DU PLAISIR… A LA DEPENDANCE

Elle est une femme de son temps, jeune, élégante, belle, avec des très belles formes. Lui est un homme d’affaires, plutôt costard cravate, très sûr de lui, et séducteur. Il se rencontrent un jour au marché, il lui offre des cadeaux, lui fait la cour, la séduit et très vite ils deviennent amants…
Rapidement elle (notons qu’aucun nom n’est jamais cité dans le roman, qui semble toutefois être autobiographique, l’héroïne est toujours désignée par elle et le héros par il ou lui…) se retrouve sous son contrôle.

Un curieux jeu d’amour et de domination s’installe alors progressivement entre eux, un jeu dont elle ne maitrise pas du tout les règles et dont elle est la «victime» consentante. On comprend rapidement qu’il aime surtout contrôler, commander, manipuler, dominer, frapper, ses partenaires féminines.
C’est un voyeur, il se régale de la voir prendre du plaisir dans la douleur, lors de différentes mises en scène plus ou moins malsaines qu’il concocte.
Les yeux bandés, l’exhibitionnisme, l’humiliation, la soumission, la douleur, les coups, sont autant de découvertes pour elle, qui témoigne d’une généreuse soumission et de beaucoup de docilité.
Parfois, elle rechigne à se soumettre, à participer aux fantaisies de son étrange compagnon, mais, par amour, par passion elle finit toujours par céder et s’exécuter…

Plus les semaines passent, plus la jeune femme charismatique va peu à peu s’abandonner dans les bras de son amant et se perdre. Emportée par la passion, soumise à des jeux érotiques de plus en plus torrides, et à des mises en scène coquines pour éveiller son désir et sa curiosité, elle va découvrir que certains amours ne peuvent se dissocier de la douleur…

C’est un voyage vers le désir, le plaisir, la douleur, et l’envie de posséder l’autre vers lequel nous entrainent les deux héros du livre. Mais plus que d’amour, il s’agit ici de passion, une passion dévorante, destructrice…

Paru à l’origine en 1979 sous le titre «Le corps étranger», (rebaptisé ensuite neuf semaines et demi, après la sortie du film) ce court roman d’Elizabeth McNEILL, se révèle d’un style très facile à lire et ne comptant qu’un peu plus de cent pages se lit en quelques heures.
Bien que précédé d’un avertissement «Pour lecteur avertis», 30 ans plus tard il ne choque plus personne, au contraire il apparaît comme très «sage».
Le sexe y est décrit de façon très directe et très crue, mais bon comme déjà dit, de nos jours… Personnellement, ce sont les personnages que j’ai le plus aimés, notamment les descriptions de leur psychologie, la descente aux enfers de l’héroïne est absolument époustouflante et le livre mérite d’être lu rien que pour cela.

Notons enfin qu’un «sulfureux» film a été tiré de ce livre d’Elizabeth McNEILL en 1987 par le réalisateur Adrian LYNE, avec Mickey ROURKE et Kim BASINGER dans les rôles principaux. Le film, qui fit scandale à l’époque, à cause de ses scènes de sexe assez explicites qui y étaient présentées, est aujourd’hui culte, notamment la scène du striptease de Kim BASINGER sur la musique «You can leave your head on» de Joe COKER, peut être considéré aujourd’hui comme assez «sage», beaucoup d’eau étant passée sous les ponts…

Bien que suivant la trame du livre dans les grandes lignes, le livre est bien sûr complètement différend, p. ex. dans le film, l'héroïne travaille dans une galerie d'art, alors que dans le livre elle travaille dans un bureau, et la fin est complètement différente… Comme toujours, je recommande plutôt la lecture du livre, d’autant plus que les personnages y sont beaucoup plus fouillés psychologiquement…

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  9 semaines ¹/ [Texte imprimé] Elizabeth McNeill

  de McNeill, Elizabeth
  J'ai lu / J'ai lu. Pour lecteurs avertis
  ISBN : 9782277222590 ; 1,09 € ; 08/11/2000 ; 158 p. ; Poche

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