Les mots qu'il faut de Maarten Embrechts

Les mots qu'il faut de Maarten Embrechts

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 18 février 2024 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Choisir ses mots

Maarten Embrechts cherche « les mots qu’il faut » pour écrire un bon poème, en l’occurrence des mots français pour lui le Flamand qui sait aussi écrie de la belle poésie en français. Dans ce tout petit recueil en quatre parties , il écrit des poèmes tous différents dans leur composition, les vers sont répartis de manière unique selon les poèmes : 2-2-1-3-3-2 , 6-4-4, 3-2-2-2, 3-3-2-1, etc…, en fonction du rythme que l’auteur veut donner à chacun de ses textes. Ainsi, chacun d’eux à une structure propre dictée par le rythme choisi par l’auteur.

Maarten a cherché et trouvé des mots anciens, « Des mots anciens ont trouvé refuge / Dans ma tête // … ». Des mots qu’il dit avoir découverts à la maternelle où il est retourné, dans sa tête de poète, sans doute. Mais il concède aussi qu’ « Il parait que l’on se met à babiller / Patois que le terroir appelle ». L’enfance, le terroir, les origines en quelque sorte pourraient nourrir le champ lexical du poète. Les mots, « On les goûte et mange aussi / Les mots ». Mais, « Les mots / Il ne faut pas trop les aimer / Le poète est volage // … ». Maarten leur voue cependant une réelle passion, les mots qui font la poésie, « La poésie n’est pas une profession / Ce n’est pas du tricot // C’est une maitresse peut-être / Mais pas d’école // ... ».

Dans ce recueil, les mots, les poèmes, évoquent les petites choses de la vie, petites mais tellement importantes qu’elles constituent le socle nécessaire à l’existence. Il évoque aussi le temps qui coule et ne finit jamais de couler véhiculant le passé, « Le passé n’en finit pas de durer » emportant les amours, « En amour je suis // De toutes les guerres ». Dans la dernière partie de ce recueil, le poète confesse son homosexualité comme dans une forme de révélation, « A Virton, j’ai trouvé / Un mignon d’un bon calibre // … ». Il regarde les gars qui arpentent sa rue, ne peut plus les fréquenter qu’en rêve. « La nuit je les allonge dans mon lit / Grâce à Dieu je rêve encore debout ». « Le sexe c’est toujours un sacrilège ».

Le poète n’a pas de pays, sa santé n’est plus que précaire, il ne fait plus l’amour que dans ses poèmes, son passé s’effiloche, mais il veut encore exister au pays des mots dont il construit des poèmes très fluides, pleins de sensibilité et de sensualité mais aussi d’une certaine amertume devant le temps qui passe et emporte ce qui fut le meilleur de sa vie.

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