Petites coupures à Shioguni de Florent Chavouet

Petites coupures à Shioguni de Florent Chavouet

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Pucksimberg, le 13 septembre 2015 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 047ème position).
Visites : 1 922 

Fauve polar SNCF ( Angoulême 2015 )

On connaissait les carnets de voyage de Florent Chavouet au Japon, totalement passionnants, novateurs et beaux, désormais c'est un polar qui nous est donné à lire. Toujours au Japon bien évidemment et c'est tant mieux !

Kenji, un jeune restaurateur, se fait agresser par trois hommes qui pressent son visage sur un grill. On croise aussi une jeune voleuse en fuite. Des blousons sont volés, un tigre s'est échappé en pleine ville. Quel embrouillamini ! Il faut rester concentré si l'on veut reconstruire correctement cette histoire. Ce polar ne couvre que quelques heures de la nuit et le lecteur ne récupère pas toutes les informations de manière chronologique. Les récits de chaque protagoniste diffèrent et l'on voit combien il est facile de tomber sur une fausse piste.

Les dessins sont toujours minutieux et superbes. Florent Chavouet est vraiment un artiste à suivre, il est inventif et intelligent dans sa manière de construire son roman graphique. Il prend des libertés avec certains codes de la bande dessinée et propose une oeuvre originale. Les bulles ne sont pas dessinées, les notes et les petits papiers que l'on trouverait dans les poches de l'enquêteur sont intégrés progressivement dans l'oeuvre. Les visages sont très expressifs et les couleurs sont harmonieuses. Le lecteur pourrait s'attarder longtemps sur chaque dessin tant le dessinateur a le souci du détail et sait capter la lumière comme peu savent le faire. On voit tout le plaisir que prend Florent Chavouet à faire ses dessins car il ne choisit pas la facilité et se complique la vie parfois avec des plans compliqués. Le réalisme de certains dessins est assez troublant ( monnaie et billets, visages, cabine téléphonique ... ). Sa familiarité avec le Japon donne l'illusion que le lecteur a entre les mains l'oeuvre d'un artiste asiatique.
Il faut tout de même rester attentif si l'on ne veut pas se perdre dans l'histoire. Ce roman graphique saura plaire au plus grand nombre.

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Grillades et mikado

5 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 17 décembre 2015

Ce polar graphique se présente comme une virée nocturne dans les rues étroites d’une ville japonaise. L’histoire, qui commence par l’agression d’un restaurateur, Kenji, par des yakuzas, sera l’occasion de faire connaissance avec une galerie de losers noctambules. Doté d’une narration déstructurée à la mise en page très libre et aux couleurs à la fois sombres et chatoyantes, cet ouvrage-puzzle plaira peut-être aux amateurs d’enquêtes policières épineuses.

Que voilà un curieux objet graphique ! Difficilement identifiable, il l’est, et c’est cette originalité qui attire l’œil. La mise en page est totalement libre, alternant pleines pages, gaufriers, avec ou sans cases, et feuilles tirées du carnet de bord (annotations comprises) de l’enquêteur, dont on ne sait jamais bien qui il est, mais sert au moins à rappeler qu’on est bien dans un polar. Le dessin semi-réaliste de Florent Chavouet et le traitement de la couleur se conjuguent à merveille pour rendre de splendides ambiances urbaines et nocturnes au Pays du soleil levant, à la fois sombres et chamarrées. Un vrai plaisir des yeux !

Il n’en va pas tout à fait de même pour la lecture, et c’est une vraie déception ! La déstructuration de la mise en page semble s’être répercutée sur la narration, et malgré les efforts perceptibles de l’auteur en faveur d’une certaine fluidité, le lecteur est souvent obligé – moi en tous cas – de revenir quelques pages en arrière pour ne pas se perdre, d’autant que la multiplication des noms japonais ne facilite pas toujours la tâche. De même le choix d’une police de caractères sans doute un peu trop stylisée n’est pas réellement justifié, et ne fait que renforcer ce manque de fluidité. La concentration est donc requise au risque de devoir effectuer une seconde lecture ou alors carrément d’abandonner en cours de route. De plus, l’histoire n’est pas franchement palpitante, et ce ne sont pas ces personnages dépourvus de caractère qui vont sauver la mise.

Pour résumer, « Petites Coupures à Shioguni » se caractérise par un graphisme splendide hélas lesté d’un scénario assez banal et trop fouillis. On aurait été en droit d’en attendre plus de la part du Prix polar d’Angoulême 2015 !

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