

Lui même assez secoué d’avoir de nouveau des pensées et non plus des élucubrations et de la violente scène précédente ne sait plus où aller. Hélène lui proposa de la tisane avec des gâteaux et ils parlèrent gentiment, évacuant leur humeurs chagrines d’une saine façon. Lui n’a que peu de choses à dire et dont il souhaite parler. Elle lui raconta celles de sa vie de jeune femme, de famille et d’espérances réalistes. Il lui dit qu’il est un clochard, nommé Paul qui a perdu jusqu’à son nom quand il a perdu de nombreuses autres choses dans sa vie. Elle lui parla de sa mère qui l’élevait seule depuis qu’elle était nourrisson.
Il lui dit qu’il veut jeter sa veste, s’en débarrasser pour toujours, et lui demande où se trouve le vide-ordures. La fille se rembrunit au souvenir de la veste, le rappel de son état quand il l’en a couverte est comme la flamme et sa brûlure pressées à nouveau. Il veut aussi brûler ses autres habits ridicules et fantasques mais rit en disant qu’il ne pourrait se promener nu maintenant qu’il est moins fou.
Elle le dévisagea gravement et sans mauvaiseté, gardant une pause pensive un moment en le toisant.
Hélène pensa que rapprocher des blessés peut panser les personnes trop pensives.
Dans son F2 en périphérie de Troyes elle le guida jusqu’à la chambre de sa mère. Ouvrit le placard et lui désigna une partie de la penderie d’une large armoire.

Il y avait là des habits d’hommes, vestons et pantalons de costumes. Sa mère était seule depuis que son père les eussent quittés. Elle travaillait dur pour un petit salaire en ville, avait eu du mal à joindre les deux bouts pour l’élever et s’occupait peu d’elle-même. Depuis toujours elle avait gardée les habits de son homme partit pour ne plus donner de signe de vie. Ni à elle, ni à son enfant. Sa mère presque chaque nuit avant d’aller au lit époussette les habits inutiles en pleurant parfois dit Hélène. Elle a surprise son jardin secret de chagrin à la longue car la taille d’un appartement pour mère célibataire avec un seul enfant rends peu facile à préserver l’intimité. Elle serais heureuse qu’il y prenne des vêtements pour lui.
Ils jetèrent les vieilles frusques ensemble dans le vide-ordures. Il dit aussi qu’il se raserait bientôt la moustache et barbichette, le ridicule et vieillot qu’elles donnent à sa tête ne lui allant plus.
Elle rit et dit à Paul qu’il pouvait faire cela de suite. Si toutefois cela ne le dérange pas, avant que sa mère n’arrive, d’utiliser l’un de ses rasoirs jetables bien qu’il soit de plastique rose.

Magicite
avatar 08/10/2018 @ 11:41:51
Remerciements,
pour mes vils plagiats de leurs œuvres et citations variées:
Hubert-Félix Thiéfaine(Les dingues et les paumés, soleil cherche futur), Ludwig Von 88(HLM album Houlala), J-B Molière(toute sa discographie), Edmond Rostand dans son éloge des couples cousin-cousine, J-P Melville, M-D Cervantes, Ray Bradbury(Leviathan 99 -publié dans le recueil éponyme- et sa comète Mobydick entre autres ), Ésope de s’être reposé ici, dieu pour ses fictions picturales sur les cétacés, Tiziano Scalvi pour le film Dellamore Dellamorte et Groucho Marx dans le rôle de Groucho au côté de Dylan Dog dans le fumetti Dylan Dog, les auteurs du film Six String Samurai.

À,
Terry Pratchett, Douglas Adams, les Monty Python pour leur amour des pintes, Emma Bovary pour être allée jusqu’au bout de son art.
Ceusses qui reconnaîtront un ou plusieurs personnages comme un être proche.
Sigmund Freud pour être du côté de ceux qui ont toujours tort et le collectif The Residents pour leur déni de la musique assumé.
L’alcool pour avoir gardé le fond de mon verre dans la majorité des chapitres.
Luc Ferry, Zadig et Voltaire.
Les badauds et admins CéLiens qui permettent de sympathiques instants de partages at www.critiqueslibres.com

Tistou 06/11/2018 @ 22:34:12
CHAPITRE III
On reste clairement dans le ton cervantesque. Et dans l'expression et dans le délire. C'est qu'il est gratiné notre Don Juan Quichotte (tiens, à propos de Quichotte connais-tu ça ?

https://youtu.be/NUHaOvVmPLQ ) (petit aparté)

Impressionnante la description du monstre chromé noir évoluant comme au ralenti ...


Tistou 06/11/2018 @ 22:40:05
CHAPITRE IV
Décidément tout est mis au goût du jour et les produits illicites font leur apparition. Paradoxalement, ne serait-ce pas un moyen pour faire revenir Don Juan Quichotte sur terre ou à des sentiments plus ... justes ?

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