On arrête tout et on lit, non mais !!!

Nous avons tous entendu parler des crimes contre les Roms durant la seconde guerre mondiale. Souvent c’est assez vague car le massacre des Juifs a pris le devant de la scène. Je ne suis pas en train de jouer avec les mots, de vouloir faire une hiérarchie ou contester la façon d’enseigner l’histoire de ce qui reste de toute façon un drame affreux. Je veux juste vous dire qu’avec cet album, c’est bien à la souffrance du peuple Rom que nous allons nous consacrer à travers une magnifique histoire d’amitié, d’amour et de sacrifice…

Les nazis étaient fous, menés plus exactement par des fous dont certains se revendiquaient de la profession médicale. Ils avaient fait le serment de soulager l’humanité mais avaient confondu humanité et aryanité… Une tout petite erreur… en quelque sorte !

Tout commence, pour cet album, en Bohème, en février 1937, dans une petite ville. Un soir, la population cherche deux enfants qui ont disparu : Johan et Roman. Ils étaient partis retrouver leurs amis Cikani (tsiganes en tchèque). Comme ils ne sont pas rentrés, sûr que ce sont ces voleurs d’enfants qui les ont kidnappés ! Et voilà que la foule grondante descend vers le camp des gens du voyage, policier en tête…

Mais, au camp, aussi, on se lamente : plusieurs enfants ont disparu. On a bien compris que quelque chose s’est passé, que ces enfants ne sont pas en train de faire une blague à leurs parents… des nazis sont venus et ont rempli des camions d’enfants pour les besoins de la science… Oui, c’est ainsi que l’on osait présenter les faits à l’époque… Qu’aurions-nous dit, aurions-nous osé nous révolter ? Josef, policier et père de Roman, décide de rejoindre les Roms et de partir avec eux à la recherche des enfants…

Commence alors une histoire à la fois magnifique et dramatique, celle d’un groupe qui va aller de souffrance en souffrance jusqu’à la mort, du moins pour environ 200 000 Roms européens. Josef va gagner la confiance de Silenka, une femme un peu particulière dont le jeune frère, Tchavo, fait partie des enfants enlevés par les nazis. C’est une histoire d’amour qui prend forme sous nos yeux mais à cette époque elles ne finissent jamais, ces histoires, par « ils se marièrent et eurent de nombreux enfants »… Il faudra passer par Auschwitz-Birkenau…

Nous avons-là l’illustration que la bande dessinée peut transmettre des valeurs fortes, raconter l’histoire et aider les êtres humains à prendre conscience des erreurs, crimes et fautes graves du passé. Est-ce que cela peut donner une chance au futur de ne pas emprunter les chemins criminels du passé, je n’en suis pas certain, mais même s’il n’y avait qu’une chance sur cent, ne faudrait-il pas la tenter ?

Un album, donc, à lire et faire lire, de toute urgence !

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  Batchalo [Texte imprimé] scénario, Michaël Le Galli dessin & couleur, Arnaud Bétend

  de Le Galli, Michaël Bétend, Arnaud (Illustrateur)
  Delcourt
  ISBN : 9782756014401 ; 17,95 € ; 19/09/2012 ; 80 p. ; Album

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