Pucksimberg
avatar 17/02/2015 @ 19:26:41
Je viens de me rendre compte que Marvic aussi trouve ce personnage attachant ! :-)

Pucksimberg
avatar 17/02/2015 @ 19:33:30
p.90.

C'est vrai que chaque chapitre est une aventure, un épisode dans le quotidien des Capitaines des sables. Jorge Amado a le sens du rythme et parvient avec simplicité à intéresser le lecteur à ces histoires.
On sent l'humanité de l'écrivain et sa sympathie pour ces enfants, même si certaines scènes peuvent tout de même faire réagir le lecteur. Je pense par exemple à cette scène où Pedro Bala souhaite posséder physiquement cette pauvre jeune fille noire. Difficile de juger ce personnage ... Bien sûr tout viol est condamnable, mais on a le sentiment qu'il ne mesure pas la portée de ses actes, qu'il agit suivant ses instincts sans mesurer ce qui est bien, ce qui est mal. C'est sans doute pour cela qu'il tente de la consoler en lui tenant la main et qu'il ne comprend même pas pourquoi elle le maudit.

L'écrivain ne tombe pas dans des propos manichéens, avec les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. Certains personnages sont souvent attachants, peuvent aussi dans la minute qui suit adopter une attitude critique.

Le roman me donne envie de m'intéresser à cette ville de Bahia ...

Pucksimberg
avatar 17/02/2015 @ 22:21:42
p.117.

La religion est assez présente dans les nouvelles pages que je viens de lire. Certains capitaines des sables sont croyants, voire superstitieux. Cela pourrait surprendre, étant donné certains actes violents réalisés.

Ce point m'avait très surpris dans le roman "La Vierge des tueurs" du colombien Vallejo où les jeunes sicaires pouvaient tuer sans remords tout en priant. Ici, nos personnages sont plus angéliques que les personnages de Vallejo évidemment. Cela reste aussi bien conforme à la foi sud-américaine.

Derrière l'humour et certaines scènes légères, se cache tout de même le drame de leur condition, comme cet enfant qui se fait passer pour Auguste et se montre très gêné parce qu'on s'intéresse à lui ou cet autre qui veut voler une statue d'un Jésus tout maigre parce qu'au moins lui, lui ressemble. Jorge Amado arrive à susciter de la tendresse.

Marvic

avatar 18/02/2015 @ 19:31:57
Je viens de me rendre compte que Marvic aussi trouve ce personnage attachant ! :-)

Et arrivée à la page 230, je le trouve toujours aussi attachant.

Enfin un personnage féminin dans cet univers.
Pas passionnée par le personnage de Dora même s'il perturbe et bouleverse les Capitaines des Sables.
L'évolution des personnages est cohérente avec les chapitres précédents; du gai, du triste...

A 20 pages de la fin, je prends un vrai plaisir à cette lecture et à ce dépaysement brésilien. Un rayon de soleil, de fête, en pleine période hivernale, c'est bien choisi !

Saule

avatar 18/02/2015 @ 21:49:23
J'ai trouvé le passage où le prêtre se fait reprendre par sa hiérarchie édifiant. On est dans les années cinquante, à cette époque prendre le parti des pauvres revient à se faire traiter de communiste ce qui est la pire des choses pour la hiérarchie écclesiale. En même temps on voit qu'il y avait des prêtres à la base qui n'hésitait pas à se mettre du côté des pauvres, sacrifiant toute chance de progression.

Pour le reste je vous rejoins, c'est un roman très vivant et dépaysant, très amusant à lire. Je n'ai pas beaucoup avancé malgré que j'ai passé quatre heures dans le train aujourd'hui !

Pucksimberg
avatar 18/02/2015 @ 22:40:05
J'ai trouvé le passage où le prêtre se fait reprendre par sa hiérarchie édifiant. On est dans les années cinquante, à cette époque prendre le parti des pauvres revient à se faire traiter de communiste ce qui est la pire des choses pour la hiérarchie écclesiale. En même temps on voit qu'il y avait des prêtres à la base qui n'hésitait pas à se mettre du côté des pauvres, sacrifiant toute chance de progression.

Pour le reste je vous rejoins, c'est un roman très vivant et dépaysant, très amusant à lire. Je n'ai pas beaucoup avancé malgré que j'ai passé quatre heures dans le train aujourd'hui !


Ah, on vient de lire le même passage aujourd'hui. J'ai été aussi très surpris par certaines accusations et reproches adressés à l'abbé. On a vraiment l'impression que ces pauvres enfants sont vus comme le diable par une grande partie de la population. Et alors quand la variole sévira, ce sera pire !

Pucksimberg
avatar 18/02/2015 @ 22:42:19


Enfin un personnage féminin dans cet univers.
Pas passionnée par le personnage de Dora même s'il perturbe et bouleverse les Capitaines des Sables.



Je viens à peine de rencontrer Dora. Je n'ai pas encore une opinion sur elle, mais on pressent qu'elle va perturber tous ces garçons subjugués par sa poitrine !
C'est vrai que l'univers qui était dépeint jusqu'à présent était très masculin.

Pucksimberg
avatar 18/02/2015 @ 22:49:05
p.164.

Les chapitres reposent sur des épisodes distincts, tout en permettant une avancée dans l'histoire. Cela est moins décousu que ce que je pensais au départ. On retrouve des personnages, la figure de l'abbé se précise. Le roman n'est tout de même pas simplement l'accumulation d'épisodes sans lien.

Me suis attaché à ce petit groupe de personnages. Les côtoyer durant cette lecture est bien sympathique. Ils sont attachants malgré leur maladresse. Je n'arrive pas du tout à imaginer comment ce roman peut se terminer, vu le nombre de personnages et vu qu'il n'y a pas une trame principale ...

Quelques représentants de l'église peuvent agacer. Il est choquant de voir que l'on passe la pommade à une personne qui offre beaucoup d'argent à l'église, et que l'on condamne ces enfants car ils errent et volent.

Pucksimberg
avatar 18/02/2015 @ 22:49:27
@Ndeprez : tu as fini le roman ?

Ndeprez
avatar 19/02/2015 @ 05:34:11
J ai avancé un peu trop vite pris par l envie de connaitre la suite des aventures des capitaines des Sables...et aussi par le fait que je pars bientôt en vacances....sans internet. Je trouve le personnage de Dora salvateur , ça sentait un peu trop la testostérone dans ce hangar. Naturellement dans ce monde enfant-adulte elle prend le role de la maman. Le prêtre , lui aurait plutôt le role de "papa absent".
Je ne suis pas étonné par le racadrage que subit le prêtre par sa hierarchie , celle ci ayant fait bien pire sur le continent sud americain.
La découverte d' une certaine forme de sexualité est elle aussi tres marquée , ces gamins des rues volent pour manger mais violent et tentent de violer également. Armado ne nous epargne rien , un peu comme s' il ne souhaitait pas que son lecteur ne s' attache pas trop a ces enfants.

Pucksimberg
avatar 19/02/2015 @ 19:49:31
J ai avancé un peu trop vite pris par l envie de connaitre la suite des aventures des capitaines des Sables...et aussi par le fait que je pars bientôt en vacances....sans internet.


Tu as bien fait ! :-)

Pucksimberg
avatar 19/02/2015 @ 22:49:23
p.201.

Je prends toujours autant de plaisir à lire ce roman. J'ai apprécié la scène de séduction entre Dora et Bala. Il y a quelque chose d'animal et de touchant dans ce petit couple.

On a le sentiment que ces garçons ne savent même pas ce qu'est l'amour. Bizarrement, certains connaissent le sexe avant le sentiment amoureux. Il y a un côté bestial en eux qui fait qu'ils répondent à leurs besoins sans tenir compte obligatoirement de l'autre.

Le chapitre sur "La maison de correction" est prenant. On se demande bien si Bala va s'en sortir.

Suis d'accord avec Ndeprez. Ces capitaines des sables ont trouvé des "parents" de substitution et c'est là que l'on voit que ce ne sont que des enfants, des bébés, même s'ils sont capables de violer et d'agresser.

Pucksimberg
avatar 19/02/2015 @ 22:55:29
Pour ceux que cela pourrait intéresser, voilà le lien de la bande-annonce de l'adaptation cinématographique du roman :

https://www.youtube.com/watch?v=g5M4H_YZuLQ

Pucksimberg
avatar 20/02/2015 @ 20:19:35
p.252.

Je viens de terminer le roman. Il fera partie de ces romans qui se terminent trop tôt, j'aurais bien suivi encore ces personnages. J'ai l'impression de bien les connaître, de savoir comment ils réagissent, de connaître leurs habitudes ... C'est le genre de personnages que je n'abandonne pas volontiers. J'avais ressenti cela avec les personnages du roman irlandais "Eureka Street".

La dernière partie du roman est une conclusion de 40 pages, on voit ce que deviennent ces enfants qui se dirigent vers l'âge adulte. On est surpris de voir ce que certains deviennent et comment leur caractère se forge. Ce sont de drôles de destinées !

Pedro Bala est le personnage qui semble tout de même sortir du lot. Même s'il ne s'affirme pas autant qu'un personnage principal traditionnel, il est celui qui se distingue malgré tout.

Très jolies, toutes ces allusions aux étoiles, en lien avec les êtres humains évidemment.

Marvic

avatar 21/02/2015 @ 09:10:46
Fini aussi !
Livre en trois parties distinctes; en lisant la première, je m'attendais à une suite de récits d'aventure; la seconde partie, avec l'arrivée de Dora fait évoluer le groupe. Les enfants sont devenus des adolescents même si les mots enfance et adolescence n'ont pas vraiment de sens dans la vie des Capitaines des Sables.
La maison de correction est un passage terrible.

Moi qui me demandais si ce livre avait une fin, j'admire le talent de l'auteur dans la dernière partie.
On y retrouve ce qui a fait la réussite de ce livre, le gai côtoie le triste, le bien et le mal sont mêlés dans le destins des principaux personnages. Comme eux, on peut passer du rire aux larmes en quelques phrases.
Un très bon moment.

Merci Pucksimberg, notamment pour le lien. Le film semble très proche du livre; j'ai retrouvé certaines scènes exactement comme je les ai lues; mais moins facile quant aux héros. La force de la lecture étant de laisser une part à notre imagination, ce ne sont pas ces visages là que j'ai "vu" en lisant ;-)

Pucksimberg
avatar 21/02/2015 @ 13:59:28
@ Marvic :

Oui, le chapitre de la maison de correction est marquant, c'est vrai. On ne peut pas rester insensible. Même si certains garçons ont cédé au viol ou aux agressions, le lecteur a tout de même de la sympathie pour eux. Ce n'est pas pour autant que l'on cautionne de tels gestes. Je trouve cela assez fort. Jorge Amado parvient à les rendre attachants ( pas tous !! ) malgré certains actes inacceptables.

Oui, j'ai retrouvé un peu l'atmosphère du roman dans la bande-annonce du film, mais exactement comme toi, je préférais les visages que j'avais imaginés. La jeune fille que l'on voit souvent dans la bande-annonce est sans doute Dora, qui est blonde dans le roman, ce qui n'est pas le cas dans le film. A moins que je ne confonde ... Ce sont peut-être des détails ... :-)

Pucksimberg
avatar 21/02/2015 @ 14:00:32
@LesieG : tu en es où ? :-)

Pucksimberg
avatar 21/02/2015 @ 14:10:37
Lien vers le film en intégralité non traduit, non sous-titré sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=wyZL80cMpSM

Le film est réalisé par Cecilia Amado, la petite-fille du grand écrivain.

Pieronnelle

avatar 21/02/2015 @ 17:27:02
Je suis désolée de n'avoir pu participer comme prévu ; j'ai pas pu me procurer le livre comme me l'avait promis la bibliothèque. Mais je le lirai plus tard et me rendrai sur le fil au fur et à mesure...
Mais il semble qu'il a été apprécié par vous tous !

Saule

avatar 21/02/2015 @ 17:29:01
J'ai terminé aussi. Très belle lecture et j'aime beaucoup le coté engagé de l'auteur.
Marvic résume bien mon avis, c'est vrais qu'après le début qui nous embarquait dans le genre aventure et qui semblait idéaliser un peu la vie des garçons des rues le roman prend une consistance plus grave et l'épisode de la maison de correction est assez sombre et désespérant.

L'auteur montre comment le manque d'affection et d'amour conduisent les enfants à la délinquance mais que le fond reste bon et qu'il faudrait surtout de la bonté pour les récupérer. La religion (catholique mais aussi paienne) est assez présente même si pour le chef de la bande ça ne signigie rien, il choisit lui une autre voie, celle de la politique.

L'auteur parvient à mener à terme son roman, il dénoue chaque destin et donne sens à l'ensemble.

Bref, j'ai beaucoup aimé. La bande annonce ne me tente pas trop, les images sont très lisses, je pense qu'un film ne peut que rarement rendre hommage à un livre.

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