Les cygnes sauvages à Coole de William Butler Yeats

Les cygnes sauvages à Coole de William Butler Yeats
(The Wild swans at Coole)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Anglophone

Critiqué par Septularisen, le 22 mai 2013 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 10 étoiles
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S’IL NE FAUT, DANS SA VIE, LIRE QU’UN SEUL RECUEIL DE POÉSIE…

On ne présente bien évidemment plus le grand poète Irlandais William Butler YEATS (1865-1939), dont ce recueil publié pour la première fois en 1919 marqua son entrée dans sa plus grande période créatrice.

Sur un ton très personnel, avec une mythologie qui n’appartient qu’à lui et des métaphores d’une rare beauté, YEATS nous donne ici un des chefs-d’œuvre de la poésie anglaise, une poésie rêvée, unique, utopique… révélée ici dans toute sa splendeur.
Et pourtant le poète ne nous parle que de choses très simples, presque banales : le parc de Coole, la tour de son cottage, l’escalier en spirale qui traverse son habitation, les êtres qui lui sont chers, l’aube, la beauté des femmes, les amis trop tôt disparus, les étoiles, le ciel, les déceptions politiques, artistiques ou amoureuses de sa vie…

Cette poésie est comme un moment de nostalgie, comme la vision d’un bonheur, comme un rêve, un moment de pure magie en lecture… et malheureusement pour moi, c’est une poésie impossible à décrire et à faire partager avec des mots, mêmes les mieux choisis… Aussi, comme toutes les louanges que je pourrais dire et écrire sur la poésie de William Butler YEATS seraient certainement très en-dessous de la vérité, je préfère, comme toujours lorsque je parle de poésie, modestement, m’effacer derrière les mots du grand poète…

«Un aviateur irlandais prévoit sa mort»

Je sais que mon destin m’attend
Quelque part, au cœur des nuages ;
Je ne hais pas qui je combats,
Je n’aime pas qui je protège ;
Mon pays est Kiltartan Cross,
Mes compatriotes, ses pauvres ;
Nul destin possible ne peut
Les perdre ni les rendre heureux.
Ni loi ni devoir ne m’obligent à combattre,
Ni hommes d’État, ni acclamations de la foule ;
Un solitaire élan d’ivresse
M’a seul poussé vers ce tumulte dans les nuages ;
J’ai tout pesé, pensé à tout,
Les années à venir me parurent un vain souffle,
Un vain souffle, les années passées,
Face à cette vie, cette mort.
Voilà je n’ai rien à ajouter de plus, si ce n’est vous dire que s’il ne faut dans sa vie lire qu’un recueil de poésie… alors c’est sans doute celui-ci !...

Signalons que cette édition bilingue, la première publication intégrale en français du recueil majeur de YEATS, doit vraiment beaucoup à son traducteur M. Jean-Yves MASSON, qui tout en s’efforçant de nous restituer l’extraordinaire musicalité des vers de YEATS, a aussi su rester très «proche» du texte d’origine.

William Butler YEATS a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1923.

Je ne résiste pas à finir cette critique (qui n'en est pas vraiment une, vous l'aurez remarqué...), avec encore quelques vers du poète…

«On devient sage avec le temps»

Je suis fatigué de rêver,
Triton de marbre usé par les pluies et les vents
Sous les flots des fontaines ;
Et tout le jour je contemple
La beauté de cette femme
Comme si j’avais trouvé dans un livre
Le portrait d’une beauté,
Heureux de m’en emplir les yeux
Ou les oreilles attentives,
Enchanté de n’être que sage
Puisqu’on ne l’est qu’avec le temps ;
Et pourtant, et pourtant,
Ceci est-il mon rêve, ou la vérité ?
Ah, je voudrais que nous nous soyons rencontrés
Au temps où je brûlais ma jeunesse !
Mais j’ai mal vieilli parmi les rêves,
Triton de marbre usé par les pluies et les vents
Sous le flot des fontaines.

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