Feint

avatar 10/05/2010 @ 22:16:30
Peu de gens osent s'attaquer à la toute puissante édition, que ce soit une jeune femme seule et isolée, devait prêter à plus de relativisme de la part de ses détracteurs.

Au contraire : tout le monde critique l'édition. Et cette manière de tout mettre dans le même sac, alors qu'il n'y a pas deux éditeurs qui se ressemblent, qui ont les mêmes pratiques.

Novi
avatar 10/05/2010 @ 22:34:10
@Feint

On imagine mal des auteurs rêvant d'être publiés, oser critiquer ceux censés accepter ensuite leurs manuscrits.

C'est un peu comme si vous traitiez les patrons de pourris sur votre Facebook lu par tous les DRH, et que vous étonniez ensuite de voir vos envois de CV sans suite.

La plupart de mes collègues (sic) dans le polar, ont fayoté, cirer des tonnes de godasses durant des années avant d'être publiés...

Même moi, je suis moins libre aujourd'hui de dire ce que je pense ; comment dire du mal du livre d'un auteur qui la veille encore vantait votre talent publiquement; plus vous êtes connus, reconnus, par vos pairs, plus cela devient compliqué. Aujourd'hui même des chroniqueurs que je vomissais allégrement autrefois, disent du bien de moi...Je suis vachement emmerdé, croyez moi !

C'est un milieu très pervers et corrupteur. Il faudrait s'en tenir éloigné, mais c'est impossible malheureusement.

Débézed

avatar 11/05/2010 @ 00:58:49
Ni écrivain, ni éditeur ... mais parfaitement corruptible !

Stavroguine 11/05/2010 @ 02:35:25

La plupart de mes collègues (sic) dans le polar, ont fayoté, cirer des tonnes de godasses durant des années avant d'être publiés...

Même moi, je suis moins libre aujourd'hui de dire ce que je pense ; comment dire du mal du livre d'un auteur qui la veille encore vantait votre talent publiquement; plus vous êtes connus, reconnus, par vos pairs, plus cela devient compliqué. Aujourd'hui même des chroniqueurs que je vomissais allégrement autrefois, disent du bien de moi...Je suis vachement emmerdé, croyez moi !


Ca se la pète quand même un peu, l'air de pas y toucher, là... Vraiment trop dure, la vie : tous ces gens qui t'aiment, une pression folle... Fais gaffe tu files un mauvais coton : si tu continues, tu vas lâcher le polar pour te reconvertir en Nicolas Rey. Le bad.

Bon, enfin, je dis ça, je dis rien. Juste pour que DBZ ne m'accuse plus de vouloir monter un fan club, faut bien que je montre que j'ai mauvais esprit.

Poil2plume
avatar 11/05/2010 @ 06:46:51
Tous ceux qui chez Wrath ont avoué avoir été publiés après avoir envoyé un manuscrit par la poste ont été flingués par la maîtresse de maison. Voilà pour la pauvre femme fragile et isolée. Je ne vois pas où mène cette attitude de petite fille gâtée qui a fait sciences-po et qui croit sans doute que tout lui est dû.
Pour ma part, je n'ai jamais ciré les pompes à personne pour me faire publier, en province, il est vrai. Mon manuscrit a convenu à l'éditrice, à l'époque et a été publié, point barre. Après, c'est plus facile. On finit par avoir des relations dans le milieu, c'est vrai. Mais les réseaux fonctionnent dans tous les corps de métiers.
L'attitude de Wrath me chagrine car elle ne la fera pas avancer. Elle trouvera toujours des aigris pour lui donner raison. Ses "conseils" pour se faire éditer sont trop drôles ! Que sait-elle de ce monde-là ? J'ai travaillé pour une maison d'édition - toujours en province - et je peux affirmer que ça ne se passe pas du tout comme elle le raconte. On ne balance pas des manuscrits à la poubelle et l'éditeur ne descend pas dans la réserve une fois par mois pour pêcher un texte au hasard, dans la pile des oeuvres envoyées.

Feint

avatar 11/05/2010 @ 08:02:58
@Feint

On imagine mal des auteurs rêvant d'être publiés, oser critiquer ceux censés accepter ensuite leurs manuscrits.

C'est un peu comme si vous traitiez les patrons de pourris sur votre Facebook lu par tous les DRH, et que vous étonniez ensuite de voir vos envois de CV sans suite.

La plupart de mes collègues (sic) dans le polar, ont fayoté, cirer des tonnes de godasses durant des années avant d'être publiés...

Même moi, je suis moins libre aujourd'hui de dire ce que je pense ; comment dire du mal du livre d'un auteur qui la veille encore vantait votre talent publiquement; plus vous êtes connus, reconnus, par vos pairs, plus cela devient compliqué. Aujourd'hui même des chroniqueurs que je vomissais allégrement autrefois, disent du bien de moi...Je suis vachement emmerdé, croyez moi !

C'est un milieu très pervers et corrupteur. Il faudrait s'en tenir éloigné, mais c'est impossible malheureusement.

Au contraire, c'est très possible : il n'y a pas un milieu, mais plusieurs.
Cirer les pompes pour être publié ?? Personnellement je n'ai jamais vu quelqu'un y parvenir de cette manière. En tout cas ça ne marche pas comme ça dans les bonnes maisons. (D'ailleurs ces auteurs qui rêvent d'"être publiés" devraient penser que personne ne l'est jamais, publié. Dans le meilleur des cas, c'est le texte qui l'est. L'auteur reste une personne, qui a tout à gagner à s'effacer derrière son travail - s'il en vaut la peine.)
Concernant votre première remarque, ça voudrait dire qu'il y a des auteurs qui envoient leurs textes à des éditeurs qu'ils méprisent ? C'est possible, mais quelle incohérence ! Un éditeur, l'auteur doit le choisir - de même l'éditeur choisit le texte et son auteur ; c'est la seule manière pour que ça ait des chances de marcher. (Du coup, évidemment, quel éditeur aurait envie de risquer sa santé à essayer de faire connaître une emmerdeuse avérée - même dans l'hypothèse où ses textes seraient bons ? Les relations humaines, ça compte comme ailleurs et sans doute plus qu'ailleurs, dans un domaine où la validité de notre travail est sans cesse remise en question.)

Poil2plume
avatar 11/05/2010 @ 09:34:27
Cher Feint, c'est tout à fait exact. C'est ce que je me tuais à dire sur le site de Wrath. Mais il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...
J'ai connu, moi aussi, des soucis avec mon éditeur. Je suis sur le point de m'en aller parce que j'en ai assez de leur correcteur incompétent qui me colle une faute là où il n'y en a pas et des couvertures qui ne correspondent pas au texte. Je suis aujourd'hui libre d'aller où bon me semble. L'éditeur est évidemment désolé, mais nous en avons discuté à fond, entre adultes. Je ne l'ai jamais embêté, j'ai toujours joué le jeu. Le contrat d'exclusivité avec lui s'achève, il le sait et n'a aucune chance de me retenir. Dommage pour lui. Sorti de là, je ne le déteste pas, c'était une expérience intéressante. J'ai connu des auteurs abominables, irrespectueux du contrat qui les liait à l'éditeur, de véritables terreurs qui ont pleuré misère quand personne n'a plus voulu d'eux. Il y a bien sûr des éditeurs véreux, mais on peut dire la même chose de certains auteurs...

Novi
avatar 11/05/2010 @ 09:45:21
@Feint

L'auteur ne peut plus de nos jours s'effacer derrière son travail, sinon que ferait à nos côtés ""nous les petits auteurs inconnus"", tous ces auteurs dont les livres accaparent les rayons -Thilliez,Paladini,etc-, que n'y perdraient -t-ils leur temps précieux à écrire.

Vous me direz, peut-être sont -ils simplement futés d'avoir intégrés le danger que représentait la vitrine FB où dorénavant tout auteur est à armes égales quelque soit le pognon investi par son éditeur en mise en place et promotion. La revanche de David sur Goliath où un simple bon texte jeté en pâture aux lecteurs peut consacré mieux qu'une dizaine de chroniques dans la presse. Ils l'ont compris puisque qu'ils descendent régulièrement de leur piédestal commercial pour applaudir (sincèrement ou pas) des auteurs mille fois moins connus qu'eux.

Les éditeurs ont compris eux aussi cette nouvelle donne puisqu'ils viennent de plus en plus nombreux (sans se cacher) : y faire leur marché ( ça y va les prises de contact et les négos en MP).

Bref,c'est fini l'époque où il suffisait d'être publié chez un gros éditeur, de bénéficier d'une grosse promo, pour vendre beaucoup de livres - cela ne suffit plus ; pour preuves,les auteurs eux mêmes ne s'en cachent plus lorsque je leur demande ? Mais que faites vous donc là,très cher ? Ne me dites pas que vous en avez besoin,vous qu'on ne peut rater dans aucun rayon de Fnac ?

C'est formidable cette nouvelle donne égalitaire ; la littérature va y gagner en qualité. Quant à l'auteur,lui,je crains fort que nous soyons tous en train de devenir des pipoles...


PS : Je me demande en effet si Wrath a pris cette nouvelle dimension du marché en compte, occupée (obsédée) à pourfendre le milieu de la grosse édition.

Feint

avatar 11/05/2010 @ 09:55:38
Cher Feint, c'est tout à fait exact. C'est ce que je me tuais à dire sur le site de Wrath. Mais il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...
J'ai connu, moi aussi, des soucis avec mon éditeur. Je suis sur le point de m'en aller parce que j'en ai assez de leur correcteur incompétent qui me colle une faute là où il n'y en a pas et des couvertures qui ne correspondent pas au texte. Je suis aujourd'hui libre d'aller où bon me semble. L'éditeur est évidemment désolé, mais nous en avons discuté à fond, entre adultes. Je ne l'ai jamais embêté, j'ai toujours joué le jeu. Le contrat d'exclusivité avec lui s'achève, il le sait et n'a aucune chance de me retenir. Dommage pour lui. Sorti de là, je ne le déteste pas, c'était une expérience intéressante. J'ai connu des auteurs abominables, irrespectueux du contrat qui les liait à l'éditeur, de véritables terreurs qui ont pleuré misère quand personne n'a plus voulu d'eux. Il y a bien sûr des éditeurs véreux, mais on peut dire la même chose de certains auteurs...

Le monde est varié (heureusement) - mais Wrath ne le sait pas. J'ai toujours beaucoup de mal avec le simplisme.

Feint

avatar 11/05/2010 @ 10:01:01
@Feint

L'auteur ne peut plus de nos jours s'effacer derrière son travail, sinon que ferait à nos côtés ""nous les petits auteurs inconnus"", tous ces auteurs dont les livres accaparent les rayons -Thilliez,Paladini,etc-, que n'y perdraient -t-ils leur temps précieux à écrire.

Vous me direz, peut-être sont -ils simplement futés d'avoir intégrés le danger que représentait la vitrine FB où dorénavant tout auteur est à armes égales quelque soit le pognon investi par son éditeur en mise en place et promotion. La revanche de David sur Goliath où un simple bon texte jeté en pâture aux lecteurs peut consacré mieux qu'une dizaine de chroniques dans la presse. Ils l'ont compris puisque qu'ils descendent régulièrement de leur piédestal commercial pour applaudir (sincèrement ou pas) des auteurs mille fois moins connus qu'eux.

Les éditeurs ont compris eux aussi cette nouvelle donne puisqu'ils viennent de plus en plus nombreux (sans se cacher) : y faire leur marché ( ça y va les prises de contact et les négos en MP).

Bref,c'est fini l'époque où il suffisait d'être publié chez un gros éditeur, de bénéficier d'une grosse promo, pour vendre beaucoup de livres - cela ne suffit plus ; pour preuves,les auteurs eux mêmes ne s'en cachent plus lorsque je leur demande ? Mais que faites vous donc là,très cher ? Ne me dites pas que vous en avez besoin,vous qu'on ne peut rater dans aucun rayon de Fnac ?

C'est formidable cette nouvelle donne égalitaire ; la littérature va y gagner en qualité. Quant à l'auteur,lui,je crains fort que nous soyons tous en train de devenir des pipoles...


PS : Je me demande en effet si Wrath a pris cette nouvelle dimension du marché en compte, occupée (obsédée) à pourfendre le milieu de la grosse édition.

Novi, je n'ai pas bien compris où les auteurs se montreraient ? sur Facebook ?

Novi
avatar 11/05/2010 @ 10:16:22
@Feint

Oui, FaceBook..., qui au départ n'était qu'un réseau social sans grande envergure possible, mais qui de part l'initiative de quelques auteurs ayant initiés des groupes s'interconnectant, ont généré le plus gros réseau existant d'auteurs, de lecteurs,d'éditeurs.

Des auteurs tel que Laurent Guillaume, pourtant lauréat VSD, préfacé Marchal, ou encore Miss Palidini à la mise en place somptueuse pour une primo-auteure, et même un Thilliez..., ont compris qu'être lu ou vu par 5000 ou 10 000 personnes sur une heure, n'est-ce pas - ça pouvait booster des ventes en librairies déclinantes. Après, faut-il encore que dieu le lecteur choisisse les siens de livres,mais j'ai l'impression que lorsqu'on lui offre enfin un vrai choix, ma foi...

Feint

avatar 11/05/2010 @ 10:23:59
Ah oui. Mais il y a aussi quantité d'auteurs qui ne sont pas sur Facebook, ni même sur Internet - comme les autres gens, quoi.

Poil2plume
avatar 11/05/2010 @ 11:21:17
Cher Novi, n'oubliez pas l'influence prépodérante des libraires. Beaucoup refusent de vendre de la daube, ils lisent et recommandent des auteurs vraiment bons, qui ont publié chez de bons éditeurs malheureusement écrasés par les grosses machines commerciales.
Ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est la prolifération des libraires genre Fnac où des petits jeunes qui ne connaissent rien à la littérature balancent du Nothomb et du Gavalda à tour de bras parce qu'ils ne lisent rien et ne s'intéressent pas à grand-chose. Il ne faut donc pas s'étonner si le grand public se rue systématiquement sur ce qui se vend et non sur ce qui en vaut la peine. Il y a bien sûr de bonnes ventes qui sont aussi de bons romans, mais ce n'est pas une généralité.
Le monsieur humaniste dont je parlais plus haut faisait partie de cette race de libraires en voie d'extinction : un vrai fan, un gros lecteur avec une curiosité insatiable. Il avait une formation de typographe et de fil en aiguille il est parvenu à gérer une grande librairie. Je passais le voir une fois par semaine et c'était chaque fois un émerveillement. Maintenant il est à la retraite, hélas et il craint le pire pour l'avenir du livre. Il y a bien des jeunes qui sont eux aussi, passionnés par la littérature, mais les librairies indépendantes se font de plus en plus rares et les libraires aussi ...

Novi
avatar 11/05/2010 @ 11:45:27
Sur ma ville, il y a trois grosses librairies ayant bien dû se résoudre elles aussi à afficher des vitrines,des mises en avant de thrillers pourraves...et planquer dans le fond de la boutique, une étagère consacrée au roman noir véritable. Les amateurs savent trouver au fond, quand les autres savent reconnaitre les tronches de gendres parfaits à Thilliez et Chattam.

On pourrait ergoter sur l'aspect commercial du marché du livre de nos jours certes ; il n'empêche, qu'à mon sens, c'est du côté des auteurs qu'il faut se retourner.

Quand un Chainas, facteur de son état et auteur phare d'un Aurelien Masson, bobo de son état..., se prétend la littérature subversive ! Je crois pour ma part, que la messe est dite.

Palorel

avatar 14/05/2010 @ 19:15:18
Lundi dernier chez Alain Veinstein. Passionnant !

http://neufgiga.com/n/50-17/…

Feint

avatar 14/05/2010 @ 20:41:16
Lundi dernier chez Alain Veinstein. Passionnant !

http://neufgiga.com/n/50-17/…

Merci, Palorel ; passionnant et éclairant. Il faut lire le petit livre d'André Schiffrin (Le contrôle de la parole : L'édition sans éditeurs, suite - http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/12257 )

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