La cité du gouffre de Alastair Reynolds

La cité du gouffre de Alastair Reynolds
(Chasm city)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Cédelor, le 4 mars 2016 (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 52 ans)
La note : 10 étoiles
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Le livre de SF qui m'a réconcilié avec le genre

Voici le 2ème tome du cycle des Inhibiteurs (qui en comporte 4), dont le premier est « L’espace de la révélation », le 3ème « L’arche de la rédemption » et le 4ème et dernier « Le gouffre de l’absolution ». Disons-le tout net : seuls les 2 premiers valent leur pesant de cacahuètes cosmiques. Les deux suivant baissent du pied par rapport au niveau affiché dans les 2 premiers. Dommage. La faute à trop de précipitation, à la pression d’un éditeur trop pressé de vendre les livres, à un ras-le-bol de l’auteur à écrire toujours sur le même univers ? Il aurait pourtant gagné à être écrit et construit tout bien comme il faut, avec toutes les idées intéressantes qu’il y a et toutes les pistes ouvertes qu’il aurait fallu suivre jusqu’au bout. Dommage donc, car ça en aurait fait un total chef d’œuvre du genre. Côté excellence, reste donc les 2 premiers tomes, dont je ferai ici la critique principale du second (je m’y décide enfin !).

Alors la Cité du Gouffre… Autant vous le dire : j’ai adoré ! Déjà le premier tome m’avait enthousiasmé. Quand j’eus fini le second, je me suis dis : « il est presque meilleur que le premier ! ». Finalement ce second opus est bien le top de cette série. Il est différent des 3 autres en ce sens qu’il raconte une intrigue bien à part, et qui peut se lire indépendamment, comme un roman unique, même si c’est bien le même univers. Le numéro 3 est plus la suite du numéro 1 que du numéro 2.

Résumons l’histoire. Il s’agit en fait de deux récits différents qui se superposent, dont on ne voit pas d’abord le lien entre les deux, et qui se rejoignent enfin à la fin, magistralement ! Je n’avais rien vu venir. C’est très bien maitrisé, et on suit les deux récits parallèlement avec le même ravissement, la même excitation, sans temps morts. Et quand les deux font lien à la fin, c’est une explosion d’étonnement, de plaisir et de délectation. Bravo, M. REYNOLDS, vous savez construire une intrigue ! Cela fourmille d’idées, d’inventions, de trouvailles. Pour pouvoir écrire comme ça, il est clair qu’il faut avoir soi-même une bonne base scientifique et ça tombe bien, le monsieur est déjà lui-même un scientifique. Et c’est bien écrit, avec un style tout personnel auquel j’ai complètement adhéré, un style sombre, noir, morbide. J’ai découvert qu’on pouvait écrire comme ça en gardant toute l’efficacité de la narration. Cela crée des atmosphères étranges, presque inhumaines, dans lesquelles évoluent les personnages dont la bonté et l’altruisme ne sont pas les qualités dominantes.

Donc, ça se passe dans le futur, au 26ème siècle et l’humanité est en mode expansion et colonisation vers d’autres systèmes stellaires. Mais bien que l’évolution technologique soit assez conséquente pour se permettre le voyage entre les étoiles, la mentalité humaine n’a pas évolué depuis notre époque. La Terre n’est même plus la planète principale, qui est Yellostown, avec sa capitale Chasm City, autrefois magnifique mais désormais touchée par un virus appelé « la pourriture fondante », qui l’a transformé en un cauchemar architectural. C’est impressionnant, la description qu’en fait l’auteur. Et donc, Tanner Mirabel, tueur à gages, va devoir y aller pour retrouver un homme qui a assassiné la femme de son patron. En même temps, des choses se passent sur un groupe de vaisseaux en route vers une autre planète, Sky’s Edge. Cette partie du récit est puissante. Je ne vous en dis pas plus, c’est complexe, il y a tellement de détails que je ne vais pas tout rapporter. Je vous invite à le découvrir.

C’est ce livre (avec le tome 1), qui m’a réconcilié avec la science-fiction, car ceux que j’avais lus jusque-là m’avaient laissé trop souvent sur ma faim. Souvent, les livres de SF manquent de qualités littéraires même s’ils ne manquent pas d’imagination. Or le bien-écrire fait aussi partie de mon plaisir de lecture. Là, avec Chasm City, j’ai eu tout en qualité : inventivité, intrigue, action, écriture, dépaysement. Lire Chasm City, la Cité du Gouffre, c’est avoir l’assurance de passer avec d’excellents moments ! Alors n’ayez pas peur des 900 et quelques pages, elles ne sont que pur bonheur, de la meilleure SF qui soit !

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Les éditions

  • La cité du gouffre [Texte imprimé] Alastair Reynolds traduit de l'anglais par Dominique Haas
    de Reynolds, Alastair Haas, Dominique (Traducteur)
    Pocket / Presses pocket. Science fiction
    ISBN : 9782266147583 ; 14,90 € ; 12/07/2005 ; 958 p. ; Poche
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