Fanou03
avatar 10/02/2018 @ 21:29:21
Deux passages de la « Reine des pluies » m’ont interpellé, les voici :

« Penché au-dessus de la table d’examen, l’homme secouait son bras bandé d’où s’échappèrent des vers – minuscules tâches blanches se tortillant sur la surface en bois. A cette vue, Annah eut un geste de recul. Une des aides-soignantes s’avança à la hâte et rassembla les asticots dans sa main pour aller les jeter.
- Ces insectes ça démange gémit l’homme. (Il se pencha vers elle.) Regarde ! il y en a d’autre à l’intérieur.
Annah fronça les sourcils. Ce n’est pas tant la présence des vers qui la préoccupait, mais le fait qu’il ait pu se développer dans une blessure qu’elle avait personnellement nettoyé, désinfecté et enveloppé de pansement stérile. Il y avait là quelques chose d’anarchique, une force de la nature qui semblait se jouer d’elle. Elle prit des ciseaux, entrepris des découper le pansement. Puis elle s’aperçut que la blessure apparemment infectée ne dégageait aucune mauvais odeur. Curieusement elle ne découvrit aucun signe d’infection. Les chairs étaient en bonne voie de cicatrisation. »

Et beaucoup plus loin, Annah traite un homme atteint d'une fracture ouverte:

« Comme Anna s’y attendait, les vers avaient envahi la blessure après que les œufs pondus sur les bords de la plaie eurent éclos. Elle se proposait de changer le plâtre, mais le guerrier l’en empêcha.
- J’ai vu l’insecte qui a déposé les œufs, expliqua-t-il. C’était un puceron. Ses larves me guériront.
Annah fronça les sourcils.
- Qu’est-ce qui te fait croire ça ?
- Le guérisseur de notre village. Ne lui ai-je pas offert deux poulets en échange de son avis ?
Il n’y avait rien à ajouter à cela, et Annah laissa la plaie telle quelle. Bien que le patient se soit plaint de démangeaison, son bras paraissaient se remettre exceptionnellement vite. »

Cela a fait écho chez moi à un documentaire sur les mouches que j’ai vu il y a longtemps et qui m’avait fortement impressionné : on y relatait que certaines larves d’espèces de mouche pouvait être utilisé de façon très efficace pour la cicatrisation des plaies, les larves de ces espèces se nourrissant exclusivement de tissu mort. J’ai vérifié : ces techniques sont toujours évoquées sur Internet, on appelle ça la larvothérapie (http://cicatrisation.info/methodes-therapeutiques/…). Dommage que l’auteure de nous en dise pas plus dans une post-face par exemple, ça l’aurait mérité, cela va contre toutes nos « croyances » d’européens et notre dégoût des mouches !

Par contre je pense que les « pucerons » évoqués dans le deuxième passage sont clairement une erreur (de la traduction ou de l’auteure ?). Cela me paraît bizarre en effet : les pucerons me semblent inféodés au monde végétal et je n’ai pas le souvenir que dans leur cycle il y a ait un stade larvaire marqué (j’en appelle aux spécialistes!). De plus je n'ai pas vu, dans ma recherche rapide, de référence aux pucerons dans la larvothérapie.

Feint

avatar 10/02/2018 @ 23:39:20
Les pucerons ne pondent pas d’œufs.

Fanou03
avatar 11/02/2018 @ 10:05:00
Les pucerons ne pondent pas d’œufs.


Il semble qu'il y ait un stade avec œuf ("le 'puceron moyen' (par exemple, le puceron vert du pommier Aphis pomi) naît d'un œuf, au printemps, sous la forme d'une fondatrice", cf puceron.fr ou "Un cycle complet, ou holocycle, comporte une génération sexuée et plusieurs générations asexuées par an. Dans ce cas, l’œuf fécondé est pondu à l’automne", cf site de l'inra de Renne avec une vidéo de l'éclosion en prime !), par contre ça a l'air d'être un individu formé qui sort de cet œuf. Après effectivement les pucerons se reproduisent beaucoup par parthénogenèse.

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