Le mouchoir rouge de Cholet de Jean-Joseph Chevalier

Le mouchoir rouge de Cholet de Jean-Joseph Chevalier

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 10 juillet 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 8 étoiles
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Un mouchoir rouge né chez les blancs

L’auteur, lorsqu’il enseignait l’histoire et la géographie fut, avec l’industriel Francis Baur et l’appui du maire Maurice Ligot, le promoteur du Musée du textile à Cholet dans le Maine-et-Loire. Ceux-ci furent d’ailleurs à l’origine d’une exposition et d’un colloque "Le mouchoir dans tous ses états" en 1997.

L’ouvrage ouvre avec la photographie d’un mouchoir de Cholet carré de huit mètres de côté brandi lors de la finale de basket en septembre 2011 à Bercy. Il est né comme image de la contre-révolution auprès des chefs vendéens et plus particulièrement d’Henri de la Rochejaquelein (dont le portait réalisé en 1917 est au Musée d’art et d’histoire de Cholet). Henri de la Rochejaquelein porte à son chapeau, sur sa poitrine, et à son côté, trois mouchoirs blancs (sic) toutefois légèrement rayés de rouge dit "de Cholet".

Le dimanche 29 avril 1900, que le célèbre Théodore Botrel chante pour la première fois sa composition à Cholet : "Le Mouchoir Rouge de Cholet", car les mouchoirs sont rouges du fait des blessures du héros du barde breton. La venue se fait en plaine campagne électorale, mobilise certes les forces conservatrices qui tiennent la mairie depuis quatre ans mais aussi aide à rendre plus ferme le désir de la coalition allant des républicains laïcs et dreyfusards aux socialistes possibilistes de reprendre l’hôtel-de-ville, ce qui se produit (Cholet ne retrouvera une municipalité favorable à la mémoire vendéenne qu'après 1919).

Très longtemps symbole de l’opposition aux idéaux de la République française, le mouchoir de Cholet est devenu pour l’ensemble des Mauges un marqueur identitaire et l’on vit même en 1998 le congrès national des postiers CGT en faire frapper pour sa tenue à Angers en 1998 (alors qu’Angers certes dans le Maine-et-Loire n’est pas en Vendée militaire). En 1984 de façon moins inattendue le pape Jean-Paul II avait brandi un mouchoir rouge pour la béatification de quatre-vingt-dix-neuf martyrs d’Avrillé, victimes en 1794 de la répression menée par des représentants en mission.

Outre que de faire le point sur l’usage emblématique du mouchoir de Cholet, l’ouvrage évoque ses conditions de réalisation et les entreprises qui le fabriquèrent. Il est amusant de noter par nous, que le maire actuel de Cholet Gilles Bourdouleix, chantre de l’ultra-libéralisme économique et président du Centre national des Indépendants (aux déclarations par ailleurs souvent dans la veine du pain au chocolat de François Copé) a confié au musée du Textile choletais le soin de réaliser et commercialiser les mouchoirs rouges. La dernière entreprise locale Turpault ayant arrêté sa production en janvier 2003.

Une remarque : le de Kerguézec député radical puis républicain socialiste des Côtes-du-Nord et le de Kerguézec avocat à Paris actif militant royaliste sont évidemment deux personnes différentes et ils sont confondus à la page 23.

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