Pseudo: | Laurier-sauce |
Age: | 79 ans |
Sexe: | Homme |
Membre depuis: | 2023-02-17 |
Ville, pays: | La Verrière, France |
Situation: | Retraité |
Activité: | Retraité |
Formation: | Histoire-géographie, enseignant |
Intérêts: | ? |
Vision de l'écrit: | Dieu-la science-les preuves Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, Édition Trédaniel Que dire de plus sur ce pavé de près de 600 pages qui entend apporter la preuve scientifique de l'existence Dieu ? Formidable intention qui méritait une lecture d'autant plus attentive que je sortais d'une réflexion personnelle sur les écrits du christianisme primitif qui se réclamait déjà de la même évidence scientifique (Éditions999) : pour Irénée de Lyon, Tertullien et tant d'autres, citer la Bible ou s'en réclamer était en effet, par une ancienneté comparative qui la cautionnait, prouver cette existence tout en légitimant la chrétienté et son Église qui la représentait. C'est pour l'essentiel, avec une étonnante et flatteuse digression sur un peuple juif presque plus chrétien que les chrétiens, ce que reprennent MichelYves Bolloré et Olivier Bonnassies dans la seconde partie de leur pensum. Pour eux comme pour l'élite chrétienne des premiers siècles dont ils sont peut-être les successeurs, affirmer et répéter revient à prouver une vérité qui ne se discute toujours pas. Rien de bien neuf en somme à 2000 ans de distance. Rien surtout - et c'est le plus navrant - de très palpitant qui aurait pu éclairer un débat dont on pouvait espérer mieux : une simple lueur dans le déroulement d'un raisonnement ; une petite brise pour entrouvrir une porte trop fermée par la froide raison ou de banales habitudes... Après tout, c'est bien ce que Jean-Paul II avait tenté en abordant la notion du "dessein intelligent", marginalement lié à la science que la foi, bien entendu, dépassait. Mais au moins, dans cette approche qui lui était largement personnelle, n'y avait-il pas inversion des domaines de compétences. Chacun se combattait mais chacun restait prudemment à sa place sans rejeter l'autre. Dans une première partie plus intéressante, en cherchant à lier la réalité divine aux découvertes de l'astrophysique et des mathématiques qui pour eux la confirmaient, nos deux auteurs vont beaucoup plus loin avec cet argument majeur : si, comme il est démontré par les chercheurs dans le cadre d'hypothèses qui évoluent, la part de l'Univers qui nous est aujourd'hui accessible est en expansion, c'est qu'il a eu un début avant lequel rien, nulle part, n'existait. Ce rien est le doigt de Dieu, c'est-à-dire la preuve annoncée. En nier la pertinence revient d'ailleurs moins à nier Dieu que nier la science précisément évoquée. La vraie science bien sûr ; c'est toute l'astuce. Pas celle, marginale pour nos auteurs, des incroyants, des incohérences et des puérilités comme celle d'un avant Big Bang sur lequel quelques incompétents font circuler les hypothèses les plus farfelues. L'avant Big Bang, ou autres bêtises du genre multivers ou Grand Rebond que rien ne confirme, n'existent pas et n'existeront jamais. Dieu était là, qui attendait le moment propice pour déclencher l'explosion qui devait aboutir à une humanité construite à son image. De ce fait, plus besoin de chercher vers Mars ou les étoiles pour trouver la vie ou le Père dont le vide primordial prouve bien la présence... Que de temps et d'argent perdus à vouloir ouvrir d'autres portes, derrière lesquelles se cacheront toujours d'autres portes qui resteront tout aussi muettes ! Que de souffrances aussi, inutilement imposées à une humanité forcément manipulée par des chercheurs de mauvaise foi qui se refusent encore à l'éclatante et merveilleuse vérité chrétienne ! Pour en revenir à plus de sérieux, ce dont ce livre fait état, c'est d'une forme d'impatience qui ne supporte pas l'attente exigée par la vraie science qui ne fonctionne que lentement, par petits bons, dans le cadre d'hypothèses le plus souvent ouvertes au doute. Comme de vrais théologiens, nos deux auteurs veulent des certitudes qu'ils recherchent dans une science à laquelle, pour les besoins de leur cause devenue plus franchement contemporaine et technique, ils font dire au plus vite - et bien pauvrement - ce qui leur est nécessaire avant de tout refermer pour n'être pas soumis à la contradiction. C'est l'usage et la logique religieuse. Mais en la circonstance, c'est aussi son paradoxe car, bien involontairement, M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies rendent un hommage appuyé au principe de la science dans ses pratiques les plus rigoureuses, habituellement rejetées dans le camp des errements et des hérésies. Ils reconnaissent ainsi un surprenant lien de subordination qui met à mal le simple et respectable état de croyance qui était auparavant le leur. Par d'autres voies mal comprises mais comme souvent chargées d'espoir, M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies chercheraient-ils à effacer les doutes qui semblent beaucoup les perturber |
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