Le verrou et autres contes grivois de Guy de Maupassant

Le verrou et autres contes grivois de Guy de Maupassant

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Nance, le 5 août 2008 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 789ème position).
Visites : 7 416 

Recueil à oublier

Ces nouvelles n’ont pas la subtilité de ses meilleures et je m’entendais à mieux. Les récits sont ponctués de pointes contre les femmes, les africains et les arabes, ce qui m’a fait décrocher à plusieurs reprises. Les hommes sont toujours les victimes du pouvoir de séduction des femmes (pauvres petits), qui sont toutes impures, belles et stupides. Les africains et les arables sont considérés comme des animaux, des bêtes sexuelles sans intelligence, tout juste bons pour être des esclaves, on est dans le pur esprit colonialiste. Le grand dilemme vient que je ne sais pas si le ton est voulu comme ça ou si c’est vraiment l’opinion de l’auteur.

Le verrou : Un groupe de célibataires (de plus en plus petit) se rencontre pour raconter leurs derniers exploits sexuels. Pour changer, un des convives décide de raconter sa première expérience... Ça se lit facilement, mais c’est difficile de savourer l'histoire avec l’arrière-goût misogyne du récit. Aussi, la chute finale n’est pas très intéressante... 1.5/5

Marroca : Un homme raconte à un ami une aventure amoureuse qu’il a eue durant son voyage en Afrique. On y retrouve de belles descriptions, le récit est très visuel, mais les moments misogynes et racistes jettent de l’ombre : « Car elles ne manquent pas, les filles, en Afrique ! Elles foisonnent, au contraire ; mais, pour continuer ma comparaison, elles y sont toutes aussi malfaisantes et pourries que le liquide fangeux des puits sahariens. » 2.5/5

La patronne : Les aventures d’un garçon en pension. Récit plutôt faible. 2/5

Idylle : La rencontre d’un homme et d’une femme dans un train. C’est comique et étrange, mais ce n’est pas fort. 2/5

Les épingles : Une conversation entre deux hommes, dont un a deux maîtresses. Comique, mais confus dans sa réalisation. C’est plutôt ordinaire. Maupassant nous a habitué à mieux. 2/5

Allouma : Un homme qui voyage en Algérie rencontre un homme qui lui parle de ses aventures. Tout comme Marroca, on y trouve du sexisme et racisme, mais le ton est plus colonialiste. Eurk! Les exemples sont trop nombreux pour être tous énumérés : « Le jour où elle ne me plairait plus, il serait toujours facile de m'en défaire d'une façon quelconque, car ces créatures-là, sur le sol africain, nous appartenaient presque corps et âme », « car elle dut mentir d'un bout à l'autre, comme mentent tous les Arabes, toujours, avec ou sans motifs », « Je ne l'aimais pas - non - on n'aime point les filles de ce continent primitif. [...] Elles sont trop près de l'animalité humaine, elles ont un coeur trop rudimentaire, une sensibilité trop peu affinée, pour éveiller dans nos âmes l'exaltation sentimentale qui est la poésie de l'amour. Rien d'intellectuel, aucune ivresse de la pensée ne se mêle à l'ivresse sensuelle que provoquent en nous ces êtres charmants et nuls ». Nul. 0/5

Les tombales : Lorsqu’un homme visite la pierre tombale d’une de ses anciennes maîtresses, il tombe sur le charme d’une femme. C’est une nouvelle que je venais juste de lire dans le recueil La maison Tellier. J’avoue l'avoir aimé, je la trouve mystérieuse et c’est à mon avis la moins pire nouvelle du recueil. 3/5

Je suggère ce recueil seulement à ceux qui veulent vraiment compléter l’oeuvre de Maupassant. Aux autres, je suggère d’essayer autre chose ou un recueil qui contient Boule de Suif, Le Horla ou La parure.

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Clarté

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 21 septembre 2010

Maupassant savait goûter aux plaisirs de la vie et excellait dans le sport amoureux. Donc pour lui, pas nécessaire de se creuser les méninges pour trouver des sujets pour ses contes grivois.
Ce n’est pas parce qu’on est célibataire que la bagatelle ne vous titille pas les sens, juste penser à mettre le verrou. Une grande belle noire qui s’écrie : « Ciel, mon mari « , joli jeu ; elle a beau être un patronne sévère, elle n’en reste pas moins femme … ; des seins qui vous chatouille, qui vous oppressent et qui sont bien nourrissants ; un espionnage par épingles interposées, comme tout cela est bien féminin … ; la gazelle arabe qui se languit des siens, des tentes, des troupeaux, du désert ; et puis cette sépulcrale chasseresse.
On a dit que l’on pouvait qualifier l’ œuvre de Maupassant par ces trois qualités : premièrement la clarté, deuxièmement, la clarté et troisièmement la clarté. Rajoutons une quatrième : la polissonnerie.
Bon ! Un peu de stéréotypes ici ou là que certains qualifieront de racistes, de misogynes. Soit, mais il lui sera grandement pardonné. Et puis que celui qui n’en a pas lui jette la première pierre … Ite missa est + Allah Akhbar + Inch Allah, …

Extraits :

- C’était un dîner de garçons, de vieux garçons endurcis. Ils avaient fondé ce repas régulier, une vingtaine d’années auparavant, en le baptisant : « Le Célibat « . Ils étaient quatorze bien décidés à ne jamais prendre femme. Ils restaient quatre maintenant. Trois étaient morts, et les sept autres mariés.

- Mais on se fatigue de tout, et principalement des femmes.

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