Amours fragiles, tome 2 : Un été à Paris de Philippe Richelle (Scénario), Jean-Michel Beuriot (Dessin)

Amours fragiles, tome 2 : Un été à Paris de Philippe Richelle (Scénario), Jean-Michel Beuriot (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par Shelton, le 13 septembre 2009 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 3 645 

Quelle bande dessinée !

Nous avions quitté quelques personnages touchants et attachants, Katarina et Martin en particulier, à l’avènement dramatique des nazis en Allemagne. Les parents de cette dernière, Juifs, avaient payé le prix fort, la mort. Quant au père de Martin, soyons clairs, il était proche de ces Allemands qui soutenaient Hitler sans mesurer la gravité de la situation… et ce n’est en rien une excuse.

Le second volet commence à Paris en 1938. Martin est venu en France, officiellement, pour mener à terme sa thèse, un travail qu’il n’a pas, en fait, commencé… Il a probablement quitté sa ville, son pays, le nazisme naissant… pour éviter de devoir prendre une décision radicale. Ce n’est pas qu’il soit peureux, c’est qu’il a peur des actes trop tranchés. D’ailleurs, il est ainsi depuis son plus jeune âge. Son comportement avec les femmes est aussi marqué par ce caractère…

A Paris, il sous-loue une chambre à un ami comédien, un certain Henry, lui aussi allemand. Entre concitoyens, on s’entraide comme on peut. Martin n’est pas bien fortuné, mais Henry ne trouve rien comme engagement et c’est Maria, sa compagne, qui fait bouillonner la marmite.

Les temps sont particulièrement délicats pour ces jeunes gens. Tout d’abord, parce que le statut de jeune, d’étudiant ou d’artiste n’est pas facile à porter en 1938. En suite, parce que la nationalité allemande n’est pas amie par principe. De nombreux Français considèrent les Allemands comme des ennemis, ce sont les « boches » de 14-18. Enfin, pour des raisons plus politiques. Faut-il être antinazi, doit-on aller jusqu’au communisme, se limiter à un anarchisme de bon aloi proche d’une attitude asociale ? Oui, les questions sont multiples et elles sont aussi aggravées par la question de l’amour, la question fondamentale d’un homme ou d’une jeune femme de ces âges…

Les Martin, Henri, Katarina, devenue Catherine, Maria, Lawrence, Xavier… sont tous à la fois sympathiques et dangereux. Personne n’a encore de certitudes, ni politiques ni sexuelles, et donc le lecteur hésite à choisir son héros, celui en qui il pourrait s’incarner pour vivre à fond « Amours fragiles »… Mais ça n’empêche pas de bonnes séquences que l’on vit sans aucun souci…

Quelques belles pages sur ces interrogations existentielles de la jeunesse, sur le fantasme déclenché par de petites phrases comme :
«Tu sais, notre voisin de table… il nous a pris pour un couple… »
« Ah oui ? … Remarque, ça pourrait être le cas … »
Oui cette jeunesse qui vit dans Paris est en danger, mais elle ne sait pas encore d’où viendra ce dernier ni quelle sera son ampleur…

Le moment où les Allemands de Paris sont regroupés au stade de Colombes n’est pas sans annoncer d’autres regroupements de personnels… mais c’est une autre affaire dont nous reparlerons tout au long de cette série tout simplement remarquable et terriblement humaine, racontée admirablement bien par Philippe Richelle qui a trouvé en Jean-Michel Beuriot le complice idéal pour nous offrir une narration graphique parfaite. Plus on avance dans cette lecture et plus c’est intense et de qualité… C’est donc à lire toute affaire cessante !!!

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