Nous ne sommes pas coupables: Assez de repentances ! de Paul-François Paoli

Nous ne sommes pas coupables: Assez de repentances ! de Paul-François Paoli

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Elya, le 12 septembre 2013 (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans)
La note : 5 étoiles
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« Les contemporains que nous sommes seraient-ils les descendants d’une fiction honteuse, appelée «histoire de France, qu’il faudrait purifier afin d’aborder les rivages d’une mondialisation heureuse ? »

Paul-François Paoli est présenté par les éditions de La Table ronde comme écrivain et journaliste. Ne connaissant pas l’auteur, j’ai cherché rapidement un peu plus d’informations sur lui. J’ai appris qu’il est journaliste au Figaro. Il a écrit une dizaine d’ouvrages dont les titres laissent penser que ce sont plutôt des pamphlets (certains chez Max Milo, éditeur dont j’aime en général les ouvrages), par exemple « Je suis corse et je n’en suis pas fier ».
J’ai voulu en savoir plus sur ce Mr Paoli parce que le contenu de son livre m’a intrigué. Les références historiques abondent (mais moins leurs sources), les positions partisanes également, mais ce qui m’a séduit, c’est son style. Il ne lésine pas sur le ton quand il s’agit de critiquer l’opinion publique comme les dires des bien-pensants ; c’est engagé, mais c’est plaisant.

Sa discussion se déroule en 10 chapitres, qui sont difficiles à synthétiser individuellement, car finalement on retrouve un bout de sa thèse et de son argumentaire dans chacun. Comme le titre le suggère, Paul-François Paoli condamne l’attitude qui selon lui domine de plus en plus en France, à savoir éprouver de la repentance vis-à-vis d’évènements historiques passés, ce qui conduirait à un certain malaise des individus et de la société. Selon lui, nous devrions accorder plus d’importance à notre histoire, car il n’y a « pas de nation qui ne survive à elle-même sans l’histoire et c’est par l’histoire qu’une nation accède à la conscience de soi ». Il ne faut pas pour autant en faire un inventaire moral et chercher à y démêler le « bien » du « mal », qui sont difficilement délayables à l’aide de notre peigne socio-politique du XXIème siècle.
Il dresse un constat ; selon lui, les Français faisaient par le passé confiance, de manière naïve, à leur histoire. Ce n’est plus le cas depuis des évènements historiques majeurs : la révolution française, la guerre d’Algérie, et le régime de Vichy, qu’il analyse rapidement.

Le problème, c’est que cette mutation sociologique n’est pas étayée. L’auteur ne renvoie à aucune étude sociologique, ou même à un quelconque sondage. Il exprime en fait seulement une opinion, mais à la manière dont il l’exprime, on dirait qu’il la prétend objective. Second problème, et pas des moindres, c’est que tout le contenu du livre se base sur cette mutation sociale, sur l’explication de ses causes et de ses conséquences. J’aurais préféré qu’il s’attelle à démontrer l’existence de cette mutation sociale avant d’en chercher les causes et les conséquences ; quand bien même cela aurait pris tout l’ouvrage, cela aurait fait de ce livre autre chose qu’un simple témoignage.

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