DP 25/08/2004 @ 22:34:20
Je viens de terminer Les freres Karamazov. Ouf ! Ca fait un bout !

Mais quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur le dernier chapitre, l'enterrement de l'enfant ?

Je n'ai pas tout compris à cette fin de roman.
Quel en est le sens pour vous?

Lev 19/04/2005 @ 20:44:15
Je viens de terminer Les freres Karamazov. Ouf ! Ca fait un bout !

Mais quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur le dernier chapitre, l'enterrement de l'enfant ?

Je n'ai pas tout compris à cette fin de roman.
Quel en est le sens pour vous?


Cela tombe bien ! C'est l'un de mes passages préférés du livre !
Il est très dur d'expliquer ce passage, d'autant qu'il n'y a personne pour nous l'expliquer (de personnage). Il n'y a que l'épigraphe...
"En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, alors il reste seul.
Mais s'il meurt, alors seulement il portera beaucoup de fruits."
En quoi cette mort, révoltante (un si petit être!), si absurde, peut porter des fruits ? C'est le grand dilemme.
Elle peut porter des fruits de plusieurs manières, si l'on y réfléchit. Mais elle profitera surtout aux autres, à Aliocha, à ses amis, à ses soeurs, ELLE LES REUNIRA DANS LA SOUFFRANCE, DANS L'ABSURDITE DE LA VIE ET DE LA MORT.
C'est cette souffrance qui va les marquer au point de leur faire comprendre, de les rendre BONS, compatissants et humbles. C'est en souffrant, "en marchant dans les ténèbres que tu verras la lumière."
Et seule une chose importe alors et donne un sens à la vie, c'est Aliocha qui le dit, dans son seul et ultime grand discours (avant il se contentait d'écouter, ce n'est qu'à la fin qu'il est assez mûr, et comprend). Cette chose, c'est l'AMITIE, l'amitié éternelle entre ces garçons, mais aussi le souvenir, la compassion éternelle pour le pauvre enfant mort.
L'amitié doit durer, c'est un hymne à la FIDELITE, à la constance, au SERIEUX, à la souffrance, plutôt qu'à la joie, au plaisir et à l'insouciance.

Le petit K.V.Q. 19/04/2005 @ 20:55:24
Complète ton profil, Lev !

Saule

avatar 24/10/2005 @ 22:53:03
Lev a bien répondu à la question et en effet c'est l'image du grain de blé qui doit mourir pour pouvoir germer et donner des fruits qui peut donner une clé de compréhension de cet épilogue et en fait de tout le livre. Car cet épigraphe revient comme un leitmotiv, ainsi pour ne donner qu'un exemple la mort de Marcel (le frère de Zozime) qui sème les germes de la conversion chez son frère et ensuite chez Aliocha. On peut aussi trouver dans le grain de blé une réponse au discours d'Ivan sur la souffrance des enfants puisque dans l'évangile le grain de blé c'est la mort de Jésus pour le salut de la multitude.

A propos de cet épilogue ou Aliocha rassemble les enfants et leur fait un discours d'adieux, Simonetta Salvestroni montre le parallèle avec Jean 13 (les adieux de Jésus à ses disciples). De même elle commente les nombreuses références aux banquets du livre, dont celui de l'épilogue, et ceux de la Bible. Pour ceux que ça intéresse c'est dans "Dostoievski et la Bible" de Simonetta Salvestroni.

Par contre Lev m'étonne dans sa très belle critique quand il dit ne pas avoir trouvé la même compassion et humilité dans les Karamazov que dans d'autres romans : il faut pourtant relire le chapitre sur Zozime et notamment les pages sur son frère Marcel qui, à l'approche de la mort, fait la connaissance d'une dimension nouvelle, celle de la félicité et de l'amour. A tel point qu'il veut même demander pardon aux oiseaux ! (Dostoievski insiste plusieur fois la-dessus)

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