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Forums  :  Forum général  :  Le Saint du jour.

Saint Jean-Baptiste 24/01/2008 @ 10:18:21
Saint François de Sales était un Savoyard, né en 1567 à Thorens – petit village certainement pittoresque, comme le sont les villages de la Savoie – mais tellement petit qu'il n'est pas dans mon Atlas.

Il fit ses premières études à Annecy et, adolescent, il aimait les promenades au bord du lac qui l'incitaient à la méditation. C'est là qu'il acquit la vocation sacerdotale.
Il poursuivit ses études à Paris, à la Sorbonne, où il étudia les belles lettres et la théologie.

C'était un étudiant brillant mais réservé. Il était amical, doux, enjoué et poète à ses heures.

Quand il revint dans son village, son père, qui était de noble famille et gardien de la tradition, lui dit :
- Mon fils, vous ferez votre Droit !

François était bon fils, il fit son Droit. Il partit à l'université de Padoue - déjà de grande réputation - et obtint avec brio son diplôme de Docteur en Droit.
Il se raconte que le bel étudiant avait beaucoup de succès et qu'il lui arrivait de devoir se défendre, par la pointe de l'épée, contre les agressions de sémillantes Italiennes, mais n'écoutons pas trop les racontars...

Son père l'avait bien « pistonné » ; une place au Sénat de sa Province l'attendait. Il lui avait aussi trouvé une fiancée « tout ce qu'il y a de mieux ». François dut expliquer à son paternel, avec beaucoup de diplomatie, qu'il comptait entrer dans les ordres...

Sa réputation l'avait précédée : il fut directement nommé coadjuteur de l'évêque de Genève, et trois ans plus tard, en 1602, à la mort de celui-ci, il lui succéda. Il avait la lourde charge de lutter contre le calvinisme dans le Chablais. Il se mit à écrire des billets retentissants dans les journaux contre les ministres protestants (ce qui fait de lui le Patron des journalistes). Mais les Suisses de ce temps là, et les calvinistes en particulier, ne plaisantaient pas : il fut bientôt interdit de séjour...

Il fut alors nommé ambassadeur à Paris où il sut se concilier les bonnes grâces d'Henri IV. Ils devinrent même de grands amis. C'est alors que François écrivit ses deux chef-d'œuvres : L'Introduction à la Vie dévote et Traité de l'Amour de Dieu ; et Henri IV en était ravi : « ces lectures sont célestes, disait-il, je me hâte de les lire pour avoir le plaisir de les relire ».

Ensuite, à défaut de pouvoir résider dans son diocèse, il s'établit à Dijon où il retrouva sa vieille amie Françoise, la sainte Comtesse de Chantal. Ensemble ils fondèrent l'Ordre des religieuses de la Visitation.

Son érudition et sa finesse d'esprit étaient légendaires. Il accompagnait souvent son cher cousin, le duc de Savoie, lors de réunions diplomatiques auprès du Roi Louis XIII. Ce fut lors d'une de ces réunions, qu'un soir à Paris, le 24 janvier 1622, Saint François de Sales rendit son âme à Dieu.

Pie XII l'a déclaré Docteur de l'Église. Il était un peu poète, il écrivait divinement bien, il est le Patron des journalistes, je vous propose de le proclamer -à l'unanimité- Saint Patron de notre site favori.

Alors bonne fête à nous, CLiens-CLiennes, bonne fête aux journalistes et bonne fête aux François !

Saint Jean-Baptiste 24/01/2008 @ 22:29:41
Saule ! Saule ! Saule ! hoé-hoé...
Serais-tu comme le bon chien de Jean de Nivelles qui s'enfuit quand on l'appelle ?

D'accord pour Saint Thomas d'Aquin, ce lundi 28 janvier ?

Saint Jean-Baptiste 24/01/2008 @ 22:30:59
Saule ! Saule ! Saule ! hoé-hoé...
Serais-tu comme le bon chien de Jean de Nivelles qui s'enfuit quand on l'appelle ?

D'accord pour Saint Thomas d'Aquin, ce lundi 28 janvier ?


Ou bien quelqu'un d'autre : Bolcho, peut-être ?
;-))

Saule

avatar 24/01/2008 @ 23:00:26
Saule ! Saule ! Saule ! hoé-hoé...
Serais-tu comme le bon chien de Jean de Nivelles qui s'enfuit quand on l'appelle ?

D'accord pour Saint Thomas d'Aquin, ce lundi 28 janvier ?

Le chien de Jean de Nivelles ? Mais je ne connais pas ce Saint Thomas d'Aquin, si ce n'est de réputation.

A mon avis Sahkti est la mieux placée

Saule

avatar 24/01/2008 @ 23:01:20
Ou SGdP, restons entre philosophes

Saint Jean-Baptiste 25/01/2008 @ 00:18:05
Ou SGdP, restons entre philosophes

Oui, mais je crois que, à cause de sa « sainteté », il est exclu du cercle très fermé des « philosophes »...
On verra bien ! Que nos philosophes se prononcent ! ;-))

Saint Jean-Baptiste 25/01/2008 @ 00:19:12
La « Conversion de Saint Paul » est, probablement, un des événements les plus déterminants de l'Histoire de l'humanité et c'est certainement un événement fondateur du christianisme.

On connaît l'histoire. Elle nous a été racontée par Saint Paul lui-même et par Saint Luc: le grand persécuteur des chrétiens, Saül de Tarse, a été foudroyé sur le chemin de Damas, alors qu'il partait en mission, sur ordre du Grand Prêtre Caïphe.
Écoutons-le :
- Alors que nous approchions de la ville mes compagnons et moi, une lumière céleste, plus brillante que le soleil, nous aveugla et nous jeta par terre, foudroyés. (... ) Une voix me disait : Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?... »

Il perdit la vue. Il fut conduit à Damas où il fut guéri et baptisé par le chrétien Ananias.

Saül, rebaptisé Paul, devint l'apôtre des gentils (des non-Juifs), le fondateur des premières Églises du monde grecquo-romain, et le premier des plus grands théologiens du christianisme.

La « Conversion de Saint Paul » a inspiré tous nos peintres en laissant le champ libre à leur imagination. De Raphaël à Murillo en passant par Michel-Ange, Le Caravage, Bruegel et autres Rubens, tous ces artistes nous ont montré, tantôt avec fougue, tantôt avec romantisme, tantôt avec réalisme, ce grand miracle de Saint Paul.

La « Conversion de Saint Paul » se célèbre ce 25 janvier et je me demande à qui nous pourrions souhaiter la bonne fête aujourd'hui, alors nous dirons :

Bonne fête à nous !

Saule

avatar 25/01/2008 @ 17:52:44
Ou SGdP, restons entre philosophes

Oui, mais je crois que, à cause de sa « sainteté », il est exclu du cercle très fermé des « philosophes »...
On verra bien ! Que nos philosophes se prononcent ! ;-))

Ou Provis ? Qu'il lise ou relise la somme théologique de Saint
Thomas (en latin bien sur) et nous en fasse sa première critique.

Saint Jean-Baptiste 25/01/2008 @ 23:54:24
Ben oui, Provis...
Ou Le Rat ? Notre Rat des Champs a de bonnes lectures, vous savez... ;-))

Mais moi je compte surtout sur Bolcho... ;-)))
;-))) = me marre...

Saint Jean-Baptiste 26/01/2008 @ 00:09:36
Aujourd'hui nous aurons la double joie de fêter nos amis Tite et nos amis Timothée. Au passage, nous ne manquerons pas de les féliciter parce qu'ils ont de beaux prénoms et de bons Saints Patrons.

Tite et Timothée ont été tous les deux des amis de Saint Paul, l'apôtre des gentils, dont nous avons célébré hier, la « Conversion ».

(Il faut mettre entre guillemets le mot conversion parce qu'en fait ce n'en était pas une : Paul était un Pharisien très zélé. Il avait été à l'école du grand maître en théologie, Gamaliel, et c'était un croyant - en Dieu - très convaincu. En réalité, sur le chemin de Damas, il a reçu la « révélation », il est passé – comme on dit (actes 26) : « de l'obscurité à la lumière »).

Quand Paul s'est rendu dans le pays de Timothée, la Lycaonie (sud de la Turquie), c'est chez lui qu'il fut reçu, d'abord. Ils se connaissaient probablement de longue date. Timothée avait, très probablement, fréquenté la même école que lui.

Paul lui transmit la révélation, à lui et à ses parents. Timothée connaissait très bien les Écritures ; il pouvait comprendre cette révélation : ce que Moïse et les Prophètes avaient annoncé, s'était accompli : Jésus était le Dieu annoncé par les Prophètes.

Il devint un des plus grands propagateurs de la nouvelle foi dans le monde grec d'alors. On le voit avec Paul en Macédoine, à Thessalonique, à Athènes, à Corinthe puis à Rome où il est emprisonné avec Paul et enfin à Ephèse, où il prend en charge la direction de la nouvelle Église.

Tite, lui, avait été, probablement, un disciple de Jésus ; c'était un chrétien de la première heure. Il vivait à Antioche quand Paul l'a rencontré. Il fut chargé de missions très importantes dans les nouvelles communautés chrétiennes. C'est lui qui fut chargé, notamment, de rétablir un peu d'ordre dans la communauté chrétienne de Corinthe où, semble-t-il, on se chamaillait beaucoup : on raconte qu'à Corinthe, les femmes avaient beaucoup à dire...

Nos saints du jour moururent tous les deux en martyr, Timothée à Éphèse et Tite en Crête.

Bonne fête aux Timothée, bonne fête aux Tite !

Saint Jean-Baptiste 27/01/2008 @ 09:16:55
Il paraît qu'à la Renaissance, en Italie, on percevait une certaine dégradation des mœurs... Mais, que Dieu soit loué, Angèle de Merici, notre sainte du jour, était tenue miraculeusement à l'écart de tout ce qui aurait pu alerter sa pudeur.

Elle était, nous dit la chronique, très bien de sa personne. Et, quand à seize ans elle hérita de la jolie fortune que lui laissaient ses parents, la même chronique nous dit que ses prétendants se firent de plus en plus pressants...

Heureusement, elle avait de bonnes relations. Elle avait pour ami le Pape Clément VII. En tout bien tout honneur, celui-ci l'invita, en 1524, à s'installer à Rome pour devenir la « maman catéchiste » des fillettes romaines.

Mais Angèle, qui habitait sur les rives enchanteresses du lac de Garde – alors ignoré des touristes, Dieu merci – s'imaginait que Rome était une ville perverse ; elle refusa l'invitation.

Elle préféra partir en pèlerinage en terre Sainte. Or, il se fit qu'à peine partie, elle perdit la vue. Mais, par un miracle – que d'aucuns trouvent étrange – à son retour, elle y voyait de nouveau très bien.

L'explication va de soi : elle avait prié Saint Ursule et Sainte Ursule l'avait guérie.

(On sait que Sainte Ursule avait refusé les avances d'Attila, et qu'Attila, dans un mouvement d'humeur, lui avait arraché les yeux. Depuis lors, c'est elle qu'il faut prier pour y voir clair.)

Angèle de Merici fonda à Brescia en 1535, un Ordre religieux, qu'en gage de remerciement à Sainte Ursule, elle appela les Ursulines.

Il existe autant d'ordres de religieuses qu'il n'y a de religieuses : en Europe il y a les Ursulines "civiles", elles vivent dans leur famille, un peu comme des infirmières. Il y a les Ursulines qui vivent en communauté. Et puis, il y eut naguère les Ursulines cloîtrées, qui aujourd'hui ont probablement disparu.

Bonne fête aux Ursulines, bonne fête aux Angèle ! .

Saule

avatar 27/01/2008 @ 11:25:51
Il me semblait bien que Angèle de Merici me disait quelque chose.. et quand tu parles des ursulines alors je me souviens. Lors de mon pèlerinage à Compostelle je m'étais arreté à Saint Côme d'olt, un village le long du Lot qui rivalise pour le titre du plus beau village de France (car en effet chaque village dans ce coin placarde à l'entrée un panneau indiquant au visiteur qu'il pénètre dans un des plus beaux villages de France, ce qui est souvent vrai). Et à Saint Côme d'Olt, donc, j'avais été dans une maison tenue par des Ursulines dont la soeur hospitalière pétillait de gentillesse.
Leur demeure s'appelle maison "Mère Angèle de Merici". Si vous passez dans le coin vous serez bien accueilli.

Saint Jean-Baptiste 28/01/2008 @ 09:53:19
Saint Thomas d'Aquin est un des plus grands penseurs de l'humanité.

C'est un penseur, un sage, un saint homme, un philosophe ...Mais c'est un chrétien. Si bien qu'il n'a pas sa place dans le cercle étroit des philosophes reconnus conformes. On ne l'enseigne pas au cours de philo !

La pensée libre aurait-elle ses œillères ?

Mais, de ne pas être classé parmi les philosophes agréés, ne doit pas le déranger beaucoup. Son séjour sur la terre l'avait habitué aux exclusions. Rarement vocation fut autant contrariée.

Il était né à Aquino, près de Naples, en 1225, et vivait dans ce qu'il est convenu d'appeler : «le siècle d'or du Moyen-Age».

Il voulait s'instruire mais son père n'aimait pas ça. À peine était-il entré, en secret, à l'école des Dominicains à Naples, que son père l'en retirait ! Il tenta alors de fuir au Mont Cassin, mais ses frères le rattrapèrent ; ils l'enfermèrent tout seul dans une forteresse. Comme Thomas se complaisait dans la prière et la méditation, un malotru eut l'idée de mettre dans son lit une fille accorde et pulpeuse.
Thomas mit le feu au lit avec une bûche incandescente.
La jeune-fille sauta parla fenêtre et alla se plaindre à l'Empereur Frédérique II ; et la chronique ne nous dit pas ce que l'Empereur fit de la jeune-fille, mais elle nous dit qu'il fit délivrer Thomas.

Thomas partit alors pour Cologne où il poursuivit ses études et reçut l'Ordination. Sa chance fut d'avoir pour enseignant à l'université de Cologne, un grand Maître, le Docteur de l'Église Albert le Grand, dont il fut le meilleur élève.

Il enseigna ensuite à Paris, à la Sorbonne, et il commença alors à écrire son oeuvre monumentale, dont émerge : la Somme Théologique, «une cathédrale du savoir».

Pressé de se rendre à l'ouverture du concile de Lyon en 1274, il n'eut plus la force d'achever son œuvre : « les lumières de Dieu, disait-il, vont au-delà du langage des hommes. »

Jusque là la philosophie chrétienne s'était inspirée de Saint Augustin, qui lui-même, s'était fortement inspiré de Saint Paul.

Mais, avec Albert le Grand, Thomas avait étudié – et remis à l'honneur – Aristote.

Sa philosophie est dés lors une synthèse de conciliation entre la philosophie grecque et la doctrine chrétienne. Il est arrivé à faire le lien philosophique entre les vérités rationnelles et les vérités révélées : « il a réconcilié Athènes et Jérusalem ».

Ce qui lui valu des controverses haineuses et des rancunes tenaces.

Et pourtant, dans le foisonnement des idées de ce beau XIII siècle, Saint Thomas avait conquis une première place parmi les plus grands penseurs de son temps.
Quand on lui reprochait de «mélanger l'eau de la Raison au vin de la Révélation», il répondait qu'aux Noces de Cana, l'eau s'était transformée en vin...

Ses contemporains, qui l'appelaient affectueusement «notre penseur angélique», ont fait de lui un Docteur de l'Église ; bien avant le Vatican, à qui il arrive de préférer l'immobilisme aux nouveautés, quand bien même elles sont géniales.

Ce grand homme parmi les grands hommes mourut le 28 janvier 1274 en laissant derrière lui une œuvre monumentale qui a changé notre façon de voir les choses dans tous les domaines : la pensée, la théologie, la philosophie bien sûr, mais aussi l'architecture, l'écriture, la science et le savoir. Et, en remettant la pensée et la rationalité grecque à l'honneur, il mettait un terme au mode de pensée du Moyen-Age et posait les premiers jalons de la Renaissance.

Il serait douteux que nos philosophes agréés l'acceptassent comme Saint Patron, alors, nous dirons bonne fête aux philosophes une autre fois...

Bonne fête aux Thomas !

Prince jean 28/01/2008 @ 14:37:20
merci SJB, c'est tres interressant ce que tu dis sur Saint THomas d'Aquin.
j'ai lu , par ci, par là, qq écrits de ce grand théologien qui m'ont énormément plu.
connais tu ce livre :'Saint Thomas d'Aquin et la théologie' de Marie-dominique Chenu (seuil - point sagesse) ?
si oui, qu'en penses tu ? me le conseilles tu ?

Saint Jean-Baptiste 28/01/2008 @ 22:48:38
Merci pour le commentaire, Prince Jean, ça me fait plaisir. ;-))
Malheureusement, je ne connais pas le livre que tu cites... ;-((
La littérature sur Saint Thomas est abondante, il faut te faire conseiller parce que parfois c'est très difficile et parfois c'est un peu désuet.

Prince jean 28/01/2008 @ 23:19:12
cher SJB, du peu que j'ai lu de Thomas d'Aquin, j'ai trouvé cela beaucoup plus 'moderne' (je deteste le mot) que l'idée que je m'en faisais.
je pense qu'il y a une lecture un peu 'étriquée' de d'Aquin qui l'a enfermé dans une théologie un peu .. sulpicienne.
voilà, ce que je dis est tres inexacte, mais je pense que tu vois à peu pres de quoi je veux parler.

j'ai trouvé cette bio sur l'auteur, il me semble que c'est un homme 'vrai' :

Le Père Marie-Dominique Chenu, maître en théologie catholique et en humanités, est né à Soisy-sur-Seine le 7 janvier 1895 et mort le 11 février 1990 à l’âge de 95 ans. Il fut un théologien du concile Vatican II et un instigateur du renouvellement du thomisme, quelquefois appelé néothomisme, élaboré à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle à l'initiative du pape Léon XIII et de son encyclique Æterni Patris.

Il entre chez les Dominicains en 1913 à l’âge de 18 ans. Il prit cette décision après qu’un ami l’eut invité à sa prise d’habit au couvent dominicain du Saulchoir en Belgique. Attiré par la vie contemplative, la belle liturgie, les études et la vie de communauté, son désir était de maintenir à la fois la contemplation et l’action apostolique. À la fin de sa première année de noviciat, ses supérieurs l’envoient faire des études de philosophie, de théologie, d’histoire et d’exégèse à l’Angelicum à Rome.

Avec Yves Congar, il fut de ces théologiens qui ont soutenu le mouvement des prêtres-ouvriers et en ont été sanctionnés par le Vatican, au milieu des années 1950.

Saint Jean-Baptiste 29/01/2008 @ 09:26:35
Prince Jean, tout ça me donne aussi l'envie de relire sérieusement du Thomas d'Aquin.
Mais c'est toujours la même chose : le temps nous manque ! Trop de chose à faire, Trop de livres encore à lire...
Il faut absolument qu'on invente la machine à remonter le temps... ;-))

Saint Jean-Baptiste 29/01/2008 @ 09:28:01
Saint Julien l'Hospitalier est un des saints les plus populaires du paradis. Tout le monde l'aime bien ; il est connu comme le loup blanc. C'est le genre de bon copain : celui qui vous tape sur l'épaule et qui vous dit : qu'est-ce que tu bois ?
Déjà sur terre il était comme ça. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelait : l'hospitalier.

Pourtant son séjour dans notre vallée de larmes ne s'est pas toujours passé sans anicroche.

Un jour, ou plutôt, une nuit, il tua sa belle-mère ! ...mais c'était par erreur : il l'avait prise pour sa femme. Il faut dire qu'elle s'était mise dans son lit avec un autre homme. Au moment où il s'apprêtait à tuer l'homme, il entendit une voix qui lui disait : que faites-vous là mon gendre ? ...c'était son beau-père.

Notre ami Gustave Flaubert, porté au pinacle par notre site, nous a raconté l'histoire de Saint Julien l'Hospitalier. Mais, comme il le dit lui-même tout à la fin de son conte, il nous a raconté l'histoire "à peu près" comme il l'a trouvée sur un vitrail de son pays. D'après lui, Julien aurait tué sa mère, en réalité c'était bien sa belle-mère...
Moi je dois à la vérité – et au sérieux de ce fuseau - de vous raconter l'histoire telle qu'elle se raconte au paradis.

Donc, Julien, très ennuyé, sortit sans rien répondre à son beau-père, et décida de terminer la nuit dans le cabanon du jardin. Et c'est là qu'était sa femme. Elle lui donna l'explication : ses parents étaient arrivés à l'improviste et pour qu'ils dorment comme il faut, elle les avait installés dans le lit conjugal.

Ils étaient tous les deux fort désolés de ce contretemps : Julien disait qu'il aurait dû faire plus attention et elle disait qu'elle aurait dû le prévenir ; mais, ils s'aimaient toujours.

Ils décidèrent de partir à l'aventure.

Ils marchèrent toute la journée dans une forêt et s'arrêtèrent le soir au bord d'une rivière. Là ils se construisirent une cabane et décidèrent de ne plus bouger. Mais dés le lendemain, ils furent réveillés par un tas de gens qui passaient devant chez eux : ils étaient sur le chemin d'un pèlerinage.

Alors, opportunément, ils ouvrirent une auberge qu'ils appelèrent "Chez Julien l'Hospitalier". Heureux de leur nouvelle vie, ils y passèrent trente ans. Mais arrivé à la cinquantaine, Julien pensait à son passé : il avait tué sa belle-mère, et même s'il ne l'avait pas fait exprès, il avait des remords.

C'est alors qu'un lépreux lui demanda de l'aider à passer la rivière et Julien, qui était bon garçon, accepta bien volontiers. Or c'était un ange qui s'était déguisé en lépreux. Arrivé sur l'autre rive il lui dit :
- Julien, Julien, ne te tracasse pas trop pour ta belle-mère, toi et ta femme vous irez bientôt la voir au paradis.
Alors il se précipita pour annoncer la nouvelle à sa femme et ils moururent de joie dans les bras l'un de l'autre ...Et à l'instant même la belle-mère leur ouvrait les portes du paradis.

Saint Julien est le Patron des aubergistes, alors bonne fête aux aubergistes, et bonne fête aux Julien !

Saule

avatar 29/01/2008 @ 13:30:48
Histoire magnifique, tu la racontes encore mieux que Flaubert !

Prince jean 29/01/2008 @ 15:47:50
je trouve que la rencontre du Christ en lépreux dans le conte de Flaubert est un sommet de la litterature !
c est d'une beauté inégalée

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