Cela faisait un moment que l'on m'avait conseillé la lecture de cet ouvrage en m'en vantant les mérites et je dois bien reconnaître que la personne qui me l'avait recommandé avait tout à fait raison car j'ai beaucoup apprécié ce roman. Certes, bien que le couple formé par Ophélie et Thorn m'a de prime abord laissé quelque peu circonspect car un duo formé d'une taiseuse maladroite et d'un grand échalas peu aimable m'a un peu fait penser à celui formé par Bella et Edward dans la saga Twilight, Christelle Dabos réussit pourtant à éviter l’écueil de rendre son héroïne mollassonne. Malgré son calme et sa discrétion, Ophélie se révèle en effet être un personnage passionnant à suivre cachant un caractère de feu sous des airs modestes. Thorn quant à lui est un peu plus monolithique et ce premier tome ne le rend guère sympathique mais cela est compensé par les personnages secondaires bien souvent hauts en couleurs et que l'on a plaisir à côtoyer comme Berenilde, Renard ou bien encore la tante Roseline.

L'univers dans lequel évolue Ophélie est également très bien réussi et ne manque pas d'originalité. Que ce soit Anima ou le Pôle, les deux Arches dans lesquelles se déroulent l'action sont des plus intrigantes et bien que ce monde recèle nombre de bizarreries et d'éléments hors-du-commun nous ne sommes jamais perdus car l'écriture de l'autrice rend le récit totalement fluide et distille toujours ce qu'il faut d'éléments nécessaires pour que l'on comprenne ce qu'il se passe sans avoir besoin de percer tout les mystères et secrets de la Citacielle, ce qui est un sacré numéro d'équilibriste.

Il faut dire aussi que l'intrigue se révèle être assez passionnante une fois lancée. J'avais en effet beaucoup de mal mal à lâcher le roman et chaque fin de chapitre donne furieusement envie de découvrir ce qu'il va arriver dans le suivant car que ce soit les intrigues de la cour du Pôle tortueuses à souhaits, les endroits tous plus fantastiques les uns que les autres servant de décors et les révélations auxquelles on a droit de temps à autre on ne s'y ennuie pas un seul instant et j'ai été vraiment étonné de voir la fin arriver aussi vite.

Une très belle découverte donc que ce premier tome de La Passe-miroir. Le récit est des plus prenant, l'univers très convaincant et l'héroïne principale assez attachante. Ce sera donc les yeux fermés que je me lancerai dans la suite car, à l'image d'Ophélie, j'aimerais moi aussi bien découvrir tous les secrets que l'on nous cache.

L'univers de Christelle Dabos est tout bonnement incroyable et absolument complet. Je suis totalement entrée dans l'histoire, j'ai eu l'impression de vivre au même rythme qu'Ophélie tous ces événements et ces péripéties. Le style de l'auteure est très fluide et précis, ce qui permet d'amplement s'attacher aux personnages. Tous m'ont touchée, intriguée voire intimidée, au même titre qu'Ophélie a pu l'être.

J'ai été plus que ravie d'entrer dans cet univers réellement bien construit et fantastique, où chaque clan a ses manières de vivres, ses particularités et ses compétences. Nous sommes bercés entre un monde à la fois commun et humain, et en même temps magique et surréaliste.

J'ai pu ressentir toutes les émotions du personnage fort d'Ophélie – qui pourtant est décrite comme expressive... de l'extérieur ! - : ses joies, ses peines, ses doutes, ses déceptions. Hâte de lire la suite !

Une incursion fort réussie dans le domaine du merveilleux, que les amateurs de science-fiction à l'américaine persistent à appeler "heroic fantasy". Un monde nouveau est apparu après l'éclatement de la planète Terre en un certain nombre de continents flottants, appelés "arches" et gravitant autour du "Noyau". Les communications entre les arches sont rares, et font l'objet de voyages dans d'étranges ballons dirigeables. Venant d'Anima, une arche habitée par des humains ayant le pouvoir d'animer les objets, Ophélie, sélectionnée pour ses dons de "liseuse", est promise à Thorn, un sauvage habitant du "Pôle". Son voyage vers la terre de son promis va lui faire découvrir un monde aux codes mystérieux, bien loin du pacifisme de son arche natale. Comme le veut ce genre littéraire, l'histoire accumule les invraisemblances, mais le message est tout à fait actuel et s'adresse bien à nous, les lecteurs de la Terre d'aujourd'hui. Roman initiatique, comme tout bon roman pour la jeunesse, "Les fiancés de l'hiver" témoigne de l'imagination débordante de l'auteure. On ne s'ennuie jamais, tant les situations les plus inattendues s'enchaînent au fil des pages. C'est assez rare pour être souligné, car les auteurs qui se lancent dans ce type d'aventure littéraire compensent souvent la faiblesse du scénario par des descriptions sans fin d'un monde apparemment imaginaire, mais tellement proche du monde réel qu'on finit par s'en lasser. Rien de tel ici, on se passionne pour les (més)aventures de la jeune Ophélie, et on attend la suite avec impatience. Bravo Christelle…