Motörhead : La Fièvre de la ligne blanche de Janiss Garza, Lemmy Kilmister

Motörhead : La Fièvre de la ligne blanche de Janiss Garza, Lemmy Kilmister
( White line fever)

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Musique

Critiqué par Numanuma, le 1 juin 2009 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans)
La note : 6 étoiles
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Speedfreaks et frites froides

Où l’on apprend que Lemmy, bassiste et chanteur de Motorhead, préfère manger ses aliments froids que chauds, frites comprises… Ajoutez à cela son goût immodéré pour le whisky-coca et le speed et vous aurez un aperçu quasi intégral du régime alimentaire démentiel de l’homme.
Un médecin a expliqué un jour à Lemmy, qui voulait imiter Keith Richa rds et échanger son sang saturé de substances contre du sang tout propre, que cette opération est impossible pour lui car cela le tuerait. Son métabolisme est tellement chargé, son sang tellement corrompu qu’il n’est plus humain : remettre du sang neuf dans son corps reviendrait à le condamner… Saisissant !
Je ne sais pas trop à quel point l’homme entretient sa légende en racontant cet épisode de sa vie mais il est connu pour avoir une certaine franchise et ne pas trop en rajouter dans le baratin. Et mieux vaut en faire autant avec lui, on connaît son côté irascible et bagarreur ! Et lui-même déconseille de suivre son exemple…
Cette biographie a été réalisée avec l’aide d’une journaliste qui à la confiance du chanteur, ce qui est un bel exploit pour un être aussi solitaire et aguerri pour qui seul compte son groupe. Fuck off famille et autres poids trop casse-burnes à traîner ! Et ces 280 pages se lisent aussi vite qu’on sniffe une ligne de blanche sur un coin de table de bistrot.
Tout y passe sans retenue aucune, la naissance en 1945 au Pays de Galles, l’enfance, père absent, beau-père pas terrible, les chevaux comme passion, les amis, le rock et surtout les femmes et la drogue. Lemmy n’était pas un mauvais élève, c’est juste qu’il préfère ne pas aller à l’école et laisser pousser ses cheveux. Cela ne l’empêchera pas de s’intéresser de près aux guerres au point de dévorer des bibliothèques entières sur le sujet. On sait qu’il fait une fixette sur le régime hitlérien et collectionne les artefacts d’époque mais n’est faites pas un nazi, il en est loin.
Ce qui le porte vers le rock, ce sont les femmes ; celui qui a une guitare attire les filles. Et c’est une règle qui fonctionne encore. Si tu chantes aussi d’ailleurs. Donc, il lui faut une guitare. La drogue est le complément ce tout cela car Lemmy n’a pas de temps à perdre et dormir est une perte de temps. Comme l’on fait les Beatles à Hambourg, il prend des cachets et devient fanatique du speed. C’est même le seul à en prendre dans son premier groupe connu : Hawkwind. Les autres sont accros à la coke ou à l’héroïne.
Motorhead, un mot d’argot américain désignant les consommateurs de speed, naîtra en 1975. La première mouture du groupe est souvent considérée comme le line-up classique : il est vrai que c’est avec « Fast » Eddie Clark et Phil « Animal » Taylor que le groupe gravera les fabuleux Ace of Spades et Overkill, entre autres, qu’on retrouve aujourd’hui dans les diverses versions du jeu Guitar Hero.
Lemmy regrette plusieurs fois au long du livre cette obsession des fans pour les titres les plus anciens du groupe mais il est conscient que c’est ce qu’il doit donner. En fait, il se retrouve devant le même problème que tous les artistes rencontrent un jour. Comment aller de l’avant quand vos fans vous demandent encore et toujours les vieux morceaux ? On sait que Jimi Hendrix lui-même n’a pas trouvé la solution…
La carrière du groupe est jalonnée de hauts et de bas mais s’il y a une constante, c’est la méfiance totale, voire la colère presque viscérale que Lemmy entretient face à l’industrie du disque qui n’ d’égal que le soutient sans faille de fans de plus en plus nombreux. Motorhead est atypique car il a réussi à réunir à la fois les punks et les fans de rock « classique ». On voit souvent dans ce groupe le fondateur du « speed metal » mais c’est oublier que Lemmy introduit son groupe à chaque fois de la même façon sur scène : « We are Motorhed and we play rock n’ roll » !! Lui-même l’a souvent répété en interview, il ne joue que du rock, plus vite que d’autres, certes, mais juste du rock avec du blues dedans.
Evidemment, on ne peut pas parler ici de style d’écriture ni de critique musicale mais bel et bien de rock. Le bouquin se lit en une après-midi et ne restera sans doute pas dans les annales des livres sur le rock en général ni même sur Motorhead malgré la sincérité et l’honnêteté qui caractérisent le bonhomme.
A côté de cela, l’éditeur, Camion Blanc, se place un peu plus comme un des grands spécialistes de ce genre de bouquin grâce à une collection qui ne cesse de s’étoffer et qui couvre de nombreux genres musicaux et artistes. Certes, les titres en question ne sont peut-être pas au niveau de ceux que l’on peut trouver chez Allia mais ils forment son pendant populaire, Allia éditant beaucoup de titres très, voire trop sérieux mais qui font référence.

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Les éditions

  • Motörhead [Texte imprimé], la fièvre de la ligne blanche Lemmy Kilminster [i.e. Kilmister] avec Janiss Garza [trad. de l'anglais par Jaak Geerts]
    de Kilmister, Lemmy Garza, Janiss (Collaborateur) Geerts, Jaak (Traducteur)
    Camion blanc
    ISBN : 9782910196349 ; 30,00 € ; 28/06/2004 ; 285 p. ; Relié
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