H30 de Jean Guilloré

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Francophone , Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Eric Eliès, le 22 octobre 2012 (Inscrit le 22 décembre 2011, 49 ans)
La note : 7 étoiles
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Un faux thriller qui s'achève en happy end pour célébrer l'harmonie possible entre l'homme et la mer

Un peu à la manière de Bernard Lenteric dans « La nuit des enfants rois », Jean Guilloré met en scène trois adolescents solitaires aux étranges pouvoirs, qui sont hantés par le même rêve où ils s’identifient à des dauphins. Tom est un autiste muré dans son silence qui, lorsqu’il rêve, plonge dans de profondes apnées où son rythme cardiaque semble s'arrêter ; Frankie est un garçon des rues, qui zone dans Rotterdam et gagne sa vie au poker grâce à une intuition infaillible ; Sibel est une actrice dont le charisme a rapidement suscité la fascination des foules en Italie. En fait, ces trois adolescents ignorent qu’ils sont le produit d’une expérimentation menée par la société secrète Glaucos, financée par un milliardaire (Michael Thornback) qui rêvait, par amour de la mer, de créer des humains capables de retenir leur souffle comme des cétacé, voire de respirer sous l’eau… Cette société, financée à son insu par les services secrets US, avait développé un village sous-marin en Océan indien (un peu comme ceux qui furent construits par Jacques Rougerie en mer Rouge dans les années 70/80) pour y organiser ses recherches. Il fut détruit lors d’un assaut des forces spéciales américaines lorsque le fondateur de Glaucos (Thornback) refusa de livrer les travaux qui avaient permis de concevoir 3 enfants parfaitement adaptés au milieu marin, capables de longues apnées pour jouer avec les dauphins. Les enfants furent sauvés par Thornback, qui les plaça dans des familles d’accueil ignorantes de leurs pouvoirs. Mais Thornback ne put jamais les retrouver car il fut assassiné par les services secrets US. Néanmoins, les enfants, devenus adolescents, se retrouveront, guidés par leur instinct et grâce à la bonté d’adultes (une psychologue et un inspecteur) fascinés par leur innocence et leur aura. Les adolescents échapperont aux tentatives des services secrets et des militaires US qui s’efforceront, une dernière fois, de s’emparer d’eux et nageront à nouveau, seuls, parmi les dauphins avec lesquels ils savent communiquer…

Le roman est curieusement écrit. Le style, dans les scènes d’action, est parfois d’une grande platitude et peine à installer un climat de tension et de suspense. En revanche, dès que Jean Guilloré adopte une vision subjective et s’efforce d’exprimer un ressenti, l’écriture devient vivante et subtile et même capable d’une certaine poésie, notamment dans l’expression des relations entre l’homme et la mer (Jean Guilloré est un plongeur amateur et la mer, le dauphins, etc . ont souvent été au cœur de ses récits pour enfants publiés dans « J’aime lire » ) et dans l’évocation des paradis perdus de l’enfance…

Le livre délivre un message simple, à la fois écologique et anti-militariste (les militaires ne sont pas mis en valeur...), qui est un peu " idéaliste " dans son évocation d'une harmonie irénique entre l'homme et la mer mais il se lit sans déplaisir.

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  Précision sur Jean Guilloré, auteur polymorphe 1 Eric Eliès 2 décembre 2012 @ 19:52

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