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"Dans quelques dizaines d'années d'ici, les tristesses seront finies, je ne serai plus là pour les dire. Vous irez sur ce même faubourg, vous qui n'êtes pas encore nés quand je parle, et vous marcherez d'un air que pas un d'entre nous n'a osé avoir pour marcher. Pour vous, il s'agira seulement d'aller ici et là, comme on irait ailleurs ou autre part, à Belfort autant qu'en Chine ou au Pérou. Nous, c'est une chose différente. Le faubourg était, comment dirais-je ?- le chemin de notre vie, qui va de l'enfance à la mort. Et non seulement on n'en connait pas d'autre, mais on ne peut pas en connaitre. Ce n'est pas une route, c'est la destinée. Ce n'est pas un endroit, c'est nous. Nous avons nos habits de tissu et puis un peu plus loin nos habits de pierre, les trottoirs et les murs : voilà ce que notre faubourg était".
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