Radetsky 29/12/2014 @ 16:30:51
Afin de ne pas surcharger le forum :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Je transfère ici la suite de mes impressions.
Recherchant quelques lumières sur le post-exotisme, j'ai trouvé cette définition extraite de l'article Wikipedia concernant Volodine (qui semble avoir adopté aussi des hétéronymes)
... Les thèmes de ses ouvrages sont marqués par une réflexion sur l'histoire du XXe siècle, sur les génocides et l'échec des révolutions. Dans un décor souvent ruiniforme ou carcéral, les personnages sont des rescapés hantés par le passé, cherchant à fuir leur misère affective en inventant des univers féeriques ou des espaces parallèles. Profondément attiré par les cultures asiatiques, et en particulier par le chamanisme et le bouddhisme, Antoine Volodine met volontiers en scène des hommes et des femmes qui errent dans le monde d'après la mort, dans le Bardo tibétain du Bardo Thödol, ou voyagent de rêve en rêve, à la recherche de l'âme sœur ou d'un territoire utopique....
Il n'est pas le premier, soit dit en passant, à avoir recours aux fictions oniriques, à commencer par Dante.
On comprend immédiatement dès les prémisses du livre, fixés dès le départ, le thème général dont tout le reste n'offrira que des variations développées ad nauseam, faisant se succéder en alternances désordonnées un petit nombre de tableaux bien typés : la steppe - le village (ou le camp, ils sont interchangeables) - la forêt - l'usine/dépotoir/déchetterie/fosse septique - le ciel vide et laiteux, où évoluent de manière cyclique des êtres (?) réduitqs à un archétype, le zombie.
Ce livre est psalmodié, c'est une "liturgie des ténèbres" ou d'outre-tombe, avec les effets giratoires du derviche pris par un délire satanique de psychopathe sexuel.
A la thèse "tout est foutu", érigée en vérité scientifiquement établie, aucune antithèse. En dix pages tout est dit ; ceci est un constat, lourdement argumenté (cent pages eussent suffi, de grâce) au fil du temps. Mais Volodine ne se hasarde pas à de quelconques développements politiques ou philosophiques susceptibles, en d'autres temps, de lui éviter l'isolateur pour "décadentisme bourgeois" ou "défaitisme pathologique" (bon, dans ce dernier cas, c'eût été l'asile...).
Volodine, Spengler, même combat ?
On m'accusera de prendre la chose au premier, voire par charité, au second degré...je persiste à croire qu'en fait de degrés il ne peut s'agir ici que de degrés Celsius...tantôt on étouffe, tantôt on se gèle.

J'imagine un bandeau de promotion du livre portant cette profession de foi : "Désespérés de tous les pays, suicidez-vous !"

L'absolu désordre de la parole, laquelle abonde notamment chez Solovieï (dont le nom évoque d'ailleurs l'archipel des Solovki, prototype du goulag) et toute plaisanterie mise à part, conduit la pensée à un autre constat. "Terminus radieux" trahit un trou, un manque, un déséquilibre qui ne laissent pas de surprendre chez ces orthodoxes forcenés dans la piété (y compris les "athées") que sont les Russes : l'absence totale de Dieu. Son retrait dans un non-dit, une béance absolue. Roman mystique de la damnation ? Absence totale de toute Parole, de la Souveraine Raison devant laquelle l'homme est resté sourd si longtemps ? Les croyants répondront.













ἴδιος

Stavroguine 29/12/2014 @ 17:04:54
Une mode qui a plus de vingt ans et qui ne prend pas vraiment, c'est plus vraiment une mode...

Tistou 29/12/2014 @ 18:19:24
Post-exotisme, en tant que tel, ne veut rien dire en fait, Radetsky. C'est un concept créé par Antoine Volodine ... cf Wikipédia

"à l’origine, Antoine Volodine prétend ne pas avoir longuement pesé ce terme, et l’avoir considéré comme un intitulé vide, qui était destiné à prendre son sens au fur et à mesure qu’il serait rempli par des livres."

Quand on considère que las autres auteurs référencés de ce "courant" :
Manuela Draeger, Elli Kronauer ou Lutz Bassmann, sont simplement d'autres pseudos d'Antoine Volodine, on comprendra que c'est un intitulé ... vide de sens ...

Pour autant, tu ne sembles pas avoir apprécié la lecture de "Terminus radieux". Je ne puis rien en dire, je ne l'ai pas lu. Mais, pour avoir lu nombre de ses oeuvres récemment, que ce soit sous le nom de Volodine ou ses autres pseudos, on ne peut nier qu'il existe un "climat" d'une grande constance, que tu as par ailleurs défini.
Après, on apprécie ou on rejette. Antoine Volodine est de ces auteurs qui "fracturent". On aime ou ... !
Moi, je l'aime, je passe par-dessus la désespérance poisseuse de chacun de ses romans parce que je pense que c'est un grand auteur.
Mais le terme "post-exotisme", oui, c'est une coquille vide.

Enfin, pour finir, il n'y a pas de mode Volodine. Il y a un auteur, qui a ses partisans et ceux qui le rejettent.

Feint

avatar 29/12/2014 @ 19:25:07

A la thèse "tout est foutu", érigée en vérité scientifiquement établie, aucune antithèse. En dix pages tout est dit ; ceci est un constat, lourdement argumenté (cent pages eussent suffi, de grâce) au fil du temps.
Je me demande où tu as vu une thèse, un constat et des arguments dans ce livre. C'est pour ça que je me demande bien de quoi tu parles. Quelle drôle d'idée d'ailleurs d'aller chercher une thèse et un constat argumenté dans une œuvre littéraire ?
"Mais Volodine ne se hasarde pas à de quelconques développements politiques ou philosophiques" Oui, heureusement. On est en littérature.

"Manuela Draeger, Elli Kronauer ou Lutz Bassmann, sont simplement d'autres pseudos d'Antoine Volodin." Non, ce sont des hétéronymes ; au même titre que les très nombreuses autres voix d'écrivains imaginaires qui n'ont pas de livres publiés dans ce monde mais dont on connaît l’œuvre à travers d'autres livres signés Volodine, comme Ecrivains bien sûr, mais aussi beaucoup d'autres. C'est une démarche qui n'a rien de commun avec la pseudonymie, qui est juste le choix d'un faux nom, souvent parce que l'auteur veut séparer son identité en tant qu'auteur de son identité privée, ou publique dans un autre domaine. Le post-exotisme n'est donc pas une "coquille vide" mais un courant littéraire imaginaire.

Myrco

avatar 29/12/2014 @ 20:01:09

Quelle drôle d'idée d'ailleurs d'aller chercher une thèse et un constat argumenté dans une œuvre littéraire ?
"Mais Volodine ne se hasarde pas à de quelconques développements politiques ou philosophiques" Oui, heureusement. On est en littérature.


C'est exactement ce que je me suis dit en lisant les commentaires de Radetsky. Son approche, comme il l'avoue lui-même d'ailleurs me semble beaucoup trop rationaliste.

Saule

avatar 29/12/2014 @ 20:33:43
Beaucoup d'oeuvres littéraires contiennent une thèse ou un constat, une fonction de la littérature est quand même de nous faire réfléchir sur notre monde et sur l'humain (et sur nous-même). Il me semble pertinent de savoir ce que l'auteur veut me dire à travers son livre (consciemment ou pas). La première chose à se demander c'est "pourquoi j'aime cette oeuvre ?" : souvent c'est parce que l'auteur exprime une vision de la société ou de l'humain qui nous touche, qu'il exprime quelque chose qu'on ressent aussi.

Parmi les grands auteurs, on peut dire par exemple que Dostoïevsky est un auteur à thème je pense ? Peut-on dire ça aussi de Houellebeck et sa vision morbide de notre société ? Pourquoi pas de Volodine ? Si il se complait à dépeindre des mondes post-apolyptiques et si certains lecteurs aiment ça, je suppose qu'ils y trouvent quelque chose (que Radetsky n'y a pas trouvé). J'avoue que ça me laisse perplexe car je ne sais pas ce que vous y trouvez en fait, et je ne l'ai pas lu.

Stavroguine 29/12/2014 @ 20:49:22
Dostoievski saute évidemment à l'esprit quand on pense aux grands auteurs à thèse, mais il est plutôt exceptionnel. Et les romans qui portent avant tout une thèse ne sont pas forcément les meilleurs. Quelle est la thèse du Voyage, de la Recherche ? Pour avoir entendu Volodine, il se défend de toute thèse. Son roman n'est pas écologiste, il ne dénonce pas le nucléaire, moins encore les systèmes communistes ; il s'en sert juste comme un décor pour ses romans. A la limite, tout ce qu'on peut voir dans ses livres, c'est une sympathie pour les perdants dans un monde où les puissants, peut-être le capitalisme, peut-être autre chose, ont vaincu les idéaux et les révolutions. Et la littérature. Voilà la chose qu'il défend, Volodine : la littérature. Il ne parle que du combat des écrivains, des moines-soldats.

Radetsky 29/12/2014 @ 22:28:27
Il ne parle que du combat des écrivains, des moines-soldats.
Soit, Stavro, mais les Templiers, l'ordre de St Jean ou les Teutoniques ne se battaient pas pour se battre, mais pour une mystique, qu'on l'approuve ou non. Le "combat" de Volodine n'est pas performatif, c'est un constat imagé dans sa manière, sans plus, et les dites images m'ont déçu dans leur genèse et leur développement. C'est ce que j'ai regretté, en bon rationaliste comme le remarquait Myrco ;-) Je tenterai de creuser le sujet par d'autres titres, car une vision monoculaire est insuffisante.

Feint

avatar 29/12/2014 @ 22:33:18
Donner à réfléchir (ou à rêver), oui, Saule, bien sûr. Mais la littérature n'y a pas besoin de thèse ou de constat : il y a juste à donner à voir. Donner à voir ce que le lecteur avait pressenti avant qu'on lui mette les mots dessus, et ce moment où on a l'impression que ça touche juste.
Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que Radetsky a une approche sociologique de la littérature. Evidemment je vois les choses très différemment.

Saule

avatar 29/12/2014 @ 23:36:35
Je comprends ce que tu veux dire. Ca me fait penser que j'avais lu un essai magistral sur Don De Lillo, essai qui m'avait fortement étonné à l'époque ou je découvrais cet écrivain. L'essayiste expliquait le caractère subversif de l'oeuvre de De Lillo ("La fiction contre les systèmes" est le sous-titre de cet essai) ce qui a priori m'avait tout à fait échappé.

Je le reprend à l'instant et je lis dans la préface "toute création artistique trouve sa justification première dans sa fonction émancipatrice, et son ambition se mesure avant tout aux risques qu'elle accepte de courir. La littérature, en d'autres termes, ne sera salutairement subversive que si elle se veut ambitieusement novatrice".

Tistou 30/12/2014 @ 08:36:24
"Le post-exotisme n'est donc pas une "coquille vide" mais un courant littéraire imaginaire."

!!

Tistou 30/12/2014 @ 08:40:25
Il ne parle que du combat des écrivains, des moines-soldats.

Soit, Stavro, mais les Templiers, l'ordre de St Jean ou les Teutoniques ne se battaient pas pour se battre, mais pour une mystique, qu'on l'approuve ou non. Le "combat" de Volodine n'est pas performatif, c'est un constat imagé dans sa manière, sans plus, et les dites images m'ont déçu dans leur genèse et leur développement. C'est ce que j'ai regretté, en bon rationaliste comme le remarquait Myrco ;-) Je tenterai de creuser le sujet par d'autres titres, car une vision monoculaire est insuffisante.

Radetsky, si tu veux tester un Volodine qui soit davantage ancré dans le réel, rattaché à un contexte que tu peux concevoir, dans lequel tu peux t'incarner, teste "Macau".
Si tu n'as pas peur de planer - mais sous terre alors ! - teste "Bardo or not Bardo".

Feint

avatar 30/12/2014 @ 10:56:00
"Le post-exotisme n'est donc pas une "coquille vide" mais un courant littéraire imaginaire."

!!
En littérature, c'est souvent ce qui est imaginaire qui existe vraiment. Vérification par l'absurde :
Par exemple, le Nouveau Roman est un courant littéraire qui a regroupé des écrivains qui ont vraiment existé, et pourtant c'est un courant littéraire qui n'existait pas.

Tistou 30/12/2014 @ 11:05:41
"Le post-exotisme n'est donc pas une "coquille vide" mais un courant littéraire imaginaire."

!!

En littérature, c'est souvent ce qui est imaginaire qui existe vraiment. Vérification par l'absurde :
Par exemple, le Nouveau Roman est un courant littéraire qui a regroupé des écrivains qui ont vraiment existé, et pourtant c'est un courant littéraire qui n'existait pas.

Oui mais ça rassemblait une "communauté" d'écrivains ...

Radetsky 30/12/2014 @ 11:22:52
@Feint
Donner à voir ce que le lecteur avait pressenti avant qu'on lui mette les mots dessus, et ce moment où on a l'impression que ça touche juste.
Ce que tu nommes si justement le "pressenti", a été mien jusqu'à ce que je me dise (disons après l'arrivée de Kronauer au kolkhose, portant Samiya Schmidt sur son dos) : ce n'est plus Gogol, Victor Serge, Chalamov, Soljenitsine réunis, au besoin avec une pincée de Sylvain Tesson pour la lumière et les bestioles, un soupçon de "1984", le tout enveloppé avec un bolduc couleur gore et un compteur Geiger en "cadeau fidélité", mais quoi ? Où Volodine nous mène-t-il...? Et qu'est-ce que ce couple de psychopathes (Oudgoul et Solovieï) ajoute à la démonstration puisque, nolens volens Volodine ou tartempion démontrent bel et bien un certain état ou non-état dans l'espace-temps ? A la page 99, tout est dit, mis à part les numéros oratoires ou pseudo-chorégraphiques des deux clowns sadiques, qui vont tenir la vedette jusqu'à la fin (617 pages tout de même). Si au moins pointaient de temps à autre, que sais-je, une pique à la Cioran, pessimiste soit, mais encore....?
A la minute présente, 617-99 = 518 pages le long desquelles Volodine m'a gonflé la rate à la bouillie de particules, plus le fond sonore en basse continue d'un néo-nihilisme dont l'époque semble devenue friande, hélas, ce fut trop. Je "pressens", mais je refuse. La macération opiacée en micro-ondes ou lave-vaisselle avec pour musique l'opus 87916 en sol miné de Solovieï... Niet ! èta niè dlia menja, panimaietjé-li vwi (ce n'est pas pour moi, comprenez-vous) ?

Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que Radetsky a une approche sociologique de la littérature. Evidemment je vois les choses très différemment.
Sociologique, politique, esthétique, historique, polémique, furieuse, joyeuse, triste, lumineuse, combattante ou assoupie, mais avec un regard humain qui nous scrute (l'écrivain) et nous secoue des torpeurs mortifères, avec du mordant et le sentiment qu'il y a, de chaque côté du livre, auteur/lecteur, deux frères complices quoique différents.
Désolé, à 71 ans je ne vais pas coucher tous les soirs dans ma tombe, histoire de m'habituer, surtout sans duvet (et les mulots qui viennent vous renifler m'agacent).

Donatien
avatar 30/12/2014 @ 11:36:24
J'apprécie et je recherche les écrivains ou cinéastes qui créent un monde ou un univers original , tout en travaillant la langue au point d'utiliser des néologismes déroutants.
Il faut aussi qu'ils me fassent rêver, qu'ils "augmentent" notre monde de leur vision. Mais aussi en soignant la composition, l'efficacité du texte pour nous emmener consciemment ou inconsciemment à cotoyer,aimer, craindre ou détester leurs personnages.

Antoine Volodine est de ceux-là.

Mais son dernier livre : "Terminal radieux", est plus faible que beaucoup d'autres. On le dit plus "facile " d'accès. Il est en effet plus long, plutôt répétitif qu'incantatoire, moins ramassé, moins sec.

Je me suis souvent demandé ce qu'il pourrait nous donner en dehors du monde "post-exotique"!
Il n'empêche que je continue à aimer ses résistants de la dernière chance, ses oiseaux, chamans et chamanes.

J'aime Volodine mais ne suis pas ému par Tolkien!!

Pourquoi??

I don't know.

A+

Débézed

avatar 30/12/2014 @ 12:31:47


Donner à réfléchir (ou à rêver), oui, Saule, bien sûr. Mais la littérature n'y a pas besoin de thèse ou de constat : il y a juste à donner à voir. Donner à voir ce que le lecteur avait pressenti avant qu'on lui mette les mots dessus, et ce moment où on a l'impression que ça touche juste.



D'accord, il y a juste à donner à voir mais le lecteur n'est pas forcément bête, il peut lui aussi décrypter le langage de l'auteur et y trouver des choses qu'il n'a pas forcément voulu dire. Ecrire c'est aussi se dévoiler, révéler certaines choses qu'on ne dit pas implicitement. La littérature est un art et un vecteur qui réunit un auteur et un lecteur et chacun peut enrichir l'autre. Je ne suis pas d'accord avec le père Hugo quand il prétendait que "seul le poète a le front éclairé", son lecteur peut lui aussi être éclairé et le dévoiler. Mais, au départ, c'est toujours l'auteur qui expose le sujet et pose les fondements de la rencontre entre lui et son lecteur.

Débézed

avatar 30/12/2014 @ 12:34:33


En littérature, c'est souvent ce qui est imaginaire qui existe vraiment.



J'y crois très fort car on ne peut pas imaginer à partir de rien mais seulement à partir de ce qu'on cache profondément en soi.

La fiction est souvent beaucoup plus instructive que le témoignage.

Débézed

avatar 30/12/2014 @ 12:42:54
Je n'ai lu que deux livres et une nouvelle de Volodine/Bassmann donc beaucoup trop peu pour avoir un avis valable. Ce que j'ai retenu de ces lectures c'est son immense faculté à créer des univers improbables mais cependant cohérents. Ce que j'ai moins aimé c'est sa façon de se complaire dans des mondes obligatoirement répugnants, c'est un parti pris, probablement, une angoisse qui l'habite, peut-être, une vision lucide de l'avenir, je ne sais pas, ce que je sais c'est qu'au bout d'un moment je m'y suis senti assez mal à l'aise, mais c'est physique et nullement littéraire.

Radetsky 30/12/2014 @ 13:15:26
Il n'empêche que je continue à aimer ses résistants de la dernière chance, ses oiseaux, chamans et chamanes.
Justement, où sont les résistants... ? Inconnus au bataillon.

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