La somme des jours de Isabel Allende

La somme des jours de Isabel Allende
(La suma de los dias)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Pascale Ew., le 19 juillet 2012 (Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 979ème position).
Visites : 4 456 

Chacun est responsable de ses sentiments

Isabel Allende commence ces mémoires après la mort de sa fille Paula et lui adresse ce journal. On découvre que derrière la conteuse se trouve une femme blessée par la mort de son enfant et que la vie n’a pas épargnée. Elle n’a de cesse de rassembler autour d’elle sa ‘tribu’, tous ceux qu’elle aime, quitte parfois à les étouffer. L’auteure et ses proches ont les idées larges – ils cotoient des homosexuelles, une femme qui porte des jumeaux pour une autre, etc. – et leurs croyances sont multiples et partent dans tous les sens – en plus de toutes les religions mentionnées, Isabel fait appel à des voyants, à une liseuse de coquillages, part dans un trip de deux jours à l’aide d’une drogue indienne, fait des rêves prémonitoires ou qu’elle tente d’interpréter, voit des fantômes ou leurs manifestations, …
Mais ce qui reste après cette lecture, c’est la facilité avec laquelle Isabel raconte : à mon avis, elle pourrait même raconter une recette ou le fait le plus insignifiant qu’il paraîtrait encore captivant ! J’aime aussi l’humour d’autodérision qu'elle utilise.
Une anecdote : elle explique que pour son mari, Willie, la meilleure photo est celle qu’il n’a pas pu prendre. Je ressens souvent la même frustration et je le comprends.

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un parcours rocailleux mais parfois, c'est du billard

8 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans) - 7 novembre 2013

Isabel Allende dévoile à sa fille Paula décédée, sa vie, presqu’au jour le jour, depuis la disparition de celle-ci.
Isabel Allende, dont son père était le cousin du président chilien Salvador Allende, a connu le succès avec son roman La maison aux esprits qui a été transposé au cinéma et qui a obtenu en 1985 le Prix Point de Mire RTBF cher à Gérard Valet. Ici, Isabel détaille sa vie depuis la mort de Paula en 1992 jusqu’à la parution d’Ines de mon âme en 2006.
La narratrice Isabel Allende s’adresse à Paula, sa fille disparue, et elle lui détaille ses joies, ses peines depuis son décès. Au fil des ans, le lecteur retrouve le parcours de l’écrivaine pour qui la famille, le clan Allende, a une importance primordiale. Mais quelle vie elle a connue ! Une vie aux quatre coins du monde, une vie parcourue tous azimuts : dans son proche entourage il y a sexe, drogue, homosexualité, aventures, recherches métaphysiques du catholicisme à l’animisme en passant par l’agnosticisme… Les esprits reviennent en force ! Mais il en ressort une profonde humanité de sa part ou un égocentrisme tyrannique qui force chacun de ses proches à suivre ses désirs ; le lecteur pourra s’y faire son opinion.
Un livre tout particulier que cette Somme des jours. Un récit qui s’adresse à sa fille mais que le lecteur suit au fil des jours. Quelle vie incroyable pas toujours d’ailleurs crédible !

Lettres à Paula

5 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 25 novembre 2012

Isabel Allende a vécu le drame le plus terrible que peut vivre une femme, celui de perdre sa fille en 1992. Deux ans plus tard elle avait écrit « Paula » mais depuis elle n'arrive plus à écrire. Ce livre est le moyen de se remettre au travail (comme elle le dit, elle ne sait faire que ça, et cela lui permet de faire vivre sa famille.)
« Le mélodrame familial s'est poursuivi, heureusement car sur quoi écrirais-je autrement? »
Elle va, par l'intermédiaire de ces pages, donner à sa fille disparue des nouvelles de la famille en s'aidant des nombreuses lettres échangées avec sa mère tout au long de leurs vies.
Et des nouvelles, il y en a. Car ce n'est pas seulement une famille reconstituée mais une véritable tribu au sens très large. Entre son fils, son mari, ses amies, les petits enfants, les conjoints, les grands-parents, les grands-mères d'adoption.... il y a effectivement de quoi remplir plus de 400 pages. Le tout dans un désordre sympathique, sans chronologie ni ligne directrice et l'on pourrait se perdre sans l'écriture agréable de l'auteur.

Comme dans toutes les familles, on partage les soucis, les joies, les chagrins, les enfants qui grandissent, les accidents de la vie et cette terreur omniprésente de la porphyrie, maladie congénitale responsable de la mort de Paula. Tout ceci, largement « encadré » par les perpétuelles thérapies de tous les membres de la famille « pour résoudre les détails » par une « armée de psychologues ».

Les derniers chapitres seront plutôt consacrés à la genèse de ses romans et des liens entre les intrigues et ses propres souvenirs, son histoire personnelle.

Malgré tout cela, je n'ai pas été passionnée par ce livre comme je l'avais été par tous les autres livres de l'auteure. L'impression d'une simple mise en page de notes quotidiennes, d'une rédaction imposée des événements anciens ou récents .
« Je continue à labourer le sol rocailleux de mes souvenirs pour écrire ces mémoires. »

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