AmauryWatremez

avatar 10/01/2015 @ 21:07:49
à propos des réactions autour de « Soumission » de Houellebecq

leurs auteurs ne comprenant pas que l'auteur est dans la dérision


dédié à Ali Baddou qui n'est pas la moitié d'un con et un critique aussi nul que Mazarine Pingeot

Finalement, ils sont très peu à avoir lu « Soumission », moi non plus d'ailleurs, mais la plupart des critiques officiels et des trou du cul pompeux habituels en font des gorges chaudes car ce livre remet en question gravement leur vision idyllique d'une mondialisation bien sûr heureuse (« tu 'ois je veux dire mais les pays, les nations, toussa c'est mort »). La réaction d'Ali Baddou, de « culture » musulmane, (mais pas de « religion »? Je trouve cette expression « culture musulmane », d'un grand esprit « faux Q »), jugeant ce roman « gerbant », en voilà de l'argumentation brillante, n'ayant visiblement pas compris que Houellebecq comme à son habitude est dans la dérision, représente bien le fait que ces « critiques » auto-proclamés, généralement ignares littérairement, se privant de la lecture des écrivains en dehors de leur « camp », jugeant que seuls les livres portant « leur » messââge comptent.

La littérature française, où ce qu'il en reste en 2014, n'est plus du tout une question de littérature pure mais d'abord et avant tout de spectacle, une affaire juteuse autour de « bons clients » médiatiques. La qualité littéraire n'a plus aucune importance là-dedans, encore moins le style. Cela est dû principalement à la vulgarité de notre société spectaculaire et consumériste, libérale-libertaire favorisant ce qui entretient le « Barnum » ou « l'entre-soi » des privilégiés appréciant que ses coucheries bien entendu endogames soient narrées par le menu par Catherine M. et autres Bègue-Beider, Justine Lévy, pauvre petite héritière névrosée ou Christine Angot, l'âme torturée préférée des plateaux « télé », se bouffant les ongles avec constance et méthode afin de montrer combien elle souffre existentiellement, sans oublier Marie Darrieusecq et sa coprophilie seulement littéraire j'espère.

L'autre raison en est la conception utilitariste des Lettres intimant qu'un livre se doit de « servir à quelque chose », en racontant une histoire « exemplaire » afin de guider le bon peuple vers tel ou tel message, telle ou telle idéologie. Les personnages sont réduits alors à des archétypes grossiers. Cela n'a pas d'importance, l'ôôteur transmettant son « messâââge » tenant le plus souvent en l'exposé de lieux communs mièvres et de clichés éculés : le racisme qu'est pas bien, les cathos qui sont tous réacs et frustrés, la violence que c'est mal et que la mort c'est trop triste. Notons que si c'est très mal d'écrire une satire sur l'Islam en France, de l'évoquer crûment, il est tout à fait honorable et même conseillé de conchier le catholicisme.

Chacun de ces « bons clients » évoqués ci-dessus a un « emploi » comme au théâtre, le « gentil », le « beau gosse » auteur de « bests-sellers », Marc Lévy, Guillaume Musso, mal rasé avec soin, la pauvre petite fille riche torturée, telle Lolita Pille, la « punkette » de chez « Castel », Virginie Despentes, voire les filles d'économistes apôtres du libéralisme pur et dur, le méchant que l'on aime détester, comme justement Houellebecq qui vend des livres en sur-jouant ce personnage, multipliant les phrases provocatrices qui feront mouche à coup sûr, les arbitres des élégances politiques ayant systématiquement les mêmes réflexes dés que quelqu'un ose questionner les problèmes graves de notre société, problèmes pourtant incontestables se posant à tous les français, y compris ceux de « culture » musulmane.

« Soumission » n'empêchera pas les CSP urbaines ++ de continuer à croire en l'inéluctabilité de la globalisation culturelle, de l'importance fon-da-men-tale des lois sociétales, en la justesse absolue de leurs points de vue de « gôche ». Ceux qui soutiennent le livre sur les réseaux sociaux ne le liront pas plus qu'ils n'ont lu les précédents. Pourtant Houellebecq a un vrai talent littéraire, et il faisait preuve il y a quelques années d'une véritable humilité sympathique sur son art. Dommage qu'il fiche son talent en l'air en participant au cirque médiatique sciemment. Cela dit, je le comprend fort bien, cela lui permet de continuer à vendre et bénéficier d'une qualité de vie permise par un revenu conséquent...

Et c'est le moment ou jamais de l'écrire, c'est ainsi qu'Allah est grand...

AmauryWatremez

avatar 11/01/2015 @ 20:27:14
Une iranienne féministe qui a adoré ce livre
Une iranienne qui aime bien Houellebecq
http://lefigaro.fr/livres/2015/…

DE GOUGE
avatar 15/01/2015 @ 20:57:50
Ndeprez, tu trouves vraiment que dans ce livre, enfin, dans le devenir raconté dans ce livre, les libertés individuelles ne sont pas bafouées ?
Et les femmes qui doivent abandonner leur travail, mettre le voile et accueillir allègrement de nouvelles compagnes auprès de leur partenaire ?
C'est de la liberté individuelle respectée, ça ?
L'imbécilité de l'auteur quant aux acceptations potentielles des femmes de demain (dans 7 ans seulement...) rend cet ouvrage absolument dérisoire, infondée et ... tellement facile !
J'aime la dérision, l' ouvrage futuriste me fascine , mais là, c'est de l'amateurisme teinté de provocation.
Je vais lire ce livre, mais pas l'acheter .. Je ne donnerai pas un euro à quelqu'un que je trouve méprisable et avant tout en quête de publicité.
Pourquoi tant de références à Huismans ? Cet auteur génial doit se retourner dans sa tombe ....

Joachim 16/01/2015 @ 02:23:49
En Tunisie, des gens éduqués et attachés à leurs valeurs (professeurs d'université, avocats...) ont complètement retourné leur veste en 24 heures seulement:

En quelques semaines, après l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans (Ennahda), les voiles sont devenus omniprésents chez les étudiantes après de simples intimidations.

La peur, l'intimidation et le suivisme provoquent des changements fulgurants.

Joachim 16/01/2015 @ 02:25:24
C'est ce qui se passe dans beaucoup de villes d'Europe (France, Angleterre, Allemagne). Des jeunes filles éduquées et "rebelles" se normalisent aux yeux de leur milieu ou de celui qu'elles veulent rejoindre en adoptant le voile, en admettant la polygamie de fait, et disent ne pas en souffrir.

C'est la réalité actuelle.


DE GOUGE
avatar 16/01/2015 @ 14:55:20
C'est ce qui se passe dans beaucoup de villes d'Europe (France, Angleterre, Allemagne). Des jeunes filles éduquées et "rebelles" se normalisent aux yeux de leur milieu ou de celui qu'elles veulent rejoindre en adoptant le voile, en admettant la polygamie de fait, et disent ne pas en souffrir.

C'est la réalité actuelle.

Joachim, tu oublies une chose fondamentale : le monde féminin n'est pas constitué que de "jeunes filles éduquées et un peu rebelles" coincées dans leur milieu.
Nous existons : les vieilles comme moi, les entre deux âges : trentenaires, quadragénaires et n'oublie pas que les jeunes filles entre 17 et 30 ans, ne sont pas toutes prêtes, quoique rebelles, à se sacrifier pour le machisme ambiant ...
Nous représentons une force que beaucoup ne mesure pas.
Essaie déjà de toucher à la loi autorisant l'avortement, et tu verras ! Alors les délires d'un Houellebecq ....

AmauryWatremez

avatar 16/01/2015 @ 14:58:39
Houellebecq, je le rappelle, ne se situe pas dans la prospective politique et encore moins dans le pamphlet, il est dans la satire swiftienne. Que ne s'extasierait-on pas s'il avait choisi le christianisme à la place de l'Islam, thème plus d'actualité.

Stavroguine 16/01/2015 @ 15:11:32
C'est fou tout ce que tu parviens à dire d'un livre que tu n'as même pas pris la peine de lire, Amaury... Ca me fait penser à un débat sur Purge.

Colt
avatar 16/01/2015 @ 15:40:10

L'imbécilité de l'auteur quant aux acceptations potentielles des femmes de demain (dans 7 ans seulement...) rend cet ouvrage absolument dérisoire, infondée et ... tellement facile !


Tu sais, avant 80, les femmes des cités issues de l'immigration ne portaient pas le voile. En très peu de temps beaucoup d'entre elles y ont été "invitées" et le font à présent. Aujourd'hui, c'est une majorité !

"Acceptation", "non-acceptation", ces mots-là n'ont pas de sens pour ceux qui leur ont imposé au nom d'un ordre supérieur... Tout peut changer, rien n'est acquis...

DE GOUGE
avatar 16/01/2015 @ 16:04:58
Houellebecq, je le rappelle, ne se situe pas dans la prospective politique et encore moins dans le pamphlet, il est dans la satire swiftienne. Que ne s'extasierait-on pas s'il avait choisi le christianisme à la place de l'Islam, thème plus d'actualité.

Swift ? de la satire géniale et hyper-construite (machiste aussi, mais époque oblige !). Amaury, tu ne peux comparer la profondeur d'un auteur tel que Swift, avec un Houllebecq ?
Je ne te suis pas !

DE GOUGE
avatar 16/01/2015 @ 16:37:46

Tu sais, avant 80, les femmes des cités issues de l'immigration ne portaient pas le voile. En très peu de temps beaucoup d'entre elles y ont été "invitées" et le font à présent. Aujourd'hui, c'est une majorité

Tu connais si bien que ça les cités, Colt ?
Moi, j'y travaille et je connais réellement ce qui s'y passe, et pas dans du discours intello sur CL !
Et bien non, je peux te dire, et c'est le droit à une vraie proximité qui me permet de l'affirmer : elles sont minoritaires et souvent (trop souvent) françaises pur jus sottement amoureuses et nouvellement converties donc, comme il se doit plus "royalistes que le roi" !
Cette attitude de nouvel adepte n'est pas féminin, par essence, hélas, ce serait plus facile : la connerie et la victimisation du candide n'ont pas de sexe ...!
Attention aux amalgames, Colt et à toi aussi Amoury, et attention aux Houellebecq qui, sous couvert d'approche futuriste, joue la publicité, le regard connement masculin et le discours qui se frotte au pire d'une société qui doit apprendre le droit à la différence culturelle.
En France, ce droit est respecté à 95%, les 5% qui restent font la une. et on en oublie les autres...
Ceux qui sont nos voisins, nos potes, nos collègues, ceux qui nettoient au quotidien nos poubelles et nos rues et .... nos artistes, nos sportifs dont nous sommes si fiers...

Colt
avatar 16/01/2015 @ 17:16:25

Moi, j'y travaille et je connais réellement ce qui s'y passe, et pas dans du discours intello sur CL !


Tu connais toutes les cités de France ?

Le discours de femmes obligées depuis quelques lustres de porter le voile n'est pas une construction intellectuelle. C'est une réalité.
A côté de celles qui déclarent qu'elles en sont satisfaites et heureuses, il y a un autre discours que n'aiment pas entendre les musulmans, c'est celui de femmes obligées de le porter sous la pression d'une famille ou d'une communauté.

Ces deux aspect sont des faits. Après, dans quelle proportion ?


Attention aux amalgames, Colt et à toi aussi Amoury,
.

Je ne vois absolument pas à quoi tu fais référence... sois plus précise.

attention aux Houellebecq qui, sous couvert d'approche futuriste, joue la publicité, le regard connement masculin et le discours qui se frotte au pire d'une société qui doit apprendre le droit à la différence culturelle.


Ca part dans tous les sens. Je voudrais bien discuter avec toi, mais je comprends rien à ton discours...

Saule

avatar 17/01/2015 @ 09:36:49
De Gouge, je crois que ce Colt veut dire c'est que sous la contrainte et avec la peur, les gens sont prêts à laisser tomber n'importe quel droit. Pour prendre un exemple, en Allemagne nazie, bien peu de gens ont osé militer pour les droits des juifs.

Si un jour on impose aux femmes de porter le voile sous peine de lapidation, elles le feront. Ca demanderait l'étoffe d'un héros pour résister. Et il y a bien peu d'héros (par définition).

Philippe 27/01/2015 @ 06:56:01
Personne n'a lu le bouquin ici ou quoi?

Houellebecq ne parle aucunement de menaces physiques, de police. Pas une ligne.
Il décrit simplement les changements et leur acceptation par l'auteur.
Il en décrit les caractères bénéfiques, baisse de la criminalité, baisse du chômage qui justifient leur acceptation par la majorité. Point final.

Il décrit aussi l'abdication des intellectuels face a l'argent.

Rien de plus.

Ndeprez
avatar 27/01/2015 @ 08:19:57
Comme je l ai ecris dans ma critique j ai du mal à comprendre la polémique. L éducation nationale par contre et plus particulièrement les universités sont bien plus attaqués.

AmauryWatremez

avatar 28/01/2015 @ 10:11:57
Comme je l ai ecris dans ma critique j ai du mal à comprendre la polémique. L éducation nationale par contre et plus particulièrement les universités sont bien plus attaqués.


elles sont "attaquées" non pas d'un point de vue idéologique ou politique mais de par la satire, genre dont relève le roman ce que visiblement peu ont réellement compris.

Dirlandaise

avatar 28/01/2015 @ 14:33:01
Personne n'a lu le bouquin ici ou quoi?

Houellebecq ne parle aucunement de menaces physiques, de police. Pas une ligne.
Il décrit simplement les changements et leur acceptation par l'auteur.
Il en décrit les caractères bénéfiques, baisse de la criminalité, baisse du chômage qui justifient leur acceptation par la majorité. Point final.

Il décrit aussi l'abdication des intellectuels face a l'argent.

Rien de plus.


Très juste. Lu et bien aimé le livre.

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