Wakolda de Lucía Puenzo

Wakolda de Lucía Puenzo
(Wakolda)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Paofaia, le 24 janvier 2014 (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 961ème position).
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Les deux poupées

Sur la couverture, une poupée. Herlitzka, blanche, blonde, mais pas une poupée comme une autre. C'est le père de Lilith qui l'a fabriquée pour elle, et , à l'intérieur , il a mis un petit mécanisme qui lui donne un coeur qui bat.
En fait, c'est l'histoire de deux poupées, échangées par deux petites filles. Il y a aussi Wakolda, une poupée indienne mapuche , alter ego de Lilith au sang mêlé. Et trop petite pour son âge.
Les Mapuches originaires des Andes chiliennes ont été partiellement décimés par l'Argentine et le Chili en 1880. Guerre de conquête de territoire, mais aussi d'accès à deux océans. Mais il en reste, et c'est chez une de ces familles que la famille de Lilith est contrainte de s'arrêter une nuit . Là aura lieu l'échange des poupées. Ils ne s'arrêtent pas seuls, sur cette route difficile jusqu'à Bariloche, les suivait un inconnu. Enfin, pas inconnu pour tout le monde, il s'appelle Josef Mengele.
Charmant médecin et chercheur nazi, fasciné par les anomalies morphologiques, en particulier le nanisme . La gémellité l'intéresse aussi. Il a d'ailleurs pu à loisir approfondir ses recherches sur les enfants en particulier à Auschwitz. Après, aussi, mais les patients potentiels étaient moins.. faciles à convaincre. Car après la libération des camps, Mengele est rentré tranquillement chez lui en Bavière où il a vécu 5 ans sans aucun problème.
Puis, prudemment, voyant que de façon étonnante, on recherchait ceux qui avaient pourtant fait consciencieusement leur travail pour l'obtention d'une race pure, il a émigré en Argentine rejoindre quelques camarades d'infortune. Il y a d'ailleurs vécu ( à part quelques alertes) sous son vrai nom toujours sans aucun souci. Un mandat d'arrêt avait été lancé en 1959 , mais les Argentins n'avaient aucune raison d'extrader un citoyen argentin, même s'il avait eu quelques soucis politiques ailleurs il y a longtemps. Les agents israéliens, par contre, le voyaient d'un autre oeil.

Tout cela est évoqué par petites touches dans le roman, nous fournissant le contexte historique. De même , si la présence de Mengele à Bariloche n'a jamais été prouvée, l'histoire de l'agent du Mossad , Nora Eldoc, est réelle.
Mengele s'est noyé au Brésil en 1979.

C'est au début de la traque par Israël que Lucia Puenzo situe son roman, qui est bien sûr une fiction. L'histoire de l'attraction réciproque entre un médecin très séducteur et manipulateur et une fillette de petite taille, très manipulatrice et futée aussi et qui attire tout de suite son attention. Attraction d'ailleurs pour la famille entière dont il va conquérir peu à peu la sympathie.La mère est allemande et enceinte de jumeaux. Nanisme et gémellité, l'extase!

C'est un roman très troublant, dérangeant, inquiétant , qui maintient le suspense jusqu'au bout. La " folie" de cet homme est esquissée mais presque toujours masquée par une apparence pseudo rationnelle , ce qui correspond d'ailleurs tout à fait au personnage tel qu'il est décrit dans ses activités antérieures. Mengele s'attachait beaucoup, parait-il , à recevoir les familles qui sortaient des trains avec la plus grande courtoisie. Et sélectionnait là les cas susceptibles de l'intéresser.

Importante aussi dans le roman , et tout à fait conforme, est la description d'une petite colonie argentino-allemande à Bariloche ( d'ailleurs, cela n'a pas changé..) . Nostalgique du 3 ème Reich , avec ses écoles à la discipline militaire enseignant en allemand, ses cliniques de chirurgie esthétique permettant à certains, un peu trop repérables, de changer de look. Mengele, lui, ne l'a jamais fait. La capture d'Eichmann l'a juste contraint à déménager un peu rapidement, il était le suivant sur la liste, mais il a bénéficié d'un réseau qui l'a protégé jusqu'au bout.

Très trouble et brillant roman, qui mêle une fois de plus Histoire et fiction.

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Les éditions

  • Wakolda [Texte imprimé], roman Lucía Puenzo traduit de l'espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet
    de Puenzo, Lucía Plantagenet, Anne (Traducteur)
    Stock / La Cosmopolite (Paris)
    ISBN : 9782234071834 ; 24,00 € ; 15/05/2013 ; 232 p. ; Broché
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Le loup dans la bergerie

8 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 26 décembre 2017

Il est des livres achetés qui trônent sur la bibliothèque pendant des mois, sans que l'on sache réellement pourquoi. C'est le cas de celui-ci. Sans même lire la quatrième de couverture, la photo de la poupée au regard angoissant m'avait stoppée dans mon élan.

Ce livre nous plonge en Argentine, à la fin des années cinquante. De nombreux dirigeants nazis ont fui en Amérique du Sud, et ce pays en abrite, en accueille, en couvre sans plus de précautions. De nombreux sympathisants, voire nostalgiques, offrent leur concours à ces monstres. D'autres ferment les yeux, ou ignorent vraiment qui ils sont.

C'est le cas de la famille de Lilith, jeune fille de douze ans qui souffre de nanisme. Fraîche, pétillante et heureuse de vivre, elle ne tarde pas à attirer l'attention d'un homme, un prédateur, un scientifique, le meilleur scientifique allemand, comme disent certains, Josef Mengele. Manipulateur, il ne tarde pas à s'immiscer dans la vie de cette famille, touchant les cordes sensibles, flattant le père, Enzo, qui fabrique des poupées pour sa fille.

Plusieurs thèmes sont abordés dans ce livre.

D'abord le rôle de l'Argentine, pays protecteur des nazis en fuite, mais aussi pays ayant persécuté, parqué dans des camps de concentration et exterminé des populations entières d'Amérindiens, à la fin du 19ème siècle, un parallèle qui glace le sang.

Ensuite, le personnage de Mengele, ses actes, son esprit pervers, son don de manipulation, sa cruauté. L'auteure essaie de retranscrire ce qu'était cet homme, au travers de pensées plus sombres les unes que les autres, et relate l'emprise qu'il avait sur les gens qu'il côtoyait.

Et Lilith, personnage central de cette histoire, prête à tout pour grandir, gagner quelques centimètres, afin que les autres ne se moquent plus d'elle à l'école. Enfant touchante et obnubilée par le médecin (qui se prétend vétérinaire), elle se rend complice innocemment, totalement abandonnée à son prédateur.

Reste l'histoire des poupées, Herlitzka, jolie blonde presque parfaite, échangée contre Wakolda, poupée Mapuche qui détiendrait certains pouvoirs...
L'Aryenne contre le Sang mêlé, de quoi offrir encore au lecteur matière à réfléchir.

Ce livre est dérangeant par les thèmes évoqués, troublant par une atmosphère pesante, et horrifiant par les faits relatés. Certes faits inspirés, puisque c'est un roman, mais la volonté de Lucia Puenzo de transmettre et raconter l'horreur n'est pas à démontrer.

Ce livre a été adapté au cinéma par l'auteure elle-même, "Le médecin de famille".

Argentine: le poids du passé

6 étoiles

Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 74 ans) - 11 septembre 2016

Visiblement, Lucia Puenzo a des problèmes avec le passé de son pays. L'épisode argentin de Mengele fuyant les agents du Mossad et trouvant refuge au sein d'une communauté germanophone déjà anciennement implantée m'est apparu - à tort ou à raison - comme un prétexte à raviver la mémoire d'un passé encombrant et fustiger l'attitude d'une certaine partie, voire plus, de la population argentine. En effet, au-delà du soutien actif d'une communauté acquise à l'idéologie nazie, l'auteure met en évidence les mécanismes de complicité passive au travers des comportements de Lilith et de ses parents, incarnation d'une famille moyenne argentine issue, à l'image de ce peuple, d'un métissage multiple. Faisant écho au génocide orchestré par les nazis, elle nous rappelle également, via la famille mapuche rencontrée, celui dont les gouvernements se sont rendus coupables sur les populations autochtones dans un passé moins récent.
Cette mise en lumière aura été pour moi l'intérêt majeur de ce livre.

Par ailleurs, j'avoue ne pas avoir été vraiment captivée par la relation entre les deux personnages principaux. Puenzo ne dépasse guère, à mon sens, dans la description de Mengele et de ses motivations, tout ce que l'on a pu apprendre déjà sur le bonhomme. Le fait de l'immerger dans la période consécutive à ses crimes dans un contexte ordinaire et non plus permissif, la nécessité de se protéger, sa rationalité (pervers sadique mais pas fou) fixaient d'emblée les limites à l'horreur de ses actes; de ce fait, je n'ai jamais ressenti de véritable angoisse quant à ce qu'il pourrait advenir. Et lorsqu'à la marge, l'auteure franchit les frontières du connu dans l'évocation de l'aboutissement de la relation avec la petite, reconnaissons lui le mérite de ne pas céder à un voyeurisme racoleur en demeurant dans le flou et la suggestion.

Enfin, si l'idée des poupées s'avère originale afin d'illustrer l'obsession de la perfection aryenne, si l'image des morceaux non assemblés de celles-ci renvoie habilement à la vision des charniers des camps, si Wakolda incarne, elle, l'imperfection d'une "race inférieure" (comme une figure que l'auteure impose à la mauvaise conscience avec d'autant plus de force qu'elle a choisi -je présume- un titre éponyme, alors que la poupée apparaît finalement très peu dans le roman), il n'en reste pas moins que ce duo antinomique Herlitzka/Wakolda semble un peu avoir échappé à la maîtrise de sa conceptrice: l'épisode de l'échange n'apporte guère à l'intrigue et se termine en queue de poisson.

Je dirais: un roman honnête mais sans plus que ne distingue pas une prose très personnelle et qui n'aura pas su me donner envie de poursuivre plus avant dans la découverte de cette auteure.

Malaise

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 22 mai 2016

C'est avec un talent incroyable que l'auteure nous décrit la fascination exercée par le bourreau en fuite et Lilith, une petite fille de 12 ans dans un corps de 7 ans.
On éprouve un véritable trouble à la lecture de la passion scientifique de Mengele, capable de terribles atrocités, sans affect, véritable technicien de l'amélioration de la race.
Malgré le malaise, on suit l'intrusion du médecin dans cette famille, qui se rend vite indispensable, prêt à tout pour étudier le corps de la fillette et la naissance des jumeaux attendus par Eva, on assiste à la soumission du papa, à la docilité de la fillette, on découvre la puissance et la richesse des réseaux de soutiens aux anciens nazis, fervents admirateurs du bourreau.
Une lecture remarquable, troublante et dérangeante.

Mengele au pays des gauchos …

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 25 avril 2016

Il faut être argentine, probablement, pour inventer une fiction dont l’un des protagonistes principaux est Joseph Mengele, médecin nazi ayant œuvré dans les camps de concentration et mené des expérimentations et « recherches » aussi folles qu’atroces sur les détenus.
Oui, il faut être argentine puisque c’est en Argentine que le bon docteur Mengele a fui la justice des hommes à l’orée des années cinquante. Comme un paquet d’autres nazis, manifestement.
Lucia Puenzo situe son roman en 1959, dans la région de Patagonie, la partie la plus méridionale de l’Argentine et des plus désertes. C’est ainsi qu’en compagnie de Lilith, fillette délurée mais atteinte de nanisme, et de sa famille, son père sa mère (enceinte) et de ses deux frères, nous allons rallier à travers le désert Bariloche, haut lieu d’une forte colonie « allemande », où vient vivre la famille. Suite à un héritage, en effet, ils récupèrent une maison de famille qu’ils transforment en pension.
Mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel c’est que lors de ce périple dans le désert pour rallier Bariloche, ils font route commune avec un « monsieur » qui, fasciné par le nanisme de Lilith, s’est rapproché d’eux lors d’une étape. Un monsieur qui s’appelle Joseph et qui se présente comme vétérinaire et anthropologue. Route commune donc et même cohabitation puisqu’une fois à Bariloche, Joseph devient le premier client de la nouvelle pension de famille.
Voici donc Joseph installé comme un Bernard-l’Hermite au sein de la famille, toujours plus glauque, toujours plus indispensable, surtout quand la naissance des jumeaux (mère de Lilith enceinte) survient.
Et ce sera l’occasion pour Lucia Puenzo de dérouler toujours plus de folie nazi, d’atrocité, toujours dans cette éperdue « recherche » de la race pure. Lucia Puenzo joue pas mal avec la réalité puisque, contrairement à la fin de son roman, Joseph Mengele n’a finalement pas été attrapé et est mort noyé par accident.
Moi, personnellement, je l’aurais bien laissé dans les oubliettes de l’histoire … Mais peut-être qu’en Argentine, du fait de l’abondance de réfugiés nazis qu’il y eût, ce genre d’histoires reste prégnant ?
Ca reste bien glauque, quand même.

Dérangeant...

7 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 40 ans) - 10 février 2016

En 1959, en Patagonie, un médecin allemand, Josef Mengele, croise le chemin de Lilith, une fille qui le fascine par sa taille et son aspect. Une relation va très rapidement se développer entre les deux personnes. Une attirance mutuelle s’établit : le corps de la fille éveille la curiosité du docteur alors que Lilith est heureuse de se sentir le centre d’intérêt d’un homme de sciences.
Une lecture complexe, j’ai beaucoup aimé la plume de Lucia Puenzo mais j’ai été gênée par ce flou volontairement installé par l’auteur sur les réelles intentions de Josef Mengele. Il semble quand même aider la famille même si c’est intéressé. Et ces poupées que j’ai trouvé dérangeantes parce qu’à travers elles, on voit l’enfant maltraité…
Un roman qui permet de réfléchir longuement sur les massacres des Mapuches, ceux de commis pendant la seconde guerre mais aussi ces expériences malsaines, perverses faites sur des êtres vivants… Une auteur argentine plaisante et troublante, que je relirai.

Le bon docteur

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 63 ans) - 3 juin 2014

On se souvient encore avec acuité des images terribles du Médecin de famille, un de nos coups de cœur de la fin de l’année dernière.
Lorsqu’on avait découvert à l’époque, que le film argentin avait été adapté d’un roman par son auteure elle-même, Lucìa Puenzo, on s’était promis de découvrir le bouquin.
Même si l’on sait d’avance que dans ce sens là (film → livre) c’est jamais l’idéal, puisque les images du grand écran viennent un peu écraser celles qui pourraient être suggérées au fil des pages. Mais, tant pis, une auteure qui adapte elle-même son propre roman à l’écran (et avec brio), ça valait forcément le détour.
Malgré cela, pas de déception à la lecture de Wakolda (le nom mapuche de la poupée de Lilith, l’héroïne du film) où l’on retrouve avec précision l’atmosphère empoisonnée et étouffante qui faisait tout le charme vénéneux et létal du film.
En 1960, le médecin qui débarque au fin fond de la Patagonie dans la famille de Lilith, c’est Josef Mengele le sinistre tortionnaire nazi qui fuit en Argentine les agents du Mossad qui le recherchent activement : il dispose de quelques mois de répit en attendant que ses poursuivants règlent d’abord le cas d’Eichmann.

[…] Il avait consacré sa vie à libérer le monde des rats, et maintenant – fuyant comme un lâche, rejeté en marge de la société –, il commençait à en être un.

Née avant terme, la petite Lilith est depuis toujours affligée d’un déficit de croissance.
Une presque jeune femme dans un corps de poupée, voilà de quoi raviver les démons qui habitent le bon docteur qui se servira d’elle pour (entre autres …) tester ses hormones de croissance et qui va même se passionner pour toute la famille : le père fabrique des poupées, la mère est enceinte de jumeaux (chic, deux cobayes !), ils habitent une demeure digne de Shining et leurs voisins tiennent une clinique privée de chirurgie esthétique pour anciens nazis en cavale, … le décor est planté et tous finiront par tomber sous le charme envoûtant et diabolique de l’élégant et raffiné docteur. Allant même si besoin jusqu’à se persuader qu’ils ignorent qui il est réellement.
Le bouquin consacre une grande place à la folie rationnelle de Mengele qui rêve de pouvoir modeler les corps comme on peut le faire des poupées, qui rêve d’atteindre la perfection (aryenne cela va de soi).
On se demande où la jeune et jolie Lucìa Puenzo va pêcher ses horribles histoires mais l’on a appris depuis le Médecin de famille, qu’elle est fascinée par la transformation des corps et des genres.
L’adolescente Lilith qui se fait la complice de Mengele pour transformer son corps (pour enfin grandir et ne plus être l’objet de moqueries) permet d’explorer de sombres recoins de notre humanité.

[…] L’amour est un acte qui ne peut être réalisé sans complice, lui avait-il dit lorsqu’ils s’étaient rendus au bunker patagonique du Führer. Elle ne comprit la phrase que des années plus tard. Et ne l’oublia jamais non plus. Un jour, la certitude d’avoir été sa complice la torturerait bien plus que tous ses autres secrets.

Peut-être est-ce dû au sens de la lecture (cinéma → livre) qui laisse rarement toute sa place à la chose écrite, mais on a trouvé le film de l’auteure plus abouti, plus construit, un peu moins focalisé sur le seul ‘couple’ Mengele/Lilith et qui offrait d’autres pistes de lecture, d’autres histoires entrecroisées.
On ne saurait trop vous conseiller de lire ce livre et surtout de voir le film qui est sorti en DVD.

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