Lève-toi et marche de Hervé Bazin

Lève-toi et marche de Hervé Bazin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 27 octobre 2004 (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 611ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 448  (depuis Novembre 2007)

Une fille épatante

Hervé Bazin était un auteur capable du meilleur et du pire. Il s'est rendu célèbre par des livres tels que Vipère au Poing et La Mort du Petit Cheval où il réglait ses comptes personnels avec sa mère, ce qui m'a toujours paru indécent. Il a écrit aussi des livres comme Le Matriarcat qui était, si mon souvenir est bon, un recueil de goujateries antiféministes. Et puis encore beaucoup d'autres livres accompagnés d'un battage publicitaire un peu exagéré. (J'émets ici un avis personnel.) C'était le prototype de l'écrivain à la réputation surfaite.
Mais il a aussi sorti Lève-toi et Marche, et c'est un petit bouquin magnifique.
C'est écrit sous forme de récit à la première personne et c'est dans ce genre, me semble-il que le "style Bazin", proche du reportage, trouve sa meilleure expression.
Ca raconte la vie d'une jeune fille infirme qui "veut" vivre. C'est édifiant, sans être édulcoré, c'est un hymne à la vie, au bonheur et à la volonté de vivre.
Pourtant, cette jeune-fille n'est pas un prototype ; l'auteur n'a pas voulu en faire un "modèle" de toutes les vertus pour édifier les jeunes générations et c'est là son grand mérite. L'auteur en a fait un véritable personnage avec ses qualités et ses défauts, ses bonnes humeurs et ses déprimes, en gros, une vraie jeune-fille dont on dirait : c'est une fille épatante.
J’emploie ce mot "épatant" parce que dès le début du livre on voit cette fille qui veut épater : d'abord les gamins en vélo avec qui elle fait la course dans sa charrette à manivelles. Et ensuite elle-même ; elle veut faire quelque chose d'extravagant de ridicule pour s'épater elle-même : elle veut aller nager là en dessous du pont, là où c'est interdit et où personne ne la verra…
C'est à la page deux du livre et déjà cette fille vous aura tellement "épaté" qu'elle vous tiendra jusqu'à la dernière ligne de la dernière page. Et elle le mérite, c'est une des plus belles héroïnes de la littérature moderne et son histoire est un vrai remède contre le mal de vivre.

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La leçon de vie

8 étoiles

Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 7 septembre 2011

Constance garde de graves séquelles du bombardement qui a tué ses parents et son frère pendant la seconde guerre mondiale. Ses jambes ne peuvent plus la porter comme avant, elle doit parfois s’aider d’une canne, voire d’un fauteuil. Son médecin lui dit de se ménager, mais un tel handicap est rageant pour une jeune adulte orpheline qui se sent diminuée, inutile… Alors Constance brave son corps à chaque instant : bain dans la rivière, course en fauteuil, prise de risque et de responsabilités… Sa tante Mathilde la gronde : on n’a pas idée de s’agiter pareillement quand on a eu la moelle écrasée. Luc, son ami d’enfance et éternel soupirant, y va aussi de ses remontrances, mais rien n’y fait. Constance a la bougeotte, la rage de vaincre, le besoin vital de rejeter ce handicap dont elle n’a pas voulu, d’être utile, non, indispensable à ce monde qui voudrait la voir clouée au lit.

La voilà qui se charge du petit Paul, un marmot de l’assistance dont la mère ne peut s’occuper durant ses journées de travail. Et pourquoi Paul et pas un autre ? Parce qu’il est malade et qu’il ne pourra jamais marcher. Mais cela, c’est ce que le médecin a dit, Constance elle, se fait fort de le faire trottiner. Et pourquoi ne pas non plus renouer avec les amis de lycée de son frère ? Et puis, ces amis plus ou moins établis dans la vie, pourquoi ne pas les inciter à s’aider les uns les autres ? Et pourquoi ne pas dérider un peu ce vieux père Roquault, ce vieillard ronchon et solitaire qui l’appelle « Frasquette » dès qu’elle sort avec ses cannes ? Mais plus elle s’agite, et plus Constance perd la sensibilité, l’usage de ses membres, comme si ce destin cruel qui l’a déjà tuée à demi voulait finir son travail. Mais la jeune femme veut avoir le dernier mot.

C’est un livre dur, presque inhumain. Et la dureté n’est pas finalement de voir Constance lutter contre la maladie, mais le discours intransigeant, méprisant qu’elle a pour décrire ses proches. Une méchanceté issue de la douleur, du désespoir. Hervé Bazin nous sert un récit sans détour, des vérités toutes nues. Pas de gant de velours, pas de tact, c’est Constance qui parle et qui dit clairement ce qu’elle pense de ceux qui ont la chance de vivre complètement et qui ne font au mieux que les choses à moitié.

Une leçon pour la vie

9 étoiles

Critique de Lise (Rabat, Inscrite le 13 février 2005, 43 ans) - 15 février 2005

Ce livre est une leçon émouvante, de la vie, et de la volonté . Ce livre est un journal d'une fille exceptionnelle, avec un corps infirme, que la maladie ronge jour après jour, mais avec une vive intelligence, un sens de l'ironie mordant, et une envie déchirante de vivre. Comme l'a si bien dit st Jean Baptiste c'est l'une des plus belles héroïnes de la littérature moderne.

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  "Lève-toi et marche" 7 Dirlandaise 30 octobre 2004 @ 00:33

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