Bonjour, j ai toujours aimé l'absurde, le décalé, le loufoque, j aime beaucoup le théâtre de l'absurde avec Ionesco, Beckett mais en romans, l absurde est difficile à trouver.
Auriez vous des livres absurdes à me conseiller ?
(Pour info, je lis en ce moment la conjuration des imbéciles que j adore, tout ce que j aime dans l absurde.)
Merci !
Eva
Auriez vous des livres absurdes à me conseiller ?
(Pour info, je lis en ce moment la conjuration des imbéciles que j adore, tout ce que j aime dans l absurde.)
Merci !
Eva
les copains, de Jules Romains! Tres bon
Bonjour,
Je me tournerais à votre place vers les romans de Beckett. J'ai une particulière tendresse pour Mercier et Camier, mais la trilogie Molloy, Malone meurt, L'Innommable présente également les caractéristiques "absurdes" que vous évoquez (sentiment d'étrangeté de décalage).
Les oeuvres post-exotiques d'Antoine Volodine et de ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger, Elli Kronauer) provoquent un sentiment similaire : le lecteur se voit plongé dans un monde déroutant, à moitié réel, à moitié onirique, et à moitié magique (cela nous fait trois moitié, ce qui ne dérangerait aucunement un personnage post-exotique).
Volodine a également traduit un excellent recueil de nouvelles d'Alexandre Ikonnikov, intitulé Dernières nouvelles du bourbier. Il s'agit de très courts récits qui développent des anecdotes du quotidien pour faire, par saynètes, une sorte de tableau de la Russie contemporaine et surtout de ses dysfonctionnements. Les anecdotes en question sont donc d'inspiration tout à fait réaliste, mais les situations sont ubuesques au point que l'on ne sait plus vraiment si elles sont crédibles ou non. Entre les enquêtes bâclées, les caprices hors de prix des oligarques, le chômage et la pauvreté des campagnes, l'alcoolisme (et naturellement les histoires à dormir debout qui en résultent), les restes d'habitudes soviétiques et la grotesque surcharge bureaucratique.... on n'a finalement pas l'impression que l'auteur décrit la réalité, mais plutôt de baigner dans une douce folie (hilarante soit dit en passant).
Enfin, et puisque je parlais de bureaucratie, je me permets d'enchaîner sur Kafka dont notamment Le Procès, bien que très différents des livres de Beckett, produit également le sentiment de décalage dont vous parlez.
Je me tournerais à votre place vers les romans de Beckett. J'ai une particulière tendresse pour Mercier et Camier, mais la trilogie Molloy, Malone meurt, L'Innommable présente également les caractéristiques "absurdes" que vous évoquez (sentiment d'étrangeté de décalage).
Les oeuvres post-exotiques d'Antoine Volodine et de ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger, Elli Kronauer) provoquent un sentiment similaire : le lecteur se voit plongé dans un monde déroutant, à moitié réel, à moitié onirique, et à moitié magique (cela nous fait trois moitié, ce qui ne dérangerait aucunement un personnage post-exotique).
Volodine a également traduit un excellent recueil de nouvelles d'Alexandre Ikonnikov, intitulé Dernières nouvelles du bourbier. Il s'agit de très courts récits qui développent des anecdotes du quotidien pour faire, par saynètes, une sorte de tableau de la Russie contemporaine et surtout de ses dysfonctionnements. Les anecdotes en question sont donc d'inspiration tout à fait réaliste, mais les situations sont ubuesques au point que l'on ne sait plus vraiment si elles sont crédibles ou non. Entre les enquêtes bâclées, les caprices hors de prix des oligarques, le chômage et la pauvreté des campagnes, l'alcoolisme (et naturellement les histoires à dormir debout qui en résultent), les restes d'habitudes soviétiques et la grotesque surcharge bureaucratique.... on n'a finalement pas l'impression que l'auteur décrit la réalité, mais plutôt de baigner dans une douce folie (hilarante soit dit en passant).
Enfin, et puisque je parlais de bureaucratie, je me permets d'enchaîner sur Kafka dont notamment Le Procès, bien que très différents des livres de Beckett, produit également le sentiment de décalage dont vous parlez.
@Thaut : qu entendez vous par œuvres post-exotiques ? Quels romans de Volodine me conseillez vous?
Merci
Merci
FabCaro en BD !!!
@Thaut : qu entendez vous par œuvres post-exotiques ? Quels romans de Volodine me conseillez vous?
Merci
C'est un terme qui a été créé par Volodine lui-même mais on doit lire Volodine en oubliant le terme...
Plutôt dans le genre "nouvelles", vaguement connoté "SF/Fantastique", je recommanderais Frederic Brown avec "Martiens, go home !" http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13587 ou "Fantômes et Farfafouilles"http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13587
Et Jacques Sternberg avec "180 contes à régler" http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2664 et le plus sombre "Futurs sans avenir"http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/42879
Lequel m'amène à Marcel Aymé, pas du tout connoté "SF/Fantastique" (quoique, certaines pages...) et à son très drôle recueil, "Le Passe-muraille" http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2032
En bande dessinée, je pense à Quino qui, hors Mafalda, a publié de nombreux recueils de "gags" muets, ou presque, et qui sont en plein dans ta recherche. Non critiqués sur CL : "Bien chez soi" et "Laissez-moi imaginer".
Joyeux Noël.
Et Jacques Sternberg avec "180 contes à régler" http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2664 et le plus sombre "Futurs sans avenir"http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/42879
Lequel m'amène à Marcel Aymé, pas du tout connoté "SF/Fantastique" (quoique, certaines pages...) et à son très drôle recueil, "Le Passe-muraille" http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2032
En bande dessinée, je pense à Quino qui, hors Mafalda, a publié de nombreux recueils de "gags" muets, ou presque, et qui sont en plein dans ta recherche. Non critiqués sur CL : "Bien chez soi" et "Laissez-moi imaginer".
Joyeux Noël.
@Thaut : qu entendez vous par œuvres post-exotiques ? Quels romans de Volodine me conseillez vous?
Merci
Post-exotique est le nom inventé par Volodine pour désigner ses oeuvres, mais ça ne veut pas dire grand-chose en soi. Lequel conseiller ? Je ne sais pas trop ; tous ses livres sont assez déconcertants, et aucun n'est mauvais à condition d'adhérer au projet qui est de proposer une vision lourdement déformée par le rêve et l'humour, quasiment surréaliste, de l'histoire du XXe siècle. Terminus radieux et Songes de Mevlido sont ceux qui proposent la narration la moins déroutante, mais je les trouve un peu longs ; Bardo or not bardo ou Des anges mineurs sont sans doute plus digestes...
Je note les livres mais auriez vous des livres plus faciles d accès que Volodine, dans l état d esprit de La conjuration des imbéciles que je suis en train de lire et que je trouve excellent ? J ai lu certains résumés de Volodine, ça me paraît complexe :(.
Merci bien
Merci bien
Bonjour, dans le même genre burlesque que la conjuration des imbéciles il y a Wilt de Tom Sharpe, c'est en plusieurs tomes.
Je conseille "Mes inscriptions" tome 1 et 2 de Louis Scutenaire. Une suite de "pensées",de "réflexions". Exemple:
" et Et les grands rêveurs font penser.Et les grands penseurs font rêver" et "Beaucoup surveillent les miroirs pour retrouver les grimaces qu'ils faisaient il y a vingt ans".--------------------------------------
Certains romans de Raymond Queneau.
"Sens plastique " de Malcom de Chazal, délirant!!! ex: "C'est toujours l'âne qui braie le plus fort qui est le plus racé.
La bêtise est tonitruante". ou "Deux yeux aimants sont le meilleur lit double.Rien ne repose autant que la tendresse".
Ainsi que beaucoup de "surréalistes".
A+
" et Et les grands rêveurs font penser.Et les grands penseurs font rêver" et "Beaucoup surveillent les miroirs pour retrouver les grimaces qu'ils faisaient il y a vingt ans".--------------------------------------
Certains romans de Raymond Queneau.
"Sens plastique " de Malcom de Chazal, délirant!!! ex: "C'est toujours l'âne qui braie le plus fort qui est le plus racé.
La bêtise est tonitruante". ou "Deux yeux aimants sont le meilleur lit double.Rien ne repose autant que la tendresse".
Ainsi que beaucoup de "surréalistes".
A+
Pourquoi pas Le Zeppelin, de Fanny Chiarello ? Sinon en décalé et loufoque, Richard Brautigan y connait un rayon ! Les deux que j'ai lus en 2020, Le Monstre des Hawkline et Le général sudiste de Big Sur, sont de bons moments de lecture.
Il y a aussi "Le maitre et Marguerite" de Boulgakov, un chef-d'oeuvre de la littérature Russe. Il y a une nouvelle traduction de Markowitz : https://letemps.ch/culture/…
L’absurde imprègne largement l’œuvre d’Henri Michaux et spécialement les courts textes autour du personnage de Plume, par exemple :
http://encrier87.fr/textes/index.php/…
Jacques Sternberg est également très porté sur l’absurde. Je ne résiste pas au plaisir de faire partager cette pépite féministe citée par Septularisen dans sa critique de « 180 contes à régler » :
'La dissension
Leurs légendaires malentendus et leurs ressentiments n’avaient fait que s’amplifier, mais la panique gagna vraiment le monde des hommes quand ils apprirent que les femmes avaient la bombe atomique."
Absolument absurde encore les nouvelles de Roland Topor comme « Four roses for Lucienne ».
Et puisqu’on parle d’absurde au sens large, à ne pas manquer, nouvelles de Saki
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13107
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/11053
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/33037
Saki, c’est un peu les délires corrosifs de Tom Sharpe (cité sur ce fil par Miiri), mais avec un humour beaucoup plus fin, comme Tom Sharpe lui-même, qui l’admirait, le reconnaissait : « Saki travaillait au scalpel, moi, à la truelle.
http://encrier87.fr/textes/index.php/…
Jacques Sternberg est également très porté sur l’absurde. Je ne résiste pas au plaisir de faire partager cette pépite féministe citée par Septularisen dans sa critique de « 180 contes à régler » :
'La dissension
Leurs légendaires malentendus et leurs ressentiments n’avaient fait que s’amplifier, mais la panique gagna vraiment le monde des hommes quand ils apprirent que les femmes avaient la bombe atomique."
Absolument absurde encore les nouvelles de Roland Topor comme « Four roses for Lucienne ».
Et puisqu’on parle d’absurde au sens large, à ne pas manquer, nouvelles de Saki
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13107
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/11053
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/33037
Saki, c’est un peu les délires corrosifs de Tom Sharpe (cité sur ce fil par Miiri), mais avec un humour beaucoup plus fin, comme Tom Sharpe lui-même, qui l’admirait, le reconnaissait : « Saki travaillait au scalpel, moi, à la truelle.
Jacques Sternberg est également très porté sur l’absurde. Je ne résiste pas au plaisir de faire partager cette pépite féministe citée par Septularisen dans sa critique de « 180 contes à régler » :
'La dissension
Leurs légendaires malentendus et leurs ressentiments n’avaient fait que s’amplifier, mais la panique gagna vraiment le monde des hommes quand ils apprirent que les femmes avaient la bombe atomique."
Et oui, on ne se refait pas... ;~D))
Les livres d'Albert CAMUS peut-être? Classique, archi-connu mais toujours efficace!
Les livres de l'anglais Harold PINTER? (Ici sur CL: http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/11059), mais encore une fois c'est du théâtre...
Tout Kafka
Tout Kafka
Absolument!
Pareil c'est classique mais toujours efficace.
Si tu n'a jamais lu cet auteur, c'est peut-être mieux de commencer par les plus facile d'accès comme: Le procès, La méthamorphose, Dans la colonie pénitentiaire...
Sinon, certains livres de l'américain John FANTE?..
Saki, c’est un peu les délires corrosifs de Tom Sharpe (cité sur ce fil par Miiri), mais avec un humour beaucoup plus fin, comme Tom Sharpe lui-même, qui l’admirait, le reconnaissait : « Saki travaillait au scalpel, moi, à la truelle.
Je viens justement de lire que c est "Wodehouse qui travaillait au scalpel, moi à la truelle" ????
Il y en a beaucoup que je ne connais absolument pas dans ceux que vous avez nommés :
Volodine, Sternberg, Scutenaire, de Chazal, Chiarello, Michaux... J espère vraiment que je vais trouver leurs œuvres et si tel est le cas, que leur niveau de compréhension me sera accessible.
Merci en tout cas pour tous ces conseils.
Volodine, Sternberg, Scutenaire, de Chazal, Chiarello, Michaux... J espère vraiment que je vais trouver leurs œuvres et si tel est le cas, que leur niveau de compréhension me sera accessible.
Merci en tout cas pour tous ces conseils.
Je te conseille les romans de Franz Bartelt... l'avantage en plus est qu'ils sont souvent courts, pour te faire une idée il y en a un paquet déjà critiqués sur CL (ça me fait penser que j'en ai reçu un à Noël !)
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