Suite au texte de Jonkind et des commentaires qui ont suivi (http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…), m’est venue l’idée du sondage. Un moment d’échange de sensibilités.
Si vous craignez quelque chose, que craignez le plus: la vieillesse ou la mort?
Mourir:
Personnellement, la mort m’indiffère… même pas peur! En dehors de toute considération religieuse, je me sens bien en paix avec le sujet. Sans aucune prétention, je pense qu’on sème tout le long de notre vie des petits cailloux, des petits bouts de nous, et que ces parcelles survivent à notre disparition physique (c’est peut-être là que ça fait un peu présomptueux). De même que ceux qui nous ont précédés, de notre famille ou non, ont pu influencer notre manière d’être, et donc continuent à vivre à travers nous.
Et puis comme disent les anciens “Faudra ben y passer un jour, cré vin d’ju!”. Oh là, pas très littéraire ça! Attendez, je vous la refais:
“Lorsque dans mes veines le sang de couler sera las, tintera l’heure de l’incontournable crépuscule de ma vie…”
Voilà, c’est mieux ainsi.
Vieillir:
Mais vieillir… le corps s’alourdit, se tasse, le geste se gaine d’apathie, les paysages deviennent flous, les lettres des livres rapetissent, les derniers neurones s’accrochent désespérément aux parois de la lucidité et, paraît-il, on devient grognon. Qui peut se satisfaire de ce déclin?
Bien sûr on peut se consoler en essayant de se convaincre qu’on y gagne en sagesse, en circonspection, discernement et pondération, mais la vie nous prouve que certains ont dû passer à côté le jour de la distribution.
Alors, quoi? Et bien peut-être devons-nous simplement changer de peau, muer en douceur, en accompagnant ce que la nature nous impose, non sans résister bien sûr, en lui montrant quand même qu’on a encore de l’autorité… du moins qu’on en a eu.
Brel a dit cela mieux que moi:
“Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir”
Je mettrai les paroles de la chanson sur le forum “Chanson du jour”.
Si vous craignez quelque chose, que craignez le plus: la vieillesse ou la mort?
Mourir:
Personnellement, la mort m’indiffère… même pas peur! En dehors de toute considération religieuse, je me sens bien en paix avec le sujet. Sans aucune prétention, je pense qu’on sème tout le long de notre vie des petits cailloux, des petits bouts de nous, et que ces parcelles survivent à notre disparition physique (c’est peut-être là que ça fait un peu présomptueux). De même que ceux qui nous ont précédés, de notre famille ou non, ont pu influencer notre manière d’être, et donc continuent à vivre à travers nous.
Et puis comme disent les anciens “Faudra ben y passer un jour, cré vin d’ju!”. Oh là, pas très littéraire ça! Attendez, je vous la refais:
“Lorsque dans mes veines le sang de couler sera las, tintera l’heure de l’incontournable crépuscule de ma vie…”
Voilà, c’est mieux ainsi.
Vieillir:
Mais vieillir… le corps s’alourdit, se tasse, le geste se gaine d’apathie, les paysages deviennent flous, les lettres des livres rapetissent, les derniers neurones s’accrochent désespérément aux parois de la lucidité et, paraît-il, on devient grognon. Qui peut se satisfaire de ce déclin?
Bien sûr on peut se consoler en essayant de se convaincre qu’on y gagne en sagesse, en circonspection, discernement et pondération, mais la vie nous prouve que certains ont dû passer à côté le jour de la distribution.
Alors, quoi? Et bien peut-être devons-nous simplement changer de peau, muer en douceur, en accompagnant ce que la nature nous impose, non sans résister bien sûr, en lui montrant quand même qu’on a encore de l’autorité… du moins qu’on en a eu.
Brel a dit cela mieux que moi:
“Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir”
Je mettrai les paroles de la chanson sur le forum “Chanson du jour”.
J’adorerais vieillir…Tu entends la Mort ? ;-)) !
J'ai plus peur de vieillir que de mourir. Quand tu meurs les souffrances aussi, quand tu vieillis les souffrances se diffusent dans le corps. Pour ma part la vieillesse me fait très peur à cause de mes soucis de dos sinon je crois qu'on acquiert tout de même une certaine sagesse en vieillissant.
Enfin j'ai tout de même moins peur de la mort, na !
Enfin j'ai tout de même moins peur de la mort, na !
Une fois un collègue proche de la retraite m'a dit : "vous les jeunes, vous devriez vous battre, descendre dans la rue, nous faire le grand soir !" j'ai rigolé et je lui ai dit que c'était plutôt des gars comme lui qui devraient agir, qui connaissent bien le système, toutes ses lacunes et autres dysfonctionnements pour ne pas dire foutages de gueule.
Nous les jeunes on se fait avoir, pas beaucoup de temps, il faut bosser pour s'acheter un logement et vivre correctement, on manque d'expérience, on ne connaît pas notre ennemi, les premières années de travail riment avec naïveté ... comment porter la révolution dans la rue ??? comment revendiquer ? comment lutter contre le low cost ? ce sont les vieux qui doivent nous porter, nous donner la flamme, nous montrer les points faibles et comment dire non !. Il m'a répondu qu'il était fatigué, qu'il avait hâte de sortir de tout ça, qu'il avait assez donné, au programme ses passions, le reste rien à foutre.
Alors tout ça pour dire que vieillir n'apporte pas la sagesse mais la résignation. Vieux (pour les plus chanceux), résignés et seuls on mourra ...
Nous les jeunes on se fait avoir, pas beaucoup de temps, il faut bosser pour s'acheter un logement et vivre correctement, on manque d'expérience, on ne connaît pas notre ennemi, les premières années de travail riment avec naïveté ... comment porter la révolution dans la rue ??? comment revendiquer ? comment lutter contre le low cost ? ce sont les vieux qui doivent nous porter, nous donner la flamme, nous montrer les points faibles et comment dire non !. Il m'a répondu qu'il était fatigué, qu'il avait hâte de sortir de tout ça, qu'il avait assez donné, au programme ses passions, le reste rien à foutre.
Alors tout ça pour dire que vieillir n'apporte pas la sagesse mais la résignation. Vieux (pour les plus chanceux), résignés et seuls on mourra ...
On a beau dire que la mort ne nous fait pas peur, personne ne peut préjuger quelle sera son attitude le moment venu. Il n'est pas donné à tout le monde de réussir sa mort. Des gens courageux pendant leur vie seront peureux devant la mort.
Personnellement j'aime beaucoup l'attitude d'un personnage du livre "David Golder" de Némirovsky, un vieux juif qui dit : "Le Seigneur donne, le Seigneur reprend. Béni soit son nom". Rien à redire, même si on n'est pas croyant l'idée est la même, c'est l'acceptation devant l'inéluctable. Mais la littérature abonde : Le désert des tartares avec le magnifique courage du vieux soldat qui le moment venu s'assied en uniforme pour faire face, "la mort de Yvan Ilitch" de Tolstoi bien sur et puis un livre magnifique que je viens de lire qui montre que la mort n'est pas toujours taillée à la mesure de la façon dont on a vécu : "Le dialogue des carmélites". Mais je suis sur qu'il y en a plein d'autres.
Je conduis régulièrement mon voisin à la clinique, un vieil homme, il va voir sa femme qui est au soin intensif. Voir cette vieille femme en train de mourir me donne chaque fois de l'énergie et du courage, il est bon de se rappeler notre finitude régulièrement. Par contre ça me choque de la voir souffir inutilement et je condamne fortement l'acharnament thérapeutique dont elle fait l'objet.
Personnellement j'aime beaucoup l'attitude d'un personnage du livre "David Golder" de Némirovsky, un vieux juif qui dit : "Le Seigneur donne, le Seigneur reprend. Béni soit son nom". Rien à redire, même si on n'est pas croyant l'idée est la même, c'est l'acceptation devant l'inéluctable. Mais la littérature abonde : Le désert des tartares avec le magnifique courage du vieux soldat qui le moment venu s'assied en uniforme pour faire face, "la mort de Yvan Ilitch" de Tolstoi bien sur et puis un livre magnifique que je viens de lire qui montre que la mort n'est pas toujours taillée à la mesure de la façon dont on a vécu : "Le dialogue des carmélites". Mais je suis sur qu'il y en a plein d'autres.
Je conduis régulièrement mon voisin à la clinique, un vieil homme, il va voir sa femme qui est au soin intensif. Voir cette vieille femme en train de mourir me donne chaque fois de l'énergie et du courage, il est bon de se rappeler notre finitude régulièrement. Par contre ça me choque de la voir souffir inutilement et je condamne fortement l'acharnament thérapeutique dont elle fait l'objet.
Mais vieillir… le corps s’alourdit, se tasse, le geste se gaine d’apathie, les paysages deviennent flous, les lettres des livres rapetissent, les derniers neurones s’accrochent désespérément aux parois de la lucidité et, paraît-il, on devient grognon. Qui peut se satisfaire de ce déclin?
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ne me dites pas que vieillir c'est pire que d'être ado!!!!!!
(c'était pour apporter un peu de légerté dans un ediscussion qui pourrait vite devenir tristoune!)
"Mourir:
Personnellement, la mort m’indiffère… même pas peur!"
Oh la la! Fais un peu travailler ton imagination, vis la scène, tu vas voir combien de temps tient cette belle sérénité. :-))
La vie, c'est tout ce qu'on a.
Personnellement, la mort m’indiffère… même pas peur!"
Oh la la! Fais un peu travailler ton imagination, vis la scène, tu vas voir combien de temps tient cette belle sérénité. :-))
La vie, c'est tout ce qu'on a.
Pas très gai ce forum ! Mais bon ... En fait je pense que la peur de la mort vient du fait qu'on ne voudrait pas mourir avant d'avoir vécu, fait ce qu'on a toujours voulu faire. Avoir peur de mourir c'est aussi de la façon dont on va mourir mais la mort en elle-même, croyant ou pas (et je le suis à ma façon) c'est la fin de la conscience. La mort, c'est pas de question, pas de regrets parce que pas de conscience. J'ai peur des moyens de transport parce qu'ils sont des dangers et que je voudrais faire plein de choses avant de passer l'arme à gauche.
La vieillesse, pourquoi pas mais pas "ad vitam eternam". J'ai perdu ma grand-mère cela ne fait pas un an. Elle est décédée un peu "sans prévenir", comme ça, à 75 ans, valide, un peu fatiguée tout de même. Il me reste une autre grand-Mère, de 97 ans, aveugle depuis 30 ans, vivant dans une maison de retraire loin de chez moi (je vis à plus de 1500 km d'elle) et elle peut à peine marcher. Elle a toute sa conscience mais se fatigue de parler, de tout, de vivre. Elle ne demande qu'à partir. Alors voilà, ta question Lincoln, je me la pose en regardant ma famille : la vieillesse, l'extrème vieillesse n'est-elle pas plus une torture que la mort (mais bon, que celle-ci ne survienne pas tôt tout de même, faut le temps de vivre, et quitter ce monde doucement) ? De ma grand-mère récemment disparue, je me souviendrai de sa bonne humeur, de son énergie. De mon autre grand-mère, je vois la souffrance et l'ennui.
La vieillesse, pourquoi pas mais pas "ad vitam eternam". J'ai perdu ma grand-mère cela ne fait pas un an. Elle est décédée un peu "sans prévenir", comme ça, à 75 ans, valide, un peu fatiguée tout de même. Il me reste une autre grand-Mère, de 97 ans, aveugle depuis 30 ans, vivant dans une maison de retraire loin de chez moi (je vis à plus de 1500 km d'elle) et elle peut à peine marcher. Elle a toute sa conscience mais se fatigue de parler, de tout, de vivre. Elle ne demande qu'à partir. Alors voilà, ta question Lincoln, je me la pose en regardant ma famille : la vieillesse, l'extrème vieillesse n'est-elle pas plus une torture que la mort (mais bon, que celle-ci ne survienne pas tôt tout de même, faut le temps de vivre, et quitter ce monde doucement) ? De ma grand-mère récemment disparue, je me souviendrai de sa bonne humeur, de son énergie. De mon autre grand-mère, je vois la souffrance et l'ennui.
On a beau dire que la mort ne nous fait pas peur, personne ne peut préjuger quelle sera son attitude le moment venu.Vrai, Saule. Quand je dis "même pas peur" c'est surtout pour me motiver, me convaincre, me blinder quand la grande faucheuse sera là. Mais je garde une part d'humilité qui me prépare à être peut-être moins fiérot l'heure venue. Disons que maintenant cela ne me pose pas de souci, mais dans vingt ou trente ans…?
Par contre ça me choque de la voir souffir inutilement et je condamne fortement l'acharnament thérapeutique dont elle fait l'objet.Encore une fois d'accord avec toi. Mais là je crois qu'il faudrait ouvrir un autre fuseau pour ce thème.
Si je voulais faire de l'humour noir :
Pour ceux qui ont peur de la vieillesse et qui n'ont pas peur de la mort, il y a une solution très simple....
Je vous laisse chercher...;-))
Pour ceux qui ont peur de la vieillesse et qui n'ont pas peur de la mort, il y a une solution très simple....
Je vous laisse chercher...;-))
Même si ça n'est pas très rassurant, je n'ai pas peur de mourir. De vieillir, véritablement non plus, bien que davantage.
En effet, c'est de la dépendance, de la perte d'autonomie, dont j'ai peur.
En effet, c'est de la dépendance, de la perte d'autonomie, dont j'ai peur.
Je n'ai peur de vieillir que parce que ça me rapproche plus sûrement de la mort.
J’ai 62 ans et aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie. Je suis encore dans l’adolescence de la vieillesse.
Je crois qu’il faut distinguer la vieillesse et être vieux, ce qu’on peut être à tout age. Il me semble que je serai vieux le jour où j’aurai perdu ma curiosité, mon enthousiasme et ma capacité d’indignation. J’espère en être encore loin.
Cela dit, je sens la vieillesse, ce sentiment que l’avenir se ferme, un peu chaque jour. Ainsi je me rends compte que je ne lirai probablement pas tous les livres que j’en envie de lire, sans compter ceux que vous n’avez pas encore écrits. Cela m’attriste. Et le temps va venir où je vais relire ce que j’ai aimé, il y a tant d’années.
Au delà de cela, il y a la solitude et comme l’a écrit Pascal Jardin (le père d’Alexandre) : « La véritable vieillesse commence avec l’absence de l’autre. »
J’ai l’égoïsme d’espérer partir avant elle et en même temps ça m’agace de penser que je ne pourrai plus faire avec elle ce qu’elle devra faire sans moi.
Si ces pensées sont lancinantes, elles n’empêchent pas de profiter de la vie et des bonheurs qu’elle procure. Bien sûr, le fait d’être en bonne santé (ou presque) est un élément clé de ce que les gens de mon age vivent. Je ne regrette pas le temps de mon enfance, de mon adolescence, de ma vie d’homme. Et probablement que, mesurant le temps qui m’est compté, je prends infiniment plus de plaisir aux bonheurs de la vie. Je crois, contrairement à ce que ces lignes peuvent suggérer, être à la fois plus serein et plus joyeux qu’il y a 10 ans par exemple. Je suis beaucoup moins stressé par la vie quotidienne et professionnelle, j’ai retrouvé une autre forme de liberté.
Ai-je peur de la mort ? Abstraitement non, peut-être parce que comme le dit Carlos Fuentes « la vieillesse et comme la mort, certains l’affrontent avec indifférence non parce qu’ils sont plus courageux que les autres mais parce qu’ils ont moins d’imagination. » Ce qui me déplait dans la mort c’est cette privation des choses de la vie. Je ne voudrais pas mourir subitement sans m’en rendre compte mais mourir doucement, sans souffrir (les calmants et anti-douleur sont faits pour ça), sans acharnement thérapeutique bien sûr, mais sentir qu’elle vient et savoir l’affronter, c’est à dire garder ma dignité. En serai-je capable ? Cela c’est la première mort. Et il y a l’autre, la définitive, quand vous disparaissez totalement du souvenir de quiconque. Car il y a aussi la mort pour les autres, même si aujourd’hui on fait tout pour la gommer. Peut-être vous souvenez-vous de ces lignes superbes de Marguerite Yourcenar : « Toute ma vie est ponctuée de morts…et chacune cause de grandes souffrances qu’il vaut pourtant mieux endurer que de ne pas avoir connu la présence de ces personnes quand elles existaient. » Je garde la mémoire de gens que j’ai aimés et dont je deviens petit à petit le rescapé de leur mémoire, le seul qui se souvient. Et tant que je dure, leur présence, leur vie ( ?) continue d’une certaine façon.
Mourir simplement, avec humour, comme Honoré dans César de Marcel Pagnol.
Ce dont j’ai vraiment peur c’est la déchéance, physique, perdre ma vie ou intellectuelle, perdre mon passé.
Merci à Lincoln d’avoir ouvert ce forum, me faisant réfléchir sur ce qu’est la fin et d’avoir pu l’écrire.
Mais quoi qu’il arrive, je mourrai reconnaissant pour tout ce qui m’a été donné. Comme l’a rappelé Saule « Le Seigneur donne, le Seigneur reprend. Béni soit son nom ».
Excusez-moi d’avoir été un peu long et je retourne au bonheur de ce jour, lire.
Je crois qu’il faut distinguer la vieillesse et être vieux, ce qu’on peut être à tout age. Il me semble que je serai vieux le jour où j’aurai perdu ma curiosité, mon enthousiasme et ma capacité d’indignation. J’espère en être encore loin.
Cela dit, je sens la vieillesse, ce sentiment que l’avenir se ferme, un peu chaque jour. Ainsi je me rends compte que je ne lirai probablement pas tous les livres que j’en envie de lire, sans compter ceux que vous n’avez pas encore écrits. Cela m’attriste. Et le temps va venir où je vais relire ce que j’ai aimé, il y a tant d’années.
Au delà de cela, il y a la solitude et comme l’a écrit Pascal Jardin (le père d’Alexandre) : « La véritable vieillesse commence avec l’absence de l’autre. »
J’ai l’égoïsme d’espérer partir avant elle et en même temps ça m’agace de penser que je ne pourrai plus faire avec elle ce qu’elle devra faire sans moi.
Si ces pensées sont lancinantes, elles n’empêchent pas de profiter de la vie et des bonheurs qu’elle procure. Bien sûr, le fait d’être en bonne santé (ou presque) est un élément clé de ce que les gens de mon age vivent. Je ne regrette pas le temps de mon enfance, de mon adolescence, de ma vie d’homme. Et probablement que, mesurant le temps qui m’est compté, je prends infiniment plus de plaisir aux bonheurs de la vie. Je crois, contrairement à ce que ces lignes peuvent suggérer, être à la fois plus serein et plus joyeux qu’il y a 10 ans par exemple. Je suis beaucoup moins stressé par la vie quotidienne et professionnelle, j’ai retrouvé une autre forme de liberté.
Ai-je peur de la mort ? Abstraitement non, peut-être parce que comme le dit Carlos Fuentes « la vieillesse et comme la mort, certains l’affrontent avec indifférence non parce qu’ils sont plus courageux que les autres mais parce qu’ils ont moins d’imagination. » Ce qui me déplait dans la mort c’est cette privation des choses de la vie. Je ne voudrais pas mourir subitement sans m’en rendre compte mais mourir doucement, sans souffrir (les calmants et anti-douleur sont faits pour ça), sans acharnement thérapeutique bien sûr, mais sentir qu’elle vient et savoir l’affronter, c’est à dire garder ma dignité. En serai-je capable ? Cela c’est la première mort. Et il y a l’autre, la définitive, quand vous disparaissez totalement du souvenir de quiconque. Car il y a aussi la mort pour les autres, même si aujourd’hui on fait tout pour la gommer. Peut-être vous souvenez-vous de ces lignes superbes de Marguerite Yourcenar : « Toute ma vie est ponctuée de morts…et chacune cause de grandes souffrances qu’il vaut pourtant mieux endurer que de ne pas avoir connu la présence de ces personnes quand elles existaient. » Je garde la mémoire de gens que j’ai aimés et dont je deviens petit à petit le rescapé de leur mémoire, le seul qui se souvient. Et tant que je dure, leur présence, leur vie ( ?) continue d’une certaine façon.
Mourir simplement, avec humour, comme Honoré dans César de Marcel Pagnol.
Ce dont j’ai vraiment peur c’est la déchéance, physique, perdre ma vie ou intellectuelle, perdre mon passé.
Merci à Lincoln d’avoir ouvert ce forum, me faisant réfléchir sur ce qu’est la fin et d’avoir pu l’écrire.
Mais quoi qu’il arrive, je mourrai reconnaissant pour tout ce qui m’a été donné. Comme l’a rappelé Saule « Le Seigneur donne, le Seigneur reprend. Béni soit son nom ».
Excusez-moi d’avoir été un peu long et je retourne au bonheur de ce jour, lire.
Aujourd'hui premier jour de mes cinquante cinq ans révolus, je viens d'entrer dans ma cinquante sixième année. Si on m'avait dit que j'arriverais jusque là quand j'avais 20 ans , j'aurais hurlé " impossible ! je mourrai avant !" tant il m'était *impossible* d'envisager la vieillesse.
Ai-je peur de la mort ? Sans doute, car je tiens à la vie. Ai-je peur de la vieillesse ? pas trop : tâcher d'en retarder les effets négatifs, la réaction, l'immobilisme, l'embourgeoisement, l'ennui, c'est un bon plan de garantie-jouvence.
Flash back, ai-je vécu ? Oui .
Bien ? ça dépend ...
Il y a eu de grands chantiers, et je n'en entreprendrai plus de telle envergure; Il ya eu des tragédies, et des traversées du désert. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort disait Nietzsche avec raison .....avant de sombrer dans la démence ;)
Les photos du passé dorment en désordre dans les replis de ma mémoire, elles n'ont pas été rangées dans des albums, elles surgissent au détour d'un reflux de souvenances. Il y en a de très belles qui flottent dans l'espace, le temps d'une valse, d'un tempo nostalgique et charmant. Les autres se décolorent et tombent en poussière: bon vent !
Le passé a construit le présent, comme le gravier et le bitume solidifient la route. Mais qu'il fût lisse ou crevassé, pavé ou goudronné, incertain ou balisé, toujours le même chemin m'attendait.
Je ne voudrais pas faire marche arrière, oh non, même si c'était pour retrouver les forces vives de mes vingt ou trente ans. Le soleil éclaire, toujours plus ardent, au fur et à mesure que j'avance. Je ne voudrais pas me retourner, et encore moins essayer de ralentir le processus, plus jamais, maintenant que j'arrive à voir cette lumière.
Ai-je peur de la mort ? Sans doute, car je tiens à la vie. Ai-je peur de la vieillesse ? pas trop : tâcher d'en retarder les effets négatifs, la réaction, l'immobilisme, l'embourgeoisement, l'ennui, c'est un bon plan de garantie-jouvence.
Flash back, ai-je vécu ? Oui .
Bien ? ça dépend ...
Il y a eu de grands chantiers, et je n'en entreprendrai plus de telle envergure; Il ya eu des tragédies, et des traversées du désert. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort disait Nietzsche avec raison .....avant de sombrer dans la démence ;)
Les photos du passé dorment en désordre dans les replis de ma mémoire, elles n'ont pas été rangées dans des albums, elles surgissent au détour d'un reflux de souvenances. Il y en a de très belles qui flottent dans l'espace, le temps d'une valse, d'un tempo nostalgique et charmant. Les autres se décolorent et tombent en poussière: bon vent !
Le passé a construit le présent, comme le gravier et le bitume solidifient la route. Mais qu'il fût lisse ou crevassé, pavé ou goudronné, incertain ou balisé, toujours le même chemin m'attendait.
Je ne voudrais pas faire marche arrière, oh non, même si c'était pour retrouver les forces vives de mes vingt ou trente ans. Le soleil éclaire, toujours plus ardent, au fur et à mesure que j'avance. Je ne voudrais pas me retourner, et encore moins essayer de ralentir le processus, plus jamais, maintenant que j'arrive à voir cette lumière.
Grave question Lincoln, mais pas triste forum, non.
Je ne crois pas avoir plus peur de l'un que de l'autre. J'ai bien peur de l'un et de l'autre ! Enfin je crois.
Pour la vieillesse, c'est vrai qu'on en a une idée plus précise quand on s'en approche et qu'on sent les possibilités de son corps lâcher prise petit à petit. Ca a quelque chose d'angoissant. Pour moi en tout cas.
Pour la mort, on a certainement plus peur des circonstances de la mort, qui peut être rapide et imagine-t-on sans douleur ou bien atroce et douloureuse.
Dans l'ensemble, oui, j'ai plutôt peur. Pour les 2 !
Quant à ce qui suit la mort, là ce n'est pas trop dur (et comme je ne loupe pas une belle occasion de me faire de la pub !) :
http://critlib.com/i.php/forum/sujet/1272
Je ne crois pas avoir plus peur de l'un que de l'autre. J'ai bien peur de l'un et de l'autre ! Enfin je crois.
Pour la vieillesse, c'est vrai qu'on en a une idée plus précise quand on s'en approche et qu'on sent les possibilités de son corps lâcher prise petit à petit. Ca a quelque chose d'angoissant. Pour moi en tout cas.
Pour la mort, on a certainement plus peur des circonstances de la mort, qui peut être rapide et imagine-t-on sans douleur ou bien atroce et douloureuse.
Dans l'ensemble, oui, j'ai plutôt peur. Pour les 2 !
Quant à ce qui suit la mort, là ce n'est pas trop dur (et comme je ne loupe pas une belle occasion de me faire de la pub !) :
http://critlib.com/i.php/forum/sujet/1272
Superbe ton texte, Tistou, contrairement à certains avis, je le trouve plutôt positif...
Je crois que j'ai commencé à prendre conscience de la mort après avoir donné la vie, et que depuis elle m'obsède; et si je crains la mort pour moi je la crains plus encore pour ceux qui m'entourent et en particulier pour celui-là même que j'ai mis au monde.
Pour ce qui est de la vieillesse, elle m'enchante plutôt, à la condition que son cortège de souffrances physique s'en dissocie.
Pensez donc !
Se lever tard, médire de la petite jeune du premier qui s'est fait refaire le pif et même que cela fait trois fois dans le mois qu'elle change de mec, hurler sur les gosses qui montent les escaliers sans s'essuyer les pieds, semer la zizanie entre voisins...
J'ai hâte ;-))) !
Je crois que j'ai commencé à prendre conscience de la mort après avoir donné la vie, et que depuis elle m'obsède; et si je crains la mort pour moi je la crains plus encore pour ceux qui m'entourent et en particulier pour celui-là même que j'ai mis au monde.
Pour ce qui est de la vieillesse, elle m'enchante plutôt, à la condition que son cortège de souffrances physique s'en dissocie.
Pensez donc !
Se lever tard, médire de la petite jeune du premier qui s'est fait refaire le pif et même que cela fait trois fois dans le mois qu'elle change de mec, hurler sur les gosses qui montent les escaliers sans s'essuyer les pieds, semer la zizanie entre voisins...
J'ai hâte ;-))) !
Aujourd'hui premier jour de mes cinquante cinq ans révolus, je viens d'entrer dans ma cinquante sixième année.
Bon anniversaire. Profitez bien du temps qui passe et faites le durer
"Pour l'instant j'ai encore peur de vieillir.
Quand je serai vraiment vieux j'aurai sans doute peur de la mort".
Mais de toute façon, même si Dieu n'a rien donné et a fortiori ne reprendra pas grand chose, "c'est pas nous qu'on décide" comme disait Coluche...
Quand je serai vraiment vieux j'aurai sans doute peur de la mort".
Mais de toute façon, même si Dieu n'a rien donné et a fortiori ne reprendra pas grand chose, "c'est pas nous qu'on décide" comme disait Coluche...
Je viens de m'apercevoir d'un aléa de fonctionnement sur le lien que j'ai placé au début de ce débat et qui renvoie sur une page du monde au lieu de renvoyer sur le texte de Jonkind. La présence des parenthèses a changé l'adresse. Voici donc le bon lien (enfin j'espère).
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
ARTE donne une émission sur le passage de la vie à la mort. C'est tout les soirs de lundi à vendredi prochain à 20h15 : "Le dernier voyage". voir sur htpp://www.arte-tv.com
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