Frunny
avatar 15/06/2020 @ 11:19:09
Emmanuel MACRON vient de remettre l'église au centre du village et il était temps !
On déboulonne des statuts à travers le monde.
Christophe Colomb et bien d'autres ne sont plus en odeur de saintété.
Même la littérature est en train d'en faire les frais.
Les éditions Gallmeister sortent une version revisitée du célèbre roman "Autant en emporte le vent" remaniant certains échanges .
Un exemple supplémentaire de nos sociétés hygienistes et hyprocrites qui préfèrent détruire plutôt que d'expliquer et de remettre les choses dans leur contexte.
Il faut éduquer le lecteur, incapable de faire la part des choses, même si l'oeuvre originale doit en payer le prix.
Les librairies -comme l'intelligence collective- déposent le bilan !

Malic 15/06/2020 @ 12:01:20
Pour « Autant en emporte le vent », stupide en effet si le remaniement n’est pas conforme à l’original.
Est-ce qu’on va aussi remanier « Mein Kampf » parce que certains passages ne correspondent plus trop aux sensibilités d’aujourd’hui ?^^

Fanou03
avatar 15/06/2020 @ 12:20:17

Les éditions Gallmeister sortent une version revisitée du célèbre roman "Autant en emporte le vent" remaniant certains échanges .
Un exemple supplémentaire de nos sociétés hygienistes et hyprocrites qui préfèrent détruire plutôt que d'expliquer et de remettre les choses dans leur contexte.


Bonjour Frunny !

C'est peut-être vrai pour d(autres livres, mais il ne semble pas que ce soit la volonté pour cette nouvelle traduction.

J'avais vu en effet aussi l'autre jour cette information dans ce très intéressant article (https://franceculture.fr/litterature/…). Oliver Gallmeister met en avant au contraire le retour au texte originelle déflorée par la traduction d'origine, mais sans censure, comme le signale la nouvelle traductrice dans l'article:

A l'époque du roman, la Géorgie était raciste, et il est impossible de refaire l'histoire comme l'affirmait ce 11 juin Josette Chicheportiche dans "La Grande table Culture", regrettant le choix d'HBO de retirer le film de son catalogue : "On ne peut pas se voiler la face, ni effacer quoi que ce soit. C'est comme si on tournait un film sur la Seconde Guerre mondiale et qu'on prétendait qu'il n'y avait pas eu de collaborateurs en France. Si c'est la seule manifestation de HBO, je trouve ça un peu facile".

Dans cette même émission, son éditeur Oliver Gallmeister renchérissait en insistant sur la "responsabilité en tant qu'éditeur et producteur de cinéma d'accepter la vérité en face" : Il est évident que le livre présente une réalité du Sud juste pendant et après la guerre de Sécession, qui est maintenant, par bien des aspects, insupportables. Mais le livre parle avant tout d'une héroïne très forte, résiliente, de la fin d'un monde. Et il faut aussi accepter qu'il y a des choses présentées par Margaret Mitchell qui ne sont plus audibles aujourd'hui, qu'il faut regarder avec du recul, comme je pense les lecteurs peuvent le faire.


Pieronnelle

avatar 15/06/2020 @ 12:42:43
Emmanuel MACRON vient de remettre l'église au centre du village et il était temps !
On déboulonne des statuts à travers le monde.
Christophe Colomb et bien d'autres ne sont plus en odeur de saintété.
Même la littérature est en train d'en faire les frais.
Les éditions Gallmeister sortent une version revisitée du célèbre roman "Autant en emporte le vent" remaniant certains échanges .
Un exemple supplémentaire de nos sociétés hygienistes et hyprocrites qui préfèrent détruire plutôt que d'expliquer et de remettre les choses dans leur contexte.
Il faut éduquer le lecteur, incapable de faire la part des choses, même si l'oeuvre originale doit en payer le prix.
Les librairies -comme l'intelligence collective- déposent le bilan !

Il y a effectivement de nombreux esprits à "désinfecter", le problème c'est que ceux-là même qui crient à l'outrage (et des outrages il y en a certainement...) sont incapables de s'auto-analyser trop imbus de leur soi-disant supériorité qui serait capable de rétablir "l'ordre" moral et intellectuel !
Il y a bien des choses à changer dans ce monde et elles sont entre les mains de femmes et d'hommes de bonne volonté et exempts de rancoeur et de violence...
Des excès il y en a toujours eu, souvent réactions à d'autres excès ! Des statues ont été déboulonnées dans l'Histoire à tort ou à raison mais toujours dans la réaction (d'ailleurs pourquoi des statues?).
Quoi qu'il en soit TOUT à une raison et il faut chercher à la comprendre ; s'il n'y avait pas d'actes racistes, xénophobes, homophobes ? S'il y avait plus de justice et moins d'inégalités ? S'il y avait plus d'Humain à la place du dieu Argent ? Plus de respect les uns envers les autres ?
Les réponses ne seront sûrement pas toujours les bonnes car les causes...ne sont toujours pas réglées ...

Pieronnelle

avatar 15/06/2020 @ 13:01:38

Les éditions Gallmeister sortent une version revisitée du célèbre roman "Autant en emporte le vent" remaniant certains échanges .
Un exemple supplémentaire de nos sociétés hygienistes et hyprocrites qui préfèrent détruire plutôt que d'expliquer et de remettre les choses dans leur contexte.



Bonjour Frunny !

C'est peut-être vrai pour d(autres livres, mais il ne semble pas que ce soit la volonté pour cette nouvelle traduction.

J'avais vu en effet aussi l'autre jour cette information dans ce très intéressant article (https://franceculture.fr/litterature/…). Oliver Gallmeister met en avant au contraire le retour au texte originelle déflorée par la traduction d'origine, mais sans censure, comme le signale la nouvelle traductrice dans l'article:

A l'époque du roman, la Géorgie était raciste, et il est impossible de refaire l'histoire comme l'affirmait ce 11 juin Josette Chicheportiche dans "La Grande table Culture", regrettant le choix d'HBO de retirer le film de son catalogue : "On ne peut pas se voiler la face, ni effacer quoi que ce soit. C'est comme si on tournait un film sur la Seconde Guerre mondiale et qu'on prétendait qu'il n'y avait pas eu de collaborateurs en France. Si c'est la seule manifestation de HBO, je trouve ça un peu facile".

Dans cette même émission, son éditeur Oliver Gallmeister renchérissait en insistant sur la "responsabilité en tant qu'éditeur et producteur de cinéma d'accepter la vérité en face" : Il est évident que le livre présente une réalité du Sud juste pendant et après la guerre de Sécession, qui est maintenant, par bien des aspects, insupportables. Mais le livre parle avant tout d'une héroïne très forte, résiliente, de la fin d'un monde. Et il faut aussi accepter qu'il y a des choses présentées par Margaret Mitchell qui ne sont plus audibles aujourd'hui, qu'il faut regarder avec du recul, comme je pense les lecteurs peuvent le faire.



Merci pour ces infos très intéressantes Fanou et éclairantes !
Il est important d'avoir une photographie telle qu'elle est au moment d'une époque ! Le lecteur est parfaitement capable de faire la part des choses dans un roman et d'ailleurs si l'héroïne de Magareth Mitchell est courageuse elle est totalement antipathique et si j'ai pleuré enfant en regardant le film c'était uniquement à cause du malheur vécu qui lui, était sûrement bien réel et surtout possible qu'on soit dans le sud ou le nord. Personnellement je trouve justement que l'héroïne représente bien ce monde à condamner et qui en subi des conséquences graves.

Patman
avatar 15/06/2020 @ 15:51:31
On est en train de faire avec "Autant en emporte le vent" ce qu'on a fait avec "Oui-oui" et le "Club des Cinq" ... un "subtil" toilettage du texte pour éviter de heurter les sensibilités. En réalité, on dénature une œuvre originale en partant du principe que les lecteurs sont trop cons pour faire la part des choses par eux-mêmes.
Je propose que "Notre Dame de Paris" soit purgée du personnage de Quasimodo au nom du droit à l'égalité pour les personnes moins valides (on ne peut plus dire "handicapées", c'est discriminant) de même, Esmeralda sera dorénavant Espagnole, évitant ainsi de s'attirer les foudres des Roms et autres "gens du voyage".
Je pense qu'il est temps que nous passions à la littérature lisse et bien pensante, obéissant à des canons esthétiques bien définis et des normes strictes.
Un roman désormais ce sera une parité hommes/femmes dans les personnages; au moins un représentant de chaque "minorité visible", un couple gay (au moins, deux c'est encore mieux) des gentils très gentils et quelques méchants parce qu'il en faut pour l'intrigue, cependant veillez à ce que les méchants ne soient pas issus des minorités visibles !!! Ils doivent tous être blancs (et si c'est des bourgeois c'est encore mieux) ... c'est marrant, on dirait le casting d'une série télé !

Fanou03
avatar 15/06/2020 @ 16:06:23
On est en train de faire avec "Autant en emporte le vent" ce qu'on a fait avec "Oui-oui" et le "Club des Cinq" ... un "subtil" toilettage du texte pour éviter de heurter les sensibilités. En réalité, on dénature une œuvre originale en partant du principe que les lecteurs sont trop cons pour faire la part des choses par eux-mêmes.


Coucou Patman ! Je ne sais pas ce qu'il en est en vérité mais l'éditeur et la traductrice avancent au contraire que leur travail est de restituer le texte qui avait été apparemment pas mal modifié dans sa première traduction:

"J'ai été très vite absolument effarée par cette traduction. Attention, elle coulait très bien, c’était vraiment très beau. Mais comme j’avais l’original, j’ai comparé : des paragraphes entiers étaient coupés, ou réduits. Il avait réécrit des phrases, et j’ai même trouvé des contresens vraiment terribles. " (Josette Chicheportiche, la nouvelle traductrice, à propos de la traduction originale de 1939)

Fanou03
avatar 15/06/2020 @ 16:08:49
Et pour les dostoïevskistes du site, l'article que je cite plus haut conclut par un extrait d'un entretien de Markowicz, un des traducteur de l'écrivain russe qui a voulu lui aussi "restituer" le texte.

Pieronnelle

avatar 15/06/2020 @ 17:24:24
Finalement il faudrait verifier pour toutes les traductions à quel moment elles auraient modifier les textes originaux:-) on aurait peut-être bien des surprises...

Saule

avatar 15/06/2020 @ 17:32:39
Oui l'article est intéressant. On a beaucoup discuté sur le site à propos des traductions de Markowitz par rapport aux anciennes traductions, plus littéraires et plus classiques. Comme ils le disent, les traducteurs de l'époque étaient souvent des gens qui maitrisaient parfaitement la langue d'arrivée, il leur arrivait de ré-écrire le texte, c'étaient souvent des écrivains eux-même. Les traducteurs comme Markowitz sont plus des exégètes, qui respectent du coup beaucoup mieux le texte original.

Par rapport à la décision de HBO,c'est vraiment lamentable. On est dans la censure pure et dure, en plus pour des raisons commerciales (éviter la polémique). C'est grave car tout ce que dit Patman pourrait devenir réalité. L'enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit et finalement on n'est plus trop loin des Talibans qui détruisent les statues de Boudha.

Saule

avatar 15/06/2020 @ 17:38:46

Christophe Colomb et bien d'autres ne sont plus en odeur de saintété.

Par rapport à Cristohpe Colomb, Baden Powell, .. j'ai l'impression qu'on est en plein dans la dérive. Avec une bonne intention de départ on arrive vite à une dictature de la pensée.

Frunny
avatar 15/06/2020 @ 17:56:23
On est en train de faire avec "Autant en emporte le vent" ce qu'on a fait avec "Oui-oui" et le "Club des Cinq" ... un "subtil" toilettage du texte pour éviter de heurter les sensibilités. En réalité, on dénature une œuvre originale en partant du principe que les lecteurs sont trop cons pour faire la part des choses par eux-mêmes.
Je propose que "Notre Dame de Paris" soit purgée du personnage de Quasimodo au nom du droit à l'égalité pour les personnes moins valides (on ne peut plus dire "handicapées", c'est discriminant) de même, Esmeralda sera dorénavant Espagnole, évitant ainsi de s'attirer les foudres des Roms et autres "gens du voyage".
Je pense qu'il est temps que nous passions à la littérature lisse et bien pensante, obéissant à des canons esthétiques bien définis et des normes strictes.

et "le Grand Rex" à PARIS qui vient de déprogrammer dans l'urgence le film "Autant en emporte le vent" au motif qu'il faut ménager les susceptibilités (cf les récents évènements aux US)
Les mots sont " La République est intransigeante.... "
Les actes sont " courage, fuyons... " .

Quelle misère !

Frunny
avatar 15/06/2020 @ 18:35:08


Bonjour Frunny !

C'est peut-être vrai pour d(autres livres, mais il ne semble pas que ce soit la volonté pour cette nouvelle traduction.

J'avais vu en effet aussi l'autre jour cette information dans ce très intéressant article (https://franceculture.fr/litterature/…). Oliver Gallmeister met en avant au contraire le retour au texte originelle déflorée par la traduction d'origine, mais sans censure, comme le signale la nouvelle traductrice dans l'article:

A l'époque du roman, la Géorgie était raciste, et il est impossible de refaire l'histoire comme l'affirmait ce 11 juin Josette Chicheportiche dans "La Grande table Culture", regrettant le choix d'HBO de retirer le film de son catalogue : "On ne peut pas se voiler la face, ni effacer quoi que ce soit. C'est comme si on tournait un film sur la Seconde Guerre mondiale et qu'on prétendait qu'il n'y avait pas eu de collaborateurs en France. Si c'est la seule manifestation de HBO, je trouve ça un peu facile".

Dans cette même émission, son éditeur Oliver Gallmeister renchérissait en insistant sur la "responsabilité en tant qu'éditeur et producteur de cinéma d'accepter la vérité en face" : Il est évident que le livre présente une réalité du Sud juste pendant et après la guerre de Sécession, qui est maintenant, par bien des aspects, insupportables. Mais le livre parle avant tout d'une héroïne très forte, résiliente, de la fin d'un monde. Et il faut aussi accepter qu'il y a des choses présentées par Margaret Mitchell qui ne sont plus audibles aujourd'hui, qu'il faut regarder avec du recul, comme je pense les lecteurs peuvent le faire.




Bonsoir Fanou,

il semble que tu aies raison.
A priori, la nouvelle traduction de Gallmeister se veut plus proche des écrits de l'auteur (à voir... )
Il n'en demeure pas moins que la polémique est lancée et que certains éditeurs vont probablement y réfléchir à 2 fois avant de lancer un roman qui aborde le thème du racisme.
La bien pensance a encore de beaux jours devant elle !

Myrco

avatar 15/06/2020 @ 18:51:46
De grâce, pas d'amalgame entre ce qui s'est passé pour le film et cette nouvelle traduction qui par simple coïncidence sort ces jours-ci!

En ce qui concerne le film et cette déprogrammation au Rex, j'ai partagé la colère de Frunny. Pour ce qui est de HBO, il est prévu que le film fasse son retour sur la plateforme très prochainement avec une introduction d'une historienne du cinéma pour le resituer dans le contexte historique parce que bien sûr nous sommes trop bêtes pour le faire nous-mêmes, mais bon si cela peut éviter certaines polémiques, passe encore!

Pour la nouvelle traduction de Gallmeister liée au fait que l'œuvre est tombée cette année dans le domaine public, c'est toute autre chose. Il est évident que cela ne peut rien devoir aux évènements récents. Comme le défend Fanou, à juste titre, il s'agit juste d'offrir une traduction beaucoup plus fidèle à l'original ( on ne cesse de découvrir à quel point les traductions anciennes prenaient des libertés avec) et en aucun cas de censurer ou d'édulcorer quoi que ce soit pour se mettre au goût du jour. Cela n'a rien à voir non plus avec la réécriture de ces livres pour enfants qui visent à se mettre au (bas) niveau des apprentissages actuels et que je déplore aussi. Gardons nous de tout mélanger!

Myrco

avatar 15/06/2020 @ 18:56:02
Pas encore lu ton dernier post Frunny quand j'ai envoyé le mien.

Radetsky 15/06/2020 @ 20:05:24
Lisse, lisse... faut que tout devienne lisse, sans aspérité, c'est la nouvelle dernière décoction du "soma" à la Huxley.
Eh bien, puisque on y dit quelque part du mal des Lacédémoniens, des Spartiates ou des Béotiens, il faut passer Sophocle, Euripide, et toute la joyeuse bande du "Jardin" à la moulinette. Mais en grec ancien, bien sûr...

Anastasie et la Marquise de Massicot ne sont pas mortes, hélas :-(

Minoritaire

avatar 15/06/2020 @ 22:57:57
Finalement il faudrait verifier pour toutes les traductions à quel moment elles auraient modifier les textes originaux:-) on aurait peut-être bien des surprises...
Une surprise est d'entendre qu'il n'y a que deux traductions de 1984. La première date de 1950, la deuxième date de cette année. Cette courte interview laisse augurer des différences https://rtbf.be/auvio/…
Je crois que j'aimerais bien lire cette autre version.

Saint Jean-Baptiste 16/06/2020 @ 18:55:37
... on n'est plus trop loin des Talibans qui détruisent les statues de Boudha.
On a saccagé la statue de Churchill, la statue de De Gaulle, de Jules César, de Christophe Colomb et, bien sûr, les statues du Roi Léopold II. C’est du niveau des Talibans qui détruisent les Bouddhas et saccagent les musées.

Saint Jean-Baptiste 16/06/2020 @ 18:58:51

... veillez à ce que les méchants ne soient pas issus des minorités visibles !!! Ils doivent tous être blancs (et si c'est des bourgeois c'est encore mieux)
@Patman
C’est ça même, le méchant doit être un bourgeois, blanc et riche.

Ça me rappelle l’affaire DSK : la grande cheffesse des féministes françaises avait déclaré : ce qui est bien dans cette affaire c’est que le coupable est un blanc riche et la victime une noire pauvre…
Plus raciste que ça, tu meurs… !

Septularisen

avatar 17/06/2020 @ 12:07:08
... on n'est plus trop loin des Talibans qui détruisent les statues de Boudha.

On a saccagé la statue de Churchill,


Winston CHURCHILL était, sois disant, raciste, je viens juste de lire une de ses biographies...
Sa mère était américaine et avait du sang Cherokee dans les veines...

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