Folfaerie 30/05/2004 @ 16:13:23
Et voilà, j'ai terminé de retranscrire la partie la plus intéressante de la préface de Jean-Pierre SICRE, fondateur des éditions Phébus, et qui a écrit ce texte en 1984 pour L'ile aux perroquets de Robert Margerit.

Bien sûr, le comportement des français a quelque peu changé en 20 ans, mais pas tant que ça. Je dois aux éditions Phébus d'avoir découvert ou redécouvert des romans fabuleux plus guère prisés du public. Et cela m'a considérablement réjouie de voir qu'un éditeur confirmé a osé écrire noir sur blanc ce que je pensais depuis longtemps. Pour une bonne part du moins.

Je ne tiens pas à recréer le bataille d'Hernani, et je sais que cette préface va déplaire à certains, mais je m'en moque un peu. Puisque clans il semble y avoir ici, on pourra toujours me coller l'étiquette qu'on voudra, c'est le cadet de mes soucis.



"En France, à la différence de ce qui se passe dans les pays anglo-saxons par exemple, le roman d'aventures a toujours souffert d'un préjugé de défaveur. Les Français lisent peu - même si l'on s'emploie à nous démontrer régulièrement que depuis la dernière guerre, la prospérité matérielle aidant, ils achètent de plus en plus de livres. Encore faut-il s'interroger sur la nature des livres en question... La Littérature, au sens même le plus large du mot, ne semble pas les retenir beaucoup plus qu'autrefois. Suivant le courant des modes (toutes ne sont pas mauvaises admettons-le) il paraitrait qu'ils s'intéressent un peu davantage aux écrivains étrangers, bien que le phénomène soit encore timide à d'assez rares exceptions près. Mais surtout, on les voit accorder depuis quelques vingt ans une préférence gourmande à des livres qui ne ressortissent que de fort loin au domaine littéraire : guides pratiques, manuels spécialisés, encyclopédies diverses. L'image, cette idole de notre société, y a plus de part que le texte. Mais ne sont-ce pas des livres "utiles" ? au lieu que la littérature proprement dite, dont on leur a inculqué le morne respect à l'école, ne cesse justement de proclamer à longueur de pages sa hautaine inutilité. Sans doute n'osent-ils pas disqualifier publiquement cette déesse qui les snobe et les ennuie même un brin sans qu'ils se l'avouent. On leur a appris à la vénérer ; ils l'encensent donc à tout hasard, et avec des protestations de fidélité d'autant mieux vibrantes qu'ils se sentent secrètement coupables à son endroit. Cet excès de respect ne fait pourtant pas la fortune du livre, on le sait depuis longtemps. Il n'est pas facile de faire avouer à un Français que les romans de Balzac sont parfois faibles, que la poésie de Hugo sonne terriblement le creux, que Voltaire n'est qu'un piètre philosophe. Se risque-t-on à dévaluer les divinités officielles de son Panthéon ? il s'insurge. Les a-t-il seulement lues ? peu, ou alors il y a si longtemps...Ce qui ne l'empêche pas de leur vouer en paroles, sinon en actes, un culte sourcilleux. Et ce qui l'amène, tout aussi logiquement, à professer un attachement naivement confiant envers les hiérarchies que des générations d'universitaires ont établies à son usage. Ainsi distinguera-t-il soigneusement entre les "grandes oeuvres" qu'il ne lit pas, ou guère, mais qu'il se garde bien d'évaluer à l'aune de son plaisir (ce serait trop de risque)... et celles qui lui apportent une honteuse délectation : romans policiers, histoires à faire peur, coquineries de second rayon.
Le roman dit "d'aventures", dans notre cher et vieux pays en tout cas, appartient par tradition à cette catégorie roturière. On admet qu'il puisse figurer utilement entre les mains des enfants, point assez "mûrs", à ce qu'on entend souvent dire, pour tâter du vin pur des valeurs adultes. Les grandes personnes quant à elles le liront pour se distraire, pour "s'évader", en s'excusant par avance de ce qui pourrait bien être une faute de goût...
Plus curieux des choses du vaste monde, le Français aurait pu se rappeler que depuis deux siècles et plus, les lecteurs britanniques ou américains, loin de bouder le plaisir que leur offrait le vent du large, ne dédaignaient pas de donner pour compagnons d'éternité à Shakespeare et à Dickens ces grands frères de nos enfances que furent Defoe, Melville ou Stevenson. Mais ce même Français répugne invinciblement à comparer le plaisir qu'il éprouvera à la lecture de l'Ile au trésor... et celui que sont censés lui procurer par exemple Flaubert ou Proust. Il a mis sous clé, une bonne fois pour toutes, ce qui enchanta son jeune âge, préférant ignorer - ou feindre d'ignorer - que la littérature la plus "adulte" (et le nom de Proust n'est sûrement pas venu ici par hasard) est justement pétrie de cette enfance qu'il lui plait de reléguer au placard d'infamie. A-t-il oublié qu'au levant comme au couchant de son imaginaire veille la figure d'Ulysse, que ses romanciers et ses poètes n'ont jamais cessé d'interroger depuis Homère jusqu'à Joyce ?
Nous avons tellement peur d'êtres dupes de notre plaisir que nous préférons réserver nos hommages à des gens qui nous ennuient mais que la faveur du moment porte aux nues, plutôt que de nous abandonner de confiance à cette brise qui autrefois, à l'âge où l'aventure était permise, nous faisait délicieusement dériver vers l'ailleurs...
On ira récupérer Jules Verne au nom de la science et de l'utopie - valeurs sûres de notre temps. Mais on se gaussera de Pierre Loti, victime d'un pittoresque dont le seul tort est de n'être plus de saison...
Peut-être accepterons-nous un jour de réécrire l'histoire de la littérature à la lumière du seul flambeau qui eût jamais dû en éclairer les avenues et les sentes buissonnières : nous voulons parler, bien évidemment, de ce "plaisir du texte" que notre indécrottable bovarysme nous a fait si longtemps mépriser...
Peut-être alors nous reviendrait en mémoire telle phrase de Julien Gracq (autre lecteur insoucieux du terrorisme intellectuel ambiant) qui dans la Littérature à l'estomac proclamait avec une tranquille assurance : "...le seul roman français qui m'ait vraiment intéressé depuis la Libération est un ouvrage obscur de Robert Margerit, Mont-Dragon."

ALF 30/05/2004 @ 16:22:42
"Et ce qui l'amène, tout aussi logiquement, à professer un attachement naivement confiant envers les hiérarchies que des générations d'universitaires ont établies à son usage. Ainsi distinguera-t-il soigneusement entre les "grandes oeuvres" qu'il ne lit pas, ou guère, mais qu'il se garde bien d'évaluer à l'aune de son plaisir (ce serait trop de risque)... et celles qui lui apportent une honteuse délectation : romans policiers, histoires à faire peur, coquineries de second rayon."

je crois que tout est dit! très beau texte.

à+
ALF

Yali 30/05/2004 @ 16:47:14
C’est un texte pertinent, intéressant, mais je crains, Folfaerie, que l’opinion qu’il distille n’ait plus cours. Nous verrons aux résultats du top 100… En attendant, disons que je te parie un caramel mou contre un dur, ou inversement, que la tendance dénoncée plus haut sera la tendance tout court !

Sinon, j’adore « indécrottable bovarysme », ça c’est bon pour les poumons de la littérature ! Laissons-la respirer…

Ghislaine 30/05/2004 @ 17:25:20
Bonjour Esther,

A la lecture de votre message, j'ai compris que vous étiez bibliothécaire, documentaliste ou libraire.

En effet, votre bibliothèque révèle un goût certain pour des genres littéraires très variés, les livres que vous avez lus sont bien classés, une place est laissée aux livres à découvrir avec une pile d'ouvrages à lire et des catalogues d'éditeurs. J'en ai conclu tout naturellement que vous êtes une grande dévoreuse de livres et que vous souhaitez maîtriser tous les genres littéraires, afin de pouvoir conseiller un public intéressé. Et puis, votre bibliothèque n'est pas très grande. Or, une documentaliste ou une libraire sait toujours retrouver l'information pertinente. Et à la limite, elles peuvent travailler sans aucun fonds documentaire, elles trouveront toujours le renseignement ou l'ouvrage demandé.

Esther, votre bibliothèque ressemble étrangement à la mienne qui suis documentaliste !

Folfaerie 30/05/2004 @ 17:58:40
C’est un texte pertinent, intéressant, mais je crains, Folfaerie, que l’opinion qu’il distille n’ait plus cours. Nous verrons aux résultats du top 100… En attendant, disons que je te parie un caramel mou contre un dur, ou inversement, que la tendance dénoncée plus haut sera la tendance tout court !

Sinon, j’adore « indécrottable bovarysme », ça c’est bon pour les poumons de la littérature ! Laissons-la respirer…


D'accord pour le caramel ;-) Mais je ne suis pas certaine que ce discours ne soit plus d'actualité. Bien sûr la littérature roturière dont il parle peut s'appliquer à la littérature d'aujourd'hui, française et contemporaine principalement, et là le texte garde alors tout son sens, mais à la base (désolée mais je n'ai pas pu tout retranscrire, il y avait quand même 6 pages !) il opposait les "grands classiques" à la littérature plus populaire mais classique tout de même, comprenant pour une majorité des auteurs anglo-saxons. C'est celle-là que je défends. Soyons honnêtes, qui lit aujourd'hui Falkner, Buchan, Sabatini, Scott, Defoe, Cooper, Curwood, Hope, Chanslor, Bulwer-Lytton, Ridder Haggard, Assolant, Schaeffer, Burroughs et Margerit pour ne nommer que ceux-là ? Les étudiants en littérature peut-être, les amoureux de ce genre littéraire, qui ne sont pas très nombreux. Oui c'est vrai qu'il y a eu un renouveau à un moment, notamment grâce aux efforts déployés par Michel Le Bris, mais comme tout phénomène de mode, il est vite passé. Ils sont toujours considérés comme inférieurs aux "grands" classiques.

En revanche, je ne suis pas d'accord avec son jugement sur Hugo, Voltaire et Balzac.

Esther 30/05/2004 @ 22:13:49
Bonjour Esther,

A la lecture de votre message, j'ai compris que vous étiez bibliothécaire, documentaliste ou libraire.

En effet, votre bibliothèque révèle un goût certain pour des genres littéraires très variés, les livres que vous avez lus sont bien classés, une place est laissée aux livres à découvrir avec une pile d'ouvrages à lire et des catalogues d'éditeurs. J'en ai conclu tout naturellement que vous êtes une grande dévoreuse de livres et que vous souhaitez maîtriser tous les genres littéraires, afin de pouvoir conseiller un public intéressé. Et puis, votre bibliothèque n'est pas très grande. Or, une documentaliste ou une libraire sait toujours retrouver l'information pertinente. Et à la limite, elles peuvent travailler sans aucun fonds documentaire, elles trouveront toujours le renseignement ou l'ouvrage demandé.

Esther, votre bibliothèque ressemble étrangement à la mienne qui suis documentaliste !



Je suis en effet libraire depuis peu (une petite année) et je t'avouerais qu'effectivement ma bibliothéque s'est transformée dans le sens ou j'aime pouvoir informer les clients dans toutes sortes de domaine, d'où un éventail de genre différent. Je suis comme tu le dis une dévoreuse de livres et cela pour plusieurs raisons, tout d'abord car j'adore lire, il n'y a pas une seule journée où je ne lis pas (le contraire est totalement impossible, est-ce une drogue?), le lis également beaucoup car en tant que libraire, je me dois de connaître les livres que je conseille (bon, moi je pousse un peu loin car pour moi connaître un classique, un bon auteur pour un client, une nouveauté hors paire, c'est lire l'oeuvre en elle même, et il y en a beaucoup aussi bien en classique qu'en nouveauté).

Excuse moi mais je n'ai pas bien compris le passage qui suit. Veux tu dire que l'on peu conseilller sans avoir recours aux magazines et autres?

"Or, une documentaliste ou une libraire sait toujours retrouver l'information pertinente. Et à la limite, elles peuvent travailler sans aucun fonds documentaire, elles trouveront toujours le renseignement ou l'ouvrage demandé."

Bluewitch
avatar 31/05/2004 @ 10:53:21
Un peu bizarre cette idée de clans de la part de Monique. Faut pas exagérer, quand même. C'est vrai que certains d'entre nous se connaissent, au-delà du site, même, mais la plupart sont devenus les plus discrets du site, justement!
Et puis, un forum, c'est un endroit où échanger des opinions, il me semble donc que divergences il y aura et, donc, regroupement d'idées. Ca me semble l'essence même du lieu! De la à y voir des clans, et aux premiers moments d'une arrivée sur un site, en plus...

Alf, merci d'avoir ravivé à notre mémoire le sage Knacki Herta! Je suis à 100 % d'accord! ;o) (et en plus, moi, mes smileys ont un gros nez!)

J'arrive un peu tard dans le débat, et je réagis un peu à tout de manière disparate, mais, quant à l'intervention de Sido, (que je ne critique pas, chacun "existe" à sa manière, si c'est en aimant agacer, et bien...), je ne pense pas qu'aimer sa bibliothèque et signe de suffisance. Pour moi, chaque livre est soit un souvenir, soit une promesse. Dans un sens comme dans l'autre, il ne peut qu'être positif. Alors me retourner vers des souvenirs ou des lectures futures, c'est plutôt une manière de vivre que d'être (s'entend aux yeux de mon propre ego et aux yeux des autres).
C'est comme si on reprochait à un jardinier d'avoir un beau jardin, car ce serait signe qu'il veut flatter son ego...

Et puis voilà, par rapport à ce texte que tu nous livres, Folfaerie (et qui tombe bien à point), je serais un peu de l'avis de Yali quant au fait qu'il soit un peu en décalage avec l'époque. Je pense qu'on est plutôt dans un clivage de diabolisation ou de culte des "grands livres", avec quand même un groupe d'irréductibles qui s'attachent un peu à tout. Mais il est vrai aussi qu'à les voir trop "grandes", ces oeuvres, on finit peut-être par oublier ce qu'elles sont à la base: des romans. Je suis peut-être complètement à côté avec cette idée, mais voilà.

Sido

avatar 31/05/2004 @ 14:21:31
Si j'avais pas raconté mes conneries, est ce qu'on aurait eu le texte de JP SICRE sur le forum ?

Sido

avatar 31/05/2004 @ 14:25:21
Merci Folfaerie ! Tu m'as beaucoup appris.

Folfaerie 31/05/2004 @ 16:09:40
Et puis voilà, par rapport à ce texte que tu nous livres, Folfaerie (et qui tombe bien à point), je serais un peu de l'avis de Yali quant au fait qu'il soit un peu en décalage avec l'époque. Je pense qu'on est plutôt dans un clivage de diabolisation ou de culte des "grands livres", avec quand même un groupe d'irréductibles qui s'attachent un peu à tout. Mais il est vrai aussi qu'à les voir trop "grandes", ces oeuvres, on finit peut-être par oublier ce qu'elles sont à la base: des romans. Je suis peut-être complètement à côté avec cette idée, mais voilà.

Hello Bluewitch,
J'avoue que tu me fais douter, là ;-) Je crois que globalement, le clivage se situe aujourd'hui entre les "anciens" et les "modernes". On oppose les classiques à la littérature contemporaine les deux camps ayant leurs détracteurs et leurs afficionados (mais je suis peut-être complètement à côté de la plaque également...).
Mais dans sa préface, Sicre rappelait simplement le décalage au sein même des classiques, entre les grands et les moins grands. Les auteurs que je cite un peu plus haut ne sont pas placés sur la même marche que Balzac, Flaubert, Montaigne et tous les autres. C'est légitime quant au style et à la qualité (encore que...), mais ça ne l'est plus quant au plaisir donné. La plupart de mes amis lecteurs, fous des "grands" classiques, daignent avouer de temps à autre que s'ils ont lu dans leur jeunesse du Stevenson, Scott, etc., et bien ils ne veulent pas s'y intéresser à nouveau parce que c'est quand même une littérature "inférieure". C'est ça qui me chagrine.
Tu sais que ça devient de plus en plus difficile de se procurer ce type de romans ? Si je n'achète pas le livre dans les 6 mois de sa réédition, il devient indisponible et/ou épuisé parce que personne n'achète... (ça m'est arrivé avec Antony Hope).

Quant au sort des classiques aujourd'hui, rappelle-toi le top 100 d'un autre site (dont on a discuté dans un autre forum), où les grands auteurs étaient très bien représentés. Je me suis vraiment retrouvée dans cette liste, et je n'étais pas la seule. Elle était plutôt rassurante cette liste non ? (enfin bon, je parle pour moi parce que ne lis que peu de contemporains ;-))

Yali 31/05/2004 @ 23:29:25
Des réflexions en vrac, sans grand souci d’organisation :

Ce qui est très curieux dans le texte proposé de J.P. Sicre, ou du moins dans l’extrait dont nous disposons, c’est qu’il tourne autour sans jamais appeler la chose par son (ses) nom(s) : la littérature de genre. Ce qu’il dit, en substance, c’est que les Français, par habitude, par éducation, pour x raisons, bonnes ou mauvaises, méprisent la littérature de genre, et préféreront toujours un mauvais philosophe à un bon romancier sf, ou policier, ou aventure…
En apparence !
En apparence parce que les ventes sont là pour nous prouver que c’est précisément cette littérature de genre qui vit bien, et donc : la théorie de J.P Sicre n’a plus cours. Folfaerie, je crois que Stevenson est plus lu à ce jour, en ce bas monde, que Montaigne ne le sera jamais. Harry Potter : itou.

L’inquiétant, et là je te rejoins Folfaerie, c’est de désigner non pas une littérature « Inférieure » mais bien une littérature « Supérieure », car dans cette configuration, le sérail dit « Supérieur » reste hermétique. Nombre tenteront de passer la porte, mais aucun n’entrera avant que la mémoire commune ne l’ait décidé. Or, une mémoire commune saturée d’informations travaille plus lentement. Ce que je veux dire, c’est qu’il était plus facile, hier, d’élire un Montaigne, un Victor Hugo, qu’aujourd’hui, de découvrir, ne serait-ce qu’un bon auteur dans la multitude proposée : fatras, bordel, publicités, promotions, etc.
Z’avaient la critique à l’aise nos aïeuls.

Mon libraire, un homme fort attachant au demeurant, a, dans sa boutique, installé un présentoir intitulé « Meilleurs ventes », c’est-à-dire que c’est déjà fait, et que, quelle que soit ma contribution, ben ça changera pas grand-chose à leur situation de meilleurs. Moi, devant ce genre de présentoir, je ne suis qu’un lecteur de plus et vu que je le suis : je préfère ne pas l’être.
Bientôt, nous aurons droit à la collection : CEUX QU’IL FAUT AVOIR LUS. Puis la collection complémentaire : CEUX QU’IL NE FAUT PAS AVOIR LUS. Et l’annexe : CEUX QUI FONT DE VOUS UN REBELLE, UN VRAI REBELLE LITTÉRAIRE. Puis aussi : 1014 EXTRAITS DE GRANDS AUTEURS POUR POUVOIR EN PARLER À VOTRE AISE ET /OU EN SOCIÉTÉ.
Des conneries tout ça !
Un livre, c’est une rencontre. Une bibliothèque, c’est une collection de rencontres. Et même si le monde est petit, faut bien admettre que nous ne pouvons rencontrer chacun. Oups, une Maxime comme dirait Jules, ou l’inverse, je sais plus :).

Pardon Monique, ceci :). Est un Smiley tout sourire avec un grain de beauté sous son sourire. À moins que cela soit un pictogramme référençant une position du Kama-Sutra dont l’un des deux, celui que tu veux, serait borgne ? :) Des trois ?! :o) 4 :?)

Sido, personne ne sait agacer si délicieusement que toi !

Je sais, le texte ci-dessus ne contient aucun fil logique, il est composé comme une bibliothèque, au gré des envies de lire, de dire… Alors, me suis dit ; pourquoi pas ?

Sans parler des fautes…

Monique 31/05/2004 @ 23:45:53
Yali, ne te fous pas de mon torticolis ! C'est déjà bien que tu écrives horizontal, même si tu es assis. Au moins, je lis sans faire du yoga en même temps. En plus, je comprends ce que tu écris ! Et j'approuve.

Saint Jean-Baptiste 31/05/2004 @ 23:46:21
Le texte de JP Sicre que nous donne Folfaerie est tout à fait passionnant dans un forum littéraire d'autan plus qu'il se prête à la discussion.
N'est-il pas normal que le choix des lecteurs, au départ du moins, soit guidé par des "universitaires" ou des académiciens, soit des gens qui s'y connaissent en littérature.
Et au fur et à mesure que le lecteur prendra de l'expérience, il orientera ses choix selon ses goûts.
Les goûts des gens sont probablement beaucoup trop influencés par les éditeurs. Ce sont eux qui, avec un matraquage publicitaire, créent le succès et la mode.
Je pense qu'aujourd'hui il est un peu excessif de parler de " l'indécrottable bovarysme" ; il suffirait pour s'en convaincre de voir sur ce site les très irrévérencieuses critiques de Madame Bovary.
Et si il y a peu de lecteur de romans anglo-saxons, c'est peut-être parce qu'ils sont peu édités ou mal édités en France. Alors, ne serait-ce dû au chauvinisme ( ;-) )de nos amis français ?

Sido

avatar 31/05/2004 @ 23:49:26
Merci Yali, une éclaircie dans mon ciel bas et lourd.

Benoit
avatar 01/06/2004 @ 00:57:58
Bonjour,
Ces soi-disant clivages modernes vs classiques, litterature inferieure vs litterature superieur, litterature honorable vs litterature de gare... me laissent dubitatifs. Existent-ils vraiment??
Certes, il y en a si on considere les critiques professionels ou les milieux unversitaires, qui soit rejettent en bloc les "anciens" soit les mettent sur un piedestal inaccessible pour les autres auteurs.
Mais concernant la masse des lecteurs comme vous et moi?? Franchement, ce qui me pousse vers tel ou tel livre c'est mon envie personnel. Et ce n'est pas parce que c'est un classique que je vais automatiquement le juger plus favorablement ou c'est parce que c'est un policier que je ne vais le lire que d'un oeil. C'est sur le plaisir qu'il m'a procure que je vais le juger.
Et je ne vois pas pourquoi j'aurais honte de crier haut et fort que les 10 petits negres valent le detour, ce qui n'est pas le cas du Bossu (avis tout a fait personnel).
Et les standards imposes par les "connaisseurs", je m'en contrefous!
Et je ne pense pas etre l'exception. Ai-je tort?

PS : encore un petit mot. J'admets que des clivages existent dans notre esprit. Mais tant qu'on n'a pas decouvert l'auteur. Une fois qu'on est familier avec et qu'on s'est fait une opinion dessus, le jugement des autres ne compte plus trop. Pour ma part, Balzac, avant que je lise La Peau de Chagrin, m'impressionnait : c'etait l'Auteur du XIX eme siecle, a venerer absolument. Depuis La Peau de Chagrin qui m'a profondement ennuye, je ricane quand je vois quelqu'un lire un de ses bouquins. Le "respect" pour Balzac a completement disparu et il a rejoint la cohorte des auteurs ennuyeux, a egalite avec John Grisham.
Dans les deux cas, je tiens a preciser qu'il ne s'agit que d'avis strictement personnels et j'ai choisi ces exemple pour illustrer mon propos (ca, c'est au cas ou quelques uns auraient deja sorti la grosse artillerie contre moi)

Sido

avatar 01/06/2004 @ 12:09:25
Pas d'attaque en vue, et c'est pas moi qui vais sortir mon artillerie.

Sido

avatar 01/06/2004 @ 12:12:43
Donc lisons sans vergogne les ami(e)s. Au diable les dictateurs de la littérature !

ALF 02/06/2004 @ 15:02:34
le bons sens présent sur ce forum me surprendra toujours!

maintenant, méfions-nous des amalgames. Un enseignant universitaire n'est pas obligatoirement une référence à suivre... Je suis pour ma part, et fort modestement, en dernier cycle universitaire d'anglais et spécialisé en littérature classique, et pourtant j'en connais 100 fois moins que certains sur ce forum! Alors oui, des personnages comme Tolkien ou Orwell ont bel et bien été professeur de littérature, mais tous n'ont pas leur talent.

à l'instar des beaux moutons qui gambadent sur nos vertes prairies, nous suivons des chemins tracés par d'autres. et si nous fixions nous mêmes les voies à emprunter?

à+
ALF

Beautoucan 02/06/2004 @ 15:06:29
Tu as raison, un chemin ne se crée que parce que une première personne a marché un jour où personne n'était allé avant lui et qu'il a été suivi.
Et pour faire snob : "personne ne s'est jamais perdu dans le droit chemin"...

Ghislaine 13/06/2004 @ 19:31:44
Bonjour Esther,

A la lecture de votre message, j'ai compris que vous étiez bibliothécaire, documentaliste ou libraire.

En effet, votre bibliothèque révèle un goût certain pour des genres littéraires très variés, les livres que vous avez lus sont bien classés, une place est laissée aux livres à découvrir avec une pile d'ouvrages à lire et des catalogues d'éditeurs. J'en ai conclu tout naturellement que vous êtes une grande dévoreuse de livres et que vous souhaitez maîtriser tous les genres littéraires, afin de pouvoir conseiller un public intéressé. Et puis, votre bibliothèque n'est pas très grande. Or, une documentaliste ou une libraire sait toujours retrouver l'information pertinente. Et à la limite, elles peuvent travailler sans aucun fonds documentaire, elles trouveront toujours le renseignement ou l'ouvrage demandé.

Esther, votre bibliothèque ressemble étrangement à la mienne qui suis documentaliste !



Je suis en effet libraire depuis peu (une petite année) et je t'avouerais qu'effectivement ma bibliothéque s'est transformée dans le sens ou j'aime pouvoir informer les clients dans toutes sortes de domaine, d'où un éventail de genre différent. Je suis comme tu le dis une dévoreuse de livres et cela pour plusieurs raisons, tout d'abord car j'adore lire, il n'y a pas une seule journée où je ne lis pas (le contraire est totalement impossible, est-ce une drogue?), le lis également beaucoup car en tant que libraire, je me dois de connaître les livres que je conseille (bon, moi je pousse un peu loin car pour moi connaître un classique, un bon auteur pour un client, une nouveauté hors paire, c'est lire l'oeuvre en elle même, et il y en a beaucoup aussi bien en classique qu'en nouveauté).

Excuse moi mais je n'ai pas bien compris le passage qui suit. Veux tu dire que l'on peu conseilller sans avoir recours aux magazines et autres?

"Or, une documentaliste ou une libraire sait toujours retrouver l'information pertinente. Et à la limite, elles peuvent travailler sans aucun fonds documentaire, elles trouveront toujours le renseignement ou l'ouvrage demandé."


Bonjour Esther,

Désolée de n'avoir pas eu le temps de te répondre plus tôt. J'ai eu beaucoup de travail ces derniers temps.

Mes propos voulaient simplement dire qu'une documentaliste peut ne disposer d'aucun ouvrage, elle saura toujours retrouver le renseignement demandé par son public. Son travail s'apparente en cela à celui d'un détective. Il en est de même d'une libraire : elle peut retrouver en un temps record tous les livres demandés par ses clients qui ne figurent pas sur ses rayonnages, grâce à Electre par exemple, pour pouvoir les commander par la suite.

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