Feint

avatar 02/11/2014 @ 18:08:59

Mais faut-il pour ça supprimer les niveaux élevés, couper les têtes qui dépassent, comme dans le régime soviétique où seul le fils de l'ouvrier avait accès aux études et le fils de l'intello devait être ouvrier. Effacer les différences sociales au prix des libertés individuelles et l'égalitarisme au prix de la culture !
Au prix de rien du tout : il n'y avait pas non plus de libertés individuelles en Russie avant l'Union soviétique qui n'a fait remplacer une caste par une autre.

Feint

avatar 02/11/2014 @ 18:17:44

Bon, bon, j'ai relu une deuxième fois et cette fois-ci j'ai tout compris... Il faut m'excuser, Feint, je suis Belge, n'oublie pas ! ;-))
Ça n'est plus en excuse depuis longtemps, la belgitude est très bien portée en France aujourd'hui. Et depuis que vous vous êtes passés de gouvernement pendant je ne sais plus combien de temps, vous êtes devenus des mythes vivants, carrément.

Feint

avatar 02/11/2014 @ 18:18:03
(Une excuse)

AmauryWatremez

avatar 02/11/2014 @ 20:12:31
Les fils d'ouvriers sont loins d'être tous incultes, et les fils d'intellos des intellos, une dame qui m'est proche a arrêté ses études à 16 ans pour travailler et n'a jamais cessé de lire

AmauryWatremez

avatar 02/11/2014 @ 20:13:21
Certes il y a toujours eu une élite intellectuelle, mais ce n'est pas une raison pour perpétuer ce phénomène. J'habite un petit village dans le nord, loin de la banlieue Lilloise qui est très active en ce qui concerne la culture et l'art.
Ici, le Maire, en activités péri-scolaires, propose aux enfants du jardinage, du tricot, du bricolage. A ce que je sache, le programme du Ministère de l'Education prévoit des activités culturelles, artistiques et sportives. Elles sont où, là ???

J'hallucine ! Il y avait une bibliothèque il y a quelques années, qui permettaient un accès à la culture. On l'a laissée moisir, les livres y sont toujours, le bâtiment a été réaménagé pour accueillir ces dites activités péri-scolaires et c'est tout ! A peine une petite heure de lecture à voix haute, une semaine sur deux, c'est honteux ! A un projet que j'ai soumis pour relancer la bibliothèque, bénévolement bien sûr, j'attends toujours la réponse, l'idée était de réhabiliter la structure et les ouvrages du stock en place, et d'y ajouter mes livres propres et d'autres que je récupère à droite et à gauche, et d'organiser des expo, des exposés, sur diverses activités artistiques. J'ai les boules, même si cette expression n'est pas très "châtiée", je me dis qu'on laisse les plus défavorisés s'enfoncer encore plus. Comment voulez-vous que les gamins s'habituent à lire, à découvrir la peinture, la sculpture, si on ne leur en donne pas l'opportunité ? Oui, ils ont un beau stade de foot et un boulodrome, mais il n'y a pas moyen de trouver 40 m2 pour refaire la bibliothèque !

Alors qu'on ne me dise pas que la culture est accessible à tous, loin s'en faut ! Il faut un minimum d'engagement, de conditionnement, un enfant n'ira pas tout seul demander un livre à ses parents au supermarché, c'est très rare, je le sais par expérience, il faut lui ouvrir l'esprit. Si l'Education Nationale ne peut pas lui proposer cette ouverture, si les parents, eux-mêmes peu enclin à ce genre d'activités, ne passent pas le relais, l'enfant ne s'y intéressera pas !


il y aura toujours des enfants plus intéressés que d'autres par la culture et la littérature, c'est comme ça

AmauryWatremez

avatar 03/11/2014 @ 13:53:09
La culture n'est pas accessible à tout le monde c'est une réalité.

Tistou 03/11/2014 @ 15:16:03
"Alors il faut peut-être se poser la question du pourquoi la culture n'attire pas/plus ? Une des raisons je pense est qu'à l'heure actuelle, il n'est plus valorisé d'être cultivé."

Oh je pense que c'est plus prosaïque que cela.
Il sera toujours plus facile de regarder un film à la TV que de lire un livre. De même qu'il sera plus facile de regarder un match de foot à la TV que d'aller courir - même un 10 km.
Je ne pense pas qu'il faille chercher beaucoup plus loin. Comme l'offre des films et des matchs de foot à la TV s'est trouvée décuplée du fait du foisonnement des chaines disponibles ... ne cherchez pas l'erreur !
Seule une "élite" motivée, ou qu'on aura motivé et qui en trouvera les ressources - intellectuelles, financières et physiques - ira au-delà de la TV.

Saule

avatar 03/11/2014 @ 16:09:38
Les fils d'ouvriers sont loins d'être tous incultes, et les fils d'intellos des intellos, une dame qui m'est proche a arrêté ses études à 16 ans pour travailler et n'a jamais cessé de lire

Tu réalises quand même qu'il y a une corrélation entre le niveau d'étude des parents et celui des enfants j'espère.

Saule

avatar 03/11/2014 @ 16:13:17
Tistou, j'ai du mal à te suivre, je ne vois pas le rapport entre courir (même dix km) et la culture. Tu veux dire que les deux demandent un effort je suppose ? Soit, tu as raison sur ce point.

Tistou 03/11/2014 @ 16:21:04
Tistou, j'ai du mal à te suivre, je ne vois pas le rapport entre courir (même dix km) et la culture. Tu veux dire que les deux demandent un effort je suppose ? Soit, tu as raison sur ce point.

Bien sûr, Saule. C'est un parallèle que je fais. Dans les 2 cas, ça obéit à la même logique ...

Radetsky 03/11/2014 @ 17:43:08
Les fils d'ouvriers sont loins d'être tous incultes, et les fils d'intellos des intellos, une dame qui m'est proche a arrêté ses études à 16 ans pour travailler et n'a jamais cessé de lire


Tu réalises quand même qu'il y a une corrélation entre le niveau d'étude des parents et celui des enfants j'espère.
C'est statistiquement vrai, mais insuffisant Si mes prolos de parents et les instit. ne m'avaient pas botté le train, je regarderais peut-être des fadaises aujourd'hui au lieu de lire. Autres temps, autres moeurs, sans doute, où le bottage de train suppléait à l'absence de télé et de gadgets à la "mords moi le n...."

Sissi

avatar 03/11/2014 @ 17:47:05
à la "mords moi le n...."


le noeud, tu n'as pas terminé.
Encore une expression que j'adore. Ça vient d'où, d'ailleurs?

Radetsky 03/11/2014 @ 18:00:06
à la "mords moi le n...."
le noeud, tu n'as pas terminé.
Encore une expression que j'adore. Ça vient d'où, d'ailleurs?
Qui sait....? La voracité ou la maladresse. Quant aux noeuds, il faut demander aux marins...

Guigomas
avatar 03/11/2014 @ 18:03:19
Sans connaître l'origine de l'expression, il me semble que ce noeud là n'est pas très loin du train que l'on botte, d'où les points de suspension...

Quant à Fleur Pellerin, elle n'a pas sa place à la culture, elle devrait plutôt être à l'écologie, son nom l'y destine. A côté de chez moi il y a un boucher charcutier qui s'appelle M. Boulanger, c'est choquant.

Fleur Pellerin, c'est la faune et la flore réunies en un patronyme, mais c'est pas la faune du Flore...

Radetsky 03/11/2014 @ 18:07:28
Fleur Pellerin, c'est la faune et la flore réunies en un patronyme, mais c'est pas la faune du Flore...
Quoique la faune du Flore a subi, elle aussi, un notable appauvrissement des espèces présentes...

Saint Jean-Baptiste 04/11/2014 @ 10:53:35

Tu réalises quand même qu'il y a une corrélation entre le niveau d'étude des parents et celui des enfants j'espère.

On ne peut pas reprocher aux élites de vouloir que leurs enfants restent dans l'élite.
On ne peut pas reprocher au médecin de faire son possible pour que son fils soit médecin.
Ce serait insupportable si c'était au détriment du fils du plombier. Mais ce n'est pas le cas : dans nos sociétés, tout le monde a sa chance.
Il y a des milieux où les conditions sont plus favorables, et alors ? La justice sociale consisterait-elle à supprimer ces milieux ?

Je ne comprends pas cette rage de vouloir supprimer les conditions qui forment les élites, je trouve qu'il faudrait plutôt les encourager, du moment que les élites ne se forment pas au détriment des autres : un pays a besoin d'élites pour prospérer.
Il faut accepter que personne n'a les mêmes possibilités, c'est la condition humaine.

Certains savants prétendent que la conn... est uniformément partagée par le genre humain... Ils ont peut-être raison mais, ce serait bien la seule denrée bien partagée...

Minoritaire

avatar 04/11/2014 @ 11:50:34
Une grande partie des apprentissages d'un enfant fonctionne sur l'imitation. Il observe son entourage immédiat de préférence, et calque ses attitudes sur lui. Ca ne donne évidemment pas des fac simile d'une génération à l'autre, mais pas loin. L'enfant qui a appris à parler aux domestiques ne devient pas domestique. Les Cavanna, les fils de concierges qui deviennent agrégés de philo, c'est l'exception.
L'"'ascenseur social" ne sert qu'à ceux qui en ont besoin. Et il dysfonctionne de plus en plus. L'enfant qui grandit dans un environnement "culturellement favorable", c'est celui dont les parents ont une "pratique culturelle" et ceux-là, quoi qu'on en dise, ne se retrouvent pas dans toutes les classes sociales.
Il ne suffit pas d'implanter une bilboquéquette dans chaque quartier, ni de dire aux enfants : "Lisez, c'est bon pour ce que vous avez !" pour voir se lever une génération d'enfants-lecteurs. Le travail que font les instit's en matière de lecture est souvent remarquable, mais s'il n'est pas relayé à la maison, c'est peine perdue. C'est valable pour les arts, pour la philosophie, même pour l'éducation physique et pour l'alimentation... Dans ce contexte, dire que "Tout le monde a sa chance" est est peut-être théoriquement vrai, mais complètement (une fois de plus :-) à côté de la plaque; autant que prétendre qu'on reproche aux parents aisés ou bourgeois de protéger l'avenir de leurs enfants.
Bref, pour les conditions qui forment les élites, il y a une erreur de verbe: elles ne les forment pas, elles les maintiennent.

Pieronnelle

avatar 04/11/2014 @ 12:23:23
Une grande partie des apprentissages d'un enfant fonctionne sur l'imitation. Il observe son entourage immédiat de préférence, et calque ses attitudes sur lui. Ca ne donne évidemment pas des fac simile d'une génération à l'autre, mais pas loin. L'enfant qui a appris à parler aux domestiques ne devient pas domestique. Les Cavanna, les fils de concierges qui deviennent agrégés de philo, c'est l'exception.
L'"'ascenseur social" ne sert qu'à ceux qui en ont besoin. Et il dysfonctionne de plus en plus. L'enfant qui grandit dans un environnement "culturellement favorable", c'est celui dont les parents ont une "pratique culturelle" et ceux-là, quoi qu'on en dise, ne se retrouvent pas dans toutes les classes sociales.
Il ne suffit pas d'implanter une bilboquéquette dans chaque quartier, ni de dire aux enfants : "Lisez, c'est bon pour ce que vous avez !" pour voir se lever une génération d'enfants-lecteurs. Le travail que font les instit's en matière de lecture est souvent remarquable, mais s'il n'est pas relayé à la maison, c'est peine perdue. C'est valable pour les arts, pour la philosophie, même pour l'éducation physique et pour l'alimentation... Dans ce contexte, dire que "Tout le monde a sa chance" est est peut-être théoriquement vrai, mais complètement (une fois de plus :-) à côté de la plaque; autant que prétendre qu'on reproche aux parents aisés ou bourgeois de protéger l'avenir de leurs enfants.
Bref, pour les conditions qui forment les élites, il y a une erreur de verbe: elles ne les forment pas, elles les maintiennent.

Tout à fait !
Par contre il faut comprendre pourquoi le relai de l'école ne se fait pas à la maison...Quand j'étais enfant beaucoup de parents avaient leur certificat d'études mais rarement une instruction qui allait au delà sauf dans les milieux riches ou plutôt cultivés car la richesse parfois ça rend bête :-) Mais ces parents pauvres (ce qui était le lot de beaucoup après guerre) avait à coeur que leurs enfants s'appliquent à l'école.
J'y vois une conséquence des sollicitations faciles télévisuelles et autres et une démotivation des parents actuels qui n'ont pas confiance dans l'avenir...

Myrco

avatar 04/11/2014 @ 13:06:37
Il faut dire aussi que l'école laïque et républicaine, si à notre époque elle répondait encore à sa fonction de transmettre à tous le savoir de base, elle n'a jamais été une ouverture sur la culture.
Tout au plus est-ce vrai dans le domaine de la littérature et encore d'une manière très circonscrite.Mais l'ouverture sur les autres arts est toujours restée l'apanage d'une couche sociale privilégiée ;en cela elle a toujours été discriminante.
J'en parle d'expérience car fille d'ouvriers, il a fallu que dans des circonstances un peu particulières, je me trouve amenée à effectuer ma philo à Janson de Sailly (fief de la bourgeoisie du 16ème) avant de côtoyer cette même bourgeoisie à l'université (qui ne comptait à l'époque que 3% de fils d'ouvriers) pour mesurer l'ampleur de ce qui m'avait été refusé jusque là et je dois dire que cette expérience de transfuge de classe (puisqu'elle s'est ensuite poursuivie dans le milieu professionnel) a d'abord été très douloureuse...

Pieronnelle

avatar 04/11/2014 @ 15:35:06
Oui mais c'est quoi exactement être cultivé?

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