La mécanique des femmes de Louis Calaferte

La mécanique des femmes de Louis Calaferte

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Curiosa, le 10 juin 2001 (Tilff, Inscrit le 25 mai 2001, 47 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 335ème position).
Visites : 8 547  (depuis Novembre 2007)

Un recueil de féminité

Voici un petit livre qui en ravira plus d'un. Ce n’est pas un roman. Ce n'est pas un récit.
C’est la vie.
Du moins, la perception féminine des choses de la vie. En effet, dans ce livre, Calaferte rassemble des dialogues, des phrases, des pensées prononcés par des femmes dans les instants intimes.
On apprend beaucoup sur le rapport
qu'entretiennent les femmes avec la sexualité. Si vous lisez le livre d’une traite, vous passerez assurément par mille sentiments différents,
parfois contradictoires. Ce que vous lirez sera tantôt frais, charmant, tendre, érotique tantôt cru, choquant, violent, pornographique.
Au final, si vous êtes un homme, vous apprendrez un peu de la mécanique des femmes. Si vous êtes une femme, sans doute vous reconnaîtrez-vous dans quelques unes des phrases qui composent ce magnifique recueil de la féminité.

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Les éditions

  • La mécanique des femmes [Texte imprimé] Louis Calaferte
    de Calaferte, Louis
    Gallimard / L'Arpenteur (Paris. 1988).
    ISBN : 9782070726424 ; 20,30 € ; 02/04/1992 ; 162 p. ; Poche
  • La mécanique des femmes [Texte imprimé] Louis Calaferte
    de Calaferte, Louis
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070388639 ; 3,00 € ; 01/01/1994 ; 162 p. ; Poche
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Les livres liés

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Le phallus nous parle

4 étoiles

Critique de Bioutifoul (, Inscrite le 18 mars 2005, 52 ans) - 18 mars 2005

ATTENTION CECI EST UN DOUBLON. Voir la critique originale:
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1077

La mécanique des femmes ou comment prôner ses désirs pour des réalités. Offense directe à toutes les femmes, ce livre est en quelque sorte le récit de fantasmes purement phalliques d'un frustré sexuel potentiel.

Nous aurions tendance à inviter l'auteur à se faire « foutre » (mot particulièrement employé dans le texte). La vulgarité exacerbée de toutes ses femmes rend cet écrit banal : une autre forme de vulgarité. Aucun texte ne se suit, l'auteur nous plonge dans ses soi disantes anecdotes, des délires peu sensibles à l'érotisme, où la pornographie se veut crue. Des textes peu intenses, pas de quoi affoler les demoiselles ! Après lecture, les femmes pourraient se poser la question de n'être qu'une seule bouche ou pompe à sucer puisque c'est bien de cela qu'il s'agit à toutes les lignes. La fellation est souvent pour la femme un cadeau, une offrande passionnée, plus qu'un désir véritable et offrir sa bouche plutôt que son corps tout entier c'est souvent offrir à son partenaire (surtout dans les différents cas énoncés) la possibilité de lui redonner toute son orgueil phallique ; les hommes en sont si fiers... On se demande comment les chiennes de gardes ont pu laisser passer cela. Si Virginie Despentes présente la sexualité féminine crûment, simplement, vulgairement et brutalement, et elle l'est certainement, Louis Calaferte, en donnant ce titre, se méprend complètement sur la véritable logique féminine. Ce livre tout entier est donc une méprise à l'intelligence féminine. Quant au style, nous ne le saluerons pas, les propos se veulent dénués de toute prouesse sensuelle. Un livre, qui s'adresse donc tout particulièrement à « certains » hommes mais où les femmes n'y trouveront absolument pas leur compte.

« … pour ne pas mourir »

8 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans) - 27 août 2003

« Peut-être qu’à ma naissance, j’ai le cœur qui m'est tombé dans la chatte. C'est là que ça bat ».
Les prostituées et les amoureuses se croisent, se mêlent, se confondent. Etrange méli-mélo de sexe, pour aimer, pour jouir, pour s'enrichir. Très souvent, on est dans un dialogue au sein du couple, mais la voix masculine est omise, inutile, inintéressante, et lorsqu'elle est malgré tout rapportée, elle est d’une consternante platitude.
C'est très cru, très loin des icônes féminines éthérées, très vivant. Et donc très létal comme le relève Lucien. On y trouve des choses comme : « - La mort est dégueulasse. La tête sur mon épaule, ses bras autour de mon cou. - Dis-moi que je ne mourrai jamais. Que je suis toujours jeune et jolie, toujours désirable. M'étreignant. - Qu’est-ce qu’il faut faire pour ne pas mourir ? ».
Vous voyez bien. Le type n’a pas droit au chapitre. Et cet extrait nous montre autre chose : le fait que ces voix de femmes posent souvent des questions. A la longue, cela leur donne une sorte de coloration enfantine. Voilà un aspect un rien vieux jeu et un peu machiste. Mais c’est assez léger. Cela dit, dans le genre « gai, gai, côtoyons la mort », les femmes de Calaferte ne sont pas toujours infantiles. Le « plaisir désespéré » que peuvent offrir les vieilles femmes m’a donné froid pour longtemps (voir l'intervention de Lucien). Ou bien. « A ma mort, je veux qu'il y ait autour de mon lit tous les hommes qui m’ont sautée. Je suis sûre que la mort sera impressionnée et qu’elle m'épargnera. » Pas sûr.

A Lucien

8 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 4 février 2002

Que voici une critique-éclair qui donne envie de se documenter sur ce livre... C'est vrai, cela, pourquoi un homme ne pourrait-il rédiger sur ce sujet ? Je me souviens d'Alain Finkielkraut et de son "Nouveau désordre amoureux". Quelle maitrise dans la description de l'orgasme des femmes !

La mort, la petite mort et le Diable

9 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 4 février 2002

Curiosa, discret critiqueur s'il en fut, se présente comme un "timide". Parmi ses critiques, il faut citer "Maman, pourquoi m'as-tu laissé tomber de ton ventre ?" de Michel Polac, "Belle du Seigneur" - le roman d'amour le plus complet et le plus passionnant que j'aie jamais lu -, et cette troublante et sulfureuse "mécanique des femmes". Pas mal pour un timide... Je comprends l'objection de Pendragon : comment un homme peut-il décrire la "mécanique des femmes"? Le titre, maladroit ou provocateur, il est vrai, laisse entendre : 1. que les femmes fonctionnent "mécaniquement", suivant des règles en quelque sorte "physiologiques" qui nous ramènent à une époque antérieure à leur "libération" (voir la "physiologie du mariage" ou autres "petites misères de la vie conjugale" de Monsieur de Balzac); 2. que "les femmes" (toutes) fonctionnent suivant les mêmes règles élémentaires et machinales; ce qui est manifestement une double généralisation hâtive. Ceci dit, les titres sont souvent des machines à accrocher les lecteurs, souvent concertés avec les éditeurs, voire imposés par eux. Nuance et efficacité font rarement bon ménage. Se précipiterait-on pour acheter un ouvrage intitulé : "Tentative de description fragmentaire de quelques comportements amoureux spécifiques à certaines femmes"? La réponse va de soi. Ceci dit, je partage l'avis de Curiosa : "Ce livre a un réel pouvoir érotique et poétique. Oui, l'érotisme et la poésie peuvent aller de pair." Oui, bien sûr, érotisme et poésie peuvent aller de pair. "Belle du Seigneur" en est un autre exemple. Ce qui me paraît exceptionnel dans ce petit livre (non pas roman, mais série d'instantanés) c'est, outre la langue incomparable d'un auteur au sommet de son art, le "goût de cendres" remarquablement rendu, autrement dit le désespoir qui gît dans l'amour, dans le plaisir amoureux, l'horreur de la mort qui se cache dans la petite mort, le Diable caché dans un coin, toujours prêt à faire son nid dans les coeurs et dans les corps.
Des exemples? "Coiffée, légèrement maquillée, en pantalon et gilet cintré, elle est une déchirure de beauté". "La nuit est une folie rouge". "Corps qui n'est qu'une longue mouvance satinée". "Le regard des yeux verts est un outrage". "Je serai douce comme une eau de fontaine". "Les tenant entre deux doigts par leurs queues au-dessus de sa bouche ouverte, la tête légèrement en arrière, elle happait une à une les cerises d'un rouge sombre. Entre ses lèvres, sa langue noire, gluante, petit animal nerveux dans son antre." "- L'hiver, c'est la mort. Ses yeux noirs assoupis. Elle serre son corps entre ses bras. - Je ne veux pas voir le monde. Je veux des chambres closes, chaudes. Figée. - Fais-moi l'amour, que je ressuscite." "J'ai su que j'étais devenue une vieille femme le jour où j'ai remarqué que les hommes trouvaient des prétextes pour ne pas rester avec moi, ne pas m'accompagner lorsque je sortais, pour ne pas être vus en ma présence. J'aurais cependant pu leur offrir quelque chose de savant qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs : du plaisir désespéré." Quelque chose comme un équivalent littéraire de "L'origine du monde" de Courbet, cette "mécanique des femmes". Du plaisir désespéré... Ah oui! Mesdames... j'aimerais avoir votre avis sur ce livre...

Précision

5 étoiles

Critique de Curiosa (Tilff, Inscrit le 25 mai 2001, 47 ans) - 15 juin 2001

Je suis d'accord avec vous Pendragon. Je tiens cependant à signaler que le livre traite de la mécanique DES femmes et non de la femme dans le sens global.
J'ai écrit également que ce livre apprendra aux hommes UN PEU de la mécanique des femmes. Ce livre n'est certainement pas un livre scientifique et ne veut certainement pas l'être d'ailleur. C'est juste un recueil de phrases ou dialogues de femmes, exprimés avant, pendant et après l'acte sexuel ou durant la simple évocation de celui-ci.
Et pourquoi un homme ne pourrait-il pas tenter, car il s'agit d'une tentative, de discerner le fonctionnement de la pensée des femmes qu'il rencontre?
Quoiqu'il en soit, ce livre a un réel pouvoir érotique et poétique. Oui, l'érotisme et la poésie peuvent aller de paire.

mwouais...

5 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 53 ans) - 15 juin 2001

Je signale d'emblée que je n'ai pas lu ce roman... mais je suis quand même surpris que Louis Calaferte (un homme) puisse donner la "mécanique" de la femme... après tout, on ne la cherche que depuis 5000 ans... sans la trouver.

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